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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 17:57

 

Entre déchets nucléaires et gaz à effet de serre, il faut choisir !

 

Je découvre dans le Courrier de la Mayenne, ce matin, un article titré « Un militant écologiste répond à CIVIQ : la seule chose de durable avec le nucléaire, ce sont les déchets ».

 Dans cet article, Daniel Landelle, qui était présent à la rencontre CIVIQ le 26 octobre à Saint-Berthevin, explique : « Cette réunion était censée traiter du climat et des énergies. Très rapidement, il est apparu que la lutte contre l’effet de serre n’était qu’un alibi pour parler de la relance du programme nucléaire. Le professeur Gérard Pierre a fait un exposé plutôt brillant, dont toutes les conclusions mettaient en évidence les avantages du nucléaire ».

 Ce n’est pas exact. Je précise, en tant que président de l’association CIVIQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne), que CIVIQ ne prend pas position sur le contenu des thèmes qui sont abordés lors de ses rencontres. Nous organisons des débats et demandons aux deux conférenciers de présenter leurs positions et de débattre avec leur contradicteur et avec les citoyennes et citoyens présents dans la salle.

 Le 26 octobre, Gérard Pierre était invité à s’exprimer en tant que membre de l’association « Sauvons le climat ». Celle-ci s’est constituée récemment dans le but « d’informer nos concitoyens de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir ».

 Il a développé le thème de l’énergie nucléaire, car il considère qu’elle est incontournable en France si l’on veut lutter efficacement contre le réchauffement climatique, celui-ci étant un problème beaucoup plus grave que les déchets nucléaires. Mais il a également insisté sur la nécessité de développer toutes les énergies durables, de lutter contre les gaspillages et d’accroître l’efficacité et la complémentarité des énergies utilisées.

 Dans le cadre de cette réunion, Michel Lemosquet a fort bien présenté la critique de l’énergie nucléaire et le débat a permis d’aborder des aspects non évoqués par les intervenants, notamment l’habitat et les transports, là où la lutte contre les gaz à effet de serre implique le plus les citoyens. Donc, il est faux d’écrire que cette rencontre CIVIQ n’a pas traité les sujets qui étaient annoncés. De plus, chacun a pu observer qu’elle a permis un véritable débat dans le respect et l’écoute des interlocuteurs.

 Sur la question de l’énergie nucléaire, je suggère à Daniel Landelle de lire attentivement les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour lutter contre le changement climatique (Le Monde, 9 novembre).

 S’adressant aux gouvernements, cet organisme international, « pour la première fois depuis sa création en 1974, conseille de construire des centrales nucléaires car elles produisent l’énergie plus propre, plus sûre et moins coûteuse dont le monde a besoin pour assurer son développement tout en limitant le réchauffement climatique ». Ce qui fait titrer Le Monde « L’AIE prône la relance du nucléaire pour éviter une catastrophe climatique ». 

 Daniel Landelle a-t-il raison de se réjouir du fait « qu’aujourd’hui, aucun gouvernement n’est capable de faire face à l’opposition des populations concernées par les projets de sites nucléaires » ? La Bretagne a-t-elle raison de refuser tout équipement nucléaire sur son sol alors que le dynamisme de son économie lui impose de faire venir l’électricité d’autres régions de France ? A chacun de se faire sa propre opinion à ce sujet.

 L’Agence internationale de l’énergie préconise « le développement des biocarburants pour le transport, et le nucléaire pour la production d’électricité, deux sources d’énergie capables de réduire les émissions de CO² et la dépendance aux hydrocarbures. Pour l’heure, l’électricité nucléaire est plus compétitive que le courant produit à partir du gaz et du pétrole et moins vulnérable aux évolutions erratiques des prix ».

 Le débat est nécessaire sur notre avenir énergétique. Le PCF apporte sa contribution avec la prochaine réunion sur ce thème mardi 14 novembre à 18h30, salle du Vieux Château à Laval.    

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6 novembre 2006 1 06 /11 /novembre /2006 22:47

 

La libéralisation du secteur de l’électricité

et des erreurs allemandes à l’origine de la panne

   Selon Libération.fr, qui cite un représentant du Réseau de transport français (RTE), filiale de EDF (qui a en charge la gestion du transport électrique), « on n’est pas passé loin d’un black-out européen » samedi soir.

 Une coupure d’électricité d’une heure concernant neuf pays et dix millions d’européens, dont la moitié de français, c’est une première qui pourrait ne pas rester unique.

 En effet, si les causes directes se situent au niveau d’un des quatre gestionnaires du réseau allemand et, comme l’affirme le député Christian Bataille, de « la gestion fantaisiste de l’électricité en Allemagne », les causes profondes doivent être recherchées au niveau de la faiblesse des interconnexions européennes et des investissements nécessaires aux infrastructures de transport et de production de l’électricité.

 La libéralisation du secteur n’a pas été accompagnée de mesures de régulation et d’obligation de service public. On risque d’avoir les inconvénients de la dérégulation américaine qui a produit en 2001 un gigantesque black-out en Californie et qui continue d’occasionner de fréquentes coupures de courant.

 Néanmoins, ce n’est pas en appelant, comme le fait le ministre François Loos, à une « réflexion sur la nécessité de nouveaux investissements » que l’on règlera le problème.

 Le bilan de la libéralisation n’est pas glorieux : augmentation du prix de l’énergie, baisse globale des marges de production, progression lente des interconnexions et insuffisance des investissements en matière d’infrastructures.

 La fédération CGT de l’énergie, syndicat majoritaire chez EDF, demande « l’arrêt de la déréglementation du secteur » et poursuit « cette gigantesque panne démontre la fragilité du système électrique européen qui conduit à une dépendance de la France ».

 

 A ce propos, le MRC 53 a reçu une invitation à participer à un grand débat organisé par le PCF des régions des Pays de la Loire, de Bretagne et de Normandie sur le thème

 Quel avenir énergétique en France, en Europe et dans le monde ? 

 Mardi 14 novembre 2006 à 18h30, salle du Vieux Château à Laval.

 Avec la participation de Daniel PAUL, député de Seine-Maritime,  Hervé NIFENECKER, conseiller scientifique au CNRS, et Jean BARRA, syndicaliste de la fédération CGT mines - énergies.

  Partant du réchauffement climatique engendré par les émissions de gaz à effet de serre provenant principalement de la combustion des ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz), les organisateurs posent des questions essentielles :

 « L’amélioration de l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables seront-elles suffisantes pour répondre aux besoins d’énergie, notamment d’électricité ?

 Peut-on se passer de l’énergie nucléaire ?

 L’ouest de la France est-il à même de maîtriser tous ces enjeux ?

 La maîtrise sociale des questions énergétiques est-elle compatible avec une régulation par le marché, la concurrence et la privatisation des entreprises du secteur public ? »  

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3 novembre 2006 5 03 /11 /novembre /2006 22:17

 

La peur du danger climatique commence à réveiller

les gouvernements et les citoyens

 

Le rapport du gouvernement britannique chiffre à 5 500 milliards € les conséquences prévisibles du changement climatique au 21ème siècle, dans le cas où rien ne serait fait pour lutter contre la croissance des gaz à effet de serre (Le Monde, 1er novembre 2006).

 Cette évaluation du prix à payer, en termes de baisse de produit intérieur brut mondial, est spectaculaire et volontiers alarmiste. Mais elle est justifiée par l’ampleur du problème posé à l’humanité et, donc, aux citoyens que nous sommes, ainsi qu’ aux pouvoirs publics qui nous représentent.

 En outre, ce rapport présenté par le directeur du budget et des finances publiques du Royaume-Uni cherche à contrecarrer les arguments avancés par les Etats les plus pollueurs de la planète, notamment le principal d’entre eux, les USA. Ceux-ci n’acceptent pas les contraintes économiques liées à la lutte contre le réchauffement climatique.

L’autre intérêt de ce rapport est son approche volontariste. Il met clairement la responsabilité de l’action dans le camp des artisans de la politique étrangère et économique.

 Le gouvernement britannique, appuyé par l’ensemble des forces politiques du pays, met la pression sur ses partenaires européens et américains (USA, Canada). Il mise sur la double présidence allemande (G8 et UE) en 2007 et peut compter aussi sur les élections législatives aux USA le 7 novembre, et sur l’action médiatique de l’ancien vice-président Al Gore (par son film sur la défense de la planète) pour faire pression sur l’administration Bush, afin que celle-ci décide de ratifier, enfin, le protocole du traité de Kyoto.

 En fait, les mesures préconisées par le rapport Stern ont pour objet d’impliquer tous les pays, riches et pauvres, dans l’action (le protocole de Kyoto n’a été signé que par 34 pays et les pays en développement sont autorisés à ne pas appliquer les conventions signées).

 Désormais, il faut passer à la vitesse supérieure : l’approche isolée ne suffit plus, elle doit laisser la place à une action internationale avec des objectifs communs à long terme.

 Les quatre grandes mesures concernent les permis d’émission de gaz à effet de serre, la coopération technique pour le développement des technologies qui n’émettent pas beaucoup de CO², la lutte contre la déforestation et l’adaptation économique (agricole et industrielle).

 La date de publication de ce rapport ne doit rien au hasard. En effet, s’ouvre le 6 novembre au Kenya, la 12ème conférence internationale sur le climat (Le Monde, daté du 4 novembre), et les principaux pays pollueurs ne semblent toujours pas déterminés à agir.

 Lors de la rencontre CIVIQ, le 26 octobre à Saint-Berthevin, Gérard Pierre avait indiqué le classement de quelques pays selon leur production de carbone par habitant. Ainsi, les tout premiers sont le Qatar (1er, 18 tonnes), l’Australie, les USA (6ème avec 6,6 t). L’Allemagne et la France sont classées respectivement 27ème  (3,2t) et 54ème (2,3t). La Chine et l’Inde sont 97ème (1,1t) et 140ème (0,5t) mais avec une forte croissance économique et une grande consommation d’énergies fossiles (charbon, notamment, pour la Chine).

 Il avait aussi rappelé que 80% de l’énergie consommée dans le monde est d’origine fossile (charbon, pétrole, gaz, environ 1/3 chacun), et que la combustion de ces énergies est à l’origine des gaz à effet de serre.

 En France, l’autosatisfaction gouvernementale cache mal des moyens d’actions inappropriés et très insuffisants.

Face à la réduction drastique de l’utilisation des énergies fossiles, la solution nucléaire ne suffira pas. Il faudra associer, dans une bonne complémentarité, énergie nucléaire et énergies renouvelables, en cherchant à économiser et à rendre plus efficace l’énergie consommée.

C’est le moment de saisir l’opportunité de la période électorale pour engager un grand débat citoyen sur la politique énergétique nationale, en relation avec l’Union européenne.

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25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 16:03

 

Extraits du courriel à la presse départementale 

 « La soirée-débat CIVIQ jeudi soir au Centre de Rencontres de St-Berthevin, portera sur le thème dont il est beaucoup question actuellement : le réchauffement climatique et ses conséquences, notamment dans les choix énergétiques.

 Ce thème sera traité par le professeur de l’université de Bourgogne, Gérard Pierre, qui est membre du collectif « Sauvons le climat » et spécialiste des questions scientifiques liées aux énergies, en particulier l’énergie nucléaire. La priorité exprimée par les scientifiques est de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Comment y parvenir en sachant que les activités économiques nécessitent de faire toujours plus appel aux ressources énergétiques ?

 Protection de l’environnement et développement économique doivent être pris en considération par les pouvoirs publics, aux niveaux national et international. Il n’y a pas de sujet de préoccupation plus important que celui-ci en vue des échéances électorales de 2007.

 Nous vivons en démocratie dans une République, c’est-à-dire, selon les termes de la Constitution française de la Vème République, « le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple ».

 Ce ne sont pas seulement des mots. Il y a un idéal que ces mots portent : faire en sorte que les citoyens puissent décider des grandes orientations de la politique de la nation. Encore faut-il que les citoyens soient correctement informés, ce qui ne se fait pas sans efforts. Et personne n’est dispensé d’apporter sa contribution à cette recherche de la meilleure information possible des citoyens, à commencer par les citoyens eux-mêmes !

 L’association CIVIQ se situe sur ce terrain de l’éducation à la citoyenneté. Nous vous remercions de participer à votre niveau en informant vos lecteurs et auditeurs ».

 

 

 INVITATION

L’association CIVIQ a choisi de traiter le thème du climat et des énergies

 Jeudi 26 octobre à 20h30 au Centre de Rencontres de Saint-Berthevin

 Salle Primevère, entrée près de la grande salle, face à l’église

 Nous avons sollicité un universitaire de Dijon, proche du président du collectif « Sauvons le climat », pour nous aider à mieux cerner le problème du réchauffement climatique lié à l’effet de serre.

 Le professeur Gérard Pierre fera une présentation scientifique à la portée de ses auditeurs, puis abordera les moyens à prendre afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Il prendra ensuite le cas de la France pour lequel il est favorable au maintien du programme en cours de développement de l’énergie nucléaire, les autres sources d’énergie n’étant pas suffisantes, selon lui, pour répondre aux besoins du pays.

Comme nous le faisons à chaque rencontre CIVIQ, nous demandons à un second intervenant de présenter une autre vision du problème et des solutions possibles. Ce sera un agriculteur mayennais, qui s’est intéressé aux enjeux énergétiques en s’opposant au projet d’étude de l’enfouissement des déchets radioactifs en Mayenne.

 Michel Lemosquet milite en faveur de la promotion des énergies renouvelables et s’oppose au programme de construction d’un nouveau réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche) et de la ligne THT (à très haute tension) Cotentin - Maine. Il expliquera pourquoi la France doit cesser de privilégier l’énergie nucléaire et se tourner résolument vers d’autres énergies.

 Les conditions seront alors réunies pour qu’il y ait un débat intéressant, permettant aux citoyens présents de se faire une opinion sur ce thème controversé mais à enjeu très important.

 CIVIQ ne prend pas position. Ce n’est pas un parti politique. Son rôle est d’aider les citoyens à exercer leurs responsabilités dans la vie publique démocratique.  

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21 octobre 2006 6 21 /10 /octobre /2006 21:11

 

Diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre

  au cours des 40 prochaines années

  Un rapport remis au gouvernement et rendu public le 9 octobre affirme que c’est possible. A condition de s’y mettre tout de suite et tous ensemble, au niveau mondial. Sous réserve aussi de ne pas faire confiance aux seules forces du marché !

   Et les rapporteurs ajoutent « La lutte contre les changements climatiques implique une transformation de l’économie et de la société mondiale ».

  Autrement dit, une remise en cause de notre modèle de développement.

  Ce rapport justifie, sans l’écrire, le retour du politique aux commandes de la planète et la réorientation de la mondialisation sous contrôle de l’intérêt général public par l’effet de la coopération entre les nations.

  Notre information est puisée dans Le Monde (qui, en l’occurrence, porte bien son nom) daté du 10 octobre dernier.

  Citons quelques extraits, bien utiles avant la rencontre CIVIQ jeudi 26 octobre à St-Berthevin sur « les enjeux climatiques et énergétiques en France et dans le monde ».

  Un rapport qui présente des lignes directrices pour l’action des pouvoirs publics

 « L’énergie nucléaire en Europe représente 6% de l’énergie finale, 2% dans le monde, 17% en France, chiffres qui n’incitent pas, pour bâtir une stratégie climat, à centrer le débat sur l’énergie nucléaire. Quant aux énergies renouvelables, elles ne constitueront pas la panacée et la solution à tous les problèmes, même si la biomasse, notamment la filière bois, semble présenter un potentiel important. L’accent doit être mis sur la maîtrise de la demande d’énergie. Aussi faut-il agir prioritairement sur le transport et le bâtiment, qui sont responsables de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre en France. L’adaptation de l’habitat représente un marché de plusieurs centaines de milliards d’euros d’ici 2050. Quant aux transports, il faut agir sur la motorisation des voitures, en instaurant une vignette écologique. L’enjeu est énorme. Reste à convaincre les citoyens de cette politique ».

  Le ministre de l’économie en flagrant délit d’électoralisme

  Avec ce rapport, nous sommes bien loin des pompes à bioéthanol (sans carburant disponible !) du ministre de l’économie.

  Comme l’affirme la Confédération Paysanne dans un communiqué de presse daté du 12 octobre, c’est de la désinformation.

 Il est normal que le bioéthanol soit moins cher à la pompe puisqu’il est moins énergétique que l’essence et occasionne une perte de recettes fiscales autour de 0,56 € par litre. Sans oublier que l’Etat reverse aux industriels 0,33 € par litre, ce qui fait d’eux les grands gagnants de l’opération.

  De plus, le ministre n’a pas dit que le bilan énergétique de l’éthanol est loin d’être satisfaisant puisqu’il nécessite presque autant d’énergie pour le produire qu’il n’en restitue. Rien à voir avec l’éthanol issu de la canne à sucre au Brésil.

  Les biocarburants peuvent être utiles dans certaines conditions, mais à un niveau modeste par rapport aux besoins d’économies d’émission de gaz à effet de serre.

 Le gouvernement fait de la propagande au lieu d’informer clairement les citoyens et tous les acteurs énergétiques de la situation et des enjeux réels.

  En ce qui nous concerne, nous prenons nos responsabilités d’éducation à la citoyenneté en organisant un vrai débat avec des intervenants qui font le même constat sur le réchauffement de la planète mais ont un avis différent sur ce qu’il faut penser de l’énergie nucléaire.

 

   Monsieur Gérard Pierre est professeur émérite de physique à l'université de Bourgogne à Dijon. Il est membre du collectif "Sauvons le climat", spécialiste des questions liées à l'énergie, notamment l'énergie nucléaire.

  Monsieur Michel Lemosquet est agriculteur à Champgénéteux (Mayenne) et responsable du Coedra Maine, le collectif créé en opposition à l'enfouissement des déchets radioactifs, auteur de propositions alternatives à l'énergie nucléaire.

  RENCONTRE CIVIQ

  Jeudi 26 octobre 2006 à 20h30 au Centre de Rencontres de Saint-Berthevin

  Les enjeux climatiques et énergétiques en France et dans le monde.     

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6 octobre 2006 5 06 /10 /octobre /2006 11:18

 

Gaz de France doit rester nationalisé

 

Le projet de loi en débat au Parlement, concernant la fusion de GDF avec Suez, organise la privatisation de Gaz de France et, parmi d’autres aberrations, aggrave la mise en concurrence de ce futur groupe avec EDF.

 Dans l’électricité, la concurrence débouche sur la hausse des prix.

 Chacun peut constater que la privatisation partielle d’EDF et l’ouverture du marché de l’électricité aux entreprises se traduisent par des augmentations vertigineuses du prix de l’électricité.

 A tel point qu’un journaliste de Libération (Grégoire Biseau, 4 octobre 2006) pose la question de « re-nationaliser EDF avec l’assentiment du patronat et des syndicats » ! Non pas au nom du service public pour aller dans le sens de ce que demande la gauche, mais « pour forcer EDF à transformer sa rente nucléaire en baisse de prix pour ses clients, car il est  difficile aujourd’hui à l’Etat, principal actionnaire, d’imposer aux autres actionnaires privés d’EDF des baisses de tarifs, donc de profits ».

 En fait, ce journaliste joue sur le mode ironique pour mettre en évidence la confusion née de « l’ouverture à la concurrence des marchés de l’énergie en Europe, en application des principes néo-libéraux selon lesquels la concurrence entraîne la baisse des prix et l’amélioration de la compétitivité de l’Union européenne ».

 L’incohérence du gouvernement.

 La situation peut paraître comique, en effet, quand on voit le gouvernement annoncer qu’il va réglementer les tarifs en faveur des entreprises, en parfaite violation de ses engagements libéraux européens pour « la concurrence libre et non faussée » ! En dédommagement, il se prépare à verser des subventions aux concurrents d’EDF, car c’est autorisé par Bruxelles, mais les donner au secteur public est interdit par les autorités européennes !

 On peut en conclure que l’ouverture totale au 1er juillet 2007 du marché de l’électricité  aura le même résultat pour les particuliers.

 Et, pourtant, cela n’incite pas le gouvernement à remettre en cause l’ouverture totale du marché de l’électricité au 1er juillet prochain, pas plus qu’il ne remet en cause l’ouverture totale du courrier postal, ni la privatisation de GDF !... Tout cela est inacceptable !

 Le Mouvement Républicain et Citoyen dit non à la privatisation du secteur de l’énergie. GDF doit rester une entreprise publique.

 Privatiser, c’est livrer le secteur de l’énergie à quelques actionnaires, qui ne manqueront pas d’en faire des monopoles privés.

 Pour nous, les monopoles ne peuvent se justifier que s’ils ont un statut public.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 septembre 2006 2 26 /09 /septembre /2006 14:40

 

Lors de l’université d’été du MRC aux Ulis, le 9 septembre 2006, Gérard PIERRE , délégué national à l’énergie, a donné la parole à Hervé NIFENECKER, président de l’association Sauvons le climat. Celui-ci a fait un exposé très technique que je ne vais pas reprendre ici.

 

J’invite le lecteur à consulter le site www.sauvonsleclimat.org

 

Voici le texte du manifeste de cette association, qui a compté Jean-Pierre Chevènement parmi ses premiers adhérents.

 

Manifeste Sauvons le Climat

 

La concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère de notre planète atteint aujourd'hui un niveau supérieur à tout ce qu'elle a connu depuis plus d'un demi million d'années. Démarrée au début de l'ère industrielle, vers les années 1880, cette hausse est essentiellement due à l'accumulation des émissions croissantes de gaz carbonique et de méthane résultant de l'activité humaine. Si nous ne faisons rien, cette hausse va se poursuivre.

 

En très grande majorité les experts qui observent et étudient ces phénomènes sont formels : sauf à réduire les émissions, notamment celles de gaz carbonique, d'un facteur au moins égal à 2, notre globe verra sa température moyenne augmenter de plusieurs degrés au cours du présent siècle. Une telle augmentation de température, comparable en ordre de grandeur à celles qui ont suivi les périodes glaciaires, mais qui se produira de façon beaucoup plus rapide, aura des conséquences majeures sur le climat. Les conséquences qui en résulteraient sur notre santé, la végétation et les productions agricoles, le niveau des mers, les espèces vivantes, etc. sont évidemment plus difficiles à cerner mais nul ne peut exclure que des évolutions irréversibles catastrophiques, allant jusqu'à mettre en cause les conditions de vie de l'espèce humaine, puissent se produire. Qu'attendons nous pour agir  face au réchauffement climatique qui nous menace? Il nous faut limiter les émissions de gaz à effet de serre par tous les moyens à notre disposition.

 

Si des économies d'énergie importantes sont possibles et souhaitables dans les pays développés, il est impossible d'exiger des efforts similaires de la part des pays en voie de développement. Sauf récession économique catastrophique la consommation énergétique mondiale va continuer à croître. Il est donc capital de mettre en oeuvre, chaque fois que cela est possible, des techniques de production d'énergie ne faisant pas appel aux combustibles fossiles.

De telles techniques existent dans le domaine de la production d'électricité pour les réseaux centralisés : énergie nucléaire, hydroélectricité, éolien. Le solaire photovoltaïque est particulièrement bien adapté aux sites isolés et aux pays dont le réseau de distribution électrique est peu développé. Le solaire thermique, la géothermie, la biomasse bien gérée, les pompes à chaleur doivent prendre davantage de place pour le chauffage des locaux et la production d'eau chaude. Les transports demeureront encore longtemps les plus tributaires des combustibles fossiles ; il n'en est que plus important de rechercher d'autres solutions : développement des transports en commun, véhicules électriques, utilisation de l'hydrogène produit par électrolyse ou décomposition thermochimique de l'eau.

 

Face aux grands pays en émergence qui vont, par nécessité et comme nous l'avons fait au cours des deux siècles passés, fonder leur développement sur le charbon, le gaz et le pétrole, et donc (sauf aboutissement, bien difficile à prévoir, des études en cours sur la séquestration du gaz carbonique) voir croître leurs rejets de gaz carbonique, les pays développés doivent démontrer que la limitation des émissions de gaz à effet de serre grâce aux technologies modernes est possible, sans handicap économique majeur et sans diminution de qualité de vie. La France (qui, grâce au nucléaire, a déjà une position enviée, avec des émissions de 6 tonnes de gaz carbonique par tête et par an, contre 10 en Allemagne et 20 aux USA) doit continuer à montrer l'exemple.

 

Il est temps que les Français se convainquent que l'objet du débat énergétique n'est pas de savoir s'il faut ou non "sortir du nucléaire", un nucléaire qui, maîtrisé comme il l'est dans nos pays, ne présente que des risques minimes comparés à ceux des gaz à effet de serre --- mais plutôt (non pas "sortir des combustibles fossiles", car ce serait totalement irréaliste) de savoir comment "limiter le plus possible ces combustibles fossiles qui menacent notre climat". Nous appelons nos concitoyens et nos dirigeants à engager une politique volontariste et décidée, à la fois d'économies d'énergie et de développement de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables. Une telle politique est la seule qui puisse raisonnablement garantir à notre génération et aux générations futures le maintien de conditions climatiques acceptables et prévisibles.

 

 

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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 18:27

 

La politique de l’énergie

 Quelle est la nature de cette crise de l’énergie ?

 

     Une crise de transition énergétique

 La crise actuelle n’est pas une crise de pénurie. C’est une crise de transition énergétique majeure, de transition vers une énergie plus chère et mieux utilisée.  Il y a un problème de l’offre, qui se répercute sur les prix du pétrole et du gaz. Et il y a la nécessité d’une efficacité énergétique accrue. La crise se traduit d’abord par la hausse des prix de l’essence et du gaz (les courbes sont proches l’une de l’autre : 20 à 22 % sur un an).

 Les causes sont l’insuffisance de production et de raffinage et, aussi, les privatisations.  Certes, la capacité de production augmente, mais moins vite que la consommation, qui augmente beaucoup sous l’impulsion des pays émergents (Chine et Inde, notamment, qui ont une croissance exponentielle de leur consommation énergétique).

 Comme il s’agit des pays les plus peuplés de la planète, cela provoque des secousses sur le marché de l’énergie. Mais il faut noter de grandes différences de consommation selon les pays, lesquelles reflètent des différences de croissance économique (les besoins de la Chine en électricité sont en rapport avec son taux de croissance annuel de 10 %).

 Les pays de l’OPEP, qui possèdent 75 % des réserves mondiales de pétrole, ont décidé de faire monter les prix à un niveau (70 dollars le baril, au plus haut) qui n’atteint pas encore le niveau du premier choc pétrolier en 1973-1974 (88 dollars, en monnaie actuelle).

 Les réserves et ressources mondiales de pétrole, gaz et charbon sont importantes et il reste des marges de manœuvre importantes : meilleure efficacité énergétique, réorientation des choix économiques en rapport avec l’énergie.

 La politique énergétique est nationale (pas de politique européenne)

 

    L’énergie (payée en dollars) a coûté 38 milliards € à la France en 2005 (+ 35 % par rapport à 2004). En France, l’électricité disponible, provenant pour moitié d’importations, pour moitié de la production intérieure, doit couvrir 105 % des besoins. La production nationale est d’origine nucléaire (78 %) et hydraulique pour l’essentiel.

 La France est pauvre en énergies fossiles et leader mondial dans la lutte contre l’effet de serre. Il n’y a aucune raison d’aller vers une augmentation des prix de l’électricité. Dans le monde, 5 % de l’électricité produite est d’origine nucléaire. A l’inverse de la France, de nombreux pays restent gros consommateurs de charbon.

Le handicap des éoliennes est de ne fonctionner (et donc de ne fournir de l’énergie) qu’à temps partiel. Leur apport dans la production électrique est très faible en France (0,5 % à comparer aux 4 % en Allemagne). L’énergie solaire (thermique ou photovoltaïque) a été très peu valorisée jusqu’à présent.

 La nécessité d’une politique énergétique cohérente

 

    Nos besoins en énergie les plus forts sont dans le résidentiel tertiaire et les transports (stabilité dans l’industrie, diminution dans l’agriculture). En conséquence, nous devrons réduire les besoins dans le résidentiel tertiaire et développer les transports collectifs. Avant tout, il nous faut une politique énergétique cohérente.

 Il n’existe pas de ministère de l’énergie. C’est le ministre de l’économie et des finances qui a en charge la politique de l’énergie, les yeux fixés sur les marchés.

   Le problème des déchets

 

   Les déchets radioactifs, ainsi que le coût du démantèlement des centrales nucléaires, constituent l’objection majeure au développement de l’énergie nucléaire.  Les déchets sont classés en trois catégories, selon leur degré de radioactivité : faible, moyen, haut. Les déchets hautement radioactifs font 95 % de la radioactivité et la durée de celle-ci peut aller jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années.

 Une loi existe (la loi Bataille) pour le traitement de ces déchets, qui devrait déboucher sur une solution de stockage dans moins de vingt ans. L’entreposage en surface devrait être remplacé par un stockage profond, actuellement en expérimentation dans un laboratoire souterrain dans la Meuse (à 800 mètres de profondeur, l’argile est aussi compact que le granite).

 Selon la procédure prévue dans la loi, la période d’expérimentation pourrait durer encore dix à quinze ans. Ensuite, une décision sera prise concernant la mise en œuvre du stockage.

 Le développement des énergies renouvelables

 

    Par ailleurs, la recherche fondamentale continue. En plus de l’énergie nucléaire, la recherche s’est orientée vers la capture du gaz carbonique issu des centrales à charbon. Il y aurait donc une possibilité de production d’électricité à partir de charbon propre.

 En ce qui concerne les énergies renouvelables, les plus intéressantes sont l’énergie solaire photovoltaïque et le biodiesel. Le secteur du BTP semble très approprié à l’utilisation de ce type d’énergie. Ainsi, la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité française pourrait être ramenée de 78 % à 65 % en développant les autres sources d’énergie.

 L’enjeu de la nouvelle technologie EPR

 

    La construction d’un réacteur nucléaire EPR (nouvelle technologie plus puissante, plus économique et plus sûre) à Flamanville (Manche) est contestée, notamment, par les Verts, qui en font un enjeu prioritaire dans les discussions avec le PS et donnent l’impression d’être les religieux de l’antinucléaire. En 1997, ils ont réussi à faire arrêter le programme de recherche Superphénix (dont l’absence s’est fait sentir par la suite).

Les conditions ne sont plus les mêmes aujourd’hui, aux niveaux national et international. Au laisser-faire actuel, la volonté politique doit prévaloir demain.

 La France a besoin de démontrer, avec le groupe public AREVA, qu’il est possible de construire, dans les délais, un réacteur de la nouvelle génération EPR. Car la relance du nucléaire est d’actualité dans le monde. Les USA (où l’Etat fédéral contrôle l’énergie), notamment,  préparent un plan de développement des centrales nucléaires.

 La durée de vie des centrales nucléaires et leur démantèlement

 

    En ce qui concerne le démantèlement, un fonds important de provisionnement a été créé par EDF. Jusqu’en 2020, il n’y aura pas de problèmes, s’agissant de petites centrales. Ensuite, ce sera plus difficile, car cela concernera de plus grosses unités.

La durée de vie des centrales en activité n’est pas limitée à trente ans. Arrêter la centrale construite en Alsace en 1975 serait un gâchis. Aux USA, il existe des centrales qui ont été construites il y a cinquante ans. Les nouveaux réacteurs type EPR seront encore plus durables. Il ne faut pas attendre, car la quatrième génération n’existera pas de sitôt.

 *Le député du Nord s’exprime ici en tant que rapporteur de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques et, bien sûr, n’engage pas le MRC.

 **Ce texte a été rédigé à partir de mes notes. Il n’a pas été relu par Christian Bataille.

  

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31 juillet 2006 1 31 /07 /juillet /2006 20:35

 

Quelle sera la place de l’énergie nucléaire en France ?

 

Nous approchons du moment (vers 2010) où la production mondiale de pétrole va diminuer progressivement (pic de Hubbert). Depuis plus d’un an, la demande en produits pétroliers est supérieure à l’offre, ce qui est à l’origine de l’augmentation du prix. Ce n’est pas une crise conjoncturelle, mais durable. Les nouveaux gisements ne pourront résoudre le problème.

 Par ailleurs, l’augmentation de température liée à l’effet de serre est maintenant mesurable. Selon les scientifiques, elle serait au 21ème siècle d’un niveau bien supérieur à celui du passé (entre 2 et 6°C, contre 0,6 à 1°C en moyenne). Une augmentation de 5 à 6 degrés en un siècle serait une amplitude comparable à ce qui se produisait sur plus d’un million d’années (ce qui laissait le temps aux espèces animales et, surtout, végétales, de s’adapter aux nouvelles conditions climatiques).

En fait, depuis 10 000 ans, la terre a connu une période de grande stabilité des températures, ce qui a été un élément favorable au développement des civilisations. D’autres périodes furent marquées par l’extension des glaciers (tous les 100 000 ans sous nos latitudes) ou par les éruptions volcaniques, ce qui provoqua la disparition de nombreuses espèces.

On sait maintenant qu’en rejetant du gaz carbonique dans l’atmosphère, on contribue à l’effet de serre et, donc, au réchauffement climatique.

La consommation d’énergie mondiale augmente de 2 à 3% par an (doublement en une trentaine d’années). Actuellement, elle provient, pour 80%, de l’énergie fossile, et les 20% restants se répartissent entre la biomasse, le nucléaire, l’hydraulique, et, dans une moindre mesure, le solaire et l’éolien.

Stabiliser l’augmentation de température implique de réduire les émanations de gaz carbonique de moitié en 30 ans.

 Si nous consommons 100 d’énergie aujourd’hui (dont 80 venant de l’énergie fossile), nos besoins en énergie seront 200 dans 30 ans (dont seulement 40 devraient provenir de l’énergie fossile). Au lieu de 20 actuellement, c’est 160 qui devraient être issus des autres énergies.

 Or, l’hydraulique a des limites physiques, la biomasse aussi, mais dans une moindre mesure. Les biocarburants seront limités par la capacité de production des agriculteurs. Le nucléaire pose le problème de la prolifération des armes réalisées à partir du combustible des réacteurs et ne peut, donc, être généralisé au niveau mondial.  

Les énergies alternatives ont chacune leurs avantages mais aussi leurs inconvénients et limites. La production d’électricité à partir des éoliennes et de cellules photovoltaïques doit être interrompue par manque de vent ou de soleil, mais aussi quand les vents sont excessifs, ce qui en limite le fonctionnement réel à 20 ou 25% du temps. Il est nécessaire d’installer en complément une source de production électrique de puissance équivalente qui apporte le déficit. Les centrales nucléaires, qui ont trop d’inertie, ne peuvent le faire. Seules des centrales hydrauliques ou thermiques sont adaptées aux demandes de pics énergétiques. Mais il faut veiller à l’effet de serre et à la cohérence d’ensemble de la production énergétique.

 Les biocarburants n’ayant pas ces inconvénients, il est possible de les développer au maximum des capacités de production. Ce ne sera pas suffisant pour remplacer complètement les sources d’hydrocarbures actuelles.

 La France dispose d’un atout : elle maîtrise la technologie et a la capacité de développer son potentiel nucléaire civil. En dépit d’inconvénients majeurs liés aux déchets qu’il faut stocker, ce qui suscite des oppositions citoyennes très fortes qui se manifestent notamment à l’occasion des enquêtes publiques précédant la construction de l’EPR et des lignes à très haute tension, la nécessité du nucléaire, sous réserve d’une utilisation plus rationnelle et réellement complémentaire des autres sources d’énergie, ne peut être écartée à court et moyen termes.

 Toutefois, l’uranium est un minerai dont les réserves sont limitées, comme celles des énergies fossiles. La limite est estimée à 70 ans avec la consommation actuelle. Il est très important de savoir comment peut évoluer cette filière. Les nouvelles centrales EPR (Réacteurs à Eau Pressurisée) sont appelées à remplacer celles des années 1970, en attendant les réacteurs de 4ème génération fonctionnant au plutonium, non présent à l’état naturel, mais il est produit en petite quantité dans les centrales actuelles.

Le plutonium, qui est assimilé à un déchet dans les conditions de productions actuelles, deviendrait un combustible. Les réserves énergétiques de cette filière seraient ainsi multipliées par 50 voire 100. En plus de brûler des déchets, nous aurions ainsi des réserves énergétiques pour plus de mille ans. C'est le domaine des surgénérateurs qui sont actuellement à l'étude en Russie et au Japon et dont la fermeture de Super Phénix nous aura fait perdre beaucoup de temps et d'argent. 

 

 

Une autre filière est actuellement à l'étude, c'est la fusion du deutérium et du tritium qui cherche à reproduire les réactions qui ont lieu dans le soleil et dans les autres étoiles. C’est cette perspective qui est à l’origine du grand projet mondial de recherche nucléaire sur la fusion contrôlée, qui se réalise en France sur le site de Cadarache, en coopération avec l’ensemble des pays concernés. Ces recherches seront longues et onéreuses, mais sans comparaison avec les sommes investies actuellement dans les énergies fossiles. Le développement de cette filière permet d’envisager la suppression des déchets directs et une pérennité liée à des réserves quasi sans limites.

 

Reste le problème des déchets nucléaires qu’il faut résoudre, soit par l’enfouissement, qui est la solution actuellement à l’étude, mais il existe une autre solution possible qui doit être prise au sérieux : la transmutation des éléments les plus dangereux.

Le projet de loi Bataille sur les déchets nucléaires présente trois volets :

Le développement de la recherche sur la séparation et la transmutation des éléments radioactifs à longue vie.

L’étude des possibilités de stockage dans des formations géologiques profondes.

L’étude des procédés de conditionnement et d’entreposage de longue durée afin d’éviter toute dispersion.

Il s’agit de résoudre le problème des 500 tonnes de déchets nucléaires produits en France chaque année par les centrales. On peut penser que ce n’est pas plus difficile que de s’attaquer au problème des centaines de millions de tonnes de produits chimiques liés à notre consommation.

 En conclusion, et pour résumer les choix énergétiques et leurs conséquences, nous avons trois types d’attitudes, dont deux sont intenables :

 Le premier est de continuer à consommer les énergies fossiles. Les réserves sont, environ, de 40 ans pour le pétrole, 70 ans pour le gaz, 200 ans pour le charbon. Les pénuries de pétrole et de gaz sont proches et l’effet de serre, avec ses incidences sur le changement climatique, oblige à diminuer la consommation de charbon.

Le second consiste à miser uniquement sur les énergies renouvelables. C’est le choix du non-développement (ou de la décroissance) qui risque d'être durable.

Le troisième, le seul viable, vise à répondre aux besoins de croissance et de développement du pays par les trois moyens que sont les énergies renouvelables, le nucléaire et les économies d’énergie, en étant attentifs à l’efficacité des énergies et à leur complémentarité. Car la diminution de la consommation des énergies fossiles (pénurie et répercussion sur le climat) est incontournable.

 

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