Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 20:45

Les jeunes et l’électorat populaire se sont abstenus le plus

 

Le MRC a publié l’analyse de Guillaume Vuilletet, secrétaire national aux élections, concernant les résultats des votes aux élections des députés au Parlement européen en juin. Voir Citoyens Militants (juillet-août 2009) sur le site du Mouvement Républicain et Citoyen.

 

Voir les résultats complets de l’élection européenne 2009 en France :

 

                                                                                                                % des inscrits  % des votants

Inscrits                                                                             44 282 679

Abstentions                                                                      26 282 225          59,35

Votants                                                                            18 000 454          40,65

Nuls                                                                                      781 480           1,76                      4,34

Suffrages exprimés                                                            17 218 974          38,88                    95,66

 

Listes                                                                                 Voix               % Exprimés          Sièges

Listes d’extrême gauche (LEXG)                                     1 050 170                6,10                        /

Listes du PCF et du Parti de gauche (LCOP)                    1 041 755               6,05                        4

Listes du Parti Socialiste (LSOC)                                     2 837 674             16,48                      14

Listes divers gauche (LDVG)                                                81 045               0,47                        1

Listes des Verts (LVEC)                                                  2 802 950             16,28                      14

Listes régionalistes (LREG)                                                  42 969              0,25                        /

Autres listes (LAUT)                                                           768 375              4,46                         /

Listes centre MoDem (LCMD)                                          1 455 225               8,45                        6

Listes de la Majorité (LMAJ)                                             4 798 921             27,87                      29

Listes divers droite (LDD)                                                 1 160 933               6,74                       1

Listes du Front National (LFN)                                          1 091 681               6,34                       3

Listes d’extrême droite (LEXD)                                              87 276               0,51                       /

 

Ce tableau est présenté par Guillaume Vuilletet dans son rapport, dont voici des extraits significatifs.

 

Au niveau européen

 

La progression de l’abstention

Avec 60% d’abstentionnistes (contre 57% en 2004), un nouveau record vient d’être battu en France. Mais la progression de l’abstention dans ce scrutin est un phénomène européen. Il concerne aussi bien les « anciens » pays membres que les nouveaux (…).

 

La défaite des partis socio-démocrates

Le scrutin du 7 juin a sanctionné tous les partis de gauche soumis à la logique libérale. Il apparaît donc que les électeurs ont choisi une option que l’on peut qualifier d’ « autoritaire » - ce qui ne signifie pas extrémiste. Au niveau européen, les votants ont exprimé une demande de protection par la puissance publique (…).

 

Les faits marquants du scrutin en France

 

Les résultats du scrutin du 7 juin en France offrent un condensé ou une caricature des tendances constatées au niveau européen.

 

Une abstention record

 

En premier lieu, bien entendu, en ce qui concerne le niveau atteint par l’abstention. L’abstention, véritable désaveu pour l’Europe telle qu’elle se construit depuis 25 ans, fournit les principaux enseignements à tirer du scrutin : la construction européenne doit être remise à plat ; la gauche sociale-libérale doit – enfin – opérer sa révolution copernicienne (…).

 

Les classes populaires, les premières victimes de la crise, ont très peu voté. Selon le sondage TNS Sofres/Logica réalisé le 7 juin, l'électorat populaire s'est en effet fortement abstenu (69 % d'abstention chez les ouvriers et 66 % chez les employés) (…).

 

Les jeunes se sont abstenus encore plus massivement.

Selon TNS Sofres, 70 % des 18-24 ans ont boudé les urnes ; chez les 25-34 ans, ils sont 72 %. Ceux qui sont souvent décrits comme « profondément européens », sont aussi les plus sceptiques ou les plus désabusés.

 

La décomposition du PS

 

Les listes PS n’obtiennent que 14 sièges, avec 2 837 674 voix, soit 16,48% des suffrages exprimés – plus de 11 points derrière la liste UMP. En 2004, les listes PS avaient obtenu 31 élus avec

4 960 756 voix, soit 28,9% des suffrages exprimés. Le PS, coupé des couches populaires, n’a pas proposé un discours audible. Replié sur lui-même, pris par la guerre des ego, il n’incarne pas d’alternative crédible (…).

 

Toutefois, si les élections régionales à venir sont un scrutin bien différent des élections européennes, le PS n’est pas à l’abri de nouvelles déconvenues, ceci pour deux raisons :

- La première, c’est que les élections régionales ne sont pas non plus considérées comme un scrutin majeur par les électeurs.

- La seconde, c’est que les Français ont été durablement choqués par l’autisme du PS. Les mêmes causes pourraient donc produire les mêmes effets en 2010.

 

Enfin, on peut espérer que le vote sanction subi par le PS aux européennes de 2009 aura des vertus pédagogiques. Le sectarisme du PS l’a détourné d’une démarche de rassemblement. Or, même si le soutien du MRC pouvait paraître modeste, ainsi que celui du PRG, l’affichage d’un score supérieur à 20% au lieu de 16% aurait changé bien des choses dans l’appréciation des résultats.

 

L’UMP : une victoire par défaut

 

Faut-il parler d’une grande victoire du pouvoir en place ? Non. Il s’agit d’un succès par défaut. Les listes UMP n’ont en effet rassemblé que 28% des suffrages exprimés et 11,2% des électeurs. Les listes Sarkozy ont obtenu l’un des plus faibles scores européens. Plus encore, l’UMP ne dispose pas de réserves de voix (…).

 

Le Front de gauche et l’extrême gauche

 

Le Front de gauche n’a, quant à lui, réussi qu’une seule chose : contenir la poussée du NPA. Encore cette performance doit-elle être relativisée par la prise en compte de la piètre qualité de la campagne menée par le NPA.

Le résultat global du Front de gauche est de 1 041 755, voix, soit 6,05% des suffrages exprimés et 4 sièges. Rappelons qu’aux européennes de 2004, le PCF avait réuni 1 009 976 voix (5,88%). Avec 30 000 voix de plus, l’objectif du Front de gauche de changer la donne à gauche est loin d’être atteint.

Le NPA, pour sa part, rassemble 840 713 voix, soit 4,88% des suffrages exprimés (pas de siège).

Le Front de gauche devance le NPA dans les circonscriptions du Sud-Ouest, du Massif central-Centre, en Ile de France, dans le Nord-Ouest et le Sud-Est. Le NPA devance le Front de gauche dans l’Est et dans l’Ouest.

Au niveau national, les listes d’extrême gauche hors Front de gauche (1 050 570 voix, soit 6,10 % des suffrages exprimés) devancent légèrement les listes du Front de gauche (1 041 755 voix et 6,05% des suffrages exprimés) (…).

 

Les Verts

 

Avec 2 802 950 voix,16,28% des suffrages exprimés et 14 sièges, comme le PS, les Verts, emmenés par Cohn-Bendit, réalisent au moins un joli coup marketing. Ayant vraisemblablement pris 8 ou 9 points à l’électorat PS, ils montrent à ce dernier qu’ils sont peut-être à même de le remplacer au cas où la rue de Solferino persisterait dans sa médiocrité.

Le succès des Listes Europe Ecologie peut s’analyser comme celui d’un vote anti-système « sympa » ou « mou ». Il n’est pas certain que ce résultat, optiquement flatteur, soit systématiquement reproductible à l’avenir (…).

 

Quoi qu’il en soit, le résultat des Verts, s’il doit être relativisé, doit néanmoins être pris au sérieux, car il confirme, sur le fond, que la préoccupation environnementale est ancrée dans l’électorat. Cette sensibilité n’est pas à opposer ou à mettre en hiérarchie avec des préoccupations plus sociales.

 

Une prime au rassemblement ?

 

Dans ce qu’il faut bien appeler la compétition interne à la gauche, les forces qui tirent leur épingle du jeu sont apparemment celles qui ont su jouer le jeu du rassemblement ou de l’ouverture à d’autres partenaires. C’est la cas des Verts, par opposition au PS, et du Front de gauche, par opposition au NPA. Il serait certes un peu rapide d’en conclure que cette volonté d’ouverture constitue un nouveau sésame électoral.

Mais au moins ce phénomène est-il le signe que, face à la pauvreté des idées et des propositions dans l’offre politique, les électeurs préfèrent encore l’ouverture et la dialogue à la solitude et au repli.

 

Le Modem

 

Les scores obtenus par les listes du Modem sont médiocres (1 455 225 voix, soit 8,45% des suffrages exprimés et 6 sièges au niveau national). La principale erreur de François Bayrou est probablement d’avoir voulu donner un véritable enjeu au scrutin (…).

 

Le MRC

 

(…) Au vu des résultats, le fait que le MRC n’ait pas présenté de listes apparaît plutôt comme une bonne chose. Il reste que nous nous trouvons dans une situation politique compliquée, parce que paradoxale.

 

Pour l’ensemble de la gauche, une des questions qui se pose est : « Pourquoi les électeurs réagissent-ils face à la crise en votant plutôt pour des formations politiques dont l’idéologie est à l’origine de la crise ? ». Pour le MRC, une question cruciale est certainement celle-ci : « Pourquoi le fait que la réalité valide nos analyses ne nous rend pas plus crédibles ? ».

 

Pour commencer à répondre à ces questions, il faut d’abord prendre en considération le fait qu’une majorité d’électeurs ne croit plus que des solutions efficaces existent dans l’offre politique actuelle.

 

Cette désillusion n’est certes pas nouvelle, mais elle touche peut-être encore plus la gauche, dans la mesure où le discours sarkoziste met en avant l’action ou du moins la détermination à agir. Le désenchantement des électeurs est bien entendu la conséquence des démissions successives de la gauche sociale-libérale devant le marché.

 

C’est pourquoi il apparaît urgent, à notre niveau, sur la base de nos analyses, de bâtir un programme de travail afin de présenter aux Français des propositions concrètes et articulées.

 

Enfin, sur le plan stratégique, l’échec du PS vient paradoxalement valider la ligne définie par le MRC au Kremlin-Bicêtre en 2008. Cet échec, lié au nombrilisme du PS et à sa soumission à l’ordre libéral, donne toute leur actualité à des propositions qui permettraient de bouleverser la donne.

 

Cet article est le 33ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 21:58

Le PS et Guillaume Garot, malmenés, notamment à Laval

 

Après des articles décrivant les résultats nationaux des élections européennes (voir Elections européennes : transfert électoral du PS vers les écologistes - 7 juin 2009 et Européennes : l'électorat populaire antilibéral est resté à la maison - 8 juin 2009), j’en viens à la Mayenne, avec le concours d’un bon observateur de la vie politique départementale.

 

Jean-Yves Delort, fidèle lecteur de ce blog, m’a autorisé à publier le texte qu’il a rédigé après le scrutin du 7 juin, à titre personnel (il n’est plus salarié du Courrier de la Mayenne). Je le remercie de sa contribution. Il ne faut pas en déduire qu’il partage les orientations militantes de ce blog.

 

Européennes en Mayenne : l’UMP s’impose, les Verts* devancent le PS

 

Une UMP encore plus triomphante qu’au niveau national (31% contre 28%) et un Parti socialiste encore plus faible (15% contre 16,4%) sont les principaux résultats étonnants de l’élection des députés au Parlement européen. Les autres surprises de cette élection de dimanche sont la forte percée des Verts qui arrivent en deuxième position et le bon score de la liste Libertas de Philippe de Villiers. 

 

L’UMP largement en tête

 

En obtenant près du tiers des suffrages, et en arrivant en tête dans plus de neuf communes sur dix, le parti de la majorité réalise la course en tête. Les électeurs mayennais ont voté d’abord pour le parti du Président Nicolas Sarkozy, soutenu sans exception par tous les responsables de l’UMP mayennaise. La défaite de 2004 (l’UMP derrière le P.S. et l’UDF) est oubliée. On n’a noté aucune défaillance à droite ; l’unité a payé.

Même si la campagne électorale a été plutôt discrète  (un seul meeting du candidat Christophe Béchu à Laval mardi dernier, quelques présences des militants et distribution de tracts sur les marchés), l’UMP mayennaise a vogué dans la lignée du mouvement national. A Laval et Mayenne, villes acquises à la gauche lors des dernières municipales, la liste de Christophe Béchu obtient 28 et 25% et arrive en tête. Sur 268 communes mayennaises, seules 17 ont choisi de mettre en tête une autre tête de liste que Christophe Béchu  (à Saint-Erblon, il est en tête avec le même nombre de voix que la liste Modem).

Les raisons nationales (la présidence de Nicolas Sarkozy à la tête de l’Union européenne il y a quelques mois, des listes bien constituées, une stratégie électorale plutôt soft) ont largement joué. La Mayenne, selon son image traditionnelle amplifie la victoire de la droite en France. La vieille règle politique (pour des élections intermédiaires, le citoyen se défoule et choisit des petits partis) n’a pas joué à droite. 

 

Les Verts en tête dans sept communes

 

La surprise, elle vient de la liste des Verts Europe Écologie qui avec 15,3% des voix coiffe celle du parti socialiste. Et pourtant les Verts mayennais  n’avaient pas été particulièrement actifs durant la campagne électorale. La liste de Yannick Jadot arrive en tête dans sept communes (Deux-Evailles, Commer, Maisoncelles-du-Maine, Sacé, Montflours, Longuefuye, St Pierre-sur-Erve). Il s’agit le plus souvent de communes, soit ancrées à gauche, soit marquées par la présence d’élus sensibles à l’environnement.

Cette présence de la liste écologiste venue “brouiller les  cartes” dans le jeu traditionnel entre la droite et la gauche rappelle les élections européennes de 1994 lorsque la liste Tapie avait sérieusement devancé celle conduite par Michel Rocard.

Cinq ans plus tard c’est la droite qui, à son tour, avait été victime du même sort lorsque la liste Pasqua-de Villiers avait devancé celle de Nicolas Sarkozy. Si l’on ajoute au résultat des Verts, les 4% de la liste Alliance écologiste indépendante, le “pôle écologique” atteint quand même en Mayenne le cinquième des électeurs. Beau résultat.

 

Le PS : seulement 19% des voix à Laval

 

Le Parti socialiste arrive en troisième position, avec 15% des suffrages, légèrement moins qu’au niveau national. Quelle différence avec les dernières élections de 2004 où le PS était arrivé en première position avec près de 26% des voix ! Pourtant, le PS avait organisé une journée de débat  avec sa candidate au vieux château de Laval, il avait mobilisé ses militants et ses ténors (Guillaume Garot), développé un argumentaire pour une Europe sociale. Mais on pouvait avoir de sérieux doutes sur l’enthousiasme des militants.

Si cette journée  avec la candidate Bernadette Vergnaud et la mayennaise Sylvie Pichot avait été très pédagogique, elle avait sérieusement manqué d’élan. On avait pu entendre certains élus socialistes ironiser sur les interventions des orateurs au cours même de la réunion. Ça fait désordre. La liste socialiste arrive en tête seulement dans cinq communes mayennaises très marquées à gauche (Chalons-du-Maine, Port-Brillet, Voutré, Saint-Léger-en-Charnie, La Baconnière),

A Laval ou Mayenne, villes dirigées par des maires socialistes, la liste de l’UMP arrive en tête. A Laval, le PS n’atteint pas les 20% des voix. Faut-il  y voir un certain désaveu à l’égard des premières mesures prises par le nouveau maire Guillaume Garot (forte augmentation des impôts, projets locaux gelés...) ? Ce n’est pas impossible. 

 

En quatrième position, la liste de Philippe de Villiers Libertas, dépasse les 10% des voix, ce qui constitue un résultat honorable, le double du  taux français. Le MPF est en tête à Chammes et à Neau. Le résultat est en retrait toutefois par rapport à 2004 (13%) ; la Mayenne a contribué à l’élection du seul siège du MP. au Parlement européen. 

 

L’absence des centristes européens

 

Est il possible de comparer les 9,6% du Modem de dimanche dernier avec les 17% de l’UDF obtenus en 2004 ? Non, car les centristes se sont divisés depuis cette date, la majorité des élus  se refusant, à l’exemple de Jean Arthuis et de François Zocchetto, à suivre l’itinéraire très individuel de François Bayrou. Le résultat semble dire qu’ils ont eu raison. La liste Modem de Sylvie Goulard recueille un peu plus qu’au niveau national. Elle est en tête à Denazé, à Montreuil-Poulay et à St Erblon. La Mayenne conserve une fibre centriste réticente à l’UMP.

Un des paradoxes de cette élection a  été la division des centristes mayennais alors qu’ils sont parmi les européens les plus fervents. Jacques Barrot était venu le 4 mai rappeler son enthousiasme pour l’Europe. La matinée-débat organisée par Jean Arthuis quelques jours plus tard à Laval sur l’Europe en Mayenne était davantage un débat de fond sur la Pac, la bio-éthique que sur la politique habituelle. La solution de la crise centriste passe t-elle par le départ de François Bayrou et un rassemblement des militants des deux camps ? Ce n’est pas impossible. 

 

Autres enseignements

 

Du coté des plus “petites” listes, on note que personne ne se détache vraiment : ni le nouveau parti anticapitaliste, ni le Front de gauche, ni le Front national, qui se situent entre 3 et 5% des voix ; pourtant les trois formations avaient convié les têtes de liste en Mayenne, notamment le Front de gauche qui avait tenu un meeting bien organisé au Vieux Château de Laval. Mais les électeurs n’ont pas suivi ; l’absentéisme (plus de 60% des électeurs) a aussi mordu sur les extrêmes. Le système de vote compliqué, la distance entre les questions locales et européennes, la volonté des partis (surtout les plus importants) de ne pas trop se mobiliser, ont dissuadé une majorité d’électeurs de se rendre aux urnes. 

 

La victoire de la droite en pleine crise économique et alors qu’elle est au pouvoir en France constitue une remarquable performance. Même si, dans l’ensemble, le rapport entre les blocs de droite et de gauche n’est pas vraiment modifié. Elle peut redonner confiance à l’UMP mayennaise en vue des élections régionales de l’an prochain. L’hypothèse d’un retour de la région Pays de la Loire à droite peut être sérieusement envisagée.

 

A gauche, le succès des Verts de Daniel Cohn-Bendit  aura t-il des conséquences sur les organisations politiques  (un parti plus renforcé) ou renforcera t-il les préoccupations environnementales, notamment à gauche ? Au Parti socialiste, la tendance favorable à Ségolène Royal (dont fait partie le maire de Laval)  peut-elle assurer un renouvellement des idées et des hommes ?   Finalement, ces élections que l’on disait secondaires risquent d’avoir plus d‘influence sur la vie politique que prévu.

 

Les principaux chiffres

 

Liste U.M.P. : 31,3% ; liste Europe Écologie : 15,30% ; liste Parti socialiste 15,09% ; liste Philippe de Villiers : 10,71% ; liste Modem : 9,62% ; liste NPA 4,74% ; liste Alliance écologique 4,10% ; liste Front de gauche 3,20% ; liste Front national : 3,18% ; liste Lutte Ouvrière : 1,51%. 

 

* Une précision : la liste Europe Ecologie était un rassemblement écologiste animé par D Cohn-Bendit, allant bien au-delà des Verts.

 

Cet article est le 32ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 21:53

La gauche n’a un avenir qu’en dehors du libéralisme

 

Comment faire comprendre à Martine Aubry qu’elle doit couper le cordon paternel qui la lie au libéralisme européen ? Sans quoi, elle ne réussira jamais à rassembler l’électorat populaire et perdra toutes les élections qui se présenteront.

 

Ses positions sur l’Europe ne la distinguent pas de Bayrou ou de Cohn-Bendit, ce qui explique la déperdition électorale qu’a subie le PS, hier, au bénéfice des écologistes, toutes tendances confondues.

 

L’électorat populaire n’a pas confiance dans ce parti qui n’a pas tenu compte du résultat du référendum du 29 mai 2005 et qui a accepté le subterfuge du traité de Lisbonne. Tant que le PS n’aura pas compris cette vérité de base, son déclin sera irrémédiable.

 

Voici le commentaire de Jean-Pierre Chevènement (sur son blog ce 8 juin) :

 

La droite l'emporte en fait par défaut

 

Les élections européennes n'en finissent pas de battre le record de l'abstentionnisme : 57% en 2004, 60% en 2009. Ce record, largement partagé hors de nos frontières, traduit le triple échec économique, politique et identitaire de l'Europe libérale et technocratique.

 

L'explosion du chômage et la délocalisation de nos industries reflètent la soumission de cette construction européenne au capitalisme financier mondialisé. Les peuples ne se reconnaissent pas dans cette machine d'impuissance, incapable de les défendre des concurrences les plus déloyales, celle du dollar, comme celle des pays à très bas coûts salariaux.

A cet égard, le traité de Lisbonne, véritable déni de démocratie, ne peut rien régler. Il faut tout remettre à plat. Voilà ce qu'ont voulu dire les 3/5 des électeurs qui ont refusé de s'exprimer dans un simulacre d'élection à un simulacre de Parlement.

Le fait dominant est la décomposition de la gauche sociale-libérale. L'échec du PS, en France, reflète son incapacité persistante à faire la critique du tournant libéral et européiste qui depuis les années 80 l'a progressivement coupé des couches populaires.

Le succès apparent de la droite en Europe, et particulièrement de l'UMP en France, doit être relativisé par le niveau sans précédent de l'abstention. Les listes de l'UMP n'ont rassemblé en réalité qu'11,2% des électeurs.

La poussée des écologistes reflète la désagrégation de l'électorat socialiste. Le reste est accessoire : il suffit de rapporter les scores obtenus au nombre des électeurs qui se sont exprimés, moins de deux sur cinq.

Pour la gauche, la solution à l'avenir serait de mobiliser les 3/5 des électeurs qui ont refusé de voter. Le MRC est prêt pour sa part à contribuer à une refondation républicaine dont la nécessité s'impose à l'évidence.

A défaut d'une révolution copernicienne, la gauche me paraît vouée à un déclin inexorable.

 

Le responsable du site Rue89, Pierre Haski, faisait, hier soir, un constat qui va dans le même sens : voir Des électeurs orphelins d'une gauche à reconstruire.

 

Sur le site du quotidien Le Monde, ce 8 juin, Françoise Fressoz ne voit pas d’avenir au PS. Voir Européennes : l'effet boomerang de l'antisarkozysme et"Triste soirée pour la social-démocratie européenne".

 

Sur le site de Libération, ce 8 juin, voir La carte de France des résultats.

 

Cet article est le 31ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 22:54

Reconstruire la gauche de fond en comble

 

Dans ce scrutin pour l’élection des représentants au Parlement de l’Union européenne, il est arrivé aux listes PS, ce qui était arrivé en 1994, un transfert partiel de son électorat. Il y a 15 ans, le responsable était Bernard Tapie. Ce soir, c’est Daniel Cohn-Bendit. Des personnalités atypiques, médiatiques, au langage percutant.

D’abord, il faut interpréter les résultats en tenant compte des abstentions, votes blancs et nuls, qui dépassent 60%. Les modalités de la construction européenne et la politique actuelle de l’Union sont en cause dans ce désastre démocratique.

 

Ensuite, il faut noter que les gagnants sont ceux qui se sont investis pleinement dans les questions européennes. Cohn-Bendit et Sarkozy, chacun à sa manière, ont traité de l’Europe, l’un en tant que parlementaire sortant, président de groupe, l’autre en tant que président, au second semestre 2008, du Conseil de l’Union européenne.

 

La question écologiste et climatique, au niveau de la planète, mobilise l’attention des citoyens. Europe-Ecologie, qui rassemblait bien au-delà des Verts, a su capter les regards d’électeurs intéressés à la fois par l’Europe et l’écologie. Mais, comme en 1994, avec la liste Tapie, cela ne garantit pas que les Verts se maintiendront à ce niveau électoral.

 

Il est incontestable, néanmoins, que le PS est un parti menacé d’affaiblissement durable, un peu comme le parti radical dans le passé.

 

Martine Aubry serait bien inspirée d’écouter Marie-Noëlle Lienemann qui, avec Paul Quilès et Gauche Avenir, a proposé une démarche conduisant au rassemblement de la gauche sur des bases nouvelles, de type Front populaire.

 

Je fais partie des signataires de leur appel : Un nouveau Front populaire, par Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann et j’approuve leur déclaration, ce soir, dès la publication des résultats.

 

Première réaction après les élections européennes

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

de Marie-Noëlle  LIENEMANN et Paul  QUILES, anciens ministres

                                                                (7 juin, 21h30)

 

Après les élections européennes, il faut vite créer

un « comité national pour un nouveau Front Populaire »
 

             Les résultats de ces élections montrent que :

 

Ø  l’écart entre gauche et droite demeure comparable à celui de 2004, mais la droite est plus unie, la gauche explosée et le PS affaibli ;

Ø  les forces qui progressent à gauche sont celles qui ont organisé un certain rassemblement, diversifiant leur influence et qui ont essayé de proposer un projet de société;

Ø  l’abstention a été forte chez les jeunes et dans les couches populaires, alors qu’ils s’étaient mobilisés  lors du référendum constitutionnel (en faveur du Non)  et qu’ils subissent aujourd’hui de plein fouet les effets désastreux de la crise.

 

             Faute de présenter tout à la fois un projet  alternatif et une perspective d’alternance effective, le PS et la gauche n’ont pas su convaincre une partie de leur électorat. En Europe, comme en France, le monde du travail, les couches populaires attendent une gauche forte, claire, unie capable de préparer une nouvelle société, des changements profonds, une vision d’avenir  et de répondre à l’urgence sociale et environnementale.

 

             Pour la gauche, les résultats de ce scrutin sanctionnent donc l’absence d’un projet alternatif et d’une perspective d’alternance. Ils prouvent qu’il est urgent d’engager une stratégie de rassemblement de la gauche pour imposer des décisions immédiates (pouvoir d’achat, emploi, interdiction des licenciements boursiers, abrogation du bouclier fiscal), mais aussi pour présenter un projet de société à nos concitoyens et une perspective de victoire en 2012.   

 

             C’est pourquoi nous demandons aux responsables des organisations de gauche et écologistes d’engager immédiatement la création d’un « Comité pour un nouveau Front populaire», avec le souci d’associer les partis et toutes les forces de gauche et de l’écologie (clubs, associations, mouvements syndicaux …).

 

Ø  Ce comité préparera des « Etats généraux de la gauche », qui dégageront des thèmes fondateurs, en vue de la mise au point, avant mi 2010, d’une charte pour l’élection présidentielle, ambitieuse et novatrice.

Ø  Sur la base de cette charte, seront élaborés le programme d’un candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle, ainsi qu’un accord législatif assurant une représentation de la diversité des composantes de la gauche et de l’écologie.

Ø  L’organisation de primaires, où les militants des organisations signataires de la Charte seraient consultés, permettra alors de désigner le candidat qui portera les couleurs de ce nouveau Front populaire.

  

Cet article est le 30ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

 

Partager cet article
Repost0
7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 19:24

Le malaise des citoyens se traduit par l’abstention

 

Alors que les derniers votes ont lieu et que nous allons connaître les résultats du scrutin européen dans la soirée, voici quelques éléments d’information et de réflexion puisés dans diverses sources.

 

D’abord, la participation au vote, qui plafonnerait à 40% en France (voir sur le site du quotidien Le Monde, ce soir, un titre rassurant pour présenter une réalité tristounette : Une abstention record qui ne discrédite pourtant pas l'Europe).

 

En fait, l’abstention est un acte politique. Les citoyens veulent manifester leur désaccord avec les modalités de la construction européenne et avec la politique menée par les institutions européennes.

 

Le site Rue89 (David Servenay, 6 juin) s’est efforcé de mettre à la disposition de ses lecteurs les éléments à connaître : Avant de voter aux élections européennes, lisez !

Le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP) a réalisé une enquête dans le but de mieux cerner les pouvoirs réels du Parlement de l’Union européenne (4 juin, voir http://www.m-pep.org/spip.php?article1352).

Le Monde (Arnaud Leparmentier, 6 juin) voit Derrière une campagne atone, deux conceptions de l'Europe s'affrontent.

 

Cet article est le 29ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 22:53

Cette Europe ne répond pas
aux attentes des peuples

 

Que s’est-il passé depuis le référendum européen du 29 mai 2005 ? Quelles leçons ont été tirées du refus de ratification par le peuple français du traité constitutionnel européen (TCE) ?

 

On pourra se reporter aux articles sur ce blog concernant cette période, il y a quatre ans (voir 2005 Référendum européen). Au nom du MRC 53, j’avais publié un communiqué à l’issue du scrutin, dont voici l’essentiel :

 

« Ce NON retentissant restera dans l’histoire comme la première intrusion des peuples dans la construction européenne et le début de la résistance populaire au néo-libéralisme en Europe (…). 

Le 29 mai ouvre de nouvelles perspectives pour la gauche. Il s’agit aujourd’hui de refonder la gauche sur des bases républicaines et de ne pas décevoir l’espérance du peuple, quand elle sera aux responsabilités aux niveaux national et européen ».

 

Hélas, cela ne s’est pas passé comme nous l’espérions. Le traité de Lisbonne, petit frère du TCE mort-né, est une imposture démocratique (voir, sur ce blog les articles rassemblés dans la rubrique 2007-08 Traité de Lisbonne).

 

C’est un mépris des peuples européens, comme l’a rappelé Jean-Pierre Chevènement dans l’émission que l’on peut voir sur son blog Jean-Pierre Chevènement invité de Jeu de dames sur Public Sénat mercredi 27 mai à 18h45 (seconde partie de l’émission "Jeu de dames" présentée par Hélène Risser, Perrine Tarneaud et Sonia Mabrouk).

Comment s’étonner du désintérêt que manifestent, en retour, les citoyens à l’égard des élections de nos représentants au Parlement européen ? Le taux de participation, le 7 juin, pourrait être inférieur à 40%, selon un sondage Ipsos réalisée les 22 et 23 mai, avant le lancement officiel de la campagne.

 

Les partis et mouvements qui avaient animé la campagne du non en 2005, aujourd’hui dispersés, comme ils l’étaient en 2007 lors de l’élection présidentielle, ont battu le rappel dans l'espoir de rallier une partie des électeurs tentés par l'abstention (Le Monde, 29 mai).

 

Sur le site Le Monde.fr, on peut lire les témoignages de lecteurs qui avaient voté non en 2005. Ils sont « partagés entre le boycott d'un vote sur une Europe qui ne leur ressemble pas et la poursuite du "combat" dans les urnes pour voir prendre forme l'Europe de leurs souhaits ».

Le titre de l’article reprend la déclaration de l’un d’eux : "J'ai bien l'intention de réparer l'affront de Lisbonne en allant voter". Mais cette attitude est loin d’être représentative de l’ensemble.

 

Je rappelle la position du MRC (voir Européennes : Chevènement et le MRC appellent à voter blanc ou nul - 14 mai 2009). C’est une position qui convient à Jean-Pierre Chevènement, dans la perspective des futures échéances électorales, mais elle ne convient pas à tous les militants. Beaucoup choisiront de voter pour les listes du Front de gauche, notamment dans l’Ouest, dans le but de contribuer à l’élection d’un député européen qui s’est opposé au TCE et au traité de Lisbonne (Jacques Généreux, en l’occurrence).

 

Pour information, voici les éléments du dossier paru dans Ouest-France concernant le scrutin du 7 juin.

Plus de 375 millions d'électeurs sont invités à renouveler le Parlement européen entre le 4 et le 7 juin prochain dans les 27 Etats membres de l'Union européenne.

Circonscriptions.

Pour ce scrutin, la France est divisée en huit circonscriptions : Est (9 élus), Ile-de-France (13 élus), Massif central-Centre (5 élus), Nord-Ouest (10 élus), Ouest (9 élus), Sud-Est (13 élus), Sud-Ouest (10 élus) et Outre-mer (3 élus).

Déroulement.

Les bureaux de vote seront ouverts de 08h00 à 18h00, 20h00 dans les grandes villes. Les résultats seront publiés à partir de 22h00 à l'heure de fermeture du scrutin dans les autres pays de l'Union européenne.

Nombre d'élus.

Compte tenu de l'entrée de nouveaux pays depuis le dernier scrutin en 2004, le nombre de représentants français est passé de 78 à 72. Le nombre de députés à désigner varie selon la population du pays concerné. L'Allemagne dispose ainsi de 99 sièges (le maximum), Malte de 5 (le minimum).

Les élus au Parlement européen ne siègent pas par délégation nationale mais se regroupent suivant leurs affinités en groupes politiques de dimension européenne. Dans le Parlement sortant il y avait huit groupes dont celui des non-inscrits.

Mode de scrutin.

Les représentants au Parlement européen sont élus pour cinq ans. En France, c'est un scrutin de liste par circonscription à la proportionnelle, sans panachage ni vote préférentiel. La répartition des sièges se fait à la plus forte moyenne. Les listes n'ayant pas obtenu 5% des suffrages exprimés dans la circonscription ne participent pas à la répartition des sièges.

Parité.

Dans le Parlement sortant les représentants français se répartissaient de la façon suivante : 35 femmes (44,87%) et 43 hommes (55,13%).

Participation.

En France, le taux de participation aux élections européennes a été de 60,7% en juin 1979, date de la première élection des eurodéputés au suffrage universel, 56,70% en juin 1984, 48,80% en juin 1989, 52,76% en juin 1884, 46,76% en juin 1999 et de 42,76 en juin 2004.

 Cet article est le 28ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 22:49

Quelle liste de gauche veut reconstruire l’Europe ?

 

Le communiqué de presse diffusé ce 14 mai par le MRC (voir Elections européennes : le MRC pour un vote blanc ou nul) est dans la droite ligne de la position prise par Jean-Pierre Chevènement lors du Conseil national du MRC le 22 mars.

Je n’avais pas approuvé celle-ci. Je n’ai pris aucune part dans la rédaction de celui-là. Néanmoins, le fait majoritaire s’impose à moi et je reconnais la position du MRC.

 

D’abord, il faut bien la comprendre. Le point de départ est l’adoption par le secrétariat national du MRC d’un texte de base présenté à la discussion avec les partis de gauche (voir Texte de base adopté par le MRC le 7 janvier pour les européennes (3) - 12 janvier 2009). Le PS ne répond pas. Des réunions ont eu lieu avec le PCF et le PG, qui s’étaient mis d’accord pour présenter des listes communes.

 

Ces discussions n’aboutissent pas à un accord (voir Européennes : le MRC rompt les négociations avec le Front de gauche - 22 mars 2009). Le Parti de Gauche ne souhaite pas dans son ensemble cette alliance avec le MRC, car il est plutôt tourné vers l’accueil des militants de la Gauche unitaire, membres du Nouveau Parti Anticapitaliste. En outre, des divergences sur la République et l’Europe sont bien réelles entre la majorité des alliés du Front de gauche et le MRC.

 

Il est clair que les positions développées par Jean-Pierre Chevènement (voir La médecine Chevènement : reconstruire l'Etat et l'Europe autrement - 11 mai 2009) ne sont pas bien reçues à gauche. Elles le sont beaucoup mieux dans des partis classés à droite, notamment Debout La République. Mais il ne pouvait être question, après le congrès de juin 2008, de rechercher d’autres alliances qu’à gauche, dans la perspective de la refondation de la gauche sur des bases républicaines.

 

Le problème du MRC, c’est de représenter insuffisamment la gauche républicaine (voir La gauche devrait mettre en avant Chevènement pour contrer Bayrou - 5 mai 2009). La gauche est dans une situation de faiblesse programmatique telle que Bayrou a de bonnes chances de la devancer au second tour de la prochaine élection présidentielle.

 

Le MRC offre un projet républicain de gauche pour la France et l’Europe, face à la politique néolibérale du pouvoir en place, que la gauche devrait saisir si elle veut avoir des chances de l’emporter en 2012.

 

Les élections européennes ne permettent pas d’avancer dans cette voie. C’est regrettable. On peut prévoir que les résultats, le 7 juin, seront, pour les partis de gauche, une incitation à réfléchir. Le MRC renouvellera son offre, face à une crise qui aura pris de l’ampleur.

 

Pour ma part, je continuerai le combat au sein du MRC avec Jean-Pierre Chevènement, car je suis persuadé que c’est à partir de là que la gauche doit trouver son avenir (voir Michel Sorin (MRC) : proposer le système républicain d'économie mixte - 3 mai 2009).

 

Cet article est le 27ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 22:39

Le pouvoir européen
une nébuleuse pour les citoyens



Le Parlement européen  (voyage d'étude AFLEC, 4 décembre 2008, Bruxelles)

 

Il y a beaucoup de critiques à formuler à l’encontre de l’Europe, mais encore faut-il faire un effort pour comprendre ce qu’elle est devenue depuis le 9 mai 1950*, date retenue comme étant le début de la construction européenne - voir Fête de l'Europe (9 mai).

 

Fêter l’Europe, c’est d’abord en parler sérieusement. Ainsi, l’article paru hier (voir Démantèlement de la PAC : l'Union européenne persiste dans l'erreur - 9 mai 2009).

 

* 9 mai 1950 : à l’initiative de Jean Monnet, la France (Robert Schuman) propose à l’Allemagne la mise en place d’une autorité commune pour le charbon et l’acier, ouverte aux autres pays d’Europe.

 

Voir l’article Formation citoyenne Histoire UE - MRC 53 - février 2005, rappel historique des grandes étapes de la construction européenne,complété par l’article Ratification du traité de Lisbonne : six Etats membres de l'UE en rade - 8 février 2009.

 

On a tendance à retenir les aspects pittoresques des initiatives européennes, par exemple celle concernant le vin rosé d’assemblage (voir Le vin rosé d'assemblage, initiative européenne de bien mauvais goût - 18 avril 2009).

 

… A ce propos, tout s’explique : Vin coupé : le négociateur français travaillait pour le lobby des importateurs (Observatoire de l’Europe, 29 04 09).

 

Mais la réalité européenne est fort complexe. Essayons d’aller à l’essentiel. D’abord, qu’en est-il de la campagne pour l’élection des députés au Parlement européen ? Le journaliste Eric Dupin a l’esprit de synthèse et d’objectivité. Il a fait le point sur son blog Les murmures d'Eric Dupin, le 4 mai : voir Batailles du 7 juin.

Voir, sur le même registre, la grille d’analyse présentée par Malakine, le 6 mai, sur le site de Marianne Le Front de gauche à la conquête de l'Europe.

 

On peut aussi consulter le blog du correspondant de Libération à Bruxelles : voir Européennes : l'UMP toujours largement en tête (5 mai, Jean Quatremer).

 

Par ailleurs, est parue ce jour sur le site Rue89, le premier article concernant les élections dans les autres pays d’Europe. Voir En images, ces débats qui agitent l'Europe en campagne (1/3)

Du 4 au 7 juin, les Européens vont élire leurs représentants à l'Europarlement, même si l'apathie générale fait oublier que l'Europe est en campagne électorale. A quelques semaines du scrutin, partout dans l'Union, les politiques tentent laborieusement de mobiliser des électeurs largement tentés par l'abstention dans l'ensemble de l'Europe (66% d'abstentionnistes possibles selon le dernier Eurobaromètre).

Tour d'horizon des thèmes de campagne, qui doivent partout à la politique intérieure de chaque Etat, peu à l'Europe elle-même : Royaume-Uni : les eurosceptiques se mobilisent ; Pologne : Lech Walesa sème le trouble ;  Allemagne : Le SPD tente de rebondir ; Italie : Voter Berlusconi ou ne pas voter Berlusconi ; Espagne : Si, podemos ! 

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89 : Le blog des élections européennes

La réflexion de Slovar, chroniqueur associé du site Marianne, le 6 mai, est intéressante : voir Les élus européens sont-ils des nains politiques ?

Enfin, deux sources critiques :

- l’une d’un acteur engagé dans la campagne, Nicolas Dupont-Aignan, qui déclare sur le site de Debout La République : "Je ne serai jamais le flotteur droit de Nicolas Sarkozy"

Dans un chat réalisé par Lemonde.fr, le 7 mai, NDA précise face aux internautes le sens de la campagne européenne de DLR et précise, notamment, ses différences avec d'autres listes.

- l’autre, du site Le vrai débat : Droite et gauche votent ensemble 97% des textes au parlement européen

Dans 97% des cas en 2008, le PSE (parti socialiste européen, au sein duquel siègent les socialistes français) et le PPE (parti populaire européen, dont l'UMP) ont voté dans le même sens les textes qui leur étaient soumis au parlement européen. Soit 10 votes différents seulement sur un total de 535. C'est le résultat d'une étude dont les détails seront prochainement publiés.

Cet article est le 26ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 14:28

Un parlement européen de plus en plus loin des peuples

 

Pendant que les médias commencent à s’inquiéter du manque d’intérêt des citoyens pour les élections européennes, on découvre que le Parlement européen s’est prononcé en faveur de liens plus étroits entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique, dans le prolongement du traité de Lisbonne, dès que celui-ci entrera en application (voir sur ce blog La ratification du traité de Lisbonne par l'Allemagne dépend des juges - 13 février 2009).

 

L’information est parue sur le site de Marianne, le 9 avril, sous la plume d’un fonctionnaire international, E. Aperaude (voir http://www.marianne2.fr/L-Europe-de-la-servitude-volontaire_a177994.html). Texte reproduit, ci-après.

 

L'Europe de la servitude volontaire

L'alignement des Etats européens sur les Etats-Unis, déjà perceptible lors du G20, se confirme implacablement par une résolution votée au parlement européen qui renforce la suprématie américaine dans les relations transatlantiques.

« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » disait E. de la Boétie. Le 26 mars 2009, le Parlement européen (PE) a approuvé par 503 voix pour, 51 voix contre et 10 abstentions, une résolution sur « l'état des relations transatlantiques après les élections qui ont eu lieu aux États-Unis ». Certes, une résolution du PE n’a pas de pouvoir contraignant dans la législation européenne, mais elle indique l’état d’esprit des eurodéputés et exprime la vision qu’a cette institution  du projet européen.

 

La marche à suivre jusqu'en 2015

 

Ce document (A6-0114/2009) d'une dizaine de pages rédigées par la droite européenne (groupe PPE-DE) et voté avec le soutien massif de la gauche, trace les perspectives des relations entre l'Europe et les États-Unis d'ici à 2015, soit une période qui couvrira l'actuel mandat, et le second mandat potentiel du président étasunien, Barack Obama. C'est donc une référence importante pour comprendre ce qu'attendent les États-Unis et ce que projette la Commission Barroso, l'actuelle et la prochaine puisqu'à en croire les oracles, nous n'avons pas encore voté qu'elle serait déjà reconduite.

 

Considérant que  « le partenariat transatlantique doit demeurer une pierre angulaire de l'action extérieure de l'Union », le but de cette résolution est affirmé sans détour : il s’agit de construire « un véritable marché transatlantique intégré », qui devra être établi « d'ici à 2015 », fruit du travail du Conseil économique transatlantique (CET). Le CET, conseillé entre autres par « des représentants du monde de l'entreprise », veillera notamment à l'harmonisation des législations pour faciliter « l'approfondissement du marché transatlantique ». On imagine sans mal les choix qui seront opérés entre place de l'État et rôle du marché.

 

L'accord de partenariat, à négocier une fois le traite de Lisbonne ratifié, devra être conclu d'ici à 2012. Il devrait comprendre la création d'un Conseil politique transatlantique (CPT) de haut niveau, chargé de coordonner « systématiquement » la politique étrangère et de sécurité. Au cas où quelque chose échapperait à l'OTAN, « pierre angulaire de la sécurité transatlantique » dont le rôle est déjà gravé dans le marbre du traité de Lisbonne (en son article 42), le CPT serait ainsi chargé de rectifier « systématiquement » des positions « coordonnés ». Ce qu'en d'autres termes on appelle l'alignement. 

 

Les Européens sont d'ailleurs sommés d'augmenter leur effort de défense.

La lecture de cette résolution est édifiante. Ce texte s’inscrit pleinement dans la reprise des cadres économiques structurels néolibéraux et dans une soumission à la puissance étasunienne : encouragement au lobbying (article 16) ; demande de conclusion du cycle de libéralisation de Doha de l’OMC qui pourtant a bien du plomb dans l'aile (article 22) ; coopération énergétique et donc soumission aux buts de guerre des EU (article 24) ; félicitations prématurées aux envoyés spéciaux étasuniens au Proche-Orient et en Afghanistan (articles 26 et 29) et aux troupes étasuniennes présentes en Irak (article 31) ; échanges de données personnelles ; demande d’intégration des marchés financiers avec convergence des cadres réglementaires actuels et suppression de toutes entraves aux échanges ; libéralisation des investissements étrangers grâce à une « législation ayant une incidence territoriale sans consultation ni accord préalable » (sic, article 52 et 53) ; etc. Le document vaut la peine d'être lu dans son entier.

 

Cette feuille de route confirme, pour les plus sceptiques, que la stratégie étasunienne de la « Triple couronne », définie par l'administration Clinton à la fin du XXème siècle, est toujours d'actualité : à l'OTAN la défense; à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) le dialogue politique et le respect des droits de l'Homme - armes douces pour les régions sensibles des frontières de l'Empire, comme les Balkans ou la Géorgie - à l'UE le grand marché unifié et libéralisé, de Dublin jusqu'à la Syrie. Il faudra bien, en effet, comme l'a dit Obama à Prague, inclure la Turquie dans l'UE d'autant plus que, ironie des concepts de la Maison blanche, l'intégration de cet État laïc serait un signal positif envers les... musulmans.

 

Cet inquiétant discours de la servitude volontaire de l'Europe est, dans la perspective des élections de juin prochain, un vrai sujet de débat. Ce projet, certes public mais discret, est noyé dans la masse de la production du Parlement ou de la Commission et appuyé par l'énorme majorité des eurodéputés. Il engage pourtant de manière déterminante notre continent, nos États et nos populations sur une voie délicate.

 

Qu’en disent les forces politiques, notamment à gauche, qui solliciteront nos suffrages le 7 juin ?

 

Comment s’étonner que L’abstention guette les européennes (Libération, 13 avril) ?

 

Pour information :

- Européennes : les partis français tardent à s'organiser (Le Monde, 8 avril).

- Européennes : mais comment et à qui en parler ? (Ouest-France, 14 avril).

Cet article est le 25ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 11:41

Pour un véritable front de gauche, plus large et uni

 

A la suite de la décision prise par le Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen, le 22 mars, de ne pas associer le MRC au Front de gauche porté par le PCF et le PG (voir Elections européennes : la position du Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen), le MRC de Charente-Maritime a analysé la situation et adopté ce texte, ci-après, que m’a transmis Alain Girard, responsable MRC 17.

Européennes : Déclaration de la fédération de Charente-Maritime.


"Les militants MRC de Charente-Maritime se sont réunis le 27 mars 2009 afin de débattre de la décision du Conseil national de ne pas donner suite à un éventuel accord concernant les élections européennes avec les différents partis ayant appelé à la constitution d'un front de  gauche.


Après une étude approfondie des textes et du constat expliqué de cet échec, nous exprimons un sentiment de déception profonde de ne pas allier nos forces contre les méfaits des politiques nationales dont les conséquences rassemblent aujourd'hui des millions de personnes dans la rue, ensemble  dans l'action unitaire des syndicats de salariés mais qui va  bien au delà.


Le MRC
qui soutient ces  manifestations aurait pu  dans cette dynamique exprimer davantage encore ses idées et ainsi se présenter aux suffrages des électeurs, compte tenu des prochaines échéances électorales.

Par ailleurs, le MRC17 regrette son retrait du débat  politique sur le plan national concernant un sujet où nous ne manquons pas d’arguments à faire connaître à nos concitoyens. Cette élection européenne importante aurait pu permettre au MRC d'exister sur ses propres bases de mise en cause des orientations européennes actuelles. Les différents traités nous ont amenés, avec d'autres, à combattre une structure européenne contre nature, qui ne prend pas en compte les besoins des différentes nations et des peuples.


Nous estimons qu'il y a eu un manque d'information et d'explication, un manque de consultation et de travail en amont avec les adhérents et militants du MRC, qui, sur le terrain, participent souvent localement à des actions communes avec des représentants des partis concernés. Une meilleure communication interne sur l'avancement des négociations et les points de blocage constatés aurait certainement permis d'éviter une délicate justification après coup de la position adoptée nationalement, en direction de militants parfois déconcertés.


En outre, la décision du Conseil national, bien qu'avalisée démocratiquement, laisse de côté notre travail de conquête sur le terrain auprès des citoyennes et citoyens qui cherchent un parti capable de les mener vers un projet social et républicain.


Cela démontre qu'au MRC nous n'avons pas été jusqu'au bout de notre logique de construction d'un grand parti qui, depuis les derniers congrès, semble soumis à une sorte de centralisme national ne laissant pas encore place au renouvellement possible et nécessaire pour enfin sortir du noir médiatique, et retrouver un parti de militants pourtant disposés à construire une force politique de  gauche respectée et reconnue.


Cependant, et pour être tout à fait objectifs, nous approuvons que le MRC ne puisse s'allier à une démarche de posture politique basée sur une contestation, certes légitime, mais sans lendemain concernant les grandes questions posées : la restructuration de l'Union européenne, le recentrage de l'Etat-nation, la place du citoyen dans une nouvelle gouvernance de gauche - à construire avec qui et comment ? - les réponses aux problèmes soulevés par la mondialisation, la désindustrialisation, le chômage de masse, les communautarismes, l'immigration, etc., etc.


Pour nous, le front de gauche ne peut
se résumer à deux partis, et nous sommes d'accord pour dire que l'avenir passe par un véritable front de gauche plus large et uni - par exemple dans ce grand parti confédéral de toute la gauche souhaité par le MRC - pour une victoire de la gauche en 2012, avec un MRC fort, rassembleur autour de nos valeurs républicaines. C'est la raison pour laquelle nous sommes, à la fois convaincus que dans cette affaire notre stratégie n'a pas été la meilleure, mais que notre désaccord avec le Front de gauche, tel qu'il existe et se positionne aujourd'hui, est aussi un possible argument politique pour les mois qui viennent.


Nous réaffirmons notre adhésion aux principes fondateurs du MRC et notre volonté de participer pleinement à l'indispensable essor de notre parti."


Cet article est le 24ème paru sur ce blog dans la catégorie
Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0