Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 23:39

Poser des jalons pour une nouvelle donne à gauche

 

A l’occasion des réunions auxquelles j’ai participé au sein du Mouvement Républicain et Citoyen, que ce soit aux niveaux national, régional et local, mais aussi à travers les échanges par courriel ou par téléphone que j’ai eus avec des militants ou des sympathisants, je ressens la nécessité de remettre les élections européennes dans la perspective politique qui est la nôtre.

 

Samedi dernier, à Nantes, lors de notre rencontre interrégionale Grand ouest (circonscription électorale pour les élections européennes), nous avons eu de vrais débats et des interrogations concernant la décision que prendra le conseil national le 15 mars (voir sur ce blog Européennes : le MRC dans l'attente du texte commun MRC - PCF - PG - 5 mars 2009).

 

Voici ma contribution personnelle à ce débat, les réflexions que je porterai le 15 mars.

 

Le MRC est le ferment de l’unité entre la gauche et les républicains

 

En juin 2008, réunis en congrès au Kremlin-Bicêtre, nous étions en plein accord avec Jean-Pierre Chevènement, qui proposait de refonder la gauche sur des bases républicaines.

 

La difficulté est dans le chemin à prendre pour atteindre cet objectif. Au moment où nous allons débattre, en conseil national, le 15 mars, des modalités de notre engagement dans les élections européennes, je propose de répondre à quelques questions importantes.

 

Que constatons-nous ?

 

Le parti socialiste (PS) refait son unité sur la question européenne, en s’alignant sur les positions des autres partis social démocrates européens (traité de Lisbonne), dans l’espoir de les infléchir dans un sens plus social et moins libéral, de manière à se démarquer des partis de droite, au niveau du Parlement européen.

 

Le parti communiste français (PCF) a accepté l’offre du parti de gauche (PG) de constituer un front de gauche, ouvert à d’autres composantes, afin de marquer le refus de l’Europe libérale sur la base du non majoritaire le 29 mai 2005 lors du référendum de ratification du traité constitutionnel européen (TCE).

 

Le nouveau parti anticapitaliste (NPA) est un parti qui inscrit son action dans les luttes sociales, sans chercher à participer à des coalitions de gauche visant à accéder au pouvoir au niveau national.

 

Où cela conduit-il ?

 

Dans l’immédiat, c’est-à-dire aux élections européennes, le PS et le NPA - dont les positionnements politiques sont traditionnels et complémentaires (social démocratie et extrême gauche) - sont bien partis pour tirer leur épingle du jeu électoral.

 

C’est moins clair pour le front de gauche, car sa démarche apparaît excessivement et exclusivement d’opposition à l’Europe et de division de la gauche, sans capacité de créer une dynamique de rassemblement populaire autour d’un projet politique pour la France.

 

Qu’est-ce qui intéresse les Français ?

 

Ils attendent désespérément que la gauche soit capable de réunir les conditions d’une alternative au pouvoir en place. Or, elle n’en prend pas le chemin, en raison de ses divisions et de son manque de crédibilité face à la crise.

 

Que peut faire le MRC ?

 

D’abord, rappeler où il veut aller, par quel chemin, et, en ce qui concerne les élections européennes, choisir ce qui permet de se rapprocher le plus possible de ce chemin.

 

Concrètement, quelle décision dimanche 15 mars ?

 

Le MRC veut refonder la gauche sur des bases républicaines et tout faire pour qu’une alliance de la gauche et des républicains soit en position, le moment venu, de porter son candidat (homme ou femme) à la présidence de la République française.

 

Au-delà des différences existantes entre PCF, PG et MRC, ces trois partis ont le mérite de poser des jalons pour créer les conditions d’une nouvelle donne à gauche.

 

C’est un point de départ. Il ne faut pas chercher l’accord parfait sur tous les sujets, mais se limiter à ce qui est essentiel pour mener une vie commune pendant deux mois, en s’engageant à limiter les interventions publiques à cet essentiel.

 

Ce qui compte, c’est l’accord sur la démarche commune, qui est de prendre appui sur le refus du peuple français de ratifier un traité qui voulait constitutionnaliser une doctrine, le libéralisme en économie. Les évènements, depuis, ont montré la nécessité de réorienter l’Europe.

 

Sur cette base, il est possible de rassembler des hommes et des femmes, qui ont foi dans la gauche et la République, et qui veulent être représentés au Parlement européen par des députés de conviction antilibérale.

 

Politiquement, c’est la meilleure façon de limiter l’influence de l’extrême gauche et de montrer aux socialistes que la seule voie d’avenir pour accéder aux responsabilités nationales est l’alliance à gauche, ouverte aux républicains de progrès.

 

 

Cet article est le 13ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
5 mars 2009 4 05 /03 /mars /2009 23:44

Un front de gauche et des républicains, en gestation

 

Nous étions réunis hier soir (secrétariat national) dans de nouveaux locaux, 3 avenue de Corbéra, une rue large mais courte, dans le 12ème arrondissement de Paris, près de la gare de Lyon. Sans Jean-Pierre Chevènement et sans Sami Naïr, mais avec Jean-Luc Laurent, de retour de vacances en Guadeloupe.

 

A ma demande, Jean-Luc a fait part de ce qu’il a vu et entendu sur place, introduisant un échange intéressant à propos de la situation aux Antilles, dans lequel sont intervenus, notamment, Georges Sarre, Marie-Françoise Bechtel et Julien Landfried.

 

Après cet agréable hors-d’œuvre, le plat principal (les élections européennes) manquait de matière à se mettre sous la dent, puisque le nouveau texte en préparation n’était pas disponible.

 

Francis Parny (PCF), François Delapierre (PG) et Sami Naïr (MRC) ont travaillé sur ce texte, mais n’ont pas abouti à une mouture satisfaisante pour les dirigeants des trois partis.

 

En fait, dès la première rencontre, Jean-Pierre Chevènement avait tenu à mettre sur la table les questions les plus délicates, susceptibles de nuire à un accord (selon les termes de Georges Sarre, qui était présent à ce moment des discussions). Le président du MRC est très exigeant sur le contenu du texte, lequel conditionne l’accord électoral.

 

Que retenir de nos débats ?

 

D’abord, le fait que le PCF et le PG souhaitent la participation du MRC aux listes qu’ils ont prévu de constituer ensemble. C’est important, puisque le PS, de son côté, n’a pas donné suite à notre demande de travailler sur un texte commun.

 

Ensuite, la qualité des interventions qui se sont succédées, hier soir, à la demande de Jean-Luc Laurent, afin de connaître la position des militants du MRC vis-à-vis de ce projet d’accord avec le PCF et le PG.

 

Georges Sarre, Marie-Françoise Bechtel, Pierre Dubreuil, Catherine Coutard, Julien Landfried, Michel Vignal, Ladislas Polski, Maurice Schwartz, Denis Durand, Jean-Claude Chailley, Serge Lezement, Gérard Pierre, Eléonore Perrier, Guillaume Vuilletet, Josette Robert et moi-même, avons exprimé notre point de vue et celui des militants que nous représentons.

 

J’ai insisté sur l’idée qu’il faut amorcer une dynamique de rassemblement de la gauche sur de nouvelles bases, face à la crise, pour commencer à refonder la position de la gauche sur la question européenne, en partant du non au TCE et au traité de Lisbonne.

 

C’est dans l’action politique, au côté de nos partenaires (PCF et PG), que nous existerons, en tant que gauche républicaine. C’est ainsi que nous obligerons le PS, par la suite, à préciser et à améliorer son projet pour 2012.

 

Une nouvelle discussion est prévue mercredi 11 mars, avant le conseil national, le 15 mars, qui aura la responsabilité de décider du choix du MRC pour ces élections européennes.

 

 

Cet article est le 12ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 22:33

Amorcer le rassemblement de la gauche

 

Les élections européennes auront lieu le 7 juin 2009. Le moment est venu, au niveau du Mouvement Républicain et Citoyen, de se déterminer sur les conditions de sa présence à ce scrutin.

 

Ce 25 février, lors de la réunion du secrétariat national, à laquelle je ne participais pas, Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre ont rendu compte des discussions qui ont eu lieu le 23 février avec Marie-George Buffet (PCF) et Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche).

 

Voici le texte que j’ai adressé, cet après-midi, à Jean-Pierre Chevènement et à mes collègues de la direction du MRC.

 

Contribution de Michel Sorin aux réflexions du secrétariat national MRC -  25 02 2009

 

Dans ma lettre à Jean-Pierre Chevènement, le 2 février, je souhaitais que soient respectées trois conditions dans le mode de décision de notre Mouvement concernant les élections européennes. La première ayant été satisfaite lors de notre bureau national le 4 février, il en reste deux, que je rappelle :

 

-          Nous avions adopté, le 7 janvier, en secrétariat national, un très bon texte qui a servi de base de discussion lors des rencontres avec les partis de gauche. Un projet d’accord avec l’un ou plusieurs de ces partis sera jugé selon sa proximité avec les principaux points de notre texte.

 

-          La question éventuelle des candidatures MRC sur des listes de gauche devrait concerner toutes les circonscriptions électorales et ne pas se limiter à une ou deux places éligibles dans une ou deux circonscriptions (le but étant d’associer l’ensemble du MRC à la décision et à la future campagne électorale).

 

J’ajoutais :

 

Ayant participé, le 24 janvier, à la rencontre organisée par le MRC Bretagne, à Guingamp, je puis témoigner de l’intérêt des militants pour débattre de la stratégie d’alliance aux élections européennes. Il me semble important qu’ils soient associés à la décision qui sera prise par nos instances nationales.

La tendance, à Guingamp, était en faveur d’une alliance avec le PCF et le PG, dans le cadre d’un front de gauche respectant notre opposition au traité de Lisbonne.

 

Les informations en provenance de l’AFP, concernant la rencontre MRC-PCF-PG le 23 février (voir l’article paru sur le blog du MRC 53 Elections européennes : rencontre MRC-PCF-PG pour un Front de gauche - 23 février 2009), sont à compléter par le rapport qu’en feront Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre au secrétariat national, ce soir.

 

Une éventuelle liste commune avec le PCF et le PG (auxquels s’ajoutent les groupes qui les ont rejoints, notamment le M’PEP) nous permettrait de respecter au mieux les deux conditions que j’ai rappelées, ci-dessus (notamment le non au TCE et au traité de Lisbonne).

 

De plus, ce serait conforme à notre stratégie de rassemblement de l’ensemble de la gauche en vue des prochaines élections nationales. On pourrait admettre qu’il s’agit d’un premier pas, sachant qu’il n’est pas possible, sur la question européenne, d’amener le PS à faire des listes communes avec le PCF et le PG (et réciproquement).

 

D’ailleurs, notre Mouvement, dans ses profondeurs, n’accepterait pas une alliance avec le PS, dans la mesure où ce parti reste fondamentalement sur des positions favorables au traité de Lisbonne.

 

A cet égard, l’initiative de Gauche Avenir est intéressante, mais elle traduit l’impuissance de ses promoteurs face à l’inertie du PS, plus préoccupé par ses problèmes internes que par la discussion d’un texte de fond sur la question européenne.

 

Je me permets d’insister sur l’importance de notre présence, partout où nous le pouvons, à l’occasion de ces élections européennes, afin de faire connaître la gauche républicaine sur le terrain.

C’est la première condition pour recruter de nouveaux adhérents. La seconde est d’améliorer notre rapport au peuple (voir, à ce sujet, l’article que j’ai mis en ligne, hier soir, sur le blog du MRC 53 Michel Sorin : Jean-Pierre Chevènement est l'homme de la situation - 24 février 2009).

 

Je reste sur la conviction que « le NON républicain du 29 mai 2005 était un vote fondateur d’une large alliance, allant des gaullistes républicains et sociaux aux républicains d’extrême gauche, en passant par toutes les sensibilités politiques de gauche, à l’image de ce qu’était le Conseil de la Résistance en 1945 » (voir Européennes : Michel Sorin pour l'alliance républicaine anti-libérale - 24 septembre 2008).

 

Cet article est le 10ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 16:48

Pour une nouvelle politique américaine et européenne

 

Le secrétariat national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), le 7 janvier, a adopté un texte serviant de base aux discussions avec les partis de gauche, en vue des élections européennes du 7 juin 2009.

Voir Elections européennes : le MRC a adopté un texte, base de discussion - 10 janvier 2009. Lire aussi les commentaires (j’y apporte des précisions en réponse à des internautes).

Ce texte est fondamental. Il constitue le socle de la refondation républicaine de la gauche.

 

Sa première partie, composée de la présentation générale et du rôle de l’Europe face à la crise, a été mise en ligne sur ce blog [voir Texte de base adopté par le MRC le 7 janvier pour les européennes (1) - 11 janvier 2009].

 

Sa seconde partie, qui décrit la façon de procéder au niveau international pour relancer les économies et réorienter les activités des grandes institutions mondiales (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation Mondiale du Commerce) a été publiée sur ce blog [voir Texte de base adopté le 7 janvier par le MRC pour les européennes (2) - 12 janvier 2009].

 

Sa 3ème partie passe en revue tout ce qui doit changer pour que l’Europe joue son rôle au service des peuples [voir Texte de base adopté par le MRC le 7 janvier pour les européennes (3) - 12 janvier 2009].

 

Voici la 4ème et dernière partie qui aborde la politique internationale et propose une approche nouvelle, comme le sera celle des Etats-Unis d’Amérique après Bush.

 

POSITION DU MRC POUR LES ELECTIONS EUROPEENNES DE JUIN 2009

 

4) Pour une Europe acteur stratégique et solidaire dans un monde multipolaire

 

La question de l’indépendance de l’Europe est cruciale. Aujourd’hui, l’OTAN est une courroie de transmission de la stratégie d’hégémonie de l’administration américaine. La grande majorité des pays de l’Union consent à cette situation. Mais nous avons le droit de la refuser, car la solidarité européenne ne signifie pas pour nous la vassalisation. Nous ne pouvons accepter que l’OTAN intervienne en Asie ou au Moyen-Orient au service de stratégies déstabilisatrices. Nous respectons les obligations qui résultent du traité de l’Atlantique Nord, mais nous soutenons que l’Europe doit se doter, à terme, d’une défense indépendante.

 

L’Europe doit être européenne. C’est la condition pour qu’elle puisse être un acteur stratégique dans la formation d’un monde multipolaire. La question du rapport à l’Amérique ne peut être résolue par une formule à l’emporte-pièce. L’Europe doit d’autant plus se poser sérieusement cette question que nous vivons la fin d’une époque tant dans le domaine économique que politico-stratégique.

 

Tout tient à deux conditions essentielles :

 

- premièrement, nous l’avons déjà souligné, que les Etats-Unis acceptent une relance économique coordonnée tant avec l’Europe, le Japon, les Pétromonarchies qu’avec les puissances émergentes que sont la Chine, l’Inde et le Brésil ; qu’ils acceptent la modification des règles au sein du FMI et à l’OMC, notamment en cessant de soutenir des multinationales qui veulent tout privatiser ; qu’ils admettent enfin la nécessité de mécanismes pour contrôler les marchés financiers.

 

- deuxièmement, que les Etats-Unis, loin des tentations occidentalo-centristes dont rêvent les idéologues néo-conservateurs, participent effectivement à un ordre multipolaire fondé sur le respect du droit international, l’indépendance des peuples et le respect des souverainetés nationales.

 

Cela signifie un changement radical de leur stratégie. C’est dans leur intérêt autant que dans celui du monde. L’Europe ne gagne rien à suivre une Amérique qui se trompe. Une Europe européenne, politiquement autonome, agissant par et pour elle-même, y compris par rapport aux Etats-Unis, est la meilleure façon d’enraciner un ordre mondial multipolaire.

 

Cela implique une politique étrangère qui refuse tout alignement sur la politique de Washington, notamment en Afghanistan, en Irak et au Pakistan. Dans cette région du monde, l’Europe doit proposer non la guerre à outrance mais l’aide au développement. La gauche française doit clairement demander le retrait des troupes engagées pour des missions autres que la paix.

 

Au Proche et Moyen-Orient, l’intérêt européen, c’est une paix qui reconnaisse à chaque peuple ses droits. Il ne saurait y avoir un droit à plusieurs vitesses. Et il n’y aura pas de paix sans justice. Il faut affirmer le droit à la sécurité de tous : sécurité d’Israël, celle du peuple palestinien, qui a le droit à un Etat viable doté de continuité territoriale, le droit au développement technologique de l’Iran, dés lors que cela se produit dans le respect des clauses de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

 

L’Europe, en devenant acteur stratégique, peut et doit avoir un rôle beaucoup plus important au Moyen Orient. Contre la politique des deux poids deux mesures, elle doit, quand c’est nécessaire, utiliser la clause du « partenariat privilégié » pour faire respecter le droit international et faire avancer le processus de paix.

 

Facteur de paix dans le monde, l’Europe doit s’engager dans la recherche d’un grand partenariat stratégique avec la Russie. Ce n’est pas seulement la question des approvisionnements énergétiques qui est en jeu, bien qu’elle soit cruciale pour  l’Europe.

C’est la question de la paix et de la démocratie qui est aussi en cause : une Russie étroitement liée économiquement et culturellement à l’Europe, est une chance pour le développement de la démocratie dans ce pays. La gauche européenne doit parier sur l’avenir d’un espace de coprospérité entre l’Europe et la Russie.

 

Nous devons lutter pour une grande politique européenne avec le Sud et l’Afrique. Les plus grands défis économiques et humains sont là. L’Europe ne peut tourner le dos à ses voisins méditerranéens sous prétexte qu’elle est engagée dans la consolidation de son action à l’Est. Nous avons besoin d’une Politique Méditerranéenne, élaborée conjointement avec tous les partenaires de la rive sud.

 

La ligne stratégique ne doit pas être centrée seulement sur les crainte de l’Europe (environnement, contrôle de la circulation des personnes, sécurité, etc.), elle doit être tout autant axée sur le co-développement avec ces pays, gage d’une communauté originale avec l’ensemble européen, qui dépasserait les impasses de l’élargissement et la stratégie à courte vue de la simple association commerciale.

 

Avec l’Afrique, nous devons réadapter les Accords de Cotonou et abandonner l’idée que c’est le libéralisme qui résoudra les problèmes du développement. Cela a plutôt conduit à la désagrégation des sociétés, aux immigrations massives, aux guerres tribales. Contre la logique libérale qui prévaut à Bruxelles, nous devons défendre l’idée de l’ouverture du marché européen en franchise de douane aux produits fabriqués en Afrique, relancer l’aide publique au développement des infrastructures (pour la santé, pour l’eau, pour les transports, pour l’éducation, etc.). Nous devons aussi nous engager pour des remises de dettes à ces pays, réinvesties dans leur développement.

 

Sur la question cruciale des migrations, nous devons à la fois affirmer la nécessité de contrôler les flux en Europe et de favoriser l’intégration des immigrés au nom du principe du respect des droits et des devoirs.

Nous voulons également, dans une perspective de solidarité active, aider à la formation des cadres et, à l’opposé de l’« immigration choisie », politique égoïste et cynique de pillage des élites techniques et scientifiques des pays en développement, mettre en place une véritable stratégie de co-développement lié aux flux migratoires, impliquant des migrations de travail organisées qui profitent tant aux pays émetteurs qu’à l’Europe.

 

Tel est le monde que nous voulons. Telle est l’Europe dont nous avons besoin.

 

Le MRC avance ces propositions dans un esprit de clarté. Nous souhaitons un débat avec tous nos partenaires de gauche. Nous sommes convaincus que la question de la construction d’une Europe Nouvelle est décisive pour la reconstruction d’une gauche républicaine, démocratique et capable d’offrir une alternative au néolibéralisme .Et nous sommes ouverts, car notre objectif, c’est de faire des élections européennes une grande victoire de la gauche française.

 

Cet article est le 7ème sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 15:34

Une Europe au service des peuples, pas du capitalisme

 

Le secrétariat national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), le 7 janvier, a adopté un texte qui servira de base aux discussions avec les partis de gauche, en vue des élections européennes du 7 juin 2009.

Voir Elections européennes : le MRC a adopté un texte, base de discussion - 10 janvier 2009. Lire aussi les commentaires (j’y apporte des précisions en réponse à des internautes).

Ce texte est fondamental. Il constitue le socle de la refondation républicaine de la gauche. Sa première partie, composée de la présentation générale et du rôle de l’Europe face à la crise, a été mise en ligne sur ce blog [voir Texte de base adopté par le MRC le 7 janvier pour les européennes (1) - 11 janvier 2009].

 

Sa seconde partie, qui décrit la façon de procéder au niveau international pour relancer les économies et réorienter les activités des grandes institutions mondiales (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation Mondiale du Commerce) a été publiée sur ce blog [voir Texte de base adopté le 7 janvier par le MRC pour les européennes (2) - 12 janvier 2009].

 

Voici la 3ème partie qui passe en revue tout ce qui doit changer pour que l’Europe joue son rôle au service des peuples.

 

POSITION DU MRC POUR LES ELECTIONS EUROPEENNES DE JUIN 2009

 

3) Pour une Europe sociale qui protège

 

Il nous faut d’abord une Europe qui protège. Cela signifie que nous devons lutter pour la réglementation du marché afin d’éviter que des formes de concurrence inégales détruisent les acquis sociaux.

Pour mener à bien cette tâche, on pourrait proposer la création d’un « Organisme de réglementation de la concurrence » indépendant de la Commission. Il concernerait aussi bien la concurrence extra-zone européenne qu’intra-zone afin d’éviter le dumping social et fiscal.

On pourrait, pour harmoniser les politiques sociales, adopter le principe qu’aucune directive du marché intérieur ne remette en cause, par le bas, les droits existants dans un Etat membre.

Face à la crise financière et économique mondiale, nous voulons que l’Europe agisse en recherchant une stratégie de relance ambitieuse et coordonnée. Celle-ci implique la préservation de pouvoir d’achat, et la lutte contre l’augmentation du chômage.

 

Pour y parvenir, l’Europe doit mettre en oeuvre de Grands Projets dans le domaine des infrastructures européennes, de la recherche, de la synergie des Universités, des industries de défense et dans l’aérospatiale. Pour financer ces activités, on pourrait lancer un Emprunt Garanti par l’ensemble des Etats-membres. Cela donnerait au projet européen une identité autrement plus exaltante que celle que lui dessine le visage hostile du marché livré à lui-même.

 

Nous devons défendre l’Europe en favorisant la constitution, en dehors de tout monopole, de « groupes industriels européens » compétitifs à l’échelle mondiale, protéger les sous-traitants et encadrer les OPA. Cela signifie aussi que nous devons encadrer les marchés financiers en renforçant les pouvoirs de l’Autorité des marchés, notamment contre les raids boursiers.

 

Cette politique de relance doit se faire avec l’aide indispensable de l’Allemagne. Le monde du travail en Allemagne y gagnerait tout autant que le reste des Européens. C’est pourquoi nous devons faire comprendre clairement à nos camarades allemands que la stratégie qui privilégie la croissance interne allemande au détriment d’une relance européenne, est en contradiction avec l’intérêt général européen.

 

Il faut en premier lieu définir une stratégie vis-à-vis de la Banque Centrale Européenne, aujourd’hui gardienne de l’orthodoxie ultralibérale, et qui pratique une politique de l’autruche très cher payée par les peuples. Alors que nous aurions besoin de taux très bas, la BCE refuse de donner aux peuples européens les moyens d’une véritable politique de relance.

 

Il est urgent de s’interroger sur les missions de cette Banque. Il faut prioritairement :

Introduire dans les statuts de cette institution l’objectif de l’emploi et de la croissance, afin de mettre l’euro au service des européens et non, comme c’est le cas actuellement, au service du capitalisme financier.

 

Avancer vers la création d’un Gouvernement économique de la zone euro. L’Eurogroupe pourrait jouer ici un rôle clé. Le débat ne devrait éviter aucun problème et s’attaquer prioritairement à la question de la politique de change au niveau européen. Il deviendrait alors possible de poser la question de l’augmentation des moyens budgétaires européens pour mettre en place une véritable politique de projets européens.

 

Ce serait la seule manière d’affronter enfin sérieusement la question de l’harmonisation fiscale européenne, afin de lutter contre le dumping social intra-européen. Ce serait aussi la meilleure manière de chasser définitivement les menaces du style de la circulaire Bolkenstein.

 

Le gouvernement de la zone euro pourrait aider à la mise en place de coopérations renforcées pour favoriser les synergies de ceux qui veulent aller plus loin et plus vite dans le processus d’intégration.

 

Une Europe à géométrie variable, fonctionnant en cercles concentriques complémentaires, serait un moyen à la fois indispensable et d’une très grande efficacité dans les domaines de la politique industrielle, de la recherche, de l’innovation, de la défense, du droit social et de l’harmonisation fiscale, pour la mise en oeuvre de politiques coopératives fortes et répondant aux besoins des peuples.

 

Cette avant-garde doit être ouverte à tous ceux qui voudront se donner les moyens d’en faire partie sans que la création des coopérations renforcées soit étroitement corsetée (comme le prévoit aujourd’hui le Traité de Lisbonne).

 

Il est urgent, pour ce qui concerne la Commission de Bruxelles, de commencer par modifier les règles du Pacte de stabilité, tant en vue d’une plus grande flexibilité des déficits que pour les dépenses centrées sur la recherche et l’innovation.

 

Ce pacte doit devenir avant tout un pacte pour l’emploi et la croissance. Au demeurant une action solidaire en faveur de la hausse du pouvoir d’achat, d’un SMIC européen, n’a de chance de réussir et d’être pérenne que si elle s’inscrit dans la perspective d’un pacte européen de croissance.

 

La concurrence doit cesser d’être le maître mot de la politique européenne.

La Commission doit être placée sous le strict contrôle politique du Conseil.

 

Nous devons proposer la création d’un Traité social fixant des critères de convergence progressifs, notamment en matière fiscale et sociale.

 

Nous devons défendre l’idée, contre le néolibéralisme, de la reconstruction d’une préférence européenne par une réglementation « antidumping social » aux frontières de l’Union. C’est le seul moyen de sauver les industries nationales et d’aider à leur modernisation compétitive.

Nous devons appliquer une politique tarifaire modulée pour les produits dont l’importation massive casse les appareils industriels européens. Cela implique d’assumer, quand il le faut, un protectionnisme protecteur d’emploi et de droits sociaux.

 

L’Europe est un continent très dépendant sur le plan énergétique. Il nous faut une véritable stratégie, de long terme, dans ce domaine. Le développement nécessaire des énergies nouvelles et renouvelables doit s’articuler intelligemment avec l’exploitation de toutes les formes d’énergie existantes (charbon propre - gaz - nucléaire).

Face à la volatilité des prix du pétrole, il nous faut entreprendre une grande concertation pour promouvoir l’avenir du nucléaire de quatrième génération et préparer l’indépendance énergétique du continent.

 

Dans le même temps, il nous faut une véritable politique européenne de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique. Après que le Parlement européen a voté pour les objectifs de réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre, il faut avancer vers des politiques communes de développement des énergies renouvelables, d’économie d’énergie et d’instauration d’une fiscalité environnementale non pénalisante pour l’emploi ni porteuse de désindustrialisation destructrice d’emploi.

 

L’Europe ne sera un projet fort, accepté par les peuples, que si elle correspond à l’intérêt général européen.

 

Or la question des services publics est ici décisive. Il n’est pas de l’intention de notre pays d’imposer aux autres sa conception des services publics. Mais il ne peut être question de nous soumettre à la politique de privatisation des services publics, désormais frontale, que la Commission veut imposer partout en Europe avec la complicité des gouvernements conservateurs et parfois sociaux - libéraux.

 

La défense des services publics, et plus largement, d’un espace non marchand regroupant tous les biens communs que sont l’éducation, la santé, les retraites, etc. est une question d’identité sur laquelle la gauche française devrait construire un puissant front de résistance à l’occasion de ces élections européennes. Car un service public de qualité, fondé sur l’égalité d’accès des citoyens aux services de base, devrait être un axe central de la construction européenne.

 

Et la bataille pour une directive européenne « service public » de qualité doit devenir un axe rassembleur entre toutes les forces progressistes européennes, qui refusent de livrer la société au marché. Un Front progressiste européen pourrait porter haut et fort cette revendication, dès lors que le cadre commun poserait d’abord la protection des niveaux les plus développés de service public comme un principe intangible tout en fixant un minimum au-dessous duquel les Etats ne devraient pas descendre.

 

Dans le domaine agricole, il faut défendre le principe de la préférence communautaire, ainsi que celui de prix rémunérateurs fondés sur la qualité. La PAC est la seule politique qui a échappé au libéralisme triomphant depuis l’Acte Unique et le Traité de Maastricht : il faut la défendre parce qu’elle représente aujourd’hui la souveraineté alimentaire et une agriculture paysanne de qualité. (…)

 

Cet article est le 6ème sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 14:36

Pour une relance concertée des économies mondiales

 

Le secrétariat national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), le 7 janvier, a adopté un texte qui servira de base aux discussions avec les partis de gauche, en vue des élections européennes du 7 juin 2009.

Voir Elections européennes : le MRC a adopté un texte, base de discussion - 10 janvier 2009. Lire aussi les commentaires (j’y apporte des précisions en réponse à des internautes).

Ce texte est fondamental. Il constitue le socle de la refondation républicaine de la gauche. Sa première partie, composée de la présentation générale et du rôle de l’Europe face à la crise, a été mise en ligne sur ce blog [voir Texte de base adopté par le MRC le 7 janvier pour les européennes (1) - 11 janvier 2009].

 

Voici la seconde partie, qui décrit la façon de procéder au niveau international pour relancer les économies et réorienter les activités des grandes institutions mondiales (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation Mondiale du Commerce).

 

POSITION DU MRC POUR LES ELECTIONS EUROPEENNES DE JUIN 2009

 

2) Pour une régulation mondiale

 

La crise actuelle n’est pas seulement la conséquence de l’énorme bulle financière provoquée aux Etats Unis par le capitalisme spéculatif dans les subprimes. Elle touche aujourd’hui toute l’économie et, de récession en récession, débouche sur une dépression mondiale aux conséquences catastrophiques.

 

Cette crise résulte du fait que depuis des décades, les Etats-Unis vivent au-dessus de leurs moyens en captant l’épargne mondiale pour financer leur économie à hauteur de 80%. C’est cette dépendance qui a poussé les USA à une fuite en avant pour contrôler les ressources pétrolières et gazières mondiales.

 

C’est cela aussi qui explique l’importance de leur budget militaire, entièrement financé par les emprunts étrangers et qui recouvre à lui seul plus de la moitié des budgets de la défense dans le monde. D’où aussi leurs dérives expéditionnaires en Irak et en Afghanistan, où ils sont aujourd’hui enlisés.

 

Cette période semble toucher à sa fin. Mais le destin du monde reste lié à l’Amérique. Les Etats-Unis ne peuvent rétablir seuls leurs équilibres. L’aide du reste du monde est indispensable, si l’on veut éviter une récession planétaire et une déflation salariale mondiale.

 

Cette aide doit se traduire par une relance coordonnée des principales économies mondiales, surtout celles des pays excédentaires dans leur épargne comme dans leur commerce (Chine, Allemagne, Japon, Pétromonarchies du Golfe). D’où la nécessité d’organiser un véritable « New Deal » mondial.

 

Pour être durable, cette relance implique aussi des Institutions mondiales qui fonctionnent au service d’un développement économique, financier et social humain soucieux de l’environnement.

 

 

Sur les Institutions internationales, nous devons lutter pour :

 

Démocratiser le FMI, qui doit redevenir un organe de soutien aux pays en difficulté et de contrôle du système monétaire international, notamment en oeuvrant à une parité ordonnée des grandes monnaies ; il doit également revoir sa politique de gestion de la dette et proclamer un moratoire pour celles des pays les plus pauvres.

 

L’utilisation à large échelle, dans le contexte actuel de crise mondiale, des Droits de tirage spéciaux (DTS) doit être encouragée. Nous devons rechercher la modification des quotes-parts au sein du FMI, pour faire place aux pays émergents et mettre fin à une situation où, profitant de leur minorité de blocage, les Etats-Unis orientent selon leurs seuls intérêts la politique de cette institution.

 

Refonder les activités de la Banque mondiale, la décentraliser, en faire, non un organisme caritatif inefficace comme elle l’est devenue, mais une véritable organisation d’aide au développement économique dont le but est de favoriser la participation citoyenne des peuples et la formation d’Etats démocratiques de droit.

 

Réformer l’OMC afin qu’elle ne soit plus le cénacle du seul libre-échangisme mondialisé et pour qu’elle devienne effectivement ce qu’elle aurait dû être dès sa création : un lieu de réglementation de l’activité commerciale pour une concurrence loyale, notamment en introduisant une clause sociale et environnementale dans les échanges.

 

En Europe, il est désormais clair, étant donné le mouvement accéléré des délocalisations vers les pays à bas coûts, qu’il faut revenir à la préférence communautaire, donc proposer un retour, pour certains secteurs, et dans le cadre d’une conception équilibrée des échanges, au tarif extérieur commun. Il faut une Europe de la protection du modèle social européen.

 

Agir sur ces institutions internationales, c’est nous donner les moyens de créer un nouveau modèle de développement. (…)

 

Cet article est le 5ème sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 15:11

Il faut refonder l’Europe car, face à la crise, elle a failli

 

Le secrétariat national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), le 7 janvier, a adopté un texte qui servira de base aux discussions avec les partis de gauche, en vue des élections européennes du 7 juin 2009.

Voir Elections européennes : le MRC a adopté un texte, base de discussion - 10 janvier 2009. Lire aussi les commentaires (j’y apporte des précisions en réponse à des internautes).

Ce texte est fondamental. Il constitue le socle de la refondation républicaine de la gauche. Je vais le découper en quatre tranches, correspondant à ses quatre parties. Voici la première partie, composée de la présentation générale et du rôle de l’Europe face à la crise.

POSITION DU MRC POUR LES ELECTIONS EUROPEENNES DE JUIN 2009

 

Depuis plus d’un an, l’économie internationale traverse une crise d’une gravité exceptionnelle. Jamais, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le capitalisme ne s’était trouvé dans une telle situation.

 

Crise du libéralisme sans règles, crise de la globalisation impériale impulsée par les Etats-Unis et qui se répand, telle la métastase d’un cancer, sur la totalité de la planète, précisément parce que l’hypercapitalisme spéculateur qui la caractérise est devenu le modèle dominant.

 

Face à cette crise, l’Europe a failli. Et ce sont les nations qui ont réagi, ce qui prouve, s’il en était besoin, leur caractère historiquement incontournable. C’était inévitable, car depuis le Traité de Maastricht, sous la pression des conservateurs et, souvent, avec le consentement des socio-libéraux, elle avait choisi non seulement de se soumettre au libéralisme triomphant mais encore d’en devenir un vecteur d’expansion dans tous les pays européens.

 

En 2005, Français et Hollandais ont dit non à cette évolution. Les Irlandais n’ont pas tardé à suivre, en rejetant le Traité institutionnel. C’est que partout les citoyens sont conscients que l’Europe est devenue un rouage essentiel de la globalisation financière, qu’elle se pose en garante de l’orthodoxie libérale, et que leur avenir national se joue désormais autant sinon plus que chez eux à la Commission européenne, à la BCE, à Washington et sur les grandes places boursières du monde.

 

Pour retrouver la confiance des Français, la Gauche, rassemblée, unitaire, doit proposer dés les élections européennes de Juin 2009, un projet alternatif à la politique néolibérale actuelle, depuis peu mâtinée d’interventionnisme repentant.

 

1) L’Europe dans la crise

 

La crise actuelle de la globalisation libérale est profonde. Elle ne sera pas résolue par des demi-mesures. Nous devons lutter pour qu’elle ne soit pas payée par le monde du travail mais débouche sur un ordre social plus juste. Cela ne peut se faire sans un retour de la puissance publique, que ce soit pour la maîtrise des instruments du développement économique ou pour la négociation d’un nouvel ordre international.

 

Or l’Union européenne est impuissante face aux effets dévastateurs de cette crise. Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas potentiellement assez forte. C’est parce qu’elle n’a pas d’autre conception de l’avenir que la politique de concurrence qu’elle a transformée en religion dans le Pacte de stabilité. Cette politique a coûté des millions de chômeurs, la montée partout de la précarité, la généralisation des bas salaires, l’instauration de la concurrence entre les territoires et les peuples européens, la remise en cause systématique des services publics (poste, transports ferroviaires, santé, éducation) et leur privatisation.

 

L’idéologie « européiste », jouant sur une conception soit naïve soit manipulatrice de la solidarité européenne, a contribué à anesthésier tout débat sur l’avenir réel de l’Europe. Résultat : le sentiment pessimiste à l’égard de l’Europe s’est accru, car les peuples, dans la réalité, ne veulent pas échanger des acquis sociaux conquis de haute lutte contre un libéralisme européen porteur de précarité et de misère.

 

Il faut refonder l’Europe. D’abord en la rapprochant des peuples européens, des Etats nations qui la structurent, des citoyens qui l’animent. Il ne peut y avoir de bonne politique européenne au mépris des peuples, des Etats nations, des citoyens. La nation n’est pas le nationalisme. Au contraire, le nationalisme est une maladie de la nation.

 

Communauté de citoyens, la nation est le cadre naturel de la démocratie. Si nous voulons éviter les funestes dérives nationalistes et xénophobes, nous devons concevoir l’Europe non comme un super Etat technocratique, non démocratique, entièrement dévoué à la seule expansion du libéralisme économique, mais comme un espace citoyen de solidarité, de respect de la diversité des nations, des langues, des cultures, des traditions et du patriotisme des peuples. Car le patriotisme républicain est le contraire du nationalisme.

C’est l’expression généreuse du civisme, non le repli identitaire. Ainsi conçue, la nation civique est le principal lieu d’expression de la volonté démocratique. Elle est, pour nous, synonyme de République.

 

L’Europe ne doit donc pas constituer un espace de souveraineté opposé à celui des nations. La souveraineté de l’Europe ne peut être que le résultat des délégations que lui confèrent les nations qui la constituent. Pour nous, ces délégations de souveraineté au niveau européen, lorsqu’elles s’avèrent indispensables, ne signifient pas une victoire contre les nations, et encore moins « l’abandon » de la souveraineté nationale. Elles incarnent plutôt la conciliation harmonieuse de la nation et de l’Europe. Et elles ne sont acceptables que si elles sont ratifiées ou vérifiées par référendum. Car les peuples souverains doivent toujours avoir le dernier mot.

 

Cette conception débouche naturellement sur une Europe à géométrie variable, en fonction de ce que veulent ou ne veulent pas les nations. Elle n’exclut nullement les délégations de compétences à condition que celles-ci soient gérées ensemble de manière démocratique.

 

Nous considérons en ce sens que l’adoption du Traité institutionnel par voie non référendaire est une atteinte grave aux droits des citoyens, et que la question institutionnelle se reposera inévitablement en raison des menaces et des contradictions dont le Traité de Lisbonne est porteur.

 

C’est pourquoi nous devons ouvrir le débat, en dehors de tout dogmatisme, sur ce que doit être l’avenir de l’Europe. Celui-ci ne saurait se concevoir en dehors d’une prise de conscience de la nature de la globalisation économique et financière et de sa crise actuelle.

 

Aujourd’hui, nous vivons la fin d’un cycle historique, celui de la globalisation néolibérale impulsée, depuis bientôt trente ans, par les forces conjuguées des multinationales, du « thatchérisme » et du « reaganisme ». L’Europe libérale s’y est insérée aux prix de sacrifices énormes infligés aux couches populaires.

 

La crise actuelle doit être pour nous l’occasion de sortir de ce piège et de refonder une Europe Nouvelle. Pour cela, nous avons besoin d’une mondialisation régulée, d’une Europe sociale qui protège, d’une Europe acteur stratégique et solidaire dans un monde multipolaire. (…)

 

Cet article est le 4ème sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 22:28

Rapprocher les partis de gauche sur l’Europe

 

En présence de Jean-Pierre Chevènement, le secrétariat national du MRC a adopté, le 7 janvier, le texte qui servira de base de discussion avec les partis de gauche (PCF, PG, PS), lors des rencontres qui vont avoir lieu prochainement.

 

En fait, c’est à l’occasion des premiers contacts avec Gauche Avenir et le PCF que les bases de ce document ont été établies par Sami Naïr, secrétaire national aux relations internationales. Une rencontre est prévue le 12 janvier avec le Parti de Gauche (PG). Une autre suivra, avec le PS.

 

L’objectif est clair : à partir de ce document, rapprocher les positions des partis de gauche sur le projet, notamment sur la question européenne. Ne nous y trompons pas, il s’agit de la première tentative de préparer les conditions d’un rapprochement stratégique et programmatique de la gauche, en vue des élections nationales en 2012.

 

En fonction de la position de chaque parti face à ce texte, il sera possible, ou non, d’aller vers une alliance aux élections européennes. Au mieux, cette alliance se fera avec tous. Au pire, elle ne pourra se faire avec aucun. Ce sera le Conseil national de notre Mouvement qui décidera.

 

Voici la trame du texte.

 

Pour retrouver la confiance des Français, la Gauche, rassemblée, unitaire, doit proposer dès les élections européennes de Juin 2009, un projet alternatif à la politique néolibérale actuelle,

 

1) L’Europe dans la crise

 

2) Pour une régulation mondiale

 

3) Pour une Europe sociale qui protège

 

4) Pour une Europe acteur stratégique et solidaire dans un monde multipolaire

 

Le MRC avance ses propositions dans un esprit de clarté.

- Nous souhaitons un débat avec tous nos partenaires de gauche.

- Nous sommes convaincus que la question de la construction d’une Europe Nouvelle est décisive pour la reconstruction d’une gauche républicaine, démocratique et capable d’offrir une alternative au néolibéralisme.

- Et nous sommes ouverts, car notre objectif, c’est de faire des élections européennes une grande victoire de la gauche française.

 

 

Cet article est le 3ème sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 23:32

Une nouvelle Europe va sortir de la crise

 

Les prochaines élections européennes auront lieu le 7 juin 2009. Les précédentes, le 13 juin 2004, avaient été gagnées par un PS euphorique, trois mois après avoir raflé la présidence de la quasi-totalité des régions aux élections régionales.

 

Les conditions étaient si favorables à son parti que François Hollande poussait le président Chirac à organiser un référendum pour ratifier le traité constitutionnel européen, persuadé que le oui l’emporterait, les quatre principaux partis aux élections européennes, le PS (28,9%), l’UMP (16,6%), l’UDF (12%) et Les Verts (7,4%), étant tous favorables au texte ratifié à l’unanimité des Etats membres.

A noter, toutefois, le haut niveau d’abstentions (57%) aux élections européennes, laissant percer une réelle distance des citoyens par rapport aux institutions européennes.

 

Le PS montrait l’exemple en confiant aux adhérents le soin de définir la position de leur parti, ce qu’ils firent en donnant une nette majorité (60%) au oui.

 

Ce qui s’est passé, ensuite, a montré que le peuple français ne suivait pas les dirigeants, puisque le vote non était majoritaire (à plus de 54%) au référendum du 29 mai 2005. Selon les sondages, les électeurs du PS, eux-mêmes, avaient majoritairement (plus de 60%) refusé la ratification, contre l’avis émis par les adhérents.

 

En fait, la souveraineté du peuple a été limitée par la décision du nouveau président de la République française de proposer à ses collègues européens d’adopter un nouveau traité, qui reprend l’essentiel (90%) du précédent. Cette fois-ci, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont donné le mot : pas de référendum !

C’est ainsi que le peuple français a été tenu à l’écart de la ratification, la représentation nationale se chargeant, le 8 février 2008, d’autoriser la ratification du traité de Lisbonne.

 

Si les peuples avaient été consultés, ils auraient probablement dit non, à nouveau, comme l’a fait le seul qui a été consulté, le peuple irlandais (en Irlande, la ratification d’un traité ne peut se faire que par référendum).

La ratification par tous les peuples, ou leurs représentants, étant nécessaire pour que le traité soit adopté, les irlandais vont devoir se soumettre à un second référendum en septembre 2009, après avoir obtenu des modifications du texte, qui seront avalisées à l’occasion d’une autre ratification.

 

Ce rappel étant fait, il faut se tourner vers l’avenir. La construction européenne, selon la méthode inspirée par Jean Monnet dans les années 1950, se heurte à de nombreuses difficultés, qui ont été plus ou moins bien surmontées jusqu’à présent. La crise financière d’origine américaine, la crise militaire en Géorgie, ont amené la présidence française à adopter des méthodes qui correspondent mieux à nos traditions, et beaucoup moins à celles en vigueur dans d’autres pays.

 

Reste à savoir si, sous d’autres présidences (en 2009, tchèque, puis suédoise), la mutation européenne ne s’arrêtera pas. Reste à voir, aussi, comment la crise économique va être gérée et si l’amorce de gouvernement économique de la zone euro va prendre de l’ampleur. On peut se demander comment l’euro va absorber les tensions qui ne vont pas manquer de se produire entre les économies des Etats membres. Les dogmes monétaristes de la Commission européenne vont-ils survivre ou être balayés par la nécessité de mettre l’emploi au cœur de la politique européenne ?

 

Le renouvellement des institutions communautaires (parlement, puis commission) viennent à point. Elles devront prendre en compte les bouleversements survenus récemment. Dans un tel contexte, les élections des députés au parlement européen prennent davantage d’importance.

 

En France, la question européenne a surtout divisé la gauche, ces derniers temps. La crise lui impose de rapprocher les points de vue de ses composantes. Le peuple espère lui donner sa confiance. Encore faut-il qu’elle soit à la hauteur des attentes populaires !

 

Le Mouvement Républicain et Citoyen fera de ces élections européennes un test de la capacité des partis de gauche à se rassembler sur une liste commune. C’est également le souhait des responsables de Gauche Avenir, Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès.

 

Pour ma part, je propose que ce rassemblement s’étende aux républicains de progrès qui ont fait le choix de rompre avec le parti du président de la République et de se distinguer du président de la libre Vendée. C’est, du moins, ce que je souhaite dans la circonscription Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes).

 

Parlons de tout cela avec les citoyens. La politique, c’est l’affaire de tous, notamment la politique européenne. 2009 sera une année charnière, de crise économique très dure. Les conséquences sociales risquent d’être redoutables si le pouvoir politique ne prend pas les décisions qu’il faut dans l’intérêt général.

 

Avec mes amis du MRC, j’ai bien l’intention d’être utile dans ces moments difficiles de notre vie sociale et politique.

 

 

Cet article est le 2ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 17:06

Prendre appui sur le NON républicain du 29 mai 2005

 

J’observe que la question des prochaines élections européennes, en juin 2009, préoccupe les militants républicains. Il suffit de lire les commentaires sur les sites Internet de Jean-Pierre Chevènement et de Nicolas Dupont-Aignan (voir Dupont-Aignan affirme ses points de convergence avec Chevènement - 23 septembre 2008). Mais c’est également vrai au niveau local, comme j’ai pu le constater lors de conversations récentes.

 

Il me paraît nécessaire de préciser ma pensée. Quand j’évoque une éventuelle alliance républicaine, je ne pense pas seulement à la composante représentée par Debout La République. Je pense aux militants républicains anti-libéraux qui avaient combattu le projet de constitution européenne en 2005 et le traité de Lisbonne en 2007 et 2008.

 

Voir sur ce blog 2005 Référendum européen ainsi que 2007-08 Traité de Lisbonne et 2007-08 Référendum CNR - CDR 53.

 

Le NON républicain du 29 mai 2005 était un vote fondateur d’une large alliance, allant des gaullistes républicains et sociaux aux républicains d’extrême gauche, en passant par toutes les sensibilités politiques de gauche, à l’image de ce qu’était le Conseil de la Résistance en 1945.

 

Jean-Pierre Chevènement et le MRC ont un rôle à jouer dans la mise en œuvre de ce rassemblement populaire progressiste.

 

C’est pourquoi, sans attendre les conclusions du congrès du PS, je propose que nous réfléchissions à cette idée d’alliance républicaine anti-libérale, qui accueillerait tous les partis, mouvements et associations politiques, intéressés par cette démarche.

 

Nous ne pouvons éviter de traiter à fond le problème du néolibéralisme et de son relais européen, au moment où la crise financière (américaine, mais aussi de la finance mondiale) se traduit par des difficultés supplémentaires pour les économies européennes.

Voir, à ce sujet, les réflexions de Jacques Sapir, Directeur d’études à l’EHESS et directeur du CEMI-EHESS, parues le 23 septembre sur le site du Mouvement politique d’éducation populaire cliquez ici.

Partager cet article
Repost0