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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 16:22

Une vision de l’économie mondiale non libre-échangiste

 

ATT00005-Allais.jpgCet homme avait raison, mais il n’a pas été écouté par les responsables politiques. Il a été délaissé des médias, parce qu’il n’était pas d’accord avec la mondialisation qui ne profite qu’aux multinationales.

L’idéologie que j’appelle « libre-échangiste mondialiste » a déjà fait d’innombrables victimes dans le monde entier. Pour une raison simple, empiriquement vérifiée : la mondialisation généralisée des échanges, entre des pays caractérisés par des niveaux de salaires très différents, entraîne finalement partout, dans les pays développés comme dans les pays sous-développés, chômage, réduction de la croissance, inégalités, misères de toutes sortes. Or, cette mondialisation n’est ni inévitable, ni nécessaire, ni souhaitable (Fakir N°40, mars 2009).
(…) Les grands dirigeants de la planète montrent une nouvelle fois leur ignorance de l
'économie qui les conduit à confondre deux sortes de protectionnismes : il en existe certains de néfastes, tandis que d'autres sont entièrement justifiés. Dans la première catégorie se trouve le protectionnisme entre pays à salaires comparables, qui n'est pas souhaitable en général. Par contre, le protectionnisme entre pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié, mais absolument nécessaire (…) - « Contre les tabous indiscutés  » par Maurice Allais le 05/12/2009 – Marianne.

 

Marianne a publié le 12 octobre les entretiens que Maurice Allais lui avait accordés, ainsi qu’à Fakir.

Le testament de Maurice Allais  

Le point de vue que j'exprime est celui d'un théoricien à la fois libéral et socialiste. Les deux notions sont indissociables dans mon esprit, car leur opposition m'apparaît fausse, artificielle. L'idéal socialiste consiste à s'intéresser à l'équité de la redistribution des richesses, tandis que les libéraux véritables se préoccupent de l'efficacité de la production de cette même richesse. Ils constituent à mes yeux deux aspects complémentaires d'une même doctrine. Et c'est précisément à ce titre de libéral que je m'autorise à critiquer les positions répétées des grandes instances internationales en faveur d'un libre-échangisme appliqué aveuglément.
Le fondement de la crise : l
'organisation du commerce mondial
La récente réunion du G20 a de nouveau proclamé sa dénonciation du " protectionnisme ", dénonciation absurde à chaque fois qu
'elle se voit exprimée sans nuance, comme cela vient d'être le cas. Nous sommes confrontés à ce que j'ai par le passé nommé " des tabous indiscutés dont les effets pervers se sont multipliés et renforcés au cours des années " (1). Car tout libéraliser, on vient de le vérifier, amène les pires désordres. Inversement, parmi les multiples vérités qui ne sont pas abordées se trouve le fondement réel de l'actuelle crise : l'organisation du commerce mondial, qu'il faut réformer profondément, et prioritairement à l'autre grande réforme également indispensable que sera celle du système bancaire (…).

Il faut délocaliser Pascal Lamy !
Mon analyse étant que le chômage actuel est dû à cette libéralisation totale du commerce, la voie prise par le G20 m
'apparaît par conséquent nuisible. Elle va se révéler un facteur d'aggravation de la situation sociale. A ce titre, elle constitue une sottise majeure, à partir d'un contresens incroyable. Tout comme le fait d'attribuer la crise de 1929 à des causes protectionnistes constitue un contresens historique. Sa véritable origine se trouvait déjà dans le développement inconsidéré du crédit durant les années qui l'ont précédée (…).

Quand DSK rendait hommage à Maurice Allais

Il y a 22 ans, Dominique Strauss-Kahn, qui avait eu Maurice Allais comme professeur d’économie, apportait son concours à l’Expansion (voir l’article publié le 11 octobre par ce magazine, en cliquant sur le titre). Au mois de novembre 1988, après l'attribution du Prix Nobel d'économie à Maurice Allais, Dominique Strauss-Kahn prenait sa plume pour L'Expansion, et dressait un portrait de l'économiste (...). 

Cet article est le 9ème paru sur ce blog dans la catégorie Personnalités.

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 22:37

 

Un gaulliste, Nicolas Sarkozy ? Vous voulez rire !...

 

Le 70ème anniversaire de l’Appel du 18 juin a été célébré de diverses façons. France Info a fait œuvre pédagogique avec la série de 15 épisodes, diffusée depuis le 31 mai. Voir Les Français parlent aux Français (résumé, ci-après).

 

Du 31 mai au 18 juin, France Info et France Bleu diffusent une série composée de quinze épisodes et racontée par Lorànt Deutsch : “Les Français parlent aux Français”.

Proposée et écrite par Jacques Pessis, produite par les Ateliers de Création de France Bleu, la série “Les français parlent aux Français” (issue de l’ouvrage éponyme dirigé par Jacques Pessis) retrace 70 ans après, la campagne de résistance engagée par l’Appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940. Cette série rend hommage aux résistants, ces “soldats du micro”, mais aussi à la radio elle-même, devenue une arme de résistance. “Ici Londres, les Français parlent aux Français”, “Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand…” : dans la mémoire collective, ces annonces symbolisent la guerre des ondes menée, entre juin 1940 et octobre 1944 par ces “Français qui ont parlé aux Français”. Chaque soir, depuis les studios de la BBC, à Londres, des “voix de la liberté”, célèbres ou anonymes, se sont relayées pour transmettre des informations, des messages de combat et d’espoir.

L’Appel du 18 Juin n’a pas été enregistré, mais il en existe des copies. Voici ce texte.

Discours du Général de Gaulle prononcé à la radio de Londres le 18 juin 1940.

 « Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres. »

Voir aussi (site du Nouvel observateur, 18 juin) : L'appel du 18 juin de Charles de Gaulle.

 

Le président de la République s’est déplacé à Londres pour fêter l’évènement (Le Monde, 18 juin) :

18-Juin : Sarkozy célèbre De Gaulle et Churchill.

 

Le président de la Fondation Charles de Gaulle, Pierre Mazeaud (Le Monde, 18 juin) a rappelé que

"De Gaulle appartient à toutes et à tous".

Pour les 70 ans de l’appel du 18 juin, Public Sénat a demandé à plusieurs hommes politiques ce que représente le gaullisme pour eux, ce qu’il en reste et si on le retrouve chez Nicolas Sarkozy. Voir Le gaullisme selon Hollande, Raffarin, Chevènement, Pasqua, Paillé, Dupont-Aignan

Voici deux extraits (Chevènement et Dupont-Aignan) :

Jean-Pierre Chevènement : « Il reste l’esprit de de Gaulle, qui est l’esprit de la République »

« Pour moi le général de Gaulle signifie quelque chose mais le gaullisme rien du tout. Il y a eu des gaullismes très différents. Celui de la France libre n’est pas celui de la libération, ni celui de la Ve République commençante. Et aujourd’hui, le gaullisme n’est pas dans l’UMP ». 4165664365 83c901fb6f s[1]

« En 2010, il reste le souci de l’indépendance nationale et de la démocratie. C’est l’esprit de la République, il est toujours vivant. Il reste l’esprit de de Gaulle, qui est l’esprit de la République ».

Nicolas Sarkozy ? « Sans vouloir enlever les qualités qui sont les siennes, il restera comme celui qui a fait revenir la France dans le commandement intégré de l’Otan, a permis le traité de Lisbonne. Je pense que ces deux décisions, le général de Gaulle ne les aurait pas prises. »

 

Nicolas Dupont-Aignan : « Sarkozy n’a pas seulement rien de gaulliste, sa politique est anti-gaulliste »

« Le gaullisme c’est l’indépendance de la France au service d’un humanisme, c’est l’esprit de résistance, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est l’intérêt supérieur du pays. »

« En 2010, il n’en reste pas grand-chose. A mesure qu’on le glorifie, on abandonne tous ses principes. On est dans l’imposture la plus complète : on parle du retour dans l’Otan, l’acceptation de la suspension des droits de vote au sein de l’Union européenne pour un pays qui ne respecte pas le dictat de la commission, le Président chef de parti… Ou encore la soumission de la politique économique aux poids des intérêts, le déni de référendum avec le résultat de 2005 bafoué. »

« Nicolas Sarkozy n’a pas seulement rien de gaulliste. Il mène une politique anti-gaulliste par essence. »  

Cet article est le 8ème paru sur ce blog dans la catégorie Personnalités.

 

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 23:53

 

Du rapport de forces vers la coopération généralisée

 

Je connais Jean Rivon depuis nos années étudiantes à l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Rennes (1967-70). En mai 1968, nous étions parmi les étudiants de l’ENSAR en pointe dans la réforme de la pédagogie de nos enseignements. Je l’ai revu à Rennes, au siège des Coopératives de l’ouest de la France, où il exerçait ses talents dans l’expertise comptable des Coopératives agricoles.

 

Depuis quelques mois, jeune retraité, il continue de mettre ses connaissances au service de la collectivité (voir cet article de Ouest-France, daté du 26 novembre 2009 Des entretiens d'embauche à la prison de Fontenay). Par ailleurs, il s’intéresse aux initiatives de Bruno Parmentier et de Michel Griffon pour faire face aux défis de l’agriculture du 21ème siècle (j’y reviendrai).

 

Ses vœux 2010 étaient accompagnés d’un texte de réflexion sur l’évolution de notre monde. C’est court mais c’est dense. A lire avec attention.


Début 2009, nous pouvions croire à l’effondrement de notre monde. Pourtant les philosophes grecs nous ont appris à vivre ces moments forts de l’évolution de l’humanité.

Après l’effroi de la première apparition du Nouveau, que nous avons baptisé la Grande Crise, d’abord financière, puis économique, puis sociale ; et demain de civilisation,…

           Nous, prisonniers de notre monde, avons cru voir un fantôme :

                        - Ce n’est pas celui d’un passé qui reviendrait avec ses modes de vie ancestraux,

                        - Ce n’est pas celui d’un capitalisme dont nous subirions l’un des soubresauts,

- Ce n’est pas la voix d’un nouveau chef qui résoudrait tout (Obamania déclinée ailleurs en Lulamania, Jintaomania et bien d’autres),

- C’est la perception fugace de la lumière d’une utopie qui se réalise mais que nous ne voyons pas encore.

            Cette utopie est un chemin encore caché pour le plus grand nombre. Il pouvait déjà être découvert derrière la beauté déroutante des œuvres de nos artistes contemporains dont la fonction éternelle est de masquer le Terrible du Nouveau, avant que nous soyons capables de le supporter.

            Inutile de nous lamenter sur notre manque de savoir-faire à changer nos comportements. Nous les changerons ! L’ « Ecosophie » peut nous y aider, qui est la recherche consciente du changement que nous vivons sans nous en rendre vraiment compte.

            Certains s’inquiètent comme toujours devant les incertitudes, les accidents et les conflits du parcours : « L’humanité ira-t-elle vers la pesanteur ou la grâce ? » Ont-ils oublié que la recherche d’un « monde meilleur » se heurte inévitablement à « l’épaisseur du monde » ?

            D’autres mesurent le défi des fronts climatiques, démographiques, énergétiques et agricoles qui convergent  à grande vitesse vers l’impasse anxiogène située vers 2030 : « Dans un monde fini la croissance ne peut pas être infinie ! » ; « Aurons-nous le temps pour que les  progrès scientifiques nous permettent d’accéder à l’énergie propre et inépuisable venant des étoiles ? »

            L’humanité assiste, et ce n’est pas la première fois, à une révolution copernicienne, un renversement de notre manière de voir les choses, du rapport de forces vers la coopération généralisée. La vraie nouveauté est que la conquête de nouveaux espaces n’est plus une solution.

Les signes de cette révolution sont de plus en plus fréquents, de plus en plus significatifs et démentent les pessimistes de profession :

                        ► la mise en place rapide d’un G20 associant toutes les grandes puissances à la nécessité d’une régulation financière mondiale,

                        ► l’affirmation par tous, à Copenhague, de s’engager à réduire les émissions de gaz à effet de serre, premier pas vers la nécessaire gouvernance climatique,

                        ► la floraison accélérée des ONG et le poids croissant des institutions internationales dans tous les domaines.

            Le village mondial s’organise sous nos yeux et nous, occidentaux, commençons à comprendre que nous ne pouvons pas en être les maîtres en faisant l’aumône aux autres peuples à notre service ; le métissage de nos savoirs, de nos cultures, et même de nos valeurs, avance à pas de géants grâce à la diffusion de l’information qui a déjà presque aboli les distances. Les résistances suicidaires des intégristes des religions et des idéologies prouvent a contrario que ce changement est puissant et inéluctable.

            Ce qui soutient cette évolution collective, malgré tous les égoïsmes nationaux ou individuels :

                        ● l’allongement de la durée de la vie qui est la seule consolation temporelle possible contre la mort terrifiante,

                        ● la bonne santé pendant toute cette vie qui ne sera plus nécessairement « une vallée de larmes »,

                        ● de meilleures conditions de travail, qui évoluent avec la régression des aliénations  autoritaires qui perdent peu à peu de leur efficacité : « Quand l’organisation défaille, mieux vaut miser sur les relations humaines ! »

                        ● la diffusion de la connaissance par de nouveaux moyens accessibles partout et qui repoussent l’ennui de l’école traditionnelle.

            Tant de résultats concrets portent cette nouvelle espérance qui, mieux que la foi, peut « soulever des montagnes ». Occupons-nous donc tous ensemble de nos montagnes de problèmes et pour le reste « qui vivra verra » ce que 2010 nous apportera !

 

                                                        Meilleurs vœux pour 2010   

                                                       Jean RIVON

   
Cet article est le 7ème paru sur ce blog dans la catégorie Personnalités.

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 23:12

Un homme d’Etat républicain qui savait dire non

 

Séguin et Chevènement sont d’une trempe au-dessus des autres, parmi ceux qui sont capables de rassembler au-delà des clivages politiques. Chacun dans son camp aurait mérité un destin présidentiel. Mais ils ont eu le tort, c’est-à-dire le courage, de dire non à cette Europe imposée aux peuples, cette construction singulière qui n’a pas le soutien populaire.

 

Un destin présidentiel ? C’est encore possible pour le président du MRC - près duquel j’étais assis, hier soir. Il est en pleine activité, au point de ne pouvoir accepter de déplacement dans les régions, car il prépare son rapport sénatorial sur la dissémination des armes nucléaires dans le monde et d’importants colloques de la Fondation Res Publica. Une des similitudes avec Séguin : il rédige lui-même ses textes.

 

Lire sur son blog Chevènement : Séguin était "un républicain et un patriote"

 

J’apprends avec beaucoup de peine le décès de Philippe Séguin. C’était un homme politique de grand talent, un orateur hors pair, un républicain et un patriote.

Il a symbolisé au moment du traité de Maastricht un projet et un destin républicains dans lequel la France aurait mieux trouvé son compte. Son mérite est d’avoir essayé. J’avais voté l’exception d’irrecevabilité qu’il avait présentée devant l’Assemblée nationale. Je regrette que rien n’ait été possible entre les républicains des deux rives.

 

Le regret perce dans ses déclarations : Chevènement, après la mort de Séguin : "Dommage que nos chemins n’aient fait que se croiser"

 

Philippe Séguin avait renoncé à ses mandats politiques lorsque le Rassemblement pour la République (RPR) avait été dissous par Jacques Chirac lors de la création de l’UMP, qui est un rassemblement des droites sous l’égide du président de la République, Chirac, puis Sarkozy.

 

Contraste entre Séguin et Sarkozy ! Par contre, complicité entre Fillon et Séguin (voir la vidéo sur le site du Figaro Les larmes de Fillon).

J’ai été témoin de cette amitié lors de cette soirée, le 15 mai 1999, dans une loge du Stade de France à l’occasion de la finale de la Coupe de France gagnée par Nantes face à Sedan. Le président de la Région des Pays de la Loire avait invité les conseillers régionaux de différents groupes et, aussi, son ami Philippe Séguin, grand spécialiste du football.

           

On retrouve, sur le blog de Nicolas Dupont-Aignan (Mort d'un géant), cette référence au football :

(…) Lui qui aimait tant le foot me disait souvent : « la vie politique d’aujourd’hui, c’est comme un match de foot où les deux équipes jouent mais où le ballon a disparu, détenu par les autres puissances, celles de l’argent, qui gouvernent en cachette. » Beaucoup de ceux qui se pressent aujourd’hui pour lui rendre hommage ressemblent à ces joueurs qui font semblant, qui font comme s’ils n’avaient pas entendu les accents prophétiques d’un certain « Discours pour la France »*, lequel reste pourtant, près de 18 ans après avoir été prononcé, la meilleure grille de lecture de leurs propres errements et de leur propre impuissance à vraiment redresser le pays (…).

* Lire en entier sur le site de Marianne  «L'Europe, mais debout!» Quel discours !


Sur son blog, Christine Tasin, qui a quitté le MRC pour rejoindre Debout La République, demande « 3 minutes de silence pour Philippe Seguin ».
S'il est un homme politique qui les mérite, c'est bien toi. Je ne te connaissais pas personnellement, mais, comme Prévert, je dis "tu " à ceux que j'aime. Pour lire la suite cliquez ici.


A lire dans la presse
, ce 7 janvier :

Les grands combats de Philippe Séguin (Le Monde)

Décès de Séguin : des larmes de Fillon à l'indifférence de LO (Rue89)

Philippe Séguin : il n'aimerait pas son éloge funèbre (Marianne2)

"Séguin a renforcé l'indépendance de la Cour des comptes" (Le Monde)

 

Cet article est le 6ème paru sur ce blog dans la catégorie Personnalités.

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 17:02

Jean-Louis avait animé le MRC 44 de 2003 à 2008

 

« Jean-Louis Le Bouëdec a été victime d'un malaise, cet après-midi, alors qu'il participait à une rencontre entre des victimes des bombardements de Nantes et des lycéens de Michelet, à l'espace Cosmopolis, rue Scribe à Nantes.

L'élu nantais délégué à la gestion urbaine de proximité, aux affaires militaires et aux cérémonies patriotiques, participait à cette manifestation dans le cadre du 66e anniversaire des bombardements de Nantes. Il prononçait son discours lorsqu'il s'est brusquement effondré.

Les témoins ont prodigué un massage cardiaque pendant plusieurs minutes en attendant les secours. Jean-Louis Le Bouëdec a ensuite été pris en charge par les sapeurs-pompiers.

Agé de 55 ans, conducteur de travaux, Jean-Louis Le Bouëdec, ancien président de la Jeanne-d'Arc Basket, militant MRC, a été élu conseiller municipal en mars 2008 sur la liste de Jean-Marc Ayrault ».

 

C’est en ces termes que l’information a été communiquée hier sur le site de Presse Océan (voir PresseOcean.fr - Un élu nantais victime d'un malaise à Cosmopolis).

 

Sur le site de la ville de Nantes, Jean-Marc Ayrault, Député-maire de Nantes, exprime sa profonde tristesse suite à la disparition de Jean-Louis Le Bouëdec, conseiller municipal de la Ville de Nantes, survenue mercredi 16 septembre 2009 (voir Ville de Nantes : Disparition de M. Le Bouedec, conseiller ...).

« C’est avec une très grande tristesse que Jean-Marc Ayrault, Député-Maire de la Ville de Nantes, vient d’apprendre le décès brutal de Jean-Louis Le Bouëdec dans l’exercice de ses fonctions de Conseiller municipal de la Ville de Nantes en charge de la Gestion urbaine de proximité, des Affaires militaires et des Cérémonies patriotiques.

Il adresse ses plus sincères condoléances à sa femme, Annie, à sa famille, à ses proches, ainsi qu’au Mouvement Républicain et Citoyen, vers qui ses pensées se tournent en cet instant douloureux.

"Acteur engagé de la vie publique, il aimait avant tout servir l’intérêt général, tant dans le domaine associatif et sportif que dans le cadre de son mandat qu’il occupait depuis mars 2008 avec une grande ferveur et un total dévouement. Son sens du devoir, sa droiture, étaient appréciés par tous".

Sa disparition provoque un profond désarroi alors même qu’il s’apprêtait à rendre visite à son fils aîné au Japon.

Au nom du Conseil municipal et de tous les Nantais, Jean-Marc Ayrault salue la mémoire d’un vrai militant de la vie publique. Un hommage solennel lui sera rendu lors du prochain Conseil municipal, vendredi 16 octobre 2009
 ».

Bruno Chevalier, qui lui a succédé à la tête du Mouvement Républicain et Citoyen en Loire-Atlantique, a, aussitôt, fait part de son émotion :

 

« C'est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de notre camarade et ami Jean-Louis Le Bouëdec, qui a succombé à un malaise cardiaque cette après midi alors qu'il faisait un discours aux lycéens lors des commémorations des bombardements de Nantes du 16 septembre 1943.

 

Nous perdons un ami et un fidèle militant du MRC. Jean-Louis nous avait rejoint en 2001 et par sa disponibilité, son enthousiasme et sa bonne humeur était devenu rapidement un animateur. Il était devenu premier secrétaire de notre parti jusqu'à son élection comme conseiller municipal en mars 2008 sur la liste de Jean Marc Ayrault.

 

C'est dans l'accomplissement de son devoir d'élu qu'il est décédé. Homme de dialogue, homme de terrain, il aimait à entretenir le débat d'idées. Il restera dans nos coeurs et dans nos esprits

 

Nos voeux de condoléances et de sympathie vont plus particulièrement à son épouse et ses proches. Nous vous tiendrons informés de la date et du lieu de la cérémonie d'inhumation ».

 

Loïc Bureau a relayé l’information sur le site du MRC 44 (cliquez ici).

 

Pour ma part, parmi les nombreuses occasions que nous avons eues de nous rencontrer, à Nantes, à Paris ou ailleurs, je retiens d’abord les premières rencontres du Grand-Ouest, en 2004, qui avaient lieu dans son vaste garage, à son domicile, dans une ambiance conviviale étonnante.

 

Ensuite, il y eut les Assises de la gauche le 16 décembre 2005, à Nantes, que nous avions co-organisées (voir, sur ce blog, Assises régionales Ouest Nantes - 16 décembre 2005 - Bilan et texte d'invitation - 27 juillet 2006).

 

Et, plus récemment, Jean-Louis nous avait accueillis dans son bureau de l’hôtel de ville de Nantes, le 29 mai 2008, avant de déjeuner dans un restaurant de la ville.

 

A la famille de Jean-Louis, à Christine Meyer, sa collègue MRC au Conseil municipal, à Bruno Chevalier et aux camarades du MRC 44, au nom de ses amis du MRC du Grand Ouest, je renouvelle l’assurance de ma sympathie et de mon amitié.

 

Cet article est le 5ème paru sur ce blog dans la catégorie Personnalités.

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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 22:53

Un franc-tireur atypique très sollicité par les médias

 

Pour l’auteur de « La démocratie contre elle-même » (Gallimard, 2002), la démocratie va mal. Ce livre a fait partie de mes réflexions en 2002, après l’échec de la gauche. De Marcel Gauchet, j’ai lu ensuite « La condition historique » (Stock, 2003). Je me sens proche de cet homme de mon âge, né dans le bocage bas-normand, d’un père cantonnier et d’une mère couturière, qui se considère comme « un miraculé de l’école républicaine » et a participé à l’aventure de Mai 1968.

 

Marcel Gauchet - Wikipédia impressionne, car c’est un maître à penser, au point que certains le considèrent comme l’un des penseurs les plus importants de sa génération, l’historien de la révolution démocratique.

Penseur de l’histoire, de la religion, de la démocratie, celui qui a écrit « Le désenchantement du monde » en 1985 est l’un des philosophes les plus originaux de notre époque. C’est ce qui peut expliquer pourquoi  il est autant sollicité par les médias.

 

Le Blog consacré à Marcel Gauchet reproduit des articles de presse dans lesquels il répond à des questions fort diverses, de façon originale. Je me limite ici à en reprendre les titres.

 

Le PS reste le seul parti de l'alternance (Le Point, n°1924, 30 juillet 2009).


Recomposition. Le PS ne mourra pas, car la nature politique a horreur du vide, estime le philosophe, qui parachève en 2010 une somme sur la démocratie.


Nous sommes sous le coup d'une anesthésie
(La Tribune, 27 juillet 2009).


Dans sa série d'été "Visions de l'après-crise", le journal économique La Tribune a interrogé Marcel Gauchet. Il estime que nous ne sommes qu'à l'entrée d'un grand tunnel de remise en cause.

 

Le spectre qui hante l’Europe, c’est la décadence (Marianne, 15 juillet).


Sur son blog, l'intellectuel Marcel Gauchet propose la recension d'une interview accordée au quotidien suisse Le Temps. L'auteur du désenchantement du monde revient sur la conversion de Nicolas Sarkozy au modèle français et analyse l'effondrement intellectuel en Europe.

 

Marcel Gauchet: L'Etat a été pris en otage par les banques (L’Expansion, 1er mai 2009)


Selon le philosophe, la crise risque de prospérer sur l'incapacité des experts et des politiques à se défaire d'une vision purement économiste du système mondial.

Pourquoi le néolibéralisme a-t-il débouché sur une crise économique et financière sans précédent ? C'est l'une des questions sur lesquelles travaille le philosophe Marcel Gauchet, auteur notamment de La Crise du libéralisme (Gallimard, 2007), ouvrage inscrit dans une série de quatre livres consacrés à l'avènement de la démocratie. Il revient ici sur les « mystères » de la crise actuelle.


Cet article est le 4ème paru sur ce blog dans la catégorie Personnalités.

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27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 20:50

Un jeune, ambitieux pour lui-même et pour la France

 

François Mitterrand ne laisse pas indifférent. J’ai pu le vérifier mardi 22 avril en regardant le documentaire-fiction* de Serge Moati, diffusé sur France 2.

« Mitterrand à Vichy » prend appui sur le livre de Pierre Péan « Une jeunesse française » qui relatait la période peu connue de la vie de François Mitterrand, sous l’Occupation. J’ai bien aimé ce film. Mitterrand** a toujours excellé dans « le double jeu », par tempérament et par souci de se laisser une marge de manœuvre pour agir à sa façon.

 

Xavier Dumoulin, proche de Danielle Mitterrand, a rédigé, hier, sur son blog http://sr07.unblog.fr un commentaire sur ce point : Retour sur le passé de Résistant de François Mitterrand.

 

Alain Duhamel a signé un article, paru le 24 avril sur www.liberation.fr (voir, ci-après), qui décrit bien la réalité et la complexité du Mitterrand de cette époque.

 

« Mitterrand, Vichy et la Résistance »

 

Avec François Mitterrand, rien n’est jamais simple, rien n’est jamais banal. C’est, bien sûr, particulièrement vrai de la période de l’Occupation et de la façon dont il l’a traversée : contradictoirement, dangereusement, courageusement, par glissements successifs du maréchalisme engagé à la Résistance la plus active.

 

La grande qualité du Mitterrand à Vichy, de Serge Moati et Christophe Barbier, est de l’avoir compris. Dans leur docu-fiction, diffusé sur France 2, ils ont ainsi évité, sinon toutes les facilités, du moins les pièges ordinaires de l’anachronisme.

Pour tenter d’approcher la part de vérité, certes plus spiralée que rectiligne, du Mitterrand de cette époque, il faut garder à l’esprit qu’il n’a cessé, durant ces années terribles, d’appartenir à cette toute petite minorité de Français qui, de l’Armistice à la Libération, ont pris des risques.

Ceux qui jugent aujourd’hui péremptoirement, à partir de ce qu’ils savent un demi-siècle plus tard des acteurs, des trajectoires et des circonstances, et non de ce que l’on savait alors, peuvent décider aisément du bien et du mal : plus facile devant son poste de télévision en 2008 que devant les uniformes allemands à l’époque.

François Mitterrand a commencé par s’évader plusieurs fois de son camp de prisonniers : peu ont eu cette hardiesse périlleuse. Il a cherché ensuite à faire carrière à Vichy. Il l’a fait à un moment où, pour la plupart des Français, le maréchal Pétain apparaissait encore comme une bouée de sauvetage, plutôt que comme le naufrageur moral et politique qu’il allait inéluctablement devenir.

Le Mitterrand de l’époque, jeune bourgeois littéraire, désargenté et patriote, proche de l’extrême droite et avide de trouver un destin, pense d’abord à lui-même et aux prisonniers du Stalag dont il vient de s’échapper. Dans ces camps, la vénération du maréchal était méticuleusement entretenue et, à Vichy, les plus pétainistes étaient encore parfois sincèrement germanophobes, rêvant de préparer la revanche.

Mitterrand respectait le maréchal, détestait le IIIe Reich et voyait en Vichy une «pétaudière», pour reprendre son expression favorite, où l’on pouvait faire son chemin sans perdre son âme. Il se passionnait pour les filières d’évasion des prisonniers de guerre, il ne voulait pas voir le statut des juifs. Ce qui paraît aujourd’hui inconcevable était à l’époque une cécité fort répandue qui, chez lui, ne cachait au moins aucun antisémitisme.

De même un peu plus tard, la phase étrange durant laquelle, à Vichy, il était, le jour, un jeune responsable gominé et zélé et, le soir, un patriote ébauchant des réseaux de résistance, tentant d’établir des contacts avec Londres. Il pouvait déjeuner avec un hiérarque maréchaliste et passer des nuits fiévreuses à inventer des formes de contestation, se compromettant le matin, s’émancipant l’après-midi, s’engageant ardemment la nuit tombée, ambigu et résolu, inquiétant et édifiant, énergique et atypique : d’où des amitiés choquantes et des camaraderies éclatantes.

Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’à partir de 1943 il joue un rôle de plus en plus marquant au sein de la Résistance, qu’il est recherché par la Gestapo et qu’il démontre, outre des qualités de chef qui impressionnent et irritent, un courage physique, une intrépidité, une témérité que ses ennemis les plus jurés ne pourront lui disputer. Le jeune homme trop pressé de faire jouer des relations familiales qui l’invitaient à Vichy est devenu un dirigeant national de la Résistance.

Les amateurs d’histoire en blanc et noir n’accepteront jamais de comprendre ces glissements obliques du maréchalisme à l’engagement contre l’Allemagne nazie. De même les âmes manichéennes discernent mal d’où venait l’aversion instinctive, immédiate, baroque de ce jeune bourgeois de droite, courageux, pour le général de Gaulle ou encore comment il a pu regarder du côté du général Giraud, homme de guerre valeureux mais politique pitoyable.

Après tout, entre de Gaulle, le souverain insoumis, et François Mitterrand, le Julien Sorel charismatique, on aurait pu imaginer quelque attraction, d’autant plus que leurs origines et leurs cultures les rapprochaient. C’est l’inverse qui s’est instantanément produit, des deux côtés. A la Libération cela n’a pas empêché le général de faire de François Mitterrand l’un des quinze premiers hiérarques provisoires de la France libérée.

Entre-temps, si leur rencontre avait été glaciale, si leurs rapports s’imprégnaient de méfiance, l’un incarnait et dirigeait d’une main inflexible la France renaissante, l’autre s’était imposé au premier rang de l’armée des ombres, avec une autorité immédiate et une audace incroyable, allant jusqu’à porter la contradiction à une réunion publique de collaborationnistes acharnés, comme s’il cherchait la mort.

Une réputation qui explique peut être pourquoi le général n’a pas écarté implacablement ce jeune ambitieux indiscipliné et réfractaire au prestige du Libérateur".



* Je n’ai pas vu la seconde partie de l’émission, ayant opté à la même heure pour l’émission sur Direct8 « Politiquement parlant » avec Jean-Pierre Chevènement, que chacun peut voir sur son blog

  Jean-Pierre Chevènement invité de Politiquement parlant sur Direct8 mardi 22 avril à 22h30

 

** J’ai connu personnellement François Mitterrand en participant au congrès PS de Grenoble en 1973. Par la suite, j’ai organisé sa venue en Mayenne en 1980 en tant que responsable PS (Fête de la Rose au bois de L’Huisserie à Laval) et en 1981 (visite dans une ferme à Méral et réunion publique à Cossé-le-Vivien, dans le cadre de la campagne présidentielle, sur le thème de l’agriculture pour l’ouest de la France). Il avait une grande capacité d’écoute et une énorme mémoire.

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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 19:16

Scientifique, militante républicaine exemplaire  

 

Depuis la fin février, je ne recevais plus de courriels d’informations* en provenance de Nicole et je me demandais pourquoi. Mercredi, j’ai su. Loïc Bureau (MRC 44) avait mis sur son blog http://mrc44.over-blog.com l’information suivante :

« Nicole Morichaud ne nous informera plus ».

Mes amis,

 
J'ai la très grande douleur de vous annoncer le décès de Nicole Touquoy-Morichaud.

 
Notre si chère Nicole s'est battue avec une immense dignité contre la maladie jusqu'au bout mais, pour une fois, elle a trouvé plus fort qu'elle.

 
Elle était au sens strict du mot l'incarnation de la militante républicaine. Nous aurons tous l'occasion  et l'envie d'en dire ou d'en écrire davantage. Pour l'heure notre tristesse est infinie.

 
Nicole a souhaite que ses obsèques aient lieu dans l'intimité familiale. Nous ne pouvons que nous y soumettre. Le groupe MRC vous informera de l’hommage que nous lui rendrons.

 
Nos pensées sont à elle et notre sympathie à tous les siens

 
Guillaume VUILLETET

Président du groupe MRC de la Région Ile de France

 

Nicole avait été ma première interlocutrice au MRC en 2003, en sa qualité de secrétaire nationale aux fédérations. Elle m’avait proposé de prendre en charge la délégation à l’agriculture, ce qui fut fait lors du congrès en novembre 2004, à la demande de Marinette Bache, qui lui avait succédé, et de Georges Sarre, qui avait succédé à Jean-Luc Laurent.

 

Au Conseil régional d’Ile-de-France, le président Jean-Paul Huchon lui avait confié la délégation à l’agriculture et à l’agroalimentaire. Elle m’avait transmis son rapport en avril 2007, intitulé « Agriculture, Agro-ressources et Agroalimentaire : des secteurs économiques d’avenir pour l’Ile-de-France ». Par ailleurs, elle avait été membre du Comité des Régions de l’Union européenne, participait à la fondation Res Publica de Jean-Pierre Chevènement. Elle était aussi militante du collectif « Sauvons le climat ». De formation scientifique, elle était retraitée du CNRS.

 

* Par l’un de ses derniers messages, elle me signalait l’article paru le 26 février sur le site de Marianne www.marianne2.fr suite à l’intervention de Liêm Hoang-Ngoc la veille sur France-Inter. Ce texte nous fera penser à Nicole, encore plus fort.

 
« Les dividendes d'aujourd'hui empêchent la croissance de demain »

Avec France Inter, la chronique de Liêm Hoang-Ngoc, Maître de conférences à l'Université de Paris I, qui remplace cette semaine Bernard Maris. Les profits français, plutôt que d'être réinvestis, servent aux actionnaires. Inutile de chercher ailleurs le point de croissance qui nous manque...

 

La question du jour : Le capitalisme est-il devenu sans foi ni loi, comme l'a déclaré jeudi dernier le président de la République ?
C'est, en tout cas, un excellent sujet d'examen. Pour le traiter, citons le théorème, prononcé le 3 novembre 1974 par le chancelier social-démocrate allemand de l'époque, Helmut Schmidt : « Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain ». On reproche souvent à la France de ne pas être moderne, pour ne pas s'inspirer des exemples étrangers et particulièrement de l'exemple allemand. Eh bien, les gens le savent-ils ? Au cours du quart de siècle passé, la France est le pays qui a tenté d'appliquer à la lettre le théorème de Schmidt. Elle est, de tous les pays développés, celui où le partage des richesses entre salaires et profits a été le plus favorable au capital. La part des profits dans la valeur ajoutée était de 25% en 1983. Elle est aujourd'hui de 35%.

Les entreprises consacrent-elles ces profits à l'investissement, comme le prédisait le théorème Schmidt ?
Les entreprises du CAC 40 n'en consacrent qu'une petite partie, insuffisante pour redresser notre courbe des taux d'investissement, orientée à la baisse depuis vingt ans, si bien que la France se désindustrialise. En 1970, 26% des bénéfices étaient versés aux actionnaires sous forme de dividendes. Les actionnaires reçoivent aujourd'hui 65% des profits.
Vous me direz que ces sommes ne sont pas perdues pour la croissance, puisqu'elles alimentent la consommation des détenteurs de titres. Ceci explique que la croissance française est presque exclusivement tirée par la consommation des classes aisées, qui sont aussi celles qui peuvent épargner.
Mais ceci est bien insuffisant pour aller chercher le point de croissance qui nous manque, même avec les dents, car les ménages à hauts revenus sont aussi ceux dont la propension à consommer est la plus faible. Lorsque vous gagnez plus de 20 fois le SMIC, vous consommez tout au plus la moitié de votre revenu, sauf si vous collectionnez les belles italiennes (les voitures de sport, bien entendu…). Le reste est consacré aux placements boursiers et à la spéculation immobilière.

Les profits d'hier n'ont donc pas été les investissements d'aujourd'hui ?
Pas assez ! Nos entreprises perdent donc en compétitivité. Le commerce extérieur est dans le rouge.
De plus, les profits des uns ont pour corollaire la baisse du pouvoir d'achat de la majorité des salariés.
Les écologistes ne le savent pas, mais nous sommes déjà en décroissance. Comme ils peuvent l'observer, même en décroissance, l'économie n'est pas forcément moins polluante. Son développement, loin d'être durable, est en tout cas tributaire de la consommation des classes riches, dont la propension à rouler en 4x4 dans l'Ouest parisien est immodérée…

Le dicton du jour :
Il est de l'économiste Keynes, qui écrivait en 1936 : « Les deux vices marquants du monde dans lequel nous vivons sont que le plein-emploi n'est pas assuré et que la répartition des revenus manque d'équité. »

Retrouvez « Les idées reçues de l'économie » de Liêm Hoang-Ngoc, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.

 

Un autre militant nous a quittés récemment, en pleine campagne électorale.

 

Il s’agit de Vladimir Gestkoff, qui venait de rejoindre le MRC (journaliste, militant PS jusqu’en 2008). Il était proche de Gilles Leproust, nouveau maire d’Allonnes, près du Mans (voir sur ce blog, en catégorie « Municipales 2008 » l’article paru le 16 février 2008).

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 18:04

Proche de Robert Buron, de Coluche et de Maria Nowak


C'est une personnalité de grande envergure qui s'est éteinte à l'âge de 87 ans, le 7 septembre 2007 à Paris et dont les obsèques se sont déroulées le 13 septembre à St-Berthevin. 

Cet évènement a fait l'objet ce jour d'un article dans le quotidien "Le Monde" (page Disparitions, 20 septembre) sous la signature de Maria Nowak, présidente de l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE) et d'un autre dans "le Courrier de la Mayenne" (page Mayenne, 20 septembre). 

A mon tour d'évoquer Francis en reprenant l'essentiel de ces deux articles de presse et en ajoutant mon témoignage personnel. Car nos chemins se sont croisés à partir de 1973 à St-Berthevin. 

Francis Bour était marié à Denise Boisseau du Rocher, fille de l'ancien maire de St-Berthevin (dont le successeur a été Bernard Le Godais en 1965). Il avait créé le verger des Vallonnières et construit une belle maison près d'un petit bois au lieu-dit le Petit Gravier à St-Berthevin.

Francis, né à Paris le 22 avril 1920, était diplômé de Polytechnique, spécialisé en télécommunications. Il a participé à des cabinets ministériels avant de s'engager dans des organismes de coopération et de développement en Afrique (au Burkina, à Madagascar, au Sénégal, partout en mettant son énergie au service de l'agriculture africaine et des petits paysans). 

Retraité en 1985, il s'est engagé dans l'action sociale fondant, aux côtés de Coluche, les Restaurants du coeur. Il a fortement contribué à structurer l'organisation aux niveaux régional et départemental puis orienté les Restos vers les actions d'insertion (logement, travail, lutte contre l'illettrisme). "Le grand dessein de Francis était de permettre aux personnes accueillies de s'extraire durablement de leur détresse" (témoignage d'un responsable des Restos à l'issue de la cérémonie religieuse).

Maria Nowak est bien placée pour témoigner de son engagement dans le microcrédit. Il est cofondateur et trésorier de l'ADIE. "Grande figure du bénévolat, il savait combiner engagement et efficacité, autorité et modestie, pour agir concrètement au service des autres". 

Pour ma part, j'ai croisé le chemin de Francis Bour en 1973, au moment de mon adhésion au PS. Attiré à St-Berthevin par Michelle Legay, conseillère municipale et épouse de mon collègue professionnel et ami Daniel Legay, j'ai fait la connaissance de Francis, qui avait suivi Robert Buron en 1971 en adhérant au PS (ils s'étaient connus au MRP). Nous avons créé, tous les trois, la section PS de St-Berthevin, qui rassemblait alors une dizaine de membres.

Au-delà de nos différences d'approche politique, je me souviens que Francis aimait le débat, n'hésitant pas à provoquer l'interlocuteur, tout en respectant ses positions, même s'il est vrai qu'il aimait bien avoir raison, mais il n'était pas le seul dans ce cas...

Il s'était éloigné ensuite du PS. Je le revoyais de temps en temps, notamment après mon élection en tant que maire de St-Berthevin en 1990. Il m'avait toujours apporté son soutien au moment des élections et prenait plaisir à évoquer la situation locale.

C'était un homme de coeur, dans la ligne de Robert Buron, qui misait sur la capacité humaine de progresser, de s'amender, même quand les conditions sont difficiles.
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