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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 16:58

Le nouveau président parle beaucoup mais pas de lui

 

Avant la prise de fonction de François Hollande à la présidence de la République, mardi 15 mai, intéressons-nous au candidat qu’il fut. De nombreux livres sont déjà sortis à ce sujet. Je retiens celui d’Eric Dupin, journaliste, dont il est question dans plusieurs publications, notamment :

« Mon déjeuner avec Hollande » (1) - Marianne2, Eric Dupin, 10 mai 2012

« Mon déjeuner avec Hollande » (2)  - Marianne2, Eric Dupin, 11 mai 2012

Présentation par Philippe Cohen : Avec Voyages en France, Eric Dupin avait dressé, voici un an, un portrait saisissant des Français sous la crise, qu'il avait rencontrés aux quatre coins de l'Hexagone.

Poursuivant une œuvre qui s'apparente à une « ethnologie politique » d'autant plus précieuse qu'elle se fait rare dans la presse (il ne faut pas confondre ethnologie et micro-trottoir), Dupin alterne cette fois-ci les rencontres avec les Français de base, cueillis dans leur environnement naturel, et les conversations avec les hommes et femmes politiques, personnalités nationales ou locales qu'il sait si bien faire parler. On appréciera notamment sa percée dans une France mitterrandienne - la Nièvre - partagée entre le vote montebourgien et l'inclinaison envers François Hollande qui a si bien intégré la geste politique de « François Ier »...
La crise et la mondialisation sont omniprésentes, davantage dans les paroles des Français que dans les discours des politiques. Elles finissent pas dessiner les balises entre lesquelles le premier Président en scooter (trois roues mais quand même...) va devoir se faufiler. Eric Dupin lui souhaite presque bonne chance à sa façon. En lui suggérant - sage conseil - de s'émanciper du petit père Queuille, un Corrézien de l'après-guerre dont le nouveau président est admiratif, afin de devenir un Roosevelt français.

Nous publions en deux volets un déjeuner entre le journaliste et le candidat devenu Président qui s'est déroulé quelques semaines avant son arrivée à l'Elysée. Un entretien dans lequel François Hollande, sans doute mis en confiance par l'ancienneté de la relation - Dupin et lui ont frotté leurs
blue jeans sur les bancs de la même promotion de Science Po - donne à lire sa vision de ce que sera son quinquennat

Dans les coulisses d'une victoire et d'une défaite (Le Monde, Ariane Chemin, 12 mai 2012)

(…) Le dernier livre d'Eric Dupin, ancien éditorialiste à Libération, est le journal de bord de la campagne rédigé sous forme chronologique : du 29 août au 6 mai. Si cette chronique s'attarde plus particulièrement sur les socialistes, elle entremêle rencontres avec des personnalités politiques, des élus locaux et des militants de tous bords.

 

Cet article est le 51ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 11:34

Non aux traités européens, oui pour ne pas en sortir

 

J’ai beaucoup de considération pour Elie Arié, même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui. Il faut lui reconnaître un « bagage » - politique et culturel - impressionnant.

Dans cet article publié ce 9 mai sur le site de Marianne, il met en évidence la complexité du problème de la relation entre la France et l’Europe ainsi que les contradictions de l’électorat (refus de ratifier le traité constitutionnel européen le 29 mai 2005, mais vote du 22 avril 2012 en faveur de deux candidats qui avaient défendu le oui au référendum de 2005 et continuent d’approuver les traités européens). Cet article avait été rédigé avant le second tour de l’élection présidentielle.

 

Le nouveau président sera confronté à la mondialisation

 

C’est indiscutablement la campagne électorale la plus surréaliste que la France ait jamais connue qui vient de s’achever : on pourrait la comparer à l’histoire classique du fou qui cherche ses clés non pas dans la rue où il sait qu’il les a perdues et qu’elles se trouvent forcément, mais dans une autre parce qu’elle est mieux éclairée.
 
La France et l’Europe sont prioritairement confrontées à un grand nombre de difficultés, qui relèvent toutes de la façon dont elles se sont organisées pour faire face à la mondialisation ; cette organisation en fait la zone mondiale où la croissance est la plus faible, et la plus compromise pour l’avenir, tous les autres problèmes qui l’assaillent (hausse du chômage, désindustrialisation, difficultés croissantes à financer ses système de protection sociale, d’éducation, de justice, de sécurité, de défense, etc.) n’en étant que les conséquences ; au point que les écologistes ont dû mettre en sourdine leur discours sur la décroissance, à l’heure où celle-ci et ses effets douloureux s’imposent à tous : faire l’apologie de nos malheurs n’est pas électoralement très porteur !
 
Or, on a vite constaté que tous ceux qui prônent une « autre logique » sous la forme de « la démondialisation et de la fin de l’Union Européenne sous sa forme actuelle» ont plutôt perdu du terrain en 10 ans (présidentielle de 2002):
 
- aussi bien à « droite de la droite » où Marine Le Pen (avec ses 17,9%) a fait un peu moins bien que Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret (total cumulé de 19,2 %),
 
- qu’en dehors de l’extrême-droite, où Mélenchon, Dupont-Aignan, Poutou et Arthaud (avec leur total cumulé de 14,6%) ont fait moins bien que Laguillier + Chevènement + Hue + Besancenot + Glucksmann (19,14%) ; quant à Montebourg, il a vite oublié le terme de « démondialisation » qui lui avait assuré un succès relatif aux primaires socialistes ;

- et, au total, on si on additionne tous ceux, qu’ils soient de droite ou de gauche, qui veulent « sortir de la mondialisation et de l’orthodoxie budgétaire du traité de Maastricht », on voit qu’ils sont passés, en dix ans, de 38,34% à 32,5%...avec l’intermède contradictoire, en 2005, du NON au référendum sur le TCE.

Très vite aussi, les sondages, confirmés ensuite par le premier tour de l’élection, ont détaché du lot les deux candidats entre lesquels se jouerait la Présidence : Hollande et Sarkozy, les deux mêmes qui s’étaient fait  photographier  ensemble à la Une de Paris-Match pour prôner le OUI au référendum sur le TCE ; or, il faut bien être conscient de ce paradoxe : ce sont les mêmes électeurs qui ont assez massivement (par 55% de leurs voix) répondu NON au TCE et qui portent aujourd’hui nettement en tête de la présidentielle les deux champions du OUI qu’ils avaient désavoué lors de ce référendum ; tout se passe comme s’il y avait, dans la majorité de l’électorat,  une dissociation entre ce qu’on juge souhaitable et ce qu’on juge possible, entre le rêve et la réalité...
 
D’où cette étrange campagne, où les deux seuls candidats susceptibles d’être élus auront parlé de tout, y inclus du prix du permis de conduire et de l’immunité juridique du président de la République, mais pas de l’essentiel : quelles modifications des principes sur lesquelles l’Union européenne est si mal organisée pour affronter l’inévitable mondialisation et  sur les raisons de la crise des dettes souveraines qui nous condamnent à l’austérité ? Ils ne l’ont abordé que sous l’angle du rythme auquel il faut réduire nos dépenses ou augmenter nos recettes, de la nécessité d’inscrire l’équilibre budgétaire dans la Constitution ou la croissance dans un nouveau traité européen, à défaut de débattre sur la façon concrète d’ atteindre des objectifs sacralisés par leur inscription dans un texte...Voilà qui rappelait beaucoup le programme du regretté Ferdinand Lop, éternel candidat farfelu à toutes les élections dans les années 1950, qui préconisait l’extinction du paupérisme tous les soirs après 20 heures, sans expliquer comment : mais lui, au moins, c’était de l’humour !
 
Mais au lieu de vouer aux gémonies les deux candidats que nous avons nous-mêmes désignés pour le deuxième tour, il faudrait être bien conscient qu’il ne s’agit là que des conséquences du choix de l’électorat, de notre choix majoritaire, et de l’illustration de toutes nos contradictions que nous n’arrivons pas à surmonter : NON aux traités européens, OUI à ceux qui ne veulent pas en sortir.

 

Cet article est le 50ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 21:25

Sarkozy conserve l’avantage mais la gauche progresse

 

Les résultats du second tour de l’élection présidentielle en Mayenne ont été analysés par Jean-Yves Delort, journaliste, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Le Courrier de la Mayenne ».

 

Après le 1er tour (voir Présidentielle 2012 en Mayenne : le regard de JY Delort sur le 1er tour - 24 avril 2012), il s’était risqué à un pronostic pour le 6 mai : « La droite a toujours devancé la gauche au second tour en Mayenne, même en 1988 lors de la réélection de François Mitterrand. On peut penser que le résultat du second tour dans le département ne devrait pas être très éloigné de celui de 2007 : 55% pour la droite, 45% pour la gauche ». 

 

L’analyste électoral avait sous-estimé le peu d’entrain, voire le mécontentement, des électeurs mayennais à l’égard du président sortant. Il est à 53 %, perdant 9 000 voix par rapport à 2007, alors que Hollande (47 %) fait le même total enregistré par Royal en 2007. La participation électorale est la même (84 %).

 

En 1981, la Mayenne était sur le podium des départements les plus à droite. En 2012, elle en est loin, l’ouest de la France s’étant déporté à gauche pendant que le sud-est prenait un virage à droite très prononcé.

Les quatre départements bretons sont largement pour Hollande, ainsi que les départements les plus urbains des Pays de la Loire (Loire-Atlantique et Sarthe) et de la Basse-Normandie (Calvados). La Vendée, le Maine-et-Loire et la Mayenne (Pays de la Loire), l’Orne et la Manche (Basse-Normandie) sont majoritairement pour Sarkozy.

 

Voici le texte que m’a transmis Jean-Yves Delort.

François Hollande profite de l’antisarkozysme

La Mayenne a voté dimanche à 53,07% en faveur de Nicolas Sarkozy alors que la France entière a choisi François Hollande (46,93% en Mayenne). Elle se retrouve donc pour cinq ans dans l’opposition au Président de la République.

Le score est favorable à la gauche alors que François Mitterrand en 1981 n’avait même pas atteint les 40% des suffrages. Dimanche les villes de Laval et Mayenne ont voté largement à gauche tandis que Château-Gontier a choisi la droite. D’où la légitime explosion de joie dimanche soir chez les socialistes mayennais.

Quelle est l’ampleur du vote Hollande en Mayenne ? Le candidat l’avait emporté dans 37 communes au premier tour ; cette fois-ci il est en tête dans 42 communes. Progression mais pas raz-de-marée. L’arrondissement de Laval accorde sa préférence, de justesse, à François Hollande alors que le nord et le Sud Mayenne se sont montrés les plus favorables à l’ancien président ; il atteint 55% des voix dans l’arrondissement du Nord Mayenne, 58% dans le Sud.

Pourtant, la gauche n’obtient pas un triomphe exceptionnel. François Hollande récolte exactement le même nombre de suffrages que Ségolène Royal il y a 5 ans : 81.000. La différence, c‘est que Nicolas Sarkozy a perdu près de 9.000 voix. Le vote de dimanche est d’abord un vote de mécontentement à l’égard du président sortant boudé par une partie de la droite. L’anti-sarkozysme a pesé très fort dans cette campagne. Comme la droite a perdu des voix, la gauche grimpe dans les pourcentages : alors que Ségolène Royal atteignait 44% des suffrages, François Hollande atteint presque 47% des voix.

La Mayenne se situe à contre-courant du vote français ; mais ce n’est pas une nouveauté. Le résultat de dimanche confirme un ancrage à droite qui est très ancien ; dans toutes les élections présidentielles depuis 1965, la Mayenne a opté pour le candidat de droite au second tour. Elle a voté Giscard d’Estaing en 1974 et 1981, puis Chirac contre Mitterrand en 1988, Chirac contre Jospin en 1995, Sarzozy contre Royal en 2007 et dans un autre contexte Chirac contre Le Pen en 2002.

D’un tour à l’autre, la participation n’a pas varié (84%). Alors comment les électeurs mayennais qui n’avaient pas voté au premier tour pour les deux finalistes ont-ils fait leur choix ? A gauche, François Hollande semble avoir récupéré sans problème les voix de Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud (ce qui aboutit à un total mathématique de 70.000 voix environ) ; à cela s’ajoutent 11.000 voix provenant sans doute d’électeurs centristes. Nicolas Sarkozy a gagné 36.000 voix au centre et à l’extrême droite : on peut estimer que les voix centristes se sont réparties entre un tiers pour Hollande, deux tiers pour Sarkozy ; les voix de Marine Le Pen ont dû aller pour deux tiers à Nicolas Sarkozy, un tiers pour l’abstention. Le nombre de bulletins blancs ou nuls fait plus que doubler ; il passe de 4713 à 11501 : là, il s’agit sans doute d’électeurs du Front national.

La droite mayennaise s’est-elle mobilisée à fond pendant cette campagne électorale ? Pas vraiment. L’UMP mayennaise est restée très discrète, organisant peu de meetings, étant presque absente pour distribuer des tracts sur les marchés ou dans les boites aux lettres. On a même vu de futurs candidats aux législatives afficher le planning de leurs réunions pour les élections de juin avant le deuxième tour. Nicolas Sarkozy n’a jamais été la grande passion des militants UMP locaux, qui ont toujours regretté la personnalité de Jacques Chirac.

A gauche, il y a eu une unité totale derrière François Hollande. Des Verts au Front de gauche, du Parti radical au MRC, la mobilisation a été sans faille. Mais il s’est surtout agi d’une mobilisation contre le président sortant. Cette unité pourra t-elle subsister lors des prochaines échéances législatives ? C’est là toute la question. 

Aussi bien à droite qu’à gauche, de nombreux électeurs nous ont confié avoir fait leur choix “du bout des doigts“, un peu contraints et forcés. A gauche, bien des électeurs restent prudents vis à vis des orientations social-démocrates et pro-européennes de François Hollande, jugées parfois trop prudentes. A droite, des centristes ont regretté les positions trop “droitières“ de Nicolas Sarkozy. D’autres électeurs lui ont reproché l’absence de positions fermes sur les “valeurs“ pendant le quinquennat, un style présidentiel trop “agité“ et un accent mis trop exclusivement sur l’économie. L’élection présidentielle impose toujours un choix… 

Cet article est le 49ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 17:12

La gauche et les républicains, ensemble pour relever les défis

 

Au lendemain du 2ème tour de l’élection présidentielle, voici les communiqués de Jean-Pierre Chevènement, de Jean-Luc Laurent, président du MRC, et de Michel Sorin, au nom du MRC 53.

MRC national 002Jean-Pierre Chevènement : La belle victoire de François Hollande

 

Cette belle victoire est d’abord celle de François Hollande, de la force tranquille qu’il a exprimée avec talent et constance, à partir des orientations tracées dans son discours du Bourget le 22 janvier 2012. Il a su opérer les corrections nécessaires par rapport à certaines dérives et se situer au-dessus des partis. C’est cette posture présidentielle et ce sens des responsabilités conforme à l’esprit des institutions, qui lui ont fait gagner l’élection.

En ce sens, cette victoire est aussi plus que la victoire de la gauche : elle est celle de tous les républicains. Elle témoigne d’un esprit de rassemblement qu’il faudra préserver pour la suite. François Hollande a appelé à plus de justice. C’est la condition d’un effort partagé qui sera nécessaire compte tenu de l’ampleur des défis.

Pour ma part, j’apporterai au Président Hollande « le soutien ferme, sans démagogie, mais les yeux ouverts », que j’ai affirmé dans ma déclaration du 13 mars dernier, après que j’ai retiré ma candidature à son profit.

L’échec de Nicolas Sarkozy exprime le rejet du néolibéralisme et d’une politique européenne à courte vue, telle que l’a manifestée le traité européen signé le 2 mars dernier. Je mesure l’amertume qui peut être celle du Président sortant, qui n’avait pas que des défauts. Mais le peuple français a parlé. Il appartient désormais à tous les citoyens de servir ses intérêts.

Maintenant les choses sérieuses vont commencer car la campagne ne permettait sans doute pas de traiter au fond les problèmes nés de la crise de la monnaie unique.

Le Président Hollande aura à créer avec l’Allemagne le rapport de convictions qui amènera celle-ci à accepter de revoir le rôle de la Banque Centrale européenne, à la fois pour casser la spéculation contre l’euro et pour en abaisser le cours, aujourd’hui surévalué. C’est ainsi seulement qu’on pourra prévenir une rechute de la crise de l’euro et faire souffler sur l’Europe une brise de croissance dont elle a bien besoin.

Le Président Hollande saura, j’en suis sûr, dessiner le projet de redressement européen à travers lequel la France pourra continuer son Histoire. Les semaines qui viennent seront décisives. Je souhaite qu’une large majorité de Français lui donne aux élections des 10 et 17 juin prochains, les moyens de relever ce superbe défi.

 

Université d'été MRC 2010 021 TJean-Luc Laurent : Le changement, c'est aujourd'hui

 

Le Mouvement Républicain et Citoyen salue la victoire historique de la gauche. Le peuple français a choisi de tourner la page de dix ans de sarkozysme en confiant la présidence de la République à François Hollande. Le Mouvement Républicain et Citoyen qui l'a soutenu dès le premier tour s'inscrira naturellement à ses côtés, dans la majorité présidentielle qui sera issue des élections législatives de juin.

La France demande à respirer après cinq ans d'hyper-présidence et une politique de division et de stigmatisation. Cette stratégie a échoué car elle heurte profondément les principes républicains qui vivent en chaque citoyen. Aujourd'hui, nous comptons sur François Hollande pour refonder la République, la remettre d'aplomb et lui redonner l'ambition de traduire sa devise en actes.

Aujourd'hui, nous comptons sur François Hollande pour sortir la France de l'impasse dans laquelle elle se trouve. C'est une occasion historique d'abandonner la stratégie suicidaire d'austérité budgétaire qui échoue partout en Europe. Cela passera par une renégociation du récent traité européen et par un dialogue sérieux avec l'Allemagne et l'ensemble de nos partenaires européens. Aujourd'hui, nous comptons sur François Hollande pour faire le choix de la justice, de l'intérêt général et de l'activité contre la rente, les privilèges et les inégalités.

La mise en œuvre du programme très clair qu'il a présenté aux Français nécessitera demain une ferme volonté politique pour convaincre mais aussi faire plier les oppositions. L'histoire de la gauche au pouvoir est rarement celle d'un long fleuve tranquille, une nouvelle page va s'écrire maintenant: le président de la République peut compter sur le Mouvement Républicain et Citoyen.

 

Michel SorinMichel Sorin : Libérer la jeunesse de la tutelle de la finance sur la politique

 

La victoire de François Hollande est celle de la gauche et de tous les républicains qu’il a su rassembler après une campagne électorale remarquablement menée. Il faut préserver cet esprit de rassemblement populaire lors des élections législatives des 10 et 17 juin afin de relever collectivement les défis de la réorientation européenne et du redressement de l’économie.

 

François Hollande veut être le président de la jeunesse et de la justice. Cet engagement, nous voulons l’aider à le tenir durant les cinq prochaines années. Nous qui avons connu la renaissance de la gauche dans les années 1970 et la victoire de François Mitterrand en 1981, nous voulons accompagner les jeunes citoyens et citoyennes dans leur quête de vie meilleure pour tous et de libération politique à l’égard de la finance.

 

Pour info (Le Monde, 7 mai) : Tous les résultats du second tour de l'élection présidentielle

Pour Hollande, Berlin doit accepter les obligations européennes ou le renflouement des Etats

Rappel : Présidentielle 2012 en France : victoire historique de François Hollande - 6 mai 2012

 

Cet article est le 48ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 22:53

C’était d’abord un rejet de la politique de Sarkozy

 

Après le 10 mai 1981 qui ouvrait, enfin, de nouveaux horizons pour la gauche en France,  le 6 mai 2012 restera une date historique, pas seulement pour la gauche mais pour la France, qui se libère d’une politique qui n’était pas faite pour elle. Cette date marque le retour de la politique en France et de la République.

Voici la déclaration de François Hollande à Tulle (Corrèze) ce 6 mai (Le Monde)

François Hollande : "Je m'engage à servir mon pays avec dévouement et exemplarité"

 

Université d'été MRC 2010 042 TFrançois Hollande, qui a mené remarquablement sa campagne électorale, était conscient depuis le début que la France actuelle n’est pas majoritairement à gauche. Elle est largement sous l’emprise du capitalisme financier qui domine le monde. C’est pourquoi sa campagne était contre Sarkozy sans s’avancer sur des propositions politiques ambitieuses.

 

Voir l’analyse de Philippe Cohen ce soir sur le site de Marianne :

François Hollande : la vraie victoire est devant lui : Le candidat socialiste avait vu juste en analysant l'élection comme un référendum anti-Sarkozy. Il l'a remporté de façon plus serrée que prévu. Il sera attendu d'abord sur sa capacité à réorienter l'Europe et à redonner foi à la vie en commun à une France larguée tentée par le populisme.

Voir aussi l’analyse ce soir de Eric Dupin, journaliste à Rue89 :

François Hollande a été élu, ce 6 mai, le septième président de la Ve République avec autour de 52% des suffrages exprimés. C’est la conclusion d’une longue bataille électorale dans laquelle le Président sortant n’aura jamais réussi à prendre le dessus (…).

Un contexte périlleux pour le vainqueur

Ce résultat relativement décevant ne va pas faciliter l’alternance. Le deuxième Président de gauche de la Ve République sait qu’il arrive au pouvoir dans un contexte périlleux. Les électeurs lui auraient-ils réservé une « victoire empoisonnée » en le propulsant à la tête de l’Etat au milieu d’une profonde crise économique, dans une Europe à la cohésion rudement secouée, et porté par une majorité, tant électorale que politique, limitée et hétérogène ? (…)

Cet article est le 47ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 19:22

Fin de campagne de Sarkozy, triste et désespérée

 

Le président sortant ne sera probablement pas réélu, selon les indications des sondages, et il ne fait rien pour redorer son blason avant de finir son mandat.

Le 1er mai est la fête des travailleurs. Nicolas Sarkozy en a contesté, à tort, le sens historique (voir Wikipédia Fête du Travail), ce qui a conduit le journal l’Humanité, dans son édition du 25 avril 2012, à répliquer sèchement en comparant le sarkozysme au pétainisme (voir 1er Mai : le sarkozysme, un néopétainisme ?).

Le chef de l’Etat tente une OPA sur la fête des travailleurs pour draguer les voix du Front national. Un discours aux relents pétainistes, dénoncé par la gauche et les syndicats

Ce 28 avril dans le même journal qu’avait fondé Jean Jaurès, les propos de Jean-Luc Mélenchon ce matin étaient repris :

Jean-Luc Mélenchon a estimé ce vendredi matin sur France Inter que Nicolas Sarkozy était "un train d'extrême-droitiser la droite" et dénoncé un président candidat qui utilise des mots "directement tirés de la collaboration". Il a également apporté son soutien à l'Humanité, expliquant que la comparaison avec Pétain dans le cas précis du 1er mai était "parfaitement justifiée".

Voir Mélenchon: "Sarkozy reprend mot pour mot Pierre Laval, le collabo"

Georges Séguy, ancien secrétaire général de la CGT, résistant, déporté, a écrit ce texte (l’Humanité, 25 avril) :

Nicolas Sarkozy devrait approfondir ses connaissances sur l’histoire du 1er Mai. En France, cette journée de lutte existe depuis qu’on a inauguré la tour Eiffel. Depuis que les ouvriers ont décidé de manifester chaque année à cette date, en dépit des interdictions et de la répression, le 1er Mai à l’échelle internationale est un symbole de l’unité de tous les travailleurs du monde pour le progrès social et la liberté.

Vouloir faire une cérémonie spéciale sur « le vrai travail », c’est une ignorance totale de l’histoire du 1er Mai. Les propos tenus par Henri Guaino sur France Inter, évoquant à propos du défilé populaire « un 1er Mai des permanents syndicaux », sont particulièrement choquants et n’ont rien à voir avec la réalité. Les permanents syndicaux sont évidemment dans les manifestations du 1er Mai, mais leur caractéristique, c’est la participation la plus massive possible des salariés et de leurs familles sur la base de la solidarité et de leurs revendications sociales. Henri Guaino, comme Nicolas Sarkozy, a tout à apprendre de l’histoire du mouvement ouvrier.

La prétention d’organiser un autre rassemblement, d’une autre nature, sur le thème du « vrai travail » me rappelle les périodes durant lesquelles les dictatures fascistes ont interdit les manifestations du 1er Mai correspondant à son histoire pour en faire des manifestations de collaboration de classes niant la défense des revendications et la solidarité.

Nous sommes dans une situation qui rappelle de tristes souvenirs. Sous l’occupation nazie, nous n’avions pas le droit de manifester et pourtant nous l’avons pris. Nous nous sommes heurtés à la répression de l’État français sous la direction de Pétain et de Laval. Jamais les travailleurs ne se sont résignés à accepter que l’on change la nature de classe du 1er Mai. Il y a dans cette décision de Nicolas Sarkozy quelque chose qui va dans le sens de ce qui a toujours été condamné par le monde du travail et par tous les démocrates. Je rappelle qu’à l’origine le 1er Mai a été organisé pour obtenir la journée de huit heures de travail. S’attaquer aux « corps intermédiaires », donc aux syndicats, qu’on oppose aux « vrais travailleurs » rappelle l’époque pétainiste, où l’on vantait le corporatisme et la collaboration de classe. Cela nous rattache aux vieilles traditions de l’extrême droite. Pour m’opposer à ces conceptions réactionnaires en France et dans d’autres pays d’Europe, j’ai écrit un livre sur le centenaire du 1er Mai qui explique la signification de cette journée, qui demeure un moment important de la solidarité internationale des travailleurs et de leur volonté de progrès sociaux.

 Voir Georges Séguy : "Une situation qui rappelle de tristes souvenirs"

 

 

Cet article est le 46ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 22:53

Il faudra remettre la zone euro sur de bons rails

 

MRC national 002Jean-Pierre Chevènement, qui a participé à la réunion du secrétariat national du MRC, mercredi 25 avril, est confiant dans la capacité de François Hollande à devenir président de la République le 6 mai et à obtenir une majorité parlementaire en juin. Il a observé que le candidat a pris de l’assurance et continue d'être très accessible. La conjoncture semble favorable. Ses propositions restent modestes. Il sera pragmatique et tiendra compte des évènements, qui ne manqueront pas de se produire.

 

Récemment, un grand économiste allemand a indiqué que la zone euro ne pourrait s’en sortir dans les conditions actuelles, les différences de compétitivité entre pays ne pouvant être comblées en peu de temps. L’Europe va dans le mur. Le président de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui est un libéral, a demandé un plan européen de croissance. L’Allemagne ne sera pas toujours aussi rigide sur ses positions.

 

Le 25 avril, le sénateur du Territoire de Belfort était l'invité du 22h de Public Sénat. Il répondait aux questions de Sonia Mabrouk. Voir la vidéo et le résumé de ses propos.

"Il y a 2 prismes pour étudier le vote Front national: celui du rejet de l'immigration mais également le prisme social"

  • Il est possible que Libération ne soit pas tout à fait impartial. Mais Le Figaro l'est-il? Quant à l'Humanité, c'est le journal du Parti communiste. Dans une période électorale il faut se méfier de tout ce qui peut paraître excessif. Ceci dit, l'appellation « vrai travail » n'était pas vraiment heureuse. M. Sarkozy donne l'impression de zigzaguer, son combat est désespéré.
  • La phrase de M.Sarkozy qu'on incrimine est : « Si Marine le Pen a le droit de présenter, c'est qu'elle est compatible avec la République ». Il y a là une confusion totale. En République, tout le monde peut effectivement se présenter. Mais de là à déduire que les valeurs défendues par Mme Le Pen sont des valeurs républicaines...
  • Mme Le Pen ne défend pas l'égalité qui est au cœur de la devise républicaine. Elle a le droit de se présenter mais les valeurs qu'elle porte ne sont pas républicaines.
  • François Hollande s'adresse à tous les Français, y compris ceux du Front National. Il ne les exclut pas mais ne s’adresse pas spécifiquement à eux. Le candidat UMP, lui, emploie des mots qui ont pour but de provoquer des réactions épidermiques.
  • Il y a 2 prismes pour étudier le vote Front national : il y a celui du rejet de l'immigration mais il y a également le prisme social : chômage, délocalisations industrielles. Il y a beaucoup de gens qui votent FN pour manifester leur colère notamment contre l'absence de changement de politique.
  • M. Sarkozy a manqué à toutes les promesses qu'il avait faites. Les gens ne sont pas idiots.
  • François Hollande essaye de déconstruire des raisonnements faux : la question de l'immigration par exemple est avant tout celle de l'intégration.
  • J'ai regardé la conférence de M. Hollande aujourd'hui. C'était une conférence de style présidentiel. Il a parlé en homme d’État. Il a posé à juste titre la question de la révision du traité européen, car derrière l'angoisse sociale il y a aussi le fait que cette politique continue à s'appliquer. Il y a une protestation et il faut l'écouter.
  • La France jouerait mieux son rôle en Europe si elle se faisait l'avocate de pays comme l'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Grèce qui nous sont proches et qui ont besoin qu'on ajoute des moteurs de croissance au traité européen. Il faut en convaincre l'Allemagne.
  • Le mot croissance est employé par tout le monde, c'est qu'on veut noyer le poisson. Comme Monsieur Draghi, certains disent « croissance » mais pensent « réformes structurelles ».
  • Il est évidemment dans l'intérêt de l'Allemagne que la zone euro ne fasse pas naufrage.

 Cet article est le 45ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 11:07

On ne fait pas de la politique en 2012 comme en 1981

 

Michel SorinInternet est un élément primordial de communication lors de cette élection présidentielle. Depuis 2006, je rédige quotidiennement des articles (il y en a plus de 2000 maintenant) que je mets en ligne sur le blog MRC 53 - CiViQ (voir Michel Sorin).

En outre, j’utilise un réseau social (voir Michel Sorin) ; voici - pour information - un échantillon de ce que j’ai écrit concernant l’élection présidentielle ces derniers jours. Cela pourra vous donner l’idée de m’y rejoindre.

 

·         Le cas de la Mayenne est examiné de près par Jean-Yves Delort, journaliste, après le 1er tour de la présidentielle. François Hollande est devancé par Nicolas Sarkozy mais il progresse, la gauche globalement aussi. Mais elle part de bas dans ce département qui était parmi les trois départements votant le plus à droite en 1981. Le vote Le Pen, qui avait toujours été très faible, se redresse au point de passer devant le vote centriste Bayrou, qui avait toujours été fort. C'est donc un évènement. Les centristes ont les deux sénateurs et la présidence du Conseil général. A suivre de près... Cet article a été mis en ligne sur le blog du MRC 53 – CiViQ (24 avril 2012).

Présidentielle 2012 en Mayenne : le regard de JY Delort sur le 1er tour

                         

 ci  Voici les réponses du candidat Hollande aux questions que les citoyens (via Libé) posent avant le second tour. Effectivement, il a raison de vouloir élever le débat. On verra la différence avec Sarkozy lors du débat télévisé le 2 mai. Ce sont tous les électeurs qu'il faut convaincre, pas seulement celles et ceux qui ont voté Le Pen au 1er tour. L'élection de François Hollande ouvrira une nouvelle période de renouveau de la démocratie et de la République, donc de la politique (24 avril 2012). "A moi de convaincre les électeurs du Front National" 

 

·          Le vote Le Pen est, pour une bonne part, anti-système, donc anti-Europe. Il s'oppose à l'UMP et au PS qui ont géré ensemble la construction européenne et qui continuent de le faire au sein du Parlement européen. Il pointe le doigt sur un problème réel, dont la solution passe par la réorientation de la "construction européenne" en respectant les nations et les Etats qui en sont membres. Nous pouvons penser que Hollande et sa conception de la République exemplaire sont un bon moyen pour y parvenir (24 avril 2012).Retour sur les grandes étapes de la construction européenne  www.marianne2.fr

 

·                                 Par rapport à 2002 et au discours provocateur de Jean-Marie Le Pen (il ne voulait pas du pouvoir), le discours de Marine Le Pen en 2012 enveloppe les problèmes économiques et sociaux (elle veut clairement le pouvoir). On la combattra d'autant plus efficacement qu'on s'attaquera au néolibéralisme et au déficit démocratique concernant l'Europe (24 avril 2012).

www.liberation.fr

 

·                                 Les milieux populaires (employés et ouvriers) sont devenus très critiques à l'égard du PS et de la gauche (non prise en compte des réalités de vie en raison de la mondialisation et de la domination de la finance, relayées par l'Europe libérale soutenue par la gauche ; refus de voir en face la question de l'immigration communautariste). La reconquête va être difficile (23 avril 2012).

 

·                                 Pour les deux candidats du second tour de l'élection présidentielle, l'électorat Le Pen (18 %) est à conquérir. L'immigration islamiste revient souvent parmi les motivations de vote, l'impression de ne plus être en France dans certains quartiers ; c'est en rapport avec la perte de souveraineté nationale liée à l'Europe. Mais il y a aussi les perdants de la mondialisation et le ras-le-bol de voir les partis dominants se désintéresser des milieux populaires. Je vous propose de consulter cet article, mis en ligne sur le blog MRC 53 – CiViQ – 23 avril 2012.

Présidentielle 2012 : l'électorat Le Pen très convoité en vue du 2ème tour

 

·                                 Le 2ème tour, le 6 mai, verra la victoire de François Hollande. A condition que le rassemblement de la gauche mobilise les Français en faveur du changement, maintenant. C'est bien parti, au vu des résultats du 1er tour, que vous pouvez consulter dans cet article mis en ligne sur le blog MRC 53 – CiViQ (22 avril 2012).

·                                 Présidentielle 2012 : le 1er tour a rendu son verdict, favorable à Hollande 

·         
                        EXCELLENTISSIME, ce texte paru ce jour dans Libé. C'est sur cette base que la France doit se rassembler, d'abord le 22 avril puis au second tour le 6 mai, afin de donner à François Hollande une majorité parlementaire pour ouvrir de nouvelles perspectives pour la France et l'Europe dans le monde. L'espoir est là. Faisons-le vivre (18 avril 2012).

 

Cet article est le 44ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 18:00

Comme au niveau national, l’échec du centre en Mayenne

 

Après avoir décrit à l’avance le résultat du 1er tour de l’élection présidentielle en Mayenne (voir Présidentielle 2012 en Mayenne : Jean-Yves Delort annonce la couleur - 15 avril 2012), Jean-Yves Delort, journaliste, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Le Courrier de la Mayenne », analyse les résultats et se montre satisfait de s’être peu trompé dans ses prévisions.

 

Le regard de Jean-Yves Delort sur le premier tour en Mayenne

 

Une fois encore, la Mayenne se singularise dans son vote par rapport au vote des Français. Ce n’est pas François Hollande qu’elle a placé en première position dimanche dernier mais Nicolas Sarkozy*. En revanche, Marine le Pen arrive bien à la troisième place et devance le candidat du centre François Bayrou. C’est là la grande nouveauté de ce scrutin mayennais marqué par une forte participation (84,4%).

 

Ces trois données fondamentales (Sarkozy en tête devant Hollande, Le Pen en troisième position et Bayrou en quatrième), nous les avions pressenties dès la semaine précédente en pronostiquant «la spécificité centriste mayennaise battue en brèche ?» Non seulement François Bayrou perd la seconde place qu’il occupait il y a cinq ans mais il passe à la quatrième, devancé par François Hollande et Marine le Pen.

 

Finalement le moins surprenant, c’est l’arrivée de Nicolas Sarkozy devant François Hollande. Le président sortant (30,6%) est en tête mais sans brio. Il l’emporte à Château-Gontier et dans 219 communes. Il fait moins bien qu’il y a cinq ans (32,1%) mais mieux que Jacques Chirac il y a dix ans (25%) ; la légitimité de la fonction présidentielle, ses venues dans le département à deux reprises, sa gestion de la crise ont peu joué en sa faveur. On n’a pas senti une très forte mobilisation du côté des militants UMP mayennais ; à l’inverse, le désir de changement a été le plus fort.

 

François Hollande (25,7%) réalise un bon résultat en Mayenne : le quart des suffrages. C’est exactement le résultat de François Mitterrand en 1981. C’est un peu mieux que Ségolène Royal en 2007 (22%), dont Guillaume Garot avait été un ardent supporter. Le candidat socialiste est en tête à Laval et Mayenne, les deux villes gérées par des majorités socialistes et dans 35 communes. Il est important de constater que la différence entre les deux qualifiés pour le second tour diminue : il y avait 10% de différence il y a cinq ans en faveur de Nicolas Sarkozy, il n’y en a plus que 5% aujourd’hui. C’est là que se situent les principales raisons d’espérer pour la gauche en Mayenne. La gauche avoisine les 40 % des suffrages. Elle était à 32% il y a cinq ans. La Mayenne connaît donc une poussée à gauche qui, si elle se confirme dans deux semaines, pourrait contribuer à l’élection de François Hollande.

 

La principale victime de ce scrutin, c’est le centrisme. François Bayrou passe de 23,59 % à 13,78 % des voix (de 44 476 à 25.117 suffrages) et régresse de la deuxième à la quatrième place. Certes cela reste meilleur que le résultat national (8,8%) mais la Mayenne ne constitue plus une forteresse centriste. Pourtant la mobilisation des deux sénateurs, Jean Arthuis et François Zocchetto, était forte. Le candidat était venu en Mayenne, et à plusieurs reprises dans les métropoles voisines, cela n’a pas suffi. Les thèmes de campagne du centrisme (l’Europe, le refus du bipartisme) ont été absents de la campagne électorale. On peut se demander si cet échec du centrisme ne risque pas d’amoindrir les ambitions des candidats centristes pour tenter de conquérir le siège de député du Sud Mayenne en juin. Si les deux candidatures centristes annoncées se maintiennent (Elisabeth Doineau et Philippe Henry), le siège de Marc Bernier sera bien difficile à obtenir dans la foulée de la présidentielle.

 

A l’inverse, le Front national réalise une forte percée puisque Marine le Pen obtient près de 15% des suffrages (environ 27 000 voix). Elle est en tête dans quatre communes et en seconde position dans 77. Etonnant pour un mouvement qui a bien eu du mal à récolter le parrainage d’une seule voix de maire et qui n’a qu’une poignée de militants dans le département. C’est la seconde fois que le Front national occupe la troisième place sur l’échiquier politique mayennais ; sa progression en pourcentage est forte. Jean-Marie Le Pen n’avait obtenu que 7% des suffrages en 2007 et 11% en 2002.

 

Comment expliquer ce vote le Pen qui n’a jamais été aussi haut en Mayenne ? Ce n’est sûrement pas le thème de l’immigration qui a mobilisé les électeurs. Faut-il y voir un ras le bol du monde rural comme en 2002 ? Sans doute ; le  vote de Marine le Pen est plus important en campagne (cantons de Sainte Suzanne, Couptrain…) qu’en ville. Ses scores sont moindres à Laval, Mayenne et Château-Gontier. Mais il y a sans doute plus ; on assiste à une “banalisation“ du vote le Pen ; des électeurs qui étaient freinés par les positions trop abruptes et les excès verbaux de Jean-Marie Le Pen admettent désormais de voter pour sa fille qui paraît plus “conviviale“. Peut être aussi un certain nombre d’électeurs du centre sont-ils venus grossir les rangs de Marine le Pen. Les valeurs familiales (défense de la vie, soutien aux familles, liberté de l’école) que soutenait autrefois la Démocratie chrétienne ont été reprises par la candidate du Front national. Le Front national est peut-être en train de remplacer le centrisme dans le refus des deux grands partis… Comme la gauche longtemps honnie des Mayennais (on a connu bien des deuxièmes tours sans candidat de gauche) avait acquis une reconnaissance dans les années 1980, la droite populaire est peut être à son tour en train d’acquérir une reconnaissance officielle.

 

Il faudrait comparer ce premier tour non pas avec 2007 mais avec 2002. Le “quartet“ de tête dans l’ordre est identique : Sarkozy – Hollande - Le Pen - Bayrou cette fois-ci (Chirac – Jospin - Le Pen - Bayrou il y a dix ans).

 

Avec 8% des suffrages, Jean-Luc Mélenchon obtient moins que le score national (11,7%)  en dépit d’une réelle mobilisation de l’extrême gauche. Mais Marie-George Buffet n’avait obtenu que 1% des voix il y a cinq ans. La candidature écologiste reste très marginale (2%). Les électeurs de gauche, comme nous l’avions prévu, ont voté “utile“. Quant aux autres “petits“ candidats, leur score est aussi faible.

 

La campagne électorale ne fait que commencer… La droite a toujours devancé la gauche au second tour en Mayenne, même en 1988 lors de la réélection de François Mitterrand. On peut penser que le résultat du second tour dans le département ne devrait pas être très éloigné de celui de 2007 : 55% pour la droite, 45% pour la gauche. 

 

Rappel (résultats nationaux du 1er tour) :

Présidentielle 2012 : le 1er tour a rendu son verdict, favorable à Hollande - 22 avril 2012 

Présidentielle 2012 : l'électorat Le Pen très convoité en vue du 2ème tour - 23 avril 2012   

* Lors de ce 1er tour, la Mayenne ne se distingue pas de la majorité régionale- voir l'article de la revue Acteurs publics n° 466 Spécial présidentielles (23 avril 2012) Carte électorale : les 4 enseignements du premier tour 

 (…) Nicolas Sarkozy remporte d’une courte tête les Pays de la Loire, région pourtant dirigée par la gauche depuis 2004 (28,64 % contre 28,40 % pour François Hollande), se classant premier dans 3 des 5 départements, la Sarthe lui ayant préféré, contrairement à 2007, le champion du PS.

 

Cet article est le 43ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 20:28

Quelles sont les motivations des électeurs FN en 2012 ?

 

Après ce premier tour de l’élection présidentielle, nous sommes entrés dans une période de vérité pour la vie politique française (et européenne, car les deux sont liées). Au cours des deux semaines de l’entre-deux-tours, les points sensibles - qui n’avaient été qu’effleurés - vont être abordés sur le fond par les deux candidats, Hollande et Sarkozy, arrivés en tête du 1er tour.

 

Les résultats du premier tour

 

Rappel : Présidentielle 2012 : le 1er tour a rendu son verdict, favorable à Hollande - 22 avril 2012 

Voir Les résultats officiels (par département) sur le site du Ministère de l’Intérieur.

François Hollande : 28,63 % ; Nicolas Sarkozy : 27,18 % ; Marine Le Pen : 17,90 % ; Jean-Luc Mélenchon : 11,11 % ; François Bayrou : 9,13 % ; Eva Joly : 2,31 % ; Nicolas Dupont-Aignan : 1,79 % ; Philippe Poutou : 1,15 % ; Nathalie Arthaud : 0,56  % ; Jacques Cheminade : 0,25%.

Taux d’abstentions : 20,53%

 

 Les enjeux du second tour

Le 6 mai, le choix sera simple (Jean-Pierre Chevènement, 22 avril)

Dans un scrutin marqué par une forte participation, François Hollande arrive en tête. C’est la première fois depuis le début de la Vème république que le Président sortant se trouve distancé au premier tour.

La poussée de l’extrême droite exprime un besoin de protection mais aussi une exaspération vis-à-vis d’un Président de la République qui a désacralisé sa fonction et abaissé la France, aujourd’hui plongée dans la récession.

En prônant la révision du traité européen signé par M. Sarkozy et Mme Merkel le 2 mars dernier, François Hollande dessine une alternative à l’échelle de l’Europe.

 

Le 6 mai prochain, le choix sera simple :

-         le redressement de l’Europe ou bien le déclin continué de la France ;

-         la soumission aux marchés financiers ou la reprise du contrôle de la Finance ;

-         la justice sociale ou l’aggravation des inégalités ;

-         la reconstruction d’un Etat républicain impartial ou la poursuite de la dégradation des mœurs politiques.

Dans deux semaines, le rassemblement d’une forte majorité autour de François Hollande permettra d’entreprendre la refondation de la République à laquelle les Français aspirent.

 

6 mai 2012: transformer ce succès en victoire (Jean-Luc Laurent, président MRC, 22 avril)

 

Les Français se sont mobilisés très fortement le 22 avril 2012 et ont choisi de placer en tête François Hollande parmi tous les candidats. Ce premier succès qui voit un Président sortant devancé, conforte le choix de l'union et du rassemblement porté par le candidat.

Au cours des 15 prochains jours, il faut transformer ce succès en victoire. Après dix ans de droite, après cinq années de présidence, Sarkozy, le pays étouffe et aspire au changement pour une France redressée, une Europe réorientée et une République refondée.

L'enjeu du 6 mai n'est pas un changement de style de présidence, l'enjeu de fond c'est de sortir la France de la spirale de la récession et de réouvrir la négociation d'un traité européen mortifère. Le Mouvement Républicain et Citoyen, fondé par Jean-Pierre Chevènement, sera plus que jamais aux côtés de François Hollande pour rassembler les citoyens et relever la France.

 

Refonder la République

 

Extraits de l’article du Monde « Vote FN : le message de la "France des invisibles" » (Françoise Fressoz, 23 avril)

Ces derniers mois, deux sociologues, Philippe Guibert et François Miquet-Marty, un géographe, Christophe Guilluy, et un ancien professeur de sémiologie, Alain Mergier, avaient tiré la sonnette d'alarme. Le Monde s'en était fait l'écho le 7 décembre 2011. Ils disaient tous que la société française se fissure, qu'une partie a le sentiment de vivre un véritable abandon démocratique, parce que ses peurs et sa colère ne sont pas relayées.

 

Géographiquement, cette France périphérique se situe dans le monde rural et périurbain ainsi que dans les très nombreuses villes moyennes touchées par la désindustrialisation et les plans sociaux à répétition. Elle se caractérise, comme l'explique Christophe Guilluy, par "une part plus importante d'ouvriers et d'employés, un taux de chômage et d'emploi partiel supérieur à la moyenne nationale et un revenu moyen inférieur au revenu médian".

 

Electoralement, elle pèse lourd : près de 40 %, qui affirment ne se reconnaître ni dans la droite ni dans la gauche. Selon ces chercheurs, il y avait, pour ces "invisibles", deux possibilités : soit l'abstention massive, soit le vote FN. Car les auteurs avaient tous noté le pouvoir d'attraction de Marine Le Pen dans cet électorat, tous avaient constaté que le vote FN n'était plus seulement un vote de sanction ou d'avertissement, mais de plus en plus un vote d'adhésion, fondé sur la combinaison de deux éléments, la question sociale et la question identitaire. Cette combinaison laissait peu de chances à d'autres candidats, comme Jean-Luc Mélenchon, qui cherchaient eux aussi à capter la colère sociale.

 

Une étude Ipsos sur la sociologie des électorats, réalisée du 19 au 21 avril, confirme le pouvoir d'attraction de Marine Le Pen sur les 25-44 ans, qui sont le cœur de la population active. La candidate du Front national réalise son meilleur score (29 %) chez les ouvriers, où elle devance légèrement François Hollande (28 %) et largement Nicolas Sarkozy (18 %).

Géographiquement, c'est dans la France rurale et l'agglomération de Paris qu'elle est la plus forte.

 

Lorsqu'on interroge ceux qui ont voulu voter pour elle, ils répondent à 67 % "qu'elle répond à leurs préoccupations" et à 55 % "qu'elle représente le changement". Ceux qui ont voté pour elle l'ont d'abord fait par "soutien à un candidat" (64%) plutôt que "par opposition" à un autre candidat (36 %). Et parmi les thèmes qui comptent le plus pour eux figurent l'immigration (62 %), l'insécurité (44 %) et le pouvoir d'achat (43 %).

 

Le 22 avril 2012 signe l'échec de Nicolas Sarkozy, son incapacité à rééditer l'OPA sur l'électorat lepéniste qu'il avait réussie cinq ans plus tôt. Le président sortant a tout fait pour le reconquérir, allant très loin sur les thèmes de la sécurité et de l'immigration, mais rien n'y fait : la déception suscitée par ses promesses non tenues sur le pouvoir d'achat apparaît rédhibitoire. "Il y a comme un sentiment de trahison", constatait, il y a quelques mois, Alain Mergier.

 

Nicolas Sarkozy joue son va-tout en pariant sur l'électorat FN (Le Monde, 23 avril)

Le camp Hollande ne veut pas "laisser à Sarkozy les électeurs de Le Pen"  (Le Monde, 23 avril)

Le vote Marine Le Pen n'est ni un vote de protestation, ni un vote de désespoir (Journal des résistants, Christine Tasin, 23 avril)

 

La vidéo du discours de François Hollande à Tulle (Corrèze) le 22 avril 2012 : François Hollande : «Je suis le candidat du rassemblement de tous les citoyens attachés à une République enfin exemplaire».

 

Cet article est le 42ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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