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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 23:56

Des idées applicables immédiatement en France

 

Le club du 6 mai, sous la direction de Patrick Weil, historien, publie un livre collectif sous le titre "80 propositions qui ne coûtent pas 80 milliards" (Grasset, 336 p. 20 €). Voir Patrick Weil - entretien de Patrick Cohen le 17 janvier le matin sur France Inter).

 

Lire Libération, 17 janvier : Patrick Weil et "80 propositions qui ne coûtent pas 80 milliards"

Près de cinquante spécialistes, chercheurs, hauts fonctionnaires, journalistes se sont associés pour produire cet ensemble de propositions argumentées. Parmi eux, des économistes (Eric Maurin, Michel Aglietta, Thomas Piketty…), des sociologues (Nicolas Duvoux, Pierre Mathiot, Antoine Vauchez…), des historiens (Olivier Christin, Patrick Weil), des juristes (Olivier Beaud, Gwenaële Calvès…) ou des journalistes (Guillaume Duval ou Jean Quatremer, de Libération).

Publié sous la direction de Patrick Weil*, 80 propositions qui ne coûtent pas 80 milliards, à paraître demain, est le fruit du travail du Club du 6 mai créé en 2009 par l’historien de l’immigration Patrick Weil et le producteur Pascal Breton. Ce volume, organisé par thématique, regroupe 39 contributions de spécialistes qui toutes débouchent sur des propositions concrètes.

* Patrick Weil : Né en 1956, Patrick Weil est historien, directeur de recherche au CNRS (Centre d’histoire sociale du XXe siècle de l’université Paris-I), il enseigne également à Yale University. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’immigration et de la nationalité, parmi lesquels La France et ses étrangers ou Qu’est-ce qu’un Français ?

Voir aussi, dans Libération, l’entretien de Sylvain Bourmeau, 17 janvier : «Les idées finissent toujours par l'emporter» . Historien, directeur de recherche au CNRS, Patrick Weil est aussi l’animateur du Club du 6 mai, à l’initiative de ce volume collectif de 80 propositions pour temps de crise.

«Si la gauche revient au pouvoir en mai 2012, elle trouvera les caisses de la France vides», ce constat, par lequel s’ouvre votre livre, sonne comme une implacable contrainte, non ?

C’est une donnée mais elle ne doit surtout pas paralyser l’esprit. Il ne s’agit pas de nier la contrainte, mais de faire en sorte que la campagne ne s’organise pas uniquement autour. Sinon cela préjugera très mal de la suite, lorsqu’il s’agira de composer un gouvernement de 25 ministres qui ne seront, heureusement, pas tous chargés des Finances ! Ces ministres auront des politiques publiques à mettre en œuvre. La crise économique est considérable et ses conséquences budgétaires lourdes. Cela pèse sur la campagne, mais il est urgent de redonner des perspectives au pays, indépendamment de ce qui peut se passer au plan financier. Avec 80 propositions qui ne coûtent pas 80 milliards, nous montrons qu’il est possible d’entreprendre de nombreuses réformes en impliquant les citoyens et sans dépenser plus.

La gauche semble souvent plus soucieuse de donner des gages de bonne gestion que d’affirmer son imagination politique. Comment l’expliquer ?

C’est toujours l’image que la droite essaye de coller à la gauche. Cela dit, il arrive aussi que la gauche se piège toute seule avec ce discours, au lieu de contre-attaquer. C’est, par exemple, ce qui s’est passé avec la réforme de la TVA sur la restauration, dont le seul objectif était la satisfaction d’une clientèle électorale de Nicolas Sarkozy. La gauche n’a pas osé souligner qu’il était stupide de se priver d’une taxation largement alimentée par les 80 millions d’étrangers qui viennent en France chaque année ou les repas d’affaires, alors que de très nombreux Français ne vont jamais au restaurant. La gauche ne doit pas se laisser imposer ses terrains.

Non seulement vos propositions ne coûtent pas des milliards, mais certaines permettraient même d’en gagner…

Celles qui concernent la TVA ou plus généralement la fiscalité, les niches fiscales qu’on pourrait remettre en cause, les successions qu’on pourrait taxer davantage pour financer l’assurance maladie… Ou cette proposition que je porte personnellement d’une taxe internationale sur les milliardaires. Aujourd’hui, les Etats-Unis perdent 3 000 citoyens par an, qui préfèrent renoncer à leur citoyenneté plutôt que de payer des impôts. Ce phénomène touche la Chine, l’Union européenne ou la Russie. Il est donc dans l’intérêt de ces pays de créer une nouvelle taxe sur les milliardaires. On en compte 1 300 dans le monde et si on les taxait à hauteur de 1%, cela rapporterait 45 milliards de dollars [35,5 milliards d’euros, ndlr]. Sachant que le budget de l’ONU atteint 13 milliards, on imagine aisément tout ce qu’on pourrait faire d’une telle somme.

Lister des propositions de réformes est une chose, les mettre en œuvre une autre. Comment envisagez-vous le passage de l’une à l’autre ?

Aujourd’hui le Premier ministre n’est pas François Fillon mais Claude Guéant. C’est le Fouché de Sarkozy, il a récupéré la gendarmerie, une partie du pouvoir des régions avec la formation professionnelle, il s’occupe de l’immigration, de la nationalité, des visas… D’un côté, Sarkozy concentre tout le pouvoir économique, de l’autre, Guéant ce qui relève du régalien. Que reste-t-il au pauvre Fillon ? Le premier des ministres n’est plus le Premier ministre. Il y a là une anomalie, et elle a des conséquences sur nos libertés publiques. C’est le reflet de cette culture du despotisme qui ne respecte pas la règle de droit, et indépendamment d’elle impose des chefs et ses hiérarchies. Nous pensons que pour mettre en œuvre des réformes, c’est la démarche rigoureusement inverse qu’il faudra développer. Il faut savoir faire confiance aux citoyens, concevoir des réformes bottom up, qui partent du bas, comme celle proposée par Eric Maurin et d’autres qui vise à redonner aux parents d’élèves une place dans le système d’enseignement.

De telles méthodes nécessitent du temps, or si la gauche gagne elle devra sans doute aller très vite…

La composition du gouvernement et les frontières entre ministères, ça doit être de suite - pour signaler que le ministère de l’Intérieur n’est plus dominant ou que la politique européenne sort de la politique étrangère pour devenir un domaine de politique intérieure. Certaines réformes, comme celles qui touchent à la fiscalité, devront être prises de façon centralisée, par la voie législative, après consultation des partenaires sociaux. Mais la législature dure cinq ans et pour des domaines comme la santé, l’éducation ou le logement, nos propositions s’inscrivent dans la durée et impliquent la confiance et la coopération des acteurs plutôt que leur confrontation.

De plus en souvent, de manière assez surprenante, les candidats se plaignent du vol de leurs idées par leurs adversaires. Qu’en pensez-vous ?

Lorsqu’un adversaire s’empare d’une idée, c’est la plupart du temps pour la pervertir. C’est ce qui s’est passé lorsque j’ai proposé d’importer du Texas la politique qui permet aux meilleurs élèves de chaque lycée d’accéder aux universités de cet Etat. Nicolas Sarkozy s’en est emparé mais en la vidant de sa substance. Affirmant qu’il était contre une société fondé sur les droits, il estimait que c’était au proviseur de choisir quels élèves pouvaient bénéficier de cette règle. Pourtant ce droit des élèves qu’il voulait faire disparaître existe même au Texas. Version Sarkozy, la proposition s’en trouvait totalement transformée. Le diable se cache toujours dans les détails…

Avez-vous déjà comparé vos 80 propositions aux programmes des candidats ?

On ne dispose pour l’instant que des programmes des partis, pas de ceux des candidats. On le fera, mais le plus important c’est que ces propositions soient mises sur la table avant l’élection. Elles sont faites pour être discutées, amendées et donc améliorées. Mais lorsqu’elles sont bien construites les idées finissent toujours par l’emporter.

Voir La liste intégrale des 80 propositions

 

Cet article est le 23ème paru sur ce blog dans la catégorie CIVIQ Rencontres CIVIQ

 

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 22:34

Jean Jaurès, fédérateur populaire, républicain et socialiste

 

La reprise des rencontres CiViQ à Saint-Berthevin était prévue le 13 janvier (voir Moi, Jaurès, candidat en 2012 : JP Fourré à Saint-Berthevin le 13 janvier).

 

Afin de ne pas se trouver en concurrence directe avec la Galette des Rois de l’AFLEC le même soir dans la salle voisine - l’AFLEC Association Familiale Loisirs Et Culture est une association très active, qui organise, notamment, des conférences sur l’économie, voir sur le site - nous avons demandé à Jean-Pierre Fourré de reporter son déplacement.

 

Ce sera jeudi 2 février à 20h30, salle Primevère du Centre de Rencontres de Saint-Berthevin, première rencontre CiViQ 2012 (une autre est prévue sur le financement de la dépendance).

 

Auparavant, Jean-Pierre Fourré se sera déplacé le 20 janvier dans son ancien département, la Seine-et-Marne. Voir Jean Jaurès à Pontault-Combault

 

Rencontre CiViQ : « Moi, Jaurès, candidat en 2012… » 

 

Jean Pierre Fourré*, directeur de campagne autoproclamé de Jean Jaurès, fera au cours de la rencontre / débat,  une brève présentation biographique de Jean Jaurès pour introduire, ensuite, le débat sur le « Programme » de Jaurès à partir de son livre « Moi, Jaurès, candidat en 2012 ».

 

Dans ce livre, à partir de trente thèmes d’actualité, Jean Pierre Fourré en fait la démonstration en sélectionnant les phrases, pour lui, les plus significatives parmi les écrits de Jaurès, ses discours, ses interventions à la Chambre des députés, et en particulier :

-          sa vision de l’enfance, et le rôle de l’enseignement,

-          la laïcité, principe de vie,

-          le rôle des « forces vives de la Nation »,

-          la décentralisation « prudente » et l’université régionale,

-           la politique sociale,

-          la retraite à 60 ans et sa réflexion sur « l’après »,

-          le contrôle de la démocratie dans l’économique,

-          la puissance abusive du capital et de la finance,

-          le droit des peuples et les populations musulmanes,

-          Les langues régionales, l’Europe, la Paix.

 

A l’heure d’un débat national qui doit répondre aux attentes, ce livre accessible à tous, organisé par thèmes, est d’une merveilleuse et terrible actualité. Il nous interpelle sur le rapport au temps et à la mémoire…La beauté poétique des propos et écrits de Jaurès ajoute au plaisir de trouver la valeur de « l’idéal » au côté du « réel »

 

Qu’en pensent les candidats potentiels à l’élection présidentielle de 2012 ? Ce livre a été adressé à chacun. Leurs réponses sont présentées sur le site : www.jaurescandidat2012.com 

 

Dans le contexte de crise majeure, la pensée de Jaurès  et ses propositions sont plus que des réponses à l’actualité, elles sont un espoir.

 

* Jean Pierre Fourré,  ingénieur, a exercé plusieurs mandats d’élu, local et national. Député PS de 1981 à 1993, il a été en 1985 vice-président de l’Assemblée Nationale. Après son passage à Témoignage Chrétien comme rédacteur en chef, il a occupé différents postes de dirigeant d’entreprises, tout en créant, notamment, les Editions de Matignon, du nom de son village natal en Bretagne. Il partage aujourd’hui son temps entre édition et théâtre amateur interprétant le rôle de Jaurès dans « La dernière journée de Jean Jaurès ».

 

Voir JAURES candidat 2012 

 

Cet article est le 22ème paru sur ce blog dans la catégorie CIVIQ Rencontres CIVIQ

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 21:40

Ce que le candidat Jaurès aurait pu dire en 2012

 

CiViQ* redémarre en trombe en 2012 en invitant Jean-Pierre Fourré, ancien député, afin qu’il parle de son livre « Moi, Jaurès, candidat en 2012… » Vendredi 13 janvier à 20h30, salle Primevère du Centre de Rencontres de Saint-Berthevin.

 

Jean Pierre Fourré,  ingénieur, a exercé plusieurs mandats d’élu, local et national. Il a été en 1985 vice-président de l’Assemblée Nationale. Après son passage à Témoignage Chrétien comme rédacteur en chef, il a occupé différents postes de dirigeant d’entreprises, tout en créant, notamment, les Editions de Matignon, du nom de son village natal en Bretagne. Il partage aujourd’hui son temps entre édition et théâtre amateur interprétant le rôle de Jaurès dans « La dernière journée de Jean Jaurès ».

Voir JAURES candidat 2012  

 

Rencontre CiViQ : « Moi, Jaurès, candidat en 2012… » 

 

Jean Pierre Fourré, directeur de campagne autoproclamé de Jean Jaurès, fera au cours de la rencontre / débat,  une brève présentation biographique de Jean Jaurès pour introduire, ensuite, le débat sur le « Programme » de Jaurès à partir de son livre « Moi, Jaurès, candidat en 2012 ».

 

Dans ce livre, à partir de trente thèmes d’actualité, Jean Pierre Fourré en fait la démonstration en sélectionnant les phrases, pour lui, les plus significatives parmi les écrits de Jaurès, ses discours, ses interventions à la Chambre des députés, et en particulier :

-          sa vision de l’enfance, et le rôle de l’enseignement,

-          la laïcité, principe de vie,

-          le rôle des « forces vives de la Nation »,

-          la décentralisation « prudente » et l’université régionale,

-           la politique sociale,

-          la retraite à 60 ans et sa réflexion sur « l’après »,

-          le contrôle de la démocratie dans l’économique,

-          la puissance abusive du capital et de la finance,

-          le droit des peuples et les populations musulmanes,

-          Les langues régionales, l’Europe, la Paix.

 

A l’heure d’un débat national qui doit répondre aux attentes, ce livre accessible à tous, organisé par thèmes, est d’une merveilleuse et terrible actualité. Il nous interpelle sur le rapport au temps et à la mémoire…La beauté poétique des propos et écrits de Jaurès ajoute au plaisir de trouver la valeur de « l’idéal » au côté du « réel »

 

Qu’en pensent les candidats potentiels à l’élection présidentielle de 2012 ? Ce livre a été adressé à chacun. Leurs réponses sont présentées sur le site : www.jaurescandidat2012.com 

 

Dans le contexte de crise majeure, la pensée de Jaurès  et ses propositions sont plus que des réponses à l’actualité, elles sont un espoir.

 

* Ce qui était annoncé il y a un an va se réaliser en 2012 : Des rencontres CIVIQ à Saint-Berthevin (Mayenne) à partir de janvier

Cet article est le 21ème paru sur ce blog dans la catégorie CIVIQ Rencontres CIVIQ 

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 22:27

Des débats sur le thème « La France, le peuple, la crise »

 

Il y aurait danger populiste en France, qui viendrait de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon. Qui le dit ? La presse, qui reprend des affirmations de l’UMP et du PS. De quoi parlent-ils, ces grands partis ? Quelle définition du populisme ? Ce n’est pas si simple. Ne serait-ce pas plutôt notre démocratie qui est en danger, avec l’abstention de l’électorat populaire ? Nous éviterons les dérives populistes si le peuple se sent correctement représenté par les élites du pays.

C’est quoi, le peuple ? Poser la question, c’est être un citoyen responsable, compte tenu de ce que représente ce mot dans notre Constitution. Mais la réponse n’est pas évidente.

 

C’est pourquoi il faut revenir aux notions de base et à la formation. C’est l’engagement pris pour l’année 2011 : relancer CIVIQ (voir Présentation CIVIQ - le but de CIVIQ est de promouvoir la citoyenneté - 17 juillet 2006 et CIVIQ, école de la politique concrète pour des citoyens républicains - 22 février 2010) et les rencontres CIVIQ sur de nouvelles bases.

 

En écho à la globalité de la crise du capitalisme financier, à laquelle nous sommes confrontés, le thème de l’année sera global « La France, le peuple, la crise ». Avec des invités qui apporteront leur contribution à la réflexion, selon leur spécialité.

 

Parmi les intervenants qui seront sollicités, il y aura Gaël Brustier (voir Politique-actu.com "Recherche Peuple désespérément" - Entretien avec Gaël Brustier et la Fondation Res Publica Le peuple : mutations politiques, histoire électorale, représentations idéologiques).

 

Le quotidien Libération, ce 13 décembre, dans sa page Rebonds, a publié une « tribune » de la Fondation Res Publica, signée par Gaël Brustier et Julien Landfried. Extrait.

 

Classes populaires: pour sortir des mythes

 

L’évidente rupture entre les classes populaires et la politique découle directement d’une vision erronée de la société française. La compréhension géographique et sociale de la France doit s’émanciper du sens commun et de trop fréquentes représentations imposées pour retrouver le chemin d’une représentation réaliste et lucide de la France populaire. Il faut «chasser les mythes» comme aurait dit le sociologue Norbert Elias.

 

D’abord concentrons-nous sur les faits. Il n’existe pas de jeunesse qu’en ville et, a fortiori, les «quartiers populaires» sont loin d’être tous concentrés dans les métropoles. Une nouvelle réalité sociale est née de la mondialisation néolibérale et s’incarne dans une géographie sociale nouvelle.

 

La mutation de l’économie liée à la globalisation financière a engagé la mutation du territoire : la France ne ressemble plus à l’image que l’on se fait d’elle. Un puissant effet de persistance rétinienne a en effet empêché de comprendre les mutations à l’oeuvre. Cette nouvelle géographie sociale a entraîné un profond changement des représentations collectives. Globalisation financière, changement de géographie sociale et modification des représentations collectives sont liés.

 

Il faut d’abord préciser le vocabulaire employé. Parler des «quartiers populaires» c’est avant tout parler des milieux populaires, dont la présence ne peut plus être réduite - loin s’en faut - au fait urbain dense. La vision déformée (et médiatique) de la géographie française qui résume les quartiers populaires aux banlieues à forte concentration de populations immigrées est réductrice et ne correspond pas à la réalité. En outre, le fait urbain dense est aujourd’hui minoritaire, ainsi que l’a démontré le géographe Christophe Guilluy (Fractures françaises, Bourin Editeur, 2010).

 

La France populaire, celle des ateliers et des usines, n’est plus celle des grandes métropoles mais une France périphérique, soit périurbaine, soit rurale. Depuis le début des années 1980, la France subit un double effet d’étalement urbain et d’expulsion des ouvriers et des employés de ses villes centres. Ce phénomène concerne le halo périurbain qui entoure les grandes métropoles urbaines françaises. Mais une partie de l’espace rural aussi est en pleine croissance démographique.

 

Un exode urbain se produit en direction des zones périurbaines d’une part et des zones rurales de l’autre. Ainsi les communes périurbaines, peuplées de 820 habitants en moyenne, accueillent-elles un nombre croissant d’ouvriers et d’employés. Les grandes métropoles se nourrissent par exemple d’un salariat d’exécution dans le domaine des services qui a élu domicile dans l’espace périurbain.

Ce dernier rassemble 12% des emplois mais 22% des salariés. Ces mêmes salariés sont soumis aux plus longs temps de transport et bien souvent subissent les effets de la rigueur salariale.

En effet, les employés sont ceux qui ont le plus perdu, d’un point de vue salarial, dans les deux dernières décennies. Cette réalité périurbaine est aussi liée à l’importance de la petite propriété. Le dédain pour la France des pavillons fait l’impasse sur le fait qu’une grande partie du salariat d’exécution français a opté pour l’habitat individuel et le pavillon loin des centres-villes où on peut encore trouver des prix de terrain accessibles, loin aussi des quartiers gangrenés par la délinquance.

 

Etalement urbain et précarisation des classes dites «moyennes» mais appartenant en réalité au salariat d’exécution sont deux phénomènes corrélés l’un à l’autre.

Plusieurs rapports - celui de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) ou de la direction du Trésor - pointent pour l’un les difficultés liées aux mondes ruraux et pour l’autre à la désindustrialisation, qui sont étroitement liés. Pourtant, la vision médiatique de la société nous masque ces enjeux. 35% des actifs des mondes ruraux sont des ouvriers, fait constamment ignoré ou mésestimé. Les premières victimes de la crise et des délocalisations depuis 2008 sont en effet les ouvriers ruraux ainsi que les précaires, de plus en plus nombreux dans un rural tout à la fois délaissé et refuge des plus modestes (…).

 

Il s’agit aussi de s’interroger sur les représentations collectives nées de la mutation de cette géographie sociale. Une dimension fondamentale de la globalisation financière est l’oeuvre de sape qu’elle a accomplie au regard de l’identité des mondes ouvriers. Le sociologue Norbert Elias avait défini dans les Logiques de l’exclusion le fonctionnement des ressources d’autochtonie qui était consubstantiel à la définition de l’identité des mondes ouvriers de l’Europe d’après la révolution industrielle.

 

Le capital d’autochtonie - conceptualisé par Jean-Noël Retière - est définissable comme l’ensemble des ressources mobilisables par celui qui est né là où il vit et qui lui donnent un avantage social par rapport à celui qui vient d’ailleurs. Ce capital, adossé au sentiment de l’enracinement local, a longtemps permis une participation à la vie publique et une insertion dans l’économie locale plus aisées pour les couches populaires. La globalisation financière, et son impact en termes de délocalisations, est coupable d’avoir fait voler en éclats le «capital d’autochtonie» et d’avoir entraîné une désaffiliation massive des citoyens. Il s’ensuit que le besoin de «sécurisation morale» s’est développé et que, l’exercice de la citoyenneté se trouvant malmené par la crise, les revendications sociales ont pu, parfois, se muer en revendications «morales».

 

La question du lien entre les territoires et les entreprises doit être posée. La France souffre, dans la compétition mondiale, d’une désindustrialisation massive, dans un contexte de monnaie surévaluée, d’absence de protections commerciales et de refus de politique industrielle cohérente. Mettre un terme à l’appauvrissement des classes populaires et redonner un avenir à la jeunesse du monde du travail passe par une réindustrialisation de la France. Où l’on voit qu’à l’heure de la globalisation financière, tout est lié.

Enfin, comment ne pas voir que, face à cette réalité sociale, l’offre politique peine à répondre ? Les questions de l’industrie, du libre-échange, de l’école, de la sécurité ne sont pas traitées dans le champ politique. La crise de la représentation puise ses sources dans cette non prise en compte des enjeux qui déterminent pourtant l’avenir des classes populaires… autant que de notre pays.

Cet article est le 20ème paru sur ce blog dans la catégorie CIVIQ Rencontres CIVIQ

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 22:12

Pour une République indépendante des intérêts financiers

 

Notre République française ne se protège pas contre les crises venues d’ailleurs, car nos représentants ont signé le traité de Lisbonne qui interdit toute protection (article 63, clause extérieure, issu des directives Lamy-Delors de 1988). C’est ainsi que la crise américaine dite des subprimes a pu contaminer les bilans des banques européennes, lesquelles n’ont été sauvées du dépôt de bilan que par le renflouement massif d’argent public, en 2008.

 

Notre République française est sous la dépendance du double credo ultralibéral destructeur (« la concurrence libre et non faussée » et le libre-échange intégral) imposé par les institutions européennes, lesquelles ont été inexistantes face à la crise financière.

 

Notre République française n’a pas pris l’initiative de revoir les textes de lois concernant la régulation financière, préférant attendre des décisions, au niveau européen. Pendant ce temps, le Parlement des USA a voté un texte de loi réformant en profondeur des lois qui dataient des années 1930.

 

Notre République française a vu, en 2007, l’élection d’un président dont les premières initiatives ont consisté à montrer ses liens avec les plus fortunés de nos compatriotes, mettant ainsi en évidence ses choix personnels de proximité avec ceux qui sont déjà les grands bénéficiaires d’un capitalisme financier mondialisé qui a réussi depuis trente ans à renforcer la suprématie des détenteurs de capitaux sur les intérêts du monde du travail.

 

Notre République française, à l’initiative de son hyper président depuis 2007, a décidé de créer un bouclier fiscal visant à diminuer la contribution fiscale des plus favorisés. C’est ainsi que la plus belle fortune de France, celle de Madame Liliane Bettencourt, s’est vu attribuer une somme de 30 millions d’euros, selon les informations diffusées par la presse.

 

Notre République française ne sait plus à quel saint se vouer à partir du moment où les détenteurs du pouvoir d’Etat mélangent intérêts privés et publics, favorisant ouvertement les intérêts privés dans tous les secteurs de la vie sociale, notamment la santé et la sécurité sociale.

 

Notre République française est bien malheureuse de constater à quel point les ministres pratiquent la confusion des genres sans se préoccuper des conflits d’intérêts, utilisant leurs fonctions sans discernement et précaution pour servir leurs intérêts privés et financer leurs campagnes électorales selon des moyens qui, pour le moins, n’entrent pas dans l’esprit des lois.

 

Notre République française s’émeut devant les accusations infondées et sans rapport avec les faits - « méthodes fascistes » ! - lancées à la presse qui cherche à faire apparaître la vérité dans l’affaire Woerth-Bettencourt. Faut-il rappeler l’importance d’une presse libre et sans complaisance dans une démocratie où les citoyens doivent exercer leur autonomie politique, la fonction de la presse étant de leur donner les moyens d’exercer leur jugement ?

 

Notre République française n’en est pas revenue quand elle a entendu, le 12 juillet, le président affirmer qu’il n’est pas un homme d’argent, ce qui ne l’a pas empêché de lancer un vibrant plaidoyer pour l’argent, confirmant ainsi son souci de protéger ses détenteurs, qui font la pluie et le beau temps sous le régime du capitalisme financier.

 

G-rard-Beillard-et-Michel-Sorin-balcon-29-04-09-010.jpg C’est pourquoi nous voulons que soient clarifiées les relations entre les responsables politiques et les intérêts financiers, afin de « rendre irréprochable » notre République, prenant au mot le chef de l’Etat.

Ce faisant, nous éviterons les dérives populistes qui risquent de se manifester.

 

Le peuple français, c’est-à-dire, nous, citoyennes et citoyens, devons prendre nos responsabilités dans le contrôle de la façon dont nos représentants exercent le pouvoir.

L’indépendance de la presse et de la justice est indispensable pour garantir les droits politiques des citoyens. Il est de notre devoir d’agir avec fermeté et conviction pour garantir cette indépendance, quand elle est menacée, ce qui est le cas.

En tant que citoyens, jouons notre rôle en faveur de la démocratie et de la République ! Mobilisons-nous en signant ce texte et en rejoignant CIVIQ

 

Michel Sorin,

Président de l’association CIVIQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne)

 

Cet article est le 11ème paru sur ce blog dans la catégorie CIVIQ

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 22:32

 

La logique libérale européenne transposée avec zèle

 

On voyait venir depuis longtemps le problème de la transposition de la réglementation européenne concernant les aides de l’Etat aux associations. C’est fait, comme le souligne l’appel lancé par le Réseau des écoles de citoyens (RECIT), animé par Didier MINOT.

 

Didier Minot est un ami de très longue date. J’avais participé aux réunions préparatoires à la création de RECit, en 2002-2003, et bénéficié de son expérience lors de la création de l’association CIVIQ.

 

Le texte de la circulaire du 18 janvier 2010 traduit une tutelle de plus en plus pesante de l'Union européenne et de l’État sur les associations.

 

Dans une Circulaire du 18 janvier 2010, les Pouvoirs Publics modifient considérablement le régime des subventions aux associations, tant de la part des collectivités que de l’État. Les actions des associations sont assimilées « dans leur grande majorité » à des activités économiques et de ce fait les subventions aux associations ne sont autorisées, à partir de 66 000 euros par an, que dans le cadre de la compensation d’obligations de service public. En outre, les conditions de réalisation deviennent très restrictives et la complexité des dossiers s’accroît de façon importante. En première analyse, il semble bien que la France en rajoute par rapport à des orientations européennes déjà très néolibérales.

Le risque est grand, si rien n’est fait, de voir les associations restées fidèles aux principes associatifs étranglées par les nouveaux dispositifs, au profit d’une logique de marché. Aussi, face à cette situation, il faut réagir. Il nous semble que les associations qui se reconnaissent dans une charte de principes, notamment les plus petites, peuvent se rassembler pour trouver ensemble les formes de résistance les mieux adaptées, étudier les diverses situations, élaborer, même de façon informelle, des positions communes et les défendre au sein des organisations représentatives et au niveau européen.

 

Voir Le point de vue (détaillé) de RECIT

 

Appel d’associations citoyennes (23 avril 2010) – Voir Signer l’Appel

 

Une circulaire du Premier Ministre, signée le 18 janvier 2010, prétend « clarifier et sécuriser le cadre juridique des relations financières entre pouvoirs publics et associations ». Elle réaffirme la liberté d’association comme un droit fondamental inscrit dans la déclaration des Droits de l'Homme. Mais elle impose aussi aux associations et aux collectivités des conditions si restrictives que, dans la pratique, elle remet en cause ce droit fondamental.

De nouvelles formes de mobilisation sont nécessaires

La négociation qui a conduit à la circulaire du 18 janvier 2010 a été menée par les instances représentatives des associations. Nous regrettons qu’elles n’aient pas été entendues malgré plusieurs mois de négociations. D’autres formes de mobilisation et d’action sont aujourd’hui nécessaires face à un texte inacceptable et inapplicable, qui soumet l'ensemble des associations au bon vouloir du prince.

C’est pourquoi les citoyens, les associations et les collectivités signataires appellent tous ceux et celles qui sont attachés à une action associative au service du bien commun (citoyenneté, coopération, lien social, pratiques culturelles, éducation des jeunes,…) à refuser ce texte inacceptable, à en faire largement connaître les risques pour les libertés associatives, à agir ensemble pour construire des propositions, les faire valoir au sein des instances représentatives des associations, des Pouvoirs publics et de l’Union européenne (…).

 

Une circulaire inacceptable et déconnectée des réalités

1 Toute action associative est assimilée à une activité économique

L'objectif principal de cette circulaire est de redéfinir les modalités de financement des associations au regard de la réglementation européenne relative aux aides de l'État. En clair, il s'agit de transposer le droit européen dans le droit français, avec un syllogisme imparable : « La réglementation dite des « aides d'État » s'applique à toute « entreprise » recevant un financement public dès lors qu'elles exercent une activité « économique » d'intérêt général. « Dans la pratique la grande majorité des activités exercées par des associations peuvent être considérée comme des activités économiques ». Dès lors qu'on accepte ce syllogisme, les associations deviennent toutes des entreprises relevant de la concurrence libre et non faussée. Par exemple, de nombreuses associations travaillent au soutien scolaire. Dès lors qu'une entreprise privée se crée pour vendre du soutien scolaire, celui-ci devient un marché et les subventions au soutien scolaire deviennent impossibles.

2 L’Union européenne n’oblige en rien le gouvernement français à classer l'ensemble des activités associatives comme des services économiques d'intérêt général.

Le choix gouvernemental est idéologique. Il repose sur un a priori : tout doit devenir marché, tout doit être marchandise. Il traduit l’absence de toute considération pour l’action des citoyens. Cette politique méconnaît le travail des centaines de milliers d'associations qui oeuvrent pour le bien commun en s'appuyant principalement sur le travail bénévole. Elle méconnaît aussi le travail accompli depuis des décennies par d’autres associations qui certes ont une activité économique, mais dont les recettes servent à financer des actions porteuses d'éducation citoyenne, de solidarité, et plus récemment de transformation des modes de vie et de consommation. Cette politique n’est pas au service des usagers ni des citoyens. Elle vise à dégager de nouveaux champs de profit. Elle répond à la pression des opérateurs privés pour qui ces activités sont un marché important. C’est toute l’économie sociale et solidaire, dont se réclame le mouvement associatif, qui est contestée.

3 A partir de 66 000 euros par an, les subventions aux associations ne sont autorisées que dans le cadre de la  « compensation d'obligations de service public »

« Les concours financiers versés sous forme de subventions à une association exerçant une activité économique d'intérêt général ne sont pas qualifiés d'aides d'État et ne sont soumis à aucune exigence particulière dès lors qu'il demeure inférieur à 200 000 euros sur 3 ans ». Ce seuil est apprécié toutes aides publiques confondues, en intégrant les facilités accordées à titre gratuit par les collectivités publiques (mise à disposition de locaux, de personnel et de matériel). Au-delà, ils ne sont acceptables que s'ils sont regardés comme la compensation d'obligations de service public ». Pour cela, il faut que l'association soit « explicitement chargée, par un mandat d'intérêt général d'exécuter des obligations de service public clairement définies dans leur consistance, leur durée et leur étendue. La compensation financière, calculée sur une base préalablement établie, est strictement proportionnée au coût occasionné par l'exécution des obligations de service public assuré. Elle est périodiquement contrôlée et évaluée pour éviter la surcompensation ». Le principe de la subvention n'est pas formellement remis en cause, mais celle-ci est tellement encadrée qu'elle devient exceptionnelle. Et surtout on observe un glissement sémantique de « subvention » à « compensation ». Ce texte traduit une tutelle de plus en plus pesante de l'Union européenne et de l’État sur les associations et sur la libre administration des collectivités territoriales, comme avec la réforme des Collectivités.

4 Des conditions de réalisation des actions très restrictives et irréalisables

« Le budget prévisionnel de l'action peut être modifié à la hausse et à la baisse dans la limite d'un pourcentage, à condition que cela n'affecte pas la réalisation du programme de l'action. L'association doit notifier ces modifications par écrit dès lors qu'elle peut les évaluer et avant le 1er juillet d'année en cours. Les retards dans l'exécution de la convention, pour une raison quelconque, doivent être signifié à l'administration par lettre recommandée avec accusé de réception. L'association doit fournir trois mois avant le terme de la convention un bilan d'ensemble qualitatif et quantitatif de la mise en oeuvre du programme d'action. L'administration procède conjointement avec l'association à l’évaluation des conditions de réalisation du programme. ».

Autant de conditions restrictives et totalement irréalistes ! L'administration et les collectivités ne décident que très tard dans l'année du montant de leurs subventions. Compte tenu de la réduction des effectifs des services de l'administration, celle-ci n'a plus les moyens aujourd'hui de procéder à un examen au cas par cas les conditions de réalisation de chacune des actions subventionnées. Ainsi, la circulaire fixe aux associations des obligations impossibles à satisfaire par celles-ci, mais aussi par les pouvoirs publics eux-mêmes. Elle met par définition les associations « à la faute ».

 

Voir le Projet de charte de principes des associations citoyennes

 

Cet article est le 10ème paru sur ce blog dans la catégorie CIVIQ

 

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 23:21

Une formation par la dynamique de groupe et Internet

 

A partir d’une association qui somnole, un petit groupe de militants du Mouvement Républicain et Citoyen en Mayenne veut mettre en marche une école politique de base pour les citoyens. Est-ce bien raisonnable ? Nous pensons qu’il faut innover, après la folle dérive des dogmes néolibéraux. Voici ce projet, né de l’imagination de Gérard Beillard, Georges Minzière et Michel Sorin.

 

Une nouvelle vie pour CIVIQ

 

CIVIQ est une association créée le 11 décembre 2002. Après l’échec de la gauche à l’élection présidentielle de 2002, elle est née de l’aspiration profonde à rénover la vie politique par la volonté et la participation des citoyens. Voir CIVIQ et Rencontres CIVIQ.

 

ANICET LE PORS, ancien ministre, conseiller d’Etat, a été notre premier invité (voir La citoyenneté selon Anicet Le Pors - 15 mai 2003 à St-Berthevin).

 

Depuis 2007, l’association est en activité réduite, la majorité de ses adhérents ayant donné priorité à l’engagement politique (au MRC).

 

Réunis le 18 février 2010, Gérard Beillard, Georges Minzière (photo) et Michel Sorin, faisant le constat qu’il manque un lien entre les citoyens et les partis politiques, ont décidé de relancer CIVIQ, en tant qu’école de la politique, afin que le peuple se fasse entendre. Georges-Minziere-26-03-09.jpg


CIVIQ veut être un ferment démocratique et républicain dans la société


La mission de CIVIQ est d’aider les citoyens à s’intéresser à la politique
, en menant des réflexions sur des thèmes qui les concernent directement dans la vie publique. Par exemple : la sécurité sociale, les retraites, le logement, les énergies, l’alimentation et l’agriculture, la fracture numérique. Mais il y en a beaucoup d’autres.

 

CIVIQ est un outil qui doit faciliter l’expression des citoyens sur les questions de société et faire remonter l’information vers les militants et élus politiques. C’est une œuvre de longue haleine. Nous souhaitons créer des liens de manière à ce que, sur un sujet donné, des gens de diverses disciplines se mettent ensemble et s’engagent dans une dynamique de groupe.

 

Il existe de grandes écoles politiques, qui forment des cadres de la politique institutionnelle. Notre but est de faire des écoles politiques de base, qui forment des citoyens capables de prendre leurs responsabilités dans la République.

 

Car n’oublions jamais que les principes républicains ne valent que s’ils entrent dans la réalité. « Le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple », nous savons bien que la pratique est loin de la théorie. Soyons une force qui titille les partis politiques et les élus, en partant des questions de la vie quotidienne. La démocratie en a besoin.

 

Nous allons prendre appui sur un petit territoire, à titre expérimental : le canton de Saint-Berthevin. Parce que, Gérard et moi, nous y habitons. D’autres pourront en faire autant, ailleurs.

 

Nous misons sur la proximité géographique et sur la relation Internet, en réalité très complémentaires. Nous prendrons appui sur le blog du MRC 53 - CIVIQ et ses articles de fond (bientôt 1500, depuis 2006). L’adhésion est fixée à 10 euros par an.

 

Dans un premier temps, nous voulons connaître les réactions à ce projet, que nous ouvrons à toutes les bonnes volontés citoyennes, quel que soit leur port d’attache. Ces observations nous seront utiles pour bien cadrer le projet et réussir sa mise en œuvre.

 

Cet article est le 9ème paru sur ce blog dans la catégorie CIVIQ

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 22:28

Comme en 2005, les citoyens doivent être consultés


L’association CIVIQ* a l’objectif de développer la citoyenneté, en permettant aux citoyens de mieux comprendre le fonctionnement de la société et les décisions des pouvoirs publics, qui sont chargés d’organiser la vie ensemble.

Comme le disait le Conseiller d’Etat, Anicet Le Pors**, invité à St-Berthevin par CIVIQ, le 15 mai 2003, citoyenneté est un mot qui a été trop souvent galvaudé. L’ancien ministre voyait plusieurs raisons à la perte de repères sur ce point, la plus importante à ses yeux étant que « les Etats-nations ne sont plus des références dans la mondialisation ».

Les Français ressentent confusément que la France a besoin d’Europe, mais ils se rendent compte que l’apport actuel des instances européennes n’est pas fait pour résoudre les problèmes économiques et sociaux des peuples. Là est le malaise.

Dans ce contexte, que font les dirigeants politiques qui nous représentent ? Qu’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition, ils n’ont pas compris le sens du vote non à la ratification du traité constitutionnel européen par référendum, le 29 mai 2005.

Depuis le début, la construction européenne souffre d’un manque de transparence et de démocratie. Deux présidents de la République, François Mitterrand et Jacques Chirac, l’ayant pressenti, ont choisi la voie référendaire pour ratifier les traités de Maastricht et de Bruxelles (TCE).

Le résultat du premier référendum en 1992 fut très serré (51% de oui). L’engagement du président Mitterrand et sa crédibilité avaient fait pencher l’électorat vers le oui. Le résultat du second référendum (54% de non) a tenu, pour une part, à la faiblesse du président Chirac dans ses explications du traité et dans son bilan européen.

Mais, pour l’essentiel, le non l‘avait emporté parce que les citoyens français voulaient exprimer leur insatisfaction vis-à-vis de l’Europe réelle, pas telle qu’elle était rêvée.

Le choix de la ratification par la voie parlementaire est lié à la stratégie européenne du nouveau président.

Dans la perspective de la présidence française de l’Union européenne au second semestre 2008, celui-ci veut que la France reprenne son rang, au côté de l’Allemagne, à la tête de l’Europe. Pour cela, ses partenaires et la Commission lui ont imposé une condition : passer par le Congrès vite et sans débat. Avant tout, éviter le référendum, qui ferait courir un risque mortel à cette Europe sans les citoyens. Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes était chargé de faire passer le message à ses amis socialistes, qui partagent la même vision de l’Europe sans les peuples. Mission accomplie.

A nous, citoyens, de réaffirmer notre volonté d’exercer directement le pouvoir de ratification, que nous soyons satisfaits ou non du traité de Lisbonne, que nous ayons l’intention de voter oui ou non au référendum qui serait organisé afin que le peuple français s’implique dans la construction de l’Europe.

Nous voulons savoir ce que contient ce traité prétendument « mini » ou « simplifié » qui, en réalité, semble si compliqué qu’il n’est pas communicable aux citoyens.

CIVIQ a souhaité rejoindre le comité national pour un référendum, qui regroupe des organisations politiques, syndicales et associatives, ainsi que des personnalités ayant des engagements divers, mais ayant en commun une Europe démocratique fondée sur l’adhésion des peuples.

Il existe un moyen d’obliger le président de la République à ratifier par référendum. Mais nous n’en disposons pas. Il appartient aux parlementaires français, députés et sénateurs, qui seront appelés par le président à se rendre à Versailles pour modifier la Constitution de la Vème République, condition préalable à la ratification parlementaire. En lisant le texte, ci-après, chacun comprendra de quoi il s’agit. Nous demandons aux cinq parlementaires mayennais de prendre leurs responsabilités.

Voici le texte que j’ai transmis à la presse lundi soir.

 
Le nouveau traité européen doit être ratifié par référendum en France

 

 Un nouveau traité - dit traité de Lisbonne - vient d’être approuvé par les dirigeants européens pour se substituer au projet de Constitution, que les Français ont refusé majoritairement par référendum en mai 2005.

 

C’est donc à nouveau le suffrage universel qui doit trancher au travers d’un référendum.

Sur un sujet qui a tant d’impact sur la vie quotidienne de chacun, l’organisation de ce nouveau référendum est une question démocratique majeure pour notre pays et nos valeurs républicaines.

 

C’est aussi une exigence pour la construction européenne, qui ne saurait s’affranchir de l’adhésion des peuples et doit être fondée sur la souveraineté populaire.

 

Le Président de la République sera contraint d’organiser ce référendum, s’il n’obtient pas début 2008 le vote de 3/5 des parlementaires pour la modification préalable de la Constitution française nécessaire à la ratification du nouveau traité européen.

Il faut donc convaincre tous les députés et sénateurs attachés à la démocratie et à la construction d’un véritable projet européen de voter contre cette modification préalable.

 

L’association CIVIQ demande aux parlementaires mayennais d’empêcher un déni de démocratie, éloigné de la tradition française.

 

 

* CIVIQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne) est une association créée en décembre 2002. Voir, sur ce blog, en catégorie « CIVIQ », les articles permettant de mieux connaître cette association dont je suis le président, Georges Minzière en étant le trésorier

 

** Anicet Le Pors était l’un des quatre ministres communistes du gouvernement Mauroy, de 1981 à 1984. Membre du Conseil d’Etat, il est l’auteur du « Que sais-je ? » sur la citoyenneté. Un bref résumé de son intervention le 15 mai 2003, à St-Berthevin, est à lire sur ce blog (catégorie « CIVIQ », article daté du 17 juillet 2006).

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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 18:30

Le peuple français n’est pas prêt à avaler* la pilule

 

* Ce mot est de Valéry Giscard d’Estaing. Avec cet ancien président de la République, la France dispose d’un atout maître. C’est sous sa présidence, entre 1974 et 1981, que les Français ont commencé à prendre conscience des conséquences sociales d’une politique économique libérale. Ils ne l’ont pas réélu, optant pour la gauche et François Mitterrand le 10 mai 1981.

 

C’est sous sa présidence de la Convention sur l’avenir de l’Europe, et sur sa proposition, qu’un projet de traité constitutionnel européen a été adopté en 2004 par les 25 chefs d’Etat et de gouvernement.

La ratification de ce traité n’a pas été menée à son terme, de nombreux pays membres ayant différé les procédures de ratification, par crainte d’un refus de leur Parlement ou de leur peuple, selon l’option choisie (voie parlementaire ou référendum).

L’opposition des peuples français (le 29 mai 2005) et néerlandais (le 1er juin 2005) a contraint les dirigeants européens à changer de tactique.

La plupart d’entre eux ont alors réfléchi à la manière dont ils pourraient contourner le vote non des Français et des Néerlandais. En attendant impatiemment l’élection présidentielle française.

 

Le nouvel élu, Nicolas Sarkozy, ayant pris soin d’annoncer pendant la campagne électorale qu’il proposerait un mini-traité institutionnel, pouvant être ratifié par la voie parlementaire, la priorité française et européenne a été de préparer un nouveau traité.

A cet effet, le choix du ministre des affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, permettait au président de faire coup double en nommant un homme très bien introduit dans les milieux institutionnels européens (dans le sillage de Jacques Delors), par ailleurs très proche de François Hollande et de Lionel Jospin. C’était se placer en bonne position pour relancer la France au niveau européen, dans la perspective de sa présidence de l’Union au second semestre 2008.

 

Jusqu’à présent, le plan Sarkozy-Merkel est un succès, le traité de Lisbonne ayant été adopté le 19 octobre avec beaucoup de facilité, les seules réticences provenant de la Pologne et du Royaume-Uni. Il s’agit maintenant d’éviter les fausses notes dans le processus de ratification par les 27 pays membres. Dans l’esprit de ses promoteurs, il y a un risque au Royaume-Uni, l’opinion publique étant fortement opposée au renforcement des institutions européennes.

 

La France ne devrait pas être source de difficulté, grâce au choix de la voie parlementaire et de l’approbation massive des élus UMP, Nouveau Centre et UDF d’une part, et la non-opposition de la grande majorité des élus socialistes, PRG et Verts d’autre part.

Les opposants ne siègent pas au Parlement et, s’agissant d’un traité simplifié qui n’est plus constitutionnel - dont l’objet est seulement de permettre à l’Europe de fonctionner à 27 (bientôt à 30 puis 32 ou 35) - ils ne pourront mobiliser l’opinion comme en 2005, surtout si le processus de ratification est rapide, la France devant donner l’exemple cette fois-ci et ratifier dès décembre 2007.

 

Ce scénario garde le vent en poupe, même si quelques grains de sable se sont glissés dans les rouages. Le premier est venu du père de la Constitution européenne, Giscard le revanchard.

 

« Les outils sont exactement les mêmes, seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils »

 

C’est ainsi que Valéry Giscard d’Estaing (www.lemonde.fr , 26 octobre) affirme qu’en fait, ce traité  n’est autre que son projet de constitution présenté différemment, sans les mots qui symbolisent le pouvoir d’Etat (Constitution, drapeau, hymne…) et sans y insérer la Charte des droits fondamentaux (elle est annexée).

« Le traité de Lisbonne se présente ainsi comme un catalogue d'amendements aux traités antérieurs. Il est illisible pour les citoyens, qui doivent constamment se reporter aux textes des traités de Rome et de Maastricht, auxquels s'appliquent ces amendements. Voilà pour la forme. Si l'on en vient maintenant au contenu, le résultat est que les propositions institutionnelles du traité constitutionnel – les seules qui comptaient pour les conventionnels – se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne, mais dans un ordre différent, et insérées dans les traités antérieurs » .

« Ce qui a été décidé par référendum ne peut être réexaminé que par référendum »

Le second grain de sable vient du PS. Laurent Fabius (www.lemonde.fr , 28 octobre) demande un référendum, soulignant, à propos du nouveau traité européen, que "ce qui a été décidé par référendum ne peut être réexaminé que par référendum" et met en garde contre "un déni de démocratie". "Sur cette base, j'espère que ce sera l'occasion pour les socialistes de se rassembler". Comme on lui demande s'il votera oui ou non le texte issu du sommet de Lisbonne, le responsable répond : "je ne vois pas comment on pourrait approuver un déni de démocratie. Chaque socialiste, tenant du oui ou du non, devra être prêt à faire un effort pour tenir cette position". Autre opposant au traité sur la Constitution européenne en 2005, Jean-Luc Mélenchon a appelé à voter "non".

La gauche n’a aucune chance de se refonder si elle ne s’oppose pas au traité de Lisbonne

Le tropisme du PS est de voter des deux mains tout traité européen. Certes, François Mitterrand avait introduit une exception à cette règle, en 1972, en optant pour l’abstention lors du référendum sur l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE. Il avait ainsi déjoué un piège que lui tendait le président Pompidou. François Hollande et Ségolène Royal ne semblent pas aussi avisés. Ils sont les amis proches de Jean-Pierre Jouyet et ne voient pas le piège qui se présente devant eux. Faut-il qu’ils soient bien peu regardants sur les principes pour accepter la ratification par voie parlementaire !

Ce qui a été rejeté par le peuple français, le 29 mai 2005, par référendum ne peut être réexaminé que dans les mêmes conditions, c’est-à-dire par référendum.

C’est cela qu’il faut obtenir et se battre pour l’obtenir. Ensuite, le PS aura le temps de décider quelle sera sa position lors du référendum ! Dans le cas, probable, où le pouvoir confirmerait son intention d’organiser une ratification par la voie parlementaire, il faut l’en dissuader en annonçant l’opposition massive des parlementaires de gauche, rendant ainsi l’opération plus incertaine pour le pouvoir. Il n’est pas dit que celui-ci prendrait le risque d’un échec au Congrès. Il réfléchirait, ce qui permettrait aux citoyens et aux partis de débattre de l’avenir de l’Europe.

S’il se faisait complice de la stratégie du pouvoir, le PS (et avec lui la gauche) anéantirait ses chances de présenter un projet alternatif, crédible, aux Français lors de la prochaine échéance électorale nationale.

Nous sommes pressés par le temps. La gauche doit affirmer son unité en exigeant la ratification du traité par référendum. Pleinement concernés par cette question européenne, les citoyens ont leur rôle à jouer. Le réseau CIVIQ va se mobiliser en ce sens.  

Michel Sorin, président du réseau CIVIQ* (Citoyenneté et Vie Quotidienne)

* CIVIQ, voir sur ce blog, catégories « CIVIQ » et « Rencontres CIVIQ ». Le réseau a commencé de s’étendre en dehors de la Mayenne. N’hésitez pas à prendre contact avec moi.

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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 18:41

Comprendre pour résister et préparer l’alternative

 

Le moment est venu de prendre la mesure de ce que veut et peut faire Sarkozy. Il faut distinguer les propos et promesses de campagne du candidat, qui ont assuré sa victoire, d’une part, et la politique du président de la République, confronté aux réalités du pouvoir d’autre part.

 

Ses électeurs, dans leur majorité, espéraient une amélioration de leur situation économique. N’oublions pas que la moitié de l’électorat populaire a voté Sarkozy le 6 mai dernier.

 

Que pensent aujourd’hui ces citoyens de la politique mise en œuvre par le nouveau président ? Comme Chirac qui, en campagne en 1995, prétendait s’attaquer à la fracture sociale (et, six mois après son élection, faisait la politique inverse), Sarkozy s’est fait fort, tout au long de sa campagne électorale, de récompenser le travail et les travailleurs. Mais sa politique ne va pas en ce sens.

 

Une fois élu, ses premiers gestes ont été pour montrer sa connivence et sa solidarité avec les chefs d’entreprises et les bénéficiaires du système capitaliste :

 

- il affirme que c’est en libérant le travail (c’est-à-dire, en donnant plus de libertés aux entrepreneurs) que notre pays pourra mieux faire face à la concurrence mondiale.

En réalité, il faut comprendre qu’il veut abattre les protections sociales françaises afin de rapprocher les entreprises des conditions qui prévalent dans les pays émergents, asiatiques, sud-américains et est-européens, là où les profits sont au niveau des exigences du monde de la finance mondialisée.

 

- il fait passer au Parlement des mesures fiscales qui bénéficieront aux plus aisés, en faisant le pari que les milliards d’euros distribués contribueront à soutenir l’activité économique.

En fait, il faut comprendre qu’il renvoie l’ascenseur aux forces qui ont permis son élection, considérant  qu’elles seules peuvent assurer le dynamisme de la France et sa réélection. C’est en cela qu’on peut parler de rupture et de droite décomplexée.

Sarkozy assume clairement le lien organique entre le pouvoir politique de droite et le pouvoir économique représenté par le MEDEF, dans le cadre d’une Europe et d’un monde soumis à la prééminence des idées néolibérales (consensus de Washington).

 

Alors que le nouveau chef d’Etat s’approche des six mois d’exercice du pouvoir, il est confronté à la crise bancaire et financière, partie des USA, et plus ou moins bien camouflée par l’intervention des banques centrales, américaine et européenne.

Cette crise, qui n’en est qu’à ses débuts, se répercute sur la croissance mondiale, avec des conséquences majorées au niveau de l’Union européenne par les options monétaires de la BCE, lesquelles sont soutenues par la grande majorité des chefs d’Etat et de gouvernement. Sarkozy a beau dire mais il s’est lié les mains en acceptant le traité européen sans réorientation de la politique monétaire.

Les performances de l’économie française s’en ressentent, à tel point que le premier ministre, pour mieux se faire comprendre de ses interlocuteurs corses, a pu parler de faillite en comparant les finances de l’Etat à celles d’une entreprise.

 

Le président fait semblant de croire que son volontarisme verbal permettra d’éviter les mesures de rigueur (réduction des dépenses de l’Etat) car il a en point de mire les prochaines élections municipales dans cinq mois. Il continue de soutenir l’amendement Mariani (tests ADN) au projet de loi sur l’immigration, dans le but de maintenir l’adhésion des électeurs d’extrême droite à sa politique.

L’ouverture à des personnalités de gauche est tout aussi indispensable à la majorité pour des raisons électorales. Il s’agit de perturber, désarmer et affaiblir l’opposition de gauche, en bénéficiant des compétences et des relations européennes de la fraction de gauche très liée à la structure et à l’idéologie bruxelloises. Un bon moyen, espère-t-il, de faire passer le traité européen par la voie parlementaire, avec l’assentiment du PS, et redorer son blason auprès des institutions européennes.

 

Mais rien n’est joué. Cette stratégie peut échouer si les socialistes se ressaisissent et refusent de ratifier ce projet de traité qui ressemble beaucoup, même s’il n’en porte pas le nom, au traité constitutionnel européen, non ratifié par le peuple français le 29 mai 2005. Elle peut échouer si les Français se rassemblent dans la riposte sociale. Elle échouera si les citoyens résistent et s’opposent aux politiques néolibérales du président et préparent l’alternative républicaine et sociale dont notre pays a besoin pour sortir de ses difficultés.

 

J’appelle à faire vivre le réseau CIVIQ en tant que structure d’accueil des citoyens ayant la volonté de prendre leur avenir en mains. Le peuple doit s’organiser pour faire entendre sa voix dans notre France républicaine. Il doit exprimer sa volonté à ses représentants élus et faire en sorte de réconcilier les citoyens et la politique.

 

L’association CIVIQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne), lors de sa réunion le 3 octobre dernier, a décidé de proposer aux citoyens de créer des groupes CIVIQ de réflexion et d’action sur la politique, en intégrant la dimension territoriale et les responsabilités des collectivités locales.

 

Par ailleurs, des rencontres CIVIQ seront organisées au niveau départemental sur des thèmes liés à l’organisation de la vie sociale et concernant plus particulièrement les milieux populaires. Une prochaine rencontre aura lieu en novembre ou décembre à Laval sur le thème du logement social.

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