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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 21:47

Les élus locaux ont voté avec les pieds de leurs électeurs

 

Ce que l’on pressentait s’est produit ce 25 septembre : le Sénat passe à gauche ! C’est un évènement qui aura des répercussions dans la préparation de l’élection présidentielle, sans aucun doute.

 

(Rappel : Sénat : le 25 septembre, peut-être une date historique pour la gauche - 25 septembre 2011) 

 

Voir Sénatoriales. Victoire historique de la gauche (Ouest-France, 25 septembre).

L’analyse de Michel Urvoy, du service politique de Ouest-France.

La droite ne l’avait pas prévu, le PS n’osait pas trop y croire : à sept mois de la présidentielle, le basculement du Sénat à gauche est un coup de tonnerre politique. C’est à la fois un désaveu de la politique territoriale de Nicolas Sarkozy, la conséquence des divisions de l’UMP et la suite logique des victoires de la gauche dans les élections locales. Cet échec de la droite va avoir des conséquences politiques importantes : le travail parlementaire va s’en trouver beaucoup plus conflictuel ; il n’y aura pas de réunion du Congrès pour modifier la Constitution et voter la « règle d’or » anti-déficit ; et surtout l’UMP prend un coup au moral à un moment où l’actualité place l’exécutif dans la tourmente.

La gauche remporte une victoire historique aux sénatoriales (Public-Sénat, 25 septembre)

Le Sénat vire à gauche pour la première fois (Le Monde, 25 septembre)

En Mayenne, les deux sénateurs centristes réélus

Pas de surprise aux élections sénatoriales en Mayenne : les deux sénateurs sortants Jean Arthuis (Alliance centriste) et François Zocchetto (Alliance centriste) sont réélus, au deuxième tour de scrutin. François Zocchetto arrive en première position avec 61,18 % des suffrages exprimés (517 voix). Il devance Jean Arthuis, reconduit avec 58,58 % des suffrages (495 voix). Michel Angot (divers gauche) obtient 40,36 % des voix et Jean-Christophe Boyer (PS), 28,52 %.

Arthuis  (UC maj)          421       49,41%             495       58,58%

Zocchetto (UC maj)       418       49,06%             517       61,18%

Bouvet  (UMP)              182       21,36%

Angot   (app PS)           292       34,27%             341       40,36%

Boyer   (PS)                 190       22,30%             241       28,52%

Marchand (VEC)             60        7,04%

Poirier   (PCF)                21        2,46%

Le Morvan (FN)                9        1,06%

Commentaire : les deux sortants s’en sortent bien parce qu’ils ont des positions critiques vis-à-vis du gouvernement, tout en ayant voté presque tout ce qu’il propose. Ils veulent jouer un rôle clé entre la gauche et la droite et rassembler les centres, leur objectif étant la présidence pour Arthuis. On verra.

A gauche, en Mayenne, le score de Michel Angot (divers gauche, proche du PS) est tout à fait remarquable. La progression est énorme par rapport au précédent scrutin, où nous étions réduits à des candidatures de témoignage, Nadine Menn et moi. Le maire de Mayenne a supplanté Norbert Bouvet (UMP) à la 3ème place, mais il est vrai que, au niveau national, l’UMP et le président Sarkozy, lui-même, préféraient jouer la réélection des centristes dans le but d’obtenir leur bienveillance à l’élection présidentielle.

 Cet article est le 33ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 17:30

Les groupes charnière seront décisifs pour la présidence

 

Le suspense est bien réel. Qui peut savoir ce que sera le nouvel équilibre du Sénat après les élections de ce 25 septembre dans 38 départements de la métropole, 4 départements et 2 collectivités d’outre-mer, sans oublier la moitié des 12 sièges représentant les Français résidant à l’étranger ? En tout, 170 sièges à pourvoir, dans des conditions bien particulières - voir Les sénatoriales mode d'emploi (Le Monde, 19 septembre). 26 départements éliront leurs sénateurs au scrutin majoritaire et 18 à la proportionnelle, à partir de 4 sièges à pourvoir.

Les départements concernés aujourd’hui vont du 37 (Indre-et-Loire) au 66 (Pyrénées Orientales) en y incluant les 8 départements d’Ile-de-France. La Mayenne est concernée. Son cas sera examiné à la loupe par mes propres yeux d’ancien candidat et par ceux de l’ancien journaliste, Jean-Yves Delort.

 

En France - voir (Wikipédia) Élections sénatoriales françaises de 2011  

 

Sénatoriales. La gauche tente de prendre le Sénat aujourd’hui (Ouest-France, 25 septembre)

Le Sénat basculera-t-il à gauche pour la première fois dans l’histoire de la Ve République ? Premiers éléments de réponse dès ce soir, à l’issue du renouvellement partiel qui concerne quarante-quatre départements, dont six dans l’Ouest. Parmi les 170 sièges qui sont en jeu, 90 sont détenus par la droite, 73 par la gauche. Deux sièges sont vacants et les cinq autres ont été nouvellement créés pour tenir compte de l’évolution démographique de certains départements.

La gauche n’a jamais été aussi près de l’emporter. Elle compte actuellement 152 élus sur un effectif de 343 sénateurs. L’effectif du Sénat passant à 348 à l’occasion de ce renouvellement, la gauche devra franchir le cap des 175 sénateurs pour être majoritaire. Il lui faut donc gagner vingt-trois sièges. Pas impossible, compte tenu de sa percée depuis les municipales de 2008… et de la division de la droite (…).

Sénat : l’hypothèse de la Chambre rose (Libération, 23 septembre). Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, la Haute Assemblée pourrait basculer à gauche, dimanche. Mais les logiques locales rendent toute prévision impossible…

Future présidence du Sénat : en l’absence de majorité claire, les groupes charnière valorisés

Le plus probable est une avancée de la gauche, mais insuffisante pour que celle-ci est une majorité claire de sénateurs. Dans ce cas, il y a deux groupes qui pourraient jouer un rôle majeur au moment de l’élection à la présidence (ne parlons pas d’élection présidentielle… même si le président du Sénat est le n° 2 dans l’ordre protocolaire de l’Etat, après le président de la République).

Le groupe dont on parle beaucoup est l’union centriste, actuellement présidé par François Zocchetto, dont le vrai leader est Jean Arthuis, président de la prestigieuse Commission des Finances du Sénat. Ces deux hommes occupent les deux sièges de sénateurs de la Mayenne. François Zocchetto n’est pas sûr d’être réélu. Le groupe de l’union centriste au Sénat, dans lequel sont des centristes de différents courants (Alliance centriste de Jean Arthuis, Nouveau Centre de Hervé Morin, Modem de François Bayrou, pour l’essentiel), cherche à affirmer son autonomie à l’égard de l’exécutif, mais il est, de fait, associé à la majorité de droite. Jean Arthuis pense depuis longtemps à la présidence du Sénat. Ce sera peut-être son heure, si la majorité de droite est très étriquée.

Le groupe du Rassemblement démocratique social européen est un groupe charnière composé principalement de radicaux de gauche et aussi de droite, ainsi que des personnalités, comme Jean-Pierre Chevènement (MRC). La majorité de ses membres vote à gauche. En cas de légère majorité de gauche, Jean-Michel Baylet pourrait être l’homme de la situation. Si aucune majorité ne se dégage, l’ami Chevènement est un présidentiable crédible… pour le Sénat !

En Mayenne (voir Élections sénatoriales de 2011 en Mayenne), il y a 8 candidats :

 

Jean Arthuis et François Zocchetto (sortants, Union centriste) avec le soutien de l’UMP ;

Norbert Bouvet, président de l’association des maires et adjoints de la Mayenne (individuel UMP, n’a pas demandé l’investiture UMP) ;

Michel Angot (divers gauche, maire de Mayenne, soutenu par le PS) et Jean-Christophe Boyer (PS, adjoint au maire de Laval) ;

Françoise Marchand (EELV, adjointe au maire de Laval) ;

Jacques Poirier (PCF) ;

Paul Le Morvan (FN).

 

Les résultats de 2001 : (2 sièges à pourvoir, scrutin majoritaire). Sortants: 1 UDF, (le siège de René Ballayer (UDF), décédé, était vacant). Inscrits: 858. Votants: 856. Exprimés: 843
Jacques Poirier (PCF) 23 - 2.73%
Nadine Menn (PS) 136 - 16.13%
Michel Sorin (PS) 158 - 18.74%
Jean Arthuis (UDF) 444 - 52.67% - Réélu
François Zocchetto (UDF) 322 - 38.20%
Norbert Bouvet (DVD) 243 - 28.83%
Claude Lefeuvre (DVD) 125 - 14.83%
Michel Nicolas (RPR) 165 - 19.57%
Paul Le Morvan (FN) 5 - 0.59%
Christian Olivo (MNR) 1 - 0.12%
Alain Pellacani (Div.) 2 - 0.24%
Geneviève Morinière (Div.) 2 - 0.24%

Au second tour : Inscrits: 858. Votants: 854. Exprimés: 832
Norbert Bouvet (DVD) 315 - 37.86%
Alain Pellacani (Div.) 1 - 0.12%
Michel Sorin (PS) 127 - 15.26%
François Zocchetto (UDF) 389 - 46.75% - Elu

Dimanche, les sénatoriales

 

Le pronostic de Jean-Yves Delort, journaliste, ancien rédacteur en chef du Courrier de la Mayenne.         

(…) Les deux sortants ont de bonnes chances d’être réélus. Jean Arthuis devrait passer dès le premier tour. C'est moins évident pour François Zocchetto. Norbert Bouvet n’avait été battu que de 74 voix par François Zocchetto en 2001 ; et il est devenu le président de l'association des maires et adjoints, des élus qu'il connaît bien. Mais en dix ans, François Zocchetto s’est fait connaître au Palais du Luxembourg et a arpenté les communes mayennaises. Et il fait un tandem avec Jean Arthuis.  La candidature de Norbert Bouvet peut faire du tort à François Zocchetto ; mais la position ambiguë du maire de Villiers-Charlemagne vis à vis de l’UMP risque de le desservir. Il a refusé l’étiquette du parti de la majorité... qui du coup a été attribuée à François Zocchetto. On voit difficilement une défaite des deux sénateurs sortants. Le Centre détient les deux postes de sénateurs en Mayenne depuis 1965 !!            

  La gauche peut-elle avoir un élu ? Depuis dix ans, elle a gagné quelques municipalités, notamment celle de Laval. Et Michel Angot connaît bien le monde des élus puisqu'il a passé toute sa vie dans une mairie. Il est aussi assez consensuel. Mais il n’est maire de Mayenne que depuis 2007 ; le conseiller général Jean-Christophe Boyer reste peu connu des élus mayennais à l'exception de l'agglomération lavalloise. Les autres candidatures sont davantage militantes. On peut penser que la stabilité l’emportera. 

 

 Cet article est le 32ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 22:23

Veut-elle un monde sans Nation, dominé par l’argent ?

 

Dans un article paru le 14 juillet, j’ai rappelé la signification historique de la Fête nationale (voir 14 juillet : en ces temps perturbés, une seule règle d'or, la République !).

 

Ce 19 juillet, c’est sur le Blog de Patrick TRANNOY que l’on peut lire un point de vue bien argumenté (à retrouver aussi sur le site de Marianne2) en réponse à la proposition de la candidate écologiste de supprimer le Défilé militaire du 14 Juillet.

 

Tout le monde il est bon, tout le monde il est Joly !

 

Voir dans la sortie d’Eva Joly contre le défilé militaire du 14 juillet le résultat de sa bi-nationalité relève de la xénophobie désormais habituelle d’une droite et d’une extrême droite qui ne comprennent pas ce qu’est la Nation citoyenne : l’adhésion à un projet national, et non le produit d’on ne sait quels « gènes » ou « souches ». Du reste, avec ou sans Eva Joly, « Europe Ecologie Les Verts » fustigent depuis un certain temps ce défilé, sous des prétextes plus ou moins liés à son bilan carbone…

Faut-il alourdir encore le bilan carbone des saillies de madame Joly pour mobiliser son électorat, qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre inutile et de salive mal employée ?  On peut considérer que le « coup de com’ » de la candidate aux lunettes rouges, qui tombe à point nommé pour tourner la page de ses querelles avec son rival éconduit, l’écologiste cathodique, ne mérite pas de s’y appesantir. Mais il faut dissiper les interrogations que ne peut pas ne pas susciter cette proposition, qu’aucun courant de pensée républicain n’a osé formuler depuis que Pétain a, quant à lui, effectivement supprimé le défilé militaire du 14 juillet, en même temps qu’il a congédié la République et la France… La question doit être posée calmement - surtout entre partenaires d’une future majorité de gauche, condamnés à s’entendre. Au-delà du questionnement, il faut aider nos amis écologistes à ne pas tomber dans le piège d’une mondialisation libérale dont par ailleurs ils combattent avec justesse une part importante des méfaits.

Rappelons d’abord à « Europe Ecologie Les Verts » que l’armée peut servir à ce qu’on ne s’en serve pas, autrement dit que la puissance militaire peut être un instrument de la paix. La puissance militaire offre en effet une assise à la puissance diplomatique, directement, et par le truchement de la puissance économique qu’elle stimule. Le « hard power » militaire peut donc être une source de « soft power », au service des intérêts et des valeurs de notre Nation, sans passer par la guerre.

Gageons que nos amis écologistes n’en disconviennent pas nécessairement, et que ce n’est pas parce qu’ils n’aiment pas la guerre qu’ils ne veulent pas voir défiler l’armée. Ce serait une position trop simpliste pour être portée par une candidate à la magistrature suprême…  Il faut donc admettre que, au-delà de la guerre, c’est parce qu’ils n’aiment pas la puissance des Nations, et singulièrement la puissance de la Nation française, que les écologistes ne veulent pas en voir défiler le symbole…

Les écologistes portent le rêve d’un grand village global régi par la magie d’une fraternité humaine bien comprise par chacune de ses tribus. Dans ce village, foin des démonstrations de puissance, puisque rien n’est rapport de forces, mais qu’au contraire tout est « naturellement » ordre et beauté, calme et volupté. Dans ce village, tout le monde il est bon, tout le monde il est Joly ! Les Nations, leurs histoires, leurs intérêts, leurs puissances, ne sont que des sources d’antagonismes et des graines de violences.

On peut donc se demander si, au-delà du défilé militaire du 14 juillet, Mme Joly ne serait pas encline à supprimer la fête nationale tout entière, mais encore le drapeau tricolore, la Marseillaise, et, surtout, les frontières, les lois… finalement la France en tant que telle (en conservant toutefois le Roquefort, bien que José Bové ait soutenu Nicolas Hulot).

 

Aidons dès lors Madame Joly et ses camarades à ouvrir les yeux sur le monde. Des siècles au moins, des millénaires parfois, d’histoires nationales et internationales, nous lèguent une humanité constituée de peuples, peu ou prou organisés en Nations, le plus souvent adossées à un Etat ou aspirant à l’être. La conscience des intérêts communs de l’humanité n’a jamais spontanément débouché sur une organisation mondiale à eux conforme ; en revanche, les rapports de forces que certaines Nations ont su créer ont fini par déboucher, au prix des larmes et du sang, sur l’équilibre précaire et imparfait dans lequel nous vivons aujourd’hui, qu’il faut préserver des nouvelles menaces et faire encore progresser.  Singulièrement, c’est le rôle de messager de l’universalisme républicain que les authentiques patriotes français se sont efforcés de donner à notre pays depuis la bataille fondatrice de Valmy.

A contrario, les Etats-Nations n’ont cessé, depuis quarante ans, d’être petit à petit contournés, dépossédés de leurs prérogatives, et à travers eux les peuples souverains dessaisis de leurs destins, par la puissance croissante du capitalisme financier transnational, celui dont Madame Joly sait parfois dénoncer avec intelligence les ressorts, lorsqu’elle se bat par exemple, à bon escient, contre les paradis fiscaux.

Cet appétit de profits qui enjambe les frontières se moque des histoires, des cultures, des langues et des Etats. Il lui faut même les broyer, casser les règles, et standardiser l’homme, pour en faire le consommateur-moyen-prêt-à-acheter qui sied aux économies d’échelle et à la nouvelle division internationale du travail, et la matière malléable prête à prendre la place qu’on lui assigne dans les niches du marketing post-moderne.

Ce capitalisme financier transnational convoque parfois les armées des Nations pour se battre, y compris contre leurs intérêts, en faveur des siens : qu’on songe aux guerres pétrolières des Etats-Unis en Irak, en 1991 et en 2003. C’est l’honneur de la France de n’avoir pas rampé derrière eux, du moins la seconde fois. Elle a pu le faire avec l’éclat international qu’on connaît, parce qu’elle avait une armée et un siège de membre permanent au Conseil de Sécurité de l’O.N.U.. De la puissance utilisée à bon escient…

En souhaitant la suppression du défilé militaire du 14 juillet, face émergée d’une volonté de démilitarisation de la France, et plus profondément d’un fantasme de Nations impuissantes, donc d’un monde sans Nation, immanquablement gouverné dès lors par la puissance dominante de l’argent, Madame Joly s’est trompée de combat. Elle aurait pu porter haut, plutôt, à l’occasion du défilé militaire du 14 juillet, l’exigence d’une armée française qui reste aux mains du peuple ; d’une puissance française jalousement préservée, par les citoyens, de l’abaissement comme de  l’instrumentalisation que veut lui réserver le capitalisme financier transnational…

 

Le combat que doit mener la gauche, c’est le combat pour la puissance française, militaire, diplomatique, culturelle, industrielle, agricole, commerciale : une puissance aux mains du peuple, qui serve à défendre, directement ou indirectement, nos intérêts de Nation, notamment ceux des classes populaires, et notre vision du monde, cette vision internationaliste qui reconnaît à tous les peuples le droit à disposer d’eux-mêmes, et qui d’un même élan les presse d’organiser la paix et le respect des droits imprescriptibles de l’humanité...

 

Cet article est le 31ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 20:06

La Marseillaise est un appel à la fraternité

 

Pour beaucoup, le 14 juillet, on fête la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. Ce n’est pas exact, la Fête nationale française commémore la Fête de la fédération, le 14 juillet 1790, car c’est une date plus rassembleuse, moins sanguinaire.

C’est ce qui a été décidé par la République française en 1880 (voir 14 juillet, fête nationale de la République française depuis 1880 - 14 juillet 2008).

 

Xavier Dumoulin (MRC 40), sur son Blog citoyen, socialiste et républicain pour 2012, a rappelé la signification historique du drapeau français et de la Marseillaise. Voir aussi Les paroles de La Marseillaise sont à resituer dans leur contexte historique - 28 juillet 2007.

 

La Marseillaise* est un appel à la fraternité, au-delà de la guerre. C’est ce qu’a exprimé Serge Maupouet (MRC 17) dans son commentaire :

La Marseille n'est pas seulement chant de guerre. C'est encore un chant patriotique, bien sûr. Mais c'est aussi un appel à la Fraternité, au-delà de la guerre :
"Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Epargnez ces tristes victimes,
A regret s’armant contre nous
."
Le message est clair. La guerre est une circonstance tragique, qui empêche la Fraternité universelle. Mais même dans la guerre, il ne faut pas oublier que les soldats, en face, n'ont pas choisi de faire cette guerre. Ils sont contraints de s'y livrer car ils sont soumis à des tyrans. Il faut donc épargner les adversaires, sur le terrain, autant que possible.
La Marseillaise est un chant défensif et non pas offensif. Il s'agit de défendre sa patrie, sa famille, la liberté et de renverser des tyrans ("Tremblez, tyrans"). Il ne s'agit pas de faire la guerre aux autres peuples. Il faut soutenir une guerre que les nécessités ont imposée.
Voir uniquement le côté guerrier de la Marseillaise est réducteur.

 

* Les paroles de La Marseillaise et le lien vers des chants révolutionnaires 

1er couplet 

Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L’étendard sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Egorger vos fils et vos compagnes !

 Refrain 

Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons !

 2

Que veut cette horde d’esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! quel outrage
Quels transports il doit exciter !
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclavage !

 3

Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

 4

Tremblez, tyrans et vous perfides
L’opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !

 5

Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Epargnez ces tristes victimes,
A regret s’armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé**,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !

 6

Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

 7

Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n’y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre

 

** Voir François Claude de Bouillé

Sur son blog, Xavier Dumoulin commente le 14 juillet 2011 - voir L’imposture érigée en règle d’or !

Cet article est le 30ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 22:08

Refonder le système fiscal pour le rendre juste

 

La France, comme l’Allemagne et les autres pays européens, met en œuvre les recommandations de la Commission de Bruxelles (Le Monde, 13 mai : Europe, la course à la rigueur). Le président Sarkozy s’aligne sur la Chancelière afin de maintenir la fiction de l’unité franco-allemande (Marianne2, 18 juin : Comment Sarkozy est redevenu le petit Nicolas face à Angela).

 

Ce qui est cocasse et lourdement symbolique, c’est la façon de s’adresser aux financiers par le canal du quotidien économique britannique, le Financial Times, ce 21 juin (Le Monde : Guéant annonce la rigueur à la presse anglo-saxonne).

Le président de la République, tétanisé par les agences de notation, n’explique pas sa politique de rigueur aux citoyens en France. Il se sert de l’organe de la finance mondialisée pour présenter les mesures d’austérité qui seront prises, en espérant convaincre les marchés financiers.

 

Pourtant, il pourrait tenir compte de l’avis d’un expert (Le Monde, 22 mai) :

Joseph Stiglitz : "L'austérité mène au désastre").

Joseph Stiglitz, 67 ans, Prix Nobel d'économie en 2001, ex-conseiller économique du président Bill Clinton (1995-1997) et ex-chef économiste de la Banque mondiale (1997-2000), est connu pour ses positions critiques sur les grandes institutions financières internationales, la pensée unique sur la mondialisation et le monétarisme. Il livre au Monde son analyse de la crise de l'euro.

 

Il est vrai que tous les économistes américains ne partagent pas cet avis (Le Monde, 7 juin) :

Nouriel Roubini : "Nous sommes dans une zone dangereuse"

Nouriel Roubini, professeur à l'université de New York, est l'un des rares économistes à avoir vu venir la tempête financière de 2008. Invité de la conférence de Zermatt (Suisse) sur le thème "Humaniser la mondialisation", il livre son analyse sur la crise actuelle de l'euro (…).

 

Certains économistes français sont de l’avis de Stiglitz.

 

Mathieu Plane : « l'Europe fait de la surenchère dans l'austérité » (Les Echos, 20 mai).

L'Europe ne parvient pas à agir sur la croissance, et mise sur la réduction des dépenses, estime l'économiste de l'OFCE. L'inscription dans la constitution de la réduction des déficits publics n'est pas en soi gage de bonne gestion, prévient-il (…).

Comment sortir du piège de la dette ? (Bertrand Groslambert, doyen de la recherche à la Skema Business School, Le monde, 21 juin)

Vouloir y répondre par la rigueur est un contresens économique dramatique. Les seules options restantes sont l'augmentation ciblée des recettes fiscales et la croissance nominale du PIB.

Partout dans les médias c'est le même discours : les Etats doivent impérativement se serrer la ceinture. A les écouter, il n'y a pas d'autres alternatives : il faut à tout prix rembourser les dettes, sans quoi, les marchés sans pitié se chargeront de nous ruiner. C'est une erreur majeure (…).

Les travaux de Muriel Pucci et Bruno Tinel* (voir Réductions d’impôts et dette publique : un lien à ne pas occulter, CES, mai 2010 - voir aussi budget et fiscalité) méritent notre attention. Leur point de vue est présenté sur le site du quotidien Le Monde, ce 21 juin.

 

Pourquoi et comment faut-il réduire la dette publique ?

 

Seule une augmentation des recettes fiscales peut permettre de réduire le poids de la dette, tout en maintenant un service public de qualité et en soutenant l'économie par les dépenses publiques.

 

Que l'on parle de rigueur ou d'assainissement des finances publiques, la contraction des dépenses publiques est partout brandie comme le remède à la dette. Ainsi, alors que l'Allemagne annonce un plan de rigueur exceptionnel, en France le premier ministre vient d'annoncer une forte réduction des dépenses et envisage l'inscription du déficit "zéro" dans la constitution.

 

L'argument repose sur une assimilation entre les comptes publics et le budget des ménages : lorsqu'on est trop endetté, il faut réduire son train de vie au risque de léguer une dette à ses enfants. Or, en 2008, les administrations publiques françaises sont endettées à hauteur de 1 685 milliards d'euros tandis que leur patrimoine financier s'élève à 822 milliards et leur patrimoine non financier à 1 450 milliards (dont 624 milliards de terrains, logements et équipements). Ce n'est donc pas une dette qu'elles lèguent aux générations futures mais un patrimoine net de 587 milliards, qui s'ajoute à la richesse humaine accumulée en particulier en éducation et en santé.

 

Le pacte de stabilité et de croissance postule que l'endettement est excessif quand la part de la dette dans le revenu national (PIB) dépasse le seuil arbitraire de 60 %. Or cette part, qui était d'à peine 21 % en 1980 et de 35,2 % en 1990, a atteint 55,5 % en 1995, 67,5% en 2008, et 78 % en 2009. De notre point de vue, s'il est crucial de réduire l'endettement public, c'est en raison de ses effets redistributifs des pauvres vers les riches. En effet, une part des impôts prélevés sur l'ensemble des contribuables servent en partie à payer la charge de la dette (39 milliards d'euros en 2009), alors qu'ils auraient pu être affectés à d'autres usages tels que la santé ou l'éducation, tandis que ces intérêts sont versés en partie aux contribuables rentiers qui détiennent 35 % de la dette publique. Les finances publiques servent donc d'intermédiaire à un transfert de revenu vers les ménages les plus aisés.

 

Pour trouver des remèdes à l'endettement excessif des administrations publiques, il faut chercher les causes profondes de l'augmentation continue du poids de la dette, avant même les effets récents de la crise. Certains avancent que c'est l'explosion des dépenses publiques qui est en cause, mais les chiffres démentent ce diagnostic : la part des dépenses publiques dans le PIB est relativement stable depuis 25 ans, passant de 52 % en 1985, à 54 % en 1995, et 53 % en 2008. En fait, la hausse de la part de la dette publique dans le PIB s'explique d'abord par le manque de croissance économique et les crises économiques de 1993 et 2008.

 

Ensuite, les taux d'intérêts très élevés que nous avons connus jusqu'au début des années 2000 ont gonflé le coût de la dette et provoqué un effet boule de neige, les administrations publiques devant s'endetter pour rembourser les intérêts de la dette.

 

Enfin, les réformes fiscales ont contribué à accroître le poids de la dette. La part des recettes de l'Etat dans le PIB n'a cessé de diminuer, passant de plus de 22 % en 1981 à 17 % en 2008. En parallèle, la structure des prélèvements a changé. Les nombreuses niches fiscales, les changements de barèmes de l'impôt sur le revenu et les défiscalisations de revenus du capital ont principalement bénéficié aux ménages aisés, tandis que la montée en charge de la CSG était supportée par l'ensemble des ménages. Ces évolutions de la fiscalité, en partie responsables de l'accroissement des déficits, n'ont pas eu les effets attendus sur l'emploi et la croissance. Les avantages fiscaux accordés aux ménages aisés leur ont permis d'épargner davantage, stimulant finalement assez peu la demande intérieure.

 

On peut donc s'inquiéter de l'opportunité des mesures de contraction des dépenses publiques annoncées. La crise n'est en effet pas terminée et cela risque d'affaiblir davantage la croissance. Il serait plus raisonnable de refonder le système fiscal de manière à ce que les ménages aisés, qui ont vu leurs revenus augmenter à la fois par les baisses d'impôt et par les intérêts de la dette, contribuent à nouveau au financement des administrations publiques par l'impôt plutôt que par leur épargne. Seule une augmentation des recettes fiscales peut en effet permettre de réduire le poids de la dette tout en maintenant un service public de qualité et en soutenant l'économie par les dépenses publiques.

 

* Muriel Pucci et Bruno Tinel, maîtres de conférences en économie à l'université Paris-I - Panthéon-Sorbonne

 

Cet article est le 64ème paru sur ce blog dans la catégorie France et Europe.

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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 13:18

La République est asphyxiée par le néolibéralisme

 

Jean-François Kahn est un journaliste qui a 46 ans de pratique et des expériences professionnelles réussies. Chaque jour, sur son blog Tourner la page, il commente l’actualité. Ce 16 juin, il hume un parfum de 1930 et préconise de donner corps aux convergences républicaines, dont il parle depuis quelques années.

Voici ce qu’il a écrit ce 16 juin sur son blog, qui est reproduit sur le site Marianne2.

 

Sans convergences républicaines tout est possible

 

Si l’on examine les différents sondages préélectoraux (c’est-à-dire hors de toute dynamique de campagne électorale qui peut absolument tout changer comme on l’a souvent vu dans le passé), on constate :


1 - Que, certes, Nicolas Sarkozy est très faible, puisqu’il obtiendrait 27 % des suffrages au premier tour contre 31 % en 2007, alors que les ralliements dont il a bénéficié et son statut de président en titre devrait le mettre à environ 40 %. Recul spectaculaire. Autrement dit, il n’a rien récupéré à gauche ou au centre et a perdu à droite. Comme il a tout intégré à son propre camp, a priori il n’a plus de réserves.


2 - Mais que la gauche, toutes tendances confondues, malgré la crise, malgré l’annonce d’un plan de rigueur, malgré le net déficit de popularité présidentielle, n’est pas majoritaire. Son score se situe entre 40 et 44 %, moins que l’addition droite, extrême droite, centre droit. En conséquence, la ligne de repli sur les « fondamentaux » (comme ils disent à droite) et de rejet de toute alliance se heurte à cette dure réalité : sans un minimum d’élargissement, donc d’ouverture, son succès est loin d’être assuré.


3 - Si on additionne les intentions de votes, Bayrou, Villepin, Europe Ecologie, on retrouve, en gros, les 19 % d’électeurs qui cherchent à s’exprimer hors d’une structure strictement bipolaire. Ou, plus exactement, qui se placent dans l’opposition sans pour autant vouloir s’ancrer à gauche. Cet électorat, Nicolas Sarkozy en a absolument besoin. Mais la gauche aussi. Sauf que Sarkozy, lui, l’a compris.


4 - Une candidature Mélenchon triplerait au moins – je dis bien au moins – le score de Marie-George Buffet en 2007.


5 - Le plus important : avec 13 %, Marine Le Pen réalise le meilleur sondage obtenu par le Front National deux ans avant une élection présidentielle.

Cette poussée de l’extrême droite, il faut être sourd et aveugle pour ne pas la ressentir sur le terrain. La montée des insécurités (rappelons que l’on a dû truquer les dernières statistiques concernant la délinquance en y retirant les escroqueries aux Cartes Bleues par Internet) ; la permanence de forts flux migratoires qu’on a, en réalité, encouragés par « l’émigration travail », mais dont on exploite, ensuite, les conséquences sociales et sociologiques ; l’incapacité apparente de la gauche à affronter ces deux questions (par autocensure) ; les effets de ce qu’on appelle le « terrorisme de la bien-pensance » et qui revient à criminaliser toute forme d’expression incorrecte ; mais aussi la crise sociale, tout cela se conjugue pour gonfler les voiles de l’extrême droite.
C’est en ce sens que les élections récentes aux Pays-Bas, en Hongrie, en Autriche, en Italie et en Flandres, ou demain en Norvège, résonnent comme autant d’alertes.
Je le répète, puisque nous humons comme un parfum de 1930, ne commettons pas les mêmes erreurs : les convergences démocratiques et républicaines s’imposent.

 

Cet article est le 29ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

 

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 22:53

 

Une association de défense de la République par l’action

 

Il faut saluer la création de l’association Résistance républicaine par Christine Tasin avec l’appui de Riposte Laique. Elle ne manque pas de panache, Christine, que j’ai connue quand elle était adhérente du MRC à Saintes, en Charente-Maritime.

Après avoir participé au congrès 2008 - nous avions déjeuné ensemble au Kremlin-Bicêtre après avoir posé pour cette photo, prise par Francine Bachelier (MRC 86), aux côtés de Pierre Rousseau (MRC 86) et de Gérard Beillard (MRC 53), le 21 juin 2008 - elle avait répondu positivement aux sollicitations de Debout La République aux élections européennes 2009 (seconde place sur la liste dans le Grand Ouest). Congres-MRC-2008-010.jpg

 

En fait, Christine était, d’abord, rédactrice du journal en ligne Riposte Laïque au côté de Pierre Cassen et son adhésion au parti présidé par Nicolas Dupont-Aignan a été interrompue par le lancement de Résistance Républicaine, le 2 juin 2010, car elle veut être indépendante et libre, ce qu’elle est en toutes circonstances, comme nous avions pu l’observer au MRC.

 

Dans un entretien à Médias Libres, le 31 mai, elle expliquait ce qui l’avait conduite à créer Résistance Républicaine.

Christine Tasin à Médias Libres

 

Médias Libres : Vous êtes rédactrice du journal en ligne Riposte Laïque qui a annoncé, dans son numéro 146, la sortie de son troisième livre, "Résistance Républicaine". Pourquoi ce livre ?

Christine Tasin : Le modèle français, républicain, issu des Lumières et de 1789 est en danger : nos principes sont remis en cause ; peut-on encore parler d’égalité homme-femme quand on voit fleurir les voiles, islamiques ou pas, dans nos rues ? La liberté existe-t-elle encore quand la moindre critique de l’islam déchaîne manifestations et plaintes, voire menaces de mort ?

La fraternité existe-t-elle encore quand les Français voient fondre leurs avantages acquis par les luttes de leurs pères, pour faire de la place à des populations venues en toute illégalité en France qui réclament les mêmes avantages et mettent  en péril notre système social en cette période de chômage ?

J’ajouterai que de nombreuses lois sont bafouées, celle de 1905 qui instaure la séparation des Eglises et de l’Etat notamment, celles qui interdisent violences, trafics de drogue et sont censées protéger la propriété privée, puisque de véritables zones de non-droit où forces de l’ordre et pompiers ne peuvent plus se rendre sans se faire attaquer fleurissent au nez et à la barbe des autorités.

Que dire par ailleurs des bandes qui font régner leur loi dans les transports en commun ou dans la rue et du communautarisme qui se développe, imposant de fait un précepte religieux moyenâgeux, la viande halal, à tous les habitants d’un quartier ou à des espaces de restauration rapide ?

Notre livre, à travers l’analyse des débats qui ont eu lieu sur la burka et l’identité nationale, montre bien que tout est lié, que tout ce qui nous choque est une véritable atteinte à nos valeurs, et en arrive à cette constatation : puisque nos politiques ne font rien, pour ne pas dire qu’ils encouragent cet état de déréliction de la République, la Résistance doit s’organiser.  Les citoyens doivent agir, au nom de la République, pour la République.

 

Vous avez annoncé, dans le supplément 146, votre départ de "Debout la République", et votre volonté de vous investir dans une association nationale, indépendante de Riposte Laïque, mais aux objectifs voisins. Pouvez-vous nous en dire davantage ?


Christine Tasin : le but de cette association, qui sera parallèle de Riposte Laïque, qui demeure un journal d’information, sera de passer à l’action, ou, autrement dit, de donner une forme concrète à la résistance républicaine.

J’ai considéré que cette association devait être apolitique pour rassembler largement des citoyens de tous bords et si j’étais demeurée à DLR, elle aurait été marquée ; de plus je trouve depuis quelques mois que Nicolas Dupont-Aignan, malgré son courage, son honnêteté et son discours sans langue de bois n’est pas suffisamment virulent sur la place que  l’islam prend dans la société.

En ne ciblant principalement que l'islam, ne risquez-vous pas de vous éloigner des objectifs laïques dont vous vous réclamez ?


Christine Tasin : l’islam n’est pas la seule cible, bien évidemment, et vous pouvez vous en rendre compte dans l’énumération des dysfonctionnements que j’ai relevés pour répondre à votre première question, mais c’est, effectivement, un combat prioritaire parce que les fondateurs de notre association, comme les rédacteurs de Riposte Laïque ont le sentiment que le péril le plus grave et le plus urgent pour nous et nos enfants, ce n’est ni le réchauffement climatique ni le libéralisme.

Je prends à dessein deux éléments considérés par le commun des mortels, à tort ou à raison, comme essentiels pour l’homme et sa planète pour vous faire comprendre notre peur, notre révolte, et notre sentiment d’urgence :  ce qui nous menace le plus gravement aujourd’hui c’est le fascisme islamique qui s’infiltre partout dans le monde et qui gangrène peu à peu le mode de vie de tous, pour tenter d’imposer la charia.

Or la charia, c’est le délit de blasphème et la fin de la liberté de croire ou de ne pas croire  et de s’exprimer, c’est la soumission des femmes, c’est les homosexuels et les femmes adultères condamnés à mort, c’est l’interdiction de l’alcool et du porc avec la disparition d’éléments fondamentaux du plaisir de vivre à la française, sans parler des métiers et donc emplois liés…    

 

Lors d'une récente émission, à Arrêts sur Images, deux de vos amis, Pierre Cassen et Anne Zelensky, se sont vu accuser par l'animateur, et par deux contradicteurs laïques, de basculer vers l'extrême droite, par haine de l'islam. Que répondez-vous à de telles accusations ?

Christine Tasin : l’accusation est stupide à deux titres. D’abord, si l’extrême droite haïssait l’islam, ça se saurait, Jean-Marie Le Pen ne ferait pas ami-ami avec le fasciste islamiste iranien Ahmadinejad et Alain Soral ne manifesterait pas avec La Hamas et le Hezbollah, les deux trouvant charmant que des femmes se voilent !

Alors, vous en conviendrez, le rapprochement est spécieux pour ne pas dire crétin. Par ailleurs, on nous reproche de dire la même chose que Marine Le Pen sur l’islam, cela fait-il de nous des proches de Marine le Pen ?

J’invite nos détracteurs à lire les articles que nous lui avons consacré sur Riposte Laïque, Roger Heurtebise et moi et j’ajouterai que ce procès d’intention trouve simplement ses limites dans le bon sens. Nul ne sait actuellement si Marine le Pen est ou pas d’extrême droite car ses propos sont très loin de la rhétorique habituelle de ce courant politique ; néanmoins, même en admettant qu’elle le soit, qu’est-ce que cela prouverait ? J’ai une peur/haine  absolue des complices de l’islam, les anti-républicains Mamère, Besancenot et compagnie.

Pourtant il m’arrive de dire sur le libéralisme et le capitalisme des choses qui ressemblent étrangement à celles que dit Besancenot, cela fait-il de moi une militante du NPA que je déteste ? Je trouve que les textes écrits par Aragon sur l’amour sont de purs diamants, cela fait-il de moi une stalinienne comme lui ? Qu’est-ce que c’est que cette vision intégriste des gens et des opinions politiques ?

 

Pouvez-vous nous dire comment s'appellera votre association, et quelles sont ses prochaines échéances ?

Christine Tasin : le dernier livre de Riposte Laïque et mes réponses vous donnent la clé, elle s’appellera RESISTANCE REPUBLICAINE, tout un programme ! Les statuts sont enregistrés en Préfecture, nous mettons au point le règlement intérieur et, après une dernière réunion des fondateurs et de leurs éventuels relais en province début juin pour nous mettre d’accord sur les objectifs, les moyens d’action, le règlement intérieur et même une éventuelle modification de statuts, nous  la présenterons et nous proposerons les bulletins d’adhésion le 7 juin sur Riposte Laïque, il faut que nous soyons nombreux pour travailler en réseau, agir physiquement, manifester, écrire, occuper l’espace face aux atteintes que subit quotidiennement la République.  

 

Cet article est le 28ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 18:24

 

L’identité de la France, c’est la République

 

Le thème de l’identité nationale a été abordé sur ce blog le 6 novembre 2009 : Le président Sarkozy met en cause l'identité républicaine de la France.

 

Marie Noëlle Lienemann et Paul Quilès, anciens ministres, animateurs du club Gauche Avenir, militants PS, ont participé aux universités d’été du MRC - la première, le 6 septembre 2008 à Belfort (à gauche sur la photo) et le second, le 6 septembre 2009 à Toulouse (à droite sur la photo).
Ils ont des positions qui les rapprochent de celles du Mouvement Républicain et Citoyen. 

 

 

Ils ont signé un texte qui a été publié le 18 novembre par le site Mediapart et qu’on peut lire sur le site de Paul Quilès (voir Identité nationale : que doit dire la gauche ?) et aussi - c’est là que je l’ai découvert - sur le blog citoyen de Xavier Dumoulin.

 

Identité nationale : que doit dire la gauche ?

 

Tout a été dit sur la grossièreté de la manœuvre : le moment choisi pour parler de ce sujet sérieux et complexe -à quelques mois d'élections difficiles pour la droite- ; la problématique -des thèmes sélectionnés pour plaire à l'électorat d'extrême droite- ; la méthode -une fausse consultation, ignorant le Parlement, à partir d'un questionnement faussé et tendancieux- ; son maître d'œuvre - un renégat socialiste, ancien pourfendeur du sarkozysme et de ses inquiétantes dérives... Bref, tout concourt à disqualifier l'opération, dont la finalité électoraliste ne fait aucun doute.


    La gauche a raison de ne pas se prêter au jeu politicien qui consiste à organiser des réunions dont le caractère superficiel et la finalité ne font aucun doute. Pour autant, elle ne doit pas se contenter de dénoncer la manœuvre, car elle peut la retourner contre ses auteurs, en requalifiant les enjeux et en refusant de se placer sur le terrain erroné et dangereux choisi par le « ministre de l
'identité nationale et de l'immigration ». Héritière des conceptions universalistes et progressistes de notre histoire, elle doit répondre aux incertitudes nationales et démontrer que la politique du gouvernement est fondée sur l'exaltation des différences, la compétition entre groupes et communautés, le creusement des inégalités. La devise de la République, liberté, égalité, fraternité est vidée de sa force propulsive.

 

Une crise d'identité ? Plutôt un manque de perspective d'avenir


    Nos concitoyens voient bien que cette opération est un dérivatif pour éviter le débat sur les sujets brûlants : le chômage, les difficultés sociales, la désindustrialisation, les inégalités croissantes, la fiscalité et l
'endettement, la remise en cause des services publics, la montée de la violence... Ils veulent des solutions concrètes à leurs problèmes, mais ils s'inquiètent de l'avenir de leur pays et de leurs enfants,  ils regrettent la perte de cohésion de la société et l'affaiblissement de la transmission des valeurs républicaines -auxquelles ils adhèrent très majoritairement- et ils aspirent à un projet commun qui porte une vision d'avenir, une perspective de progrès.


    Car ils savent que l
'identité nationale -si ce concept a réellement un sens- est d'abord la construction d'un espace politique autour de principes partagés, qui évoluent au cours du temps en s'enrichissant et autour d'une langue commune. Quand ce pacte n'est plus explicite, quand les promesses de progrès s'éloignent et que se creuse un fossé entre les principes et la réalité, le pays connaît un lourd malaise et, d'une certaine façon, une crise d'identité.

 
La mondialisation libérale et la politique de Sarkozy menacent plus l'identité nationale que l'immigration

    Expliquer ce malaise et cette crise à partir de la question de l'immigration est inacceptable et erroné. En réalité, c'est plutôt la mondialisation libérale qui tend à contester et à remettre en cause les principes républicains, fondateurs de notre identité nationale. Ceux-ci se sont forgés au cours de l'histoire, se développant et s'élargissant, souvent grâce à l'apport décisif de la gauche.

Ces éléments majeurs du pacte républicain, qui constituent l'identité française aujourd'hui, s'appellent :
- la devise de la République: liberté, égalité, fraternité ;

- les droits de l'homme et du citoyen ;
- l
'Etat, qui incarne l'intérêt général, garantit la cohésion nationale, prépare et garantit l'avenir du pays ;
- le peuple souverain, qui entend maîtriser son destin ;
- la délibération collective, contre le pouvoir personnel ;
- le droit du sol;
- la laïcité ;
- l
'école publique et l'attention au développement et aux droits de l'enfant
- la protection et la sécurité sociale ;
- les services publics, acteurs essentiels de l
'égalité et garants des biens communs, en particulier des ressources naturelles

    Qui ne voit que ces conceptions ont été mises à mal par la montée du libéralisme économique et la domination des conceptions anglo-saxonnes ?
    
    Nicolas Sarkozy avait d
'ailleurs clairement annoncé, au cours de sa campagne présidentielle, qu'il fallait rompre avec le modèle social français. Il s'est fait depuis le chantre de ces thèses, en sapant d'autres piliers de cette identité ou en prétendant la rénover : remise en cause de la laïcité (discours de Latran, Loi Carle, accord Kouchner/Vatican ...) ; discrimination positive (tentative d'inscrire dans la constitution la reconnaissance des diversités !) ; accroissement de la dérive monarchique du pouvoir ; utilisation fréquente de propos « provocateurs », qui mettent à mal la vision humaniste que devrait promouvoir le chef de l'Etat. La Présidence de Nicolas Sarkozy est donc bien une menace pour l'identité française.

L'identité de la France, c'est la République

    Plus largement, le problème vient surtout du fait que nos valeurs républicaines s'incarnent de moins en moins dans le réel et ne semblent plus orienter l'évolution de la société française. Comment convaincre que la devise inscrite sur nos frontons est notre ambition commune, quand les inégalités sociales s'accroissent, le racisme s'installe, la promotion sociale est stoppée, certains quartiers dérivent en ghettos, quand se développent les privilèges pour certains et se multiplient les handicaps pour les autres, quand l'héritage et la fortune transmise comptent plus que le travail et le talent de chacun, quand le mauvais exemple vient du haut et que la République est sans cesse convoquée pour imposer des contraintes, des limitations et de moins en moins  pour favoriser l'émancipation de tous ! Certains enragent, d'autres se résignent. Le pays est désorienté.

    Il est évident que l
'intégration des populations immigrées est plus difficile, si le pays doute de lui-même, perd ses repères  et ne se donne pas les moyens de la réussir.

La France n'est ni un territoire unique, ni une nation ethnique

    Le choix du terme « identité » est contestable, car il privilégie une vision intemporelle et statique de la nation : approche partagée par ceux qui nient l'apport permanent des immigrés à notre pays et ceux qui valorisent la référence à la terre « éternelle ». Tenter de rattacher cette identité à la terre est d'ailleurs assez cocasse. De quelle terre parle-t-on ? Celle de Philippe Auguste? De Louis XIV, qui lui ajouta quelques provinces étrangères comme l'Artois ou le Roussillon? De Napoléon Bonaparte, qui crut pouvoir l'étendre à toute l'Europe? Des colonies, de l'Algérie d'avant 1962?....Cela n'a pas de sens. La France n'a jamais été une réalité achevée, une donnée figée de la nature et de l'histoire. Ni territoire ni « esprit d'un peuple », la France est, comme l'a rappelé Fernand Braudel, un résidu, un amalgame, des additions, des mélanges.


    Géographiquement, la France hexagonale est un carrefour entre des mondes  - continental, océanique, méditerranéen- fait de centaines de micro-milieux, d
'une mosaïque de paysages marqués par l'homme, lui-même contraint par la diversité des milieux. Il n'existe pas une France naturelle, mais des France géographiquement différentes. C'est encore plus vrai aujourd'hui, avec l'apport de l'outre mer.

    La réalité démographique et ethnologique est, elle aussi, complexe et artificielle, faisant cohabiter les trois principaux mondes de l'Europe occidentale: germanique, celte et méditerranéen. La population française est - sur notre continent - celle qui a le plus précocement et le plus complètement brassé les ethnies.
    Le pacte républicain est devenu le fondement déterminant de notre destin commun et le socle de l
'unité de notre nation. C'est le 14 juillet 1790, au Champ de Mars, à Paris, que les représentants des provinces décidèrent de créer ce que Renan définissait comme "cette grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, qui crée une conscience morale qui s'appelle une nation".

La gauche a une responsabilité historique

    La France naît à chaque instant d'un contrat collectif et d'un combat permanent qui, s'il s'interrompait, ferait tout s'écrouler. Peut être cette «  fragilité » apparente inquiète-t-elle nos concitoyens, surtout lorsque personne n'éclaire plus l'avenir. Là est la tâche de la gauche.


    Elle a imposé l
'égalité dans notre devise, alors que la droite l'a toujours contestée, en tentant, récemment encore, de lui substituer l'équité. Elle a promu la fraternité, en alliant reconnaissance des droits individuels, des droits fondamentaux avec l'indispensable solidarité, la mutualisation des risques, le brassage social. Elle a porté en permanence l'élargissement de l'idéal républicain à l'ensemble des champs de la vie collective et singulièrement dans l'économie et le social.


Elle a toujours occupé une place déterminante dans les combats pour la liberté, dont certains reprennent, hélas, une singulière acuité, comme celui pour la laïcité, l
'humanisme ou le développement des libertés publiques.

Quant à l'internationalisme, c'est un des grands apports de la gauche, qui n'a jamais confondu la nation et le nationalisme, l'amour de la patrie et le repli sur soi ou le rejet des autres. Elle sait que, lorsque le nationalisme s'installe dans notre pays, il s'affaiblit, il recule et les problèmes intérieurs, les difficultés sociales s'accroissent. Elle sait aussi que la citoyenneté française n'exclut en rien la revendication de participer à une citoyenneté européenne et même l'espérance d'une citoyenneté mondiale.


    L
'épopée républicaine de notre pays n'est pas achevée. Elle constitue toujours un moteur  puissant pour nos concitoyens et elle conserve une force d'attraction indéniable dans le monde. On le voit bien, la crise et les bouleversements actuels requalifient  le modèle français, que le cycle ultralibéral a tant malmené. Y a- t- il dans notre pays une volonté politique suffisante pour engager cette reconquête ? Aurons-nous l'audace et le courage d'affronter le grand défi de l'égalité ?  Sans progrès vers l'égalité, le doute prendra le pas sur l'espoir. La gauche a, là, une responsabilité majeure et doit porter cette vision mobilisatrice de l'avenir. L'identité nationale a moins besoin de débat que d'action.

 

Cet article est le 27ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 23:32

 

Le débat sur la Nation, c’est le peuple qui doit le mener


Le ministère qui conduit le débat sur l’identité nationale a une malformation de naissance, dont est responsable le chef de l’Etat. Amalgamer l’identité nationale et l’immigration relève d’une conception de la France qui n’a rien de républicaine (voir le texte de Patrick Weil sur ce blog : Patrick Weil et le ministère associant l'immigration et l'identité nationale - 19 mai 2007).

 

Le président de la République a voulu ce débat, qui ne repose pas sur des bases incontestables. Il pourrait bien le regretter quand les Français lui demanderont des comptes sur ce qu’il fait de l’héritage républicain de la France. C’est ce qu’écrivait, hier, le Mouvement Républicain et Citoyen :

Pour le MRC, l’identité nationale, c’est d’abord l’identité républicaine

Le MRC a décidé de ne pas participer aux débats sur l’« identité nationale » organisés dans les préfectures à l’initiative du Président de la République avant l’échéance des élections régionales.

Nul plus que nous n’est convaincu de l’importance d’affirmer, dans un monde en perte de repères, l’identité républicaine de la France, fondée sur un message universel. C’était le projet de la Révolution française.

 

Aujourd’hui, même si la France n’a évidemment pas commencé en 1789, et se définit surtout à travers sa langue, le français, c’est bien le message de la République qui mérite d’être entendu haut et fort. L’identité de la France c’est celle de ce message universel qui se décline dans les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.

Mais nous n’acceptons pas l’instrumentalisation de l’identité républicaine de la France, qui, dans les mains du ministre à la fois chargé de l’immigration et de l’identité nationale, se charge d’un sens défensif.

 

L’heure est à la compréhension du monde qui vient, celui du XXIè siècle, avec les repères solides fournis par l’héritage des Lumières. Elle n’est pas au repli identitaire sur un idéal national frileux qui tournerait le dos à la tradition dont nous nous réclamons, celle d’une patrie civique, généreuse et intégratrice.

 

Tenus peu avant les élections régionales, ces débats en préfecture sentent de loin l’opération politicienne visant à ramener les brebis perdues de l’extrême-droite dans le bercail de l’UMP.

Quant au débat ouvert dès aujourd’hui sur Internet, il peut être l’occasion de quelques rappels salutaires mais plutôt à l’adresse de nos gouvernants.

 

La force de notre pacte républicain vient de ce que les Français s’y reconnaissent massivement. Ce dont ils doutent, ce serait plutôt de la volonté du président de la République de continuer à leur assurer une assise solide.

 

Liberté ? Voyez du côté de la réforme de la justice, faite pour remettre celle-ci dans la main du pouvoir. Regardez les transferts massifs de pouvoir opérés au profit d’institutions européennes déconnectées du suffrage universel, au détriment du parlement.

Egalité ? Voyez du côté de la panne de l’ascenseur social - sauf à Neuilly.

Fraternité ? Voyez du côté du copinage des banquiers, des grands medias et des partis politiques assoiffés de « rupture » avec la protection sociale.
Laïcité ? Voyez les appels du Président de la République aux autorités religieuses pour leur demander d’investir l’espace public et les accords passés avec le Vatican pour la reconnaissance des diplômes délivrés par l’enseignement confessionnel.


Nous ferons quant à nous valoir notre point de vue, comme nous l’avons toujours fait, chaque fois que cela nous semblera utile et notamment quand le gouvernement s’attaquera aux valeurs républicaines. Mais de grâce, n’inversons pas les vrais défis. Ce n’est pas aux autorités nationales de demander aux Français confirmation de leur livret de naissance.

 

C’est à nous, Français, d’interpeller les autorités nationales en leur demandant compte de ce qu’elles font de l’héritage républicain de la France.

 

Revue de presse :

 

Il y a aussi du rouge dans le drapeau tricolore (Libération, Laurent Joffrin, 17 octobre)

 

(…) Encore faut-il rappeler les valeurs communes de la nation, au moment où une partie des citoyens voient leurs droits niés ou dépréciés par la relégation sociale. Elles ne sont ni ethniques, ni religieuses ni culturelles. Il n’y a pas d’essence nationale. Il y a une adhésion volontaire à des principes, qui sont ceux de la République et des droits de l’homme, comme le préconisait déjà Renan.

C’est la volonté de vivre ensemble dans la coopération et la liberté qui définit la nation, et non un soi-disant fait de nature ou d’histoire, intangible et fermé. A condition, bien entendu, que ces principes deviennent réalité et que l’égalité des droits entre dans les faits pour les minorités victimes de discrimination. Renan disait aussi que la nation repose sur une histoire et une culture communes, établies par le temps (…).

 

"Il n'y a pas d'identité française" (Le Monde, 6 novembre)

Dans un entretien au Monde.fr, Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS, revient sur les dangers de soulever la question de l'identité nationale.

 

Aux racines de l'identité nationale (Le Monde, Thomas Wieder, 6 novembre)

L'expression est née dans les années 1980, au moment où la France se sentait vulnérable et se cherchait un refuge identitaire.

(…) C'est une conférence d'Ernest Renan, prononcée en 1882 à la Sorbonne, qui est souvent citée comme fondatrice de la seconde. A la question "Qu'est-ce qu'une nation ?", l'historien répondait que celle-ci ne se définissait ni par la race, ni par la langue, ni par la religion, ni par la géographie, ni même par une communauté d'intérêts. Pour lui, la nation était une "grande solidarité", constituée par "les sacrifices que l'on a faits et ceux que l'on est disposé à faire encore". Si "elle suppose un passé", elle ne se conçoit pas sans "le désir clairement exprimé de continuer la vie commune". Une formule a fait florès : "L'existence d'une nation est (...) un plébiscite de tous les jours comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie." Cette définition volontariste de la nation - Renan parle du "désir de vivre ensemble" - repose sur l'adhésion à un certain nombre de valeurs communes (...).

 

Nicolas Sarkozy veut gêner la gauche ; en réalité, il ébranle la cohésion nationale, par Guillaume Bachelay (Le Monde, 6 novembre)


Cet article est le 26ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement

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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 22:33

 

Pourquoi pas une circonscription avec Laval et les cantons proches ?

 

La délicate question du redécoupage des circonscriptions législatives a été traitée récemment sur ce blog (voir Redécoupage controversé des circonscriptions électorales législatives - 30 juillet 2009).

J’y reviens avec les réflexions que m’a adressées Jean-Yves Delort, ex-rédacteur en chef du Courrier de la Mayenne. 
Auparavant, il faut rappeler les règles. On les trouve dans deux articles de Vie publique.fr :

 

Le redécoupage électoral . FAQ - Actualités - Vie-publique.fr (15 avril 2009)

 

Découpage électoral : carte électorale, circonscriptions ... (4 août 2009).

Quelles sont les règles de délimitation des circonscriptions législatives ?

L’Assemblée nationale compte 577 députés, élus dans des circonscriptions tracées pour les seuls besoins de leur élection, en fonction de la population. La répartition des sièges entre les 577 circonscriptions se fonde sur une méthode de répartition par tranches de population.


Le
découpage électoral. issu de la loi du 24 novembre 1986 reposait, pour la définition des 577 circonscriptions, sur un double principe : chaque département devait avoir au moins 2 députés, un député supplémentaire était attribué pour chaque tranche supplémentaire de 108 000 habitants.


En 2009, la règle retenue est la suivante : la répartition des sièges entre les départements est effectuée à partir de leur population municipale depuis les résultats du recensement glissant de 2004. La répartition est toujours fondée une méthode de répartition par tranches de population mais le montant est dorénavant fixé à 125 000 habitants (un député supplémentaire est attribué pour chaque tranche supplémentaire de 125 000 habitants).

Lire + sur "Quelles sont les règles de délimitation des circonscriptions législatives ?"


Le Conseil constitutionnel tient à limiter les exceptions à la règle fondamentale selon laquelle l’Assemblée Nationale doit être élue sur des bases essentiellement démographiques
. C’est pourquoi la Lozère (77 000 habitants) et la Creuse (122 000 habitants) ne feront plus exception. Elles n’auront plus qu’un député pour tout le département.


Dans la Lettre du Courrier des Maires, en date du 3 août 2009 (voir Le nouveau découpage de la carte électorale empêchera-t-il l'alternance ?), il est répondu aux objections de favoritisme politique.


La Commission consultative du
découpage électoral, présidée par l’ancien président du Conseil constitutionnel, Yves Guéna, n’a pas souhaité repartir sur de nouvelles bases, avec des règles claires applicables partout. Elle s’est limitée à des échanges de cantons limitrophes. On peut le regretter, car cela ne résout pas les incohérences constatées.


La Mayenne, avec ses 300 000 habitants, conservera ses trois circonscriptions
, mais il sera procédé à un remodelage des limites entre elles, de manière à réduire les écarts démographiques. Voici la pensée de Jean-Yves Delort sur ce point (texte écrit le 3 août).

 

Modifier les circonscriptions électorales en Mayenne : un projet impossible

 

            Tripatouillage, charcutage : des qualificatifs souvent peu favorables ont accompagné les projets de réforme de circonscription électorale décidé par le gouvernement. Le précédent remodelage lancé par Charles Pasqua avait aussi été sérieusement critiqué. Mais pourquoi tous ces projets de réforme sont ils toujours mal accueillis ?

            La raison est simple : chacun souhaite que les circonscriptions électorales (c'est à dire le territoire que représente le député à l'Assemblée nationale) soient à la fois toutes égales en population et en superficie. Or c'est véritablement impossible.

            Dans le système électoral que nous connaissons sous la Cinquième République depuis 1958 (à l'exception d'une brève tentative de rétablissement du scrutin proportionnel par François Mitterrand en 1986), chaque député représente un territoire. En Mayenne, il y a trois circonscriptions et donc trois députés. Pendant longtemps, il y eut un député du nord Mayenne, un du centre et un du sud Mayenne, ces trois territoires à peu près égaux correspondant aux arrondissements administratifs.

            Le problème, c'est que la démographie de ces trois circonscriptions électorale a évolué ; la région lavalloise a connu une forte croissance. Comme dans de nombreux autres départements français, ce déséquilibre a inquiété. Et l'on s'est mis en France à juger les députés au poids du nombre d'électeurs : tel député représentait une zone de 100 000 habitants et tel autre une zone de la moitié. Si aujourd'hui les circonscriptions électorales mayennaises respectaient les arrondissements, Guillaume Garot représenterait 140 000 électeurs, Yannick Favennec 90 000 et Marc Bernier 60 000. Impossible à envisager.

            On tenta alors de corriger ce déséquilibre en retirant des cantons aux circonscriptions démographiquement les plus importantes et en les attribuant aux circonscriptions plus modestes. C'est ainsi que les cantons de Chailland et surtout de Laval nord-est ont été attribués à la troisième circonscription (nord Mayenne) tandis que ceux de Pré-en-Pail ou de Villaines-la-Juhel étaient associés à Laval. De même les cantons de Meslay, Loiron, Ste Suzanne, furent rattachés à la circonscription de Château-Gontier. C'est la situation en 2009.

            On aboutit alors à des circonscriptions qui ont des formes particulièrement bizarres. Et l'électeur y perd son latin. Le député de Pré-en-Pail, c'est Guillaume Garot, le maire de Laval, et non Yannick Favennec. Pour y tenir une permanence, il doit faire 140 kilomètres. Et l'on peut dire qu'il existe deux députés de Laval : Guillaume Garot, certes mais aussi Yannick Favennec qui a été élu par les électeurs  des Pommeraies et du quartier de la gare. 

 

La quadrature du cercle

            On arrive donc ici à la quadrature du cercle : donner aux trois députés mayennais des territoires démographiquement égaux et à peu près semblables en superficie. Le récent projet examiné par le conseil des ministres pour les élections législatives de 2012 établit un redécoupage à la hache : le canton de Loiron passe du sud au Nord Mayenne, celui de Saint-Berthevin passe dans le sud Mayenne ; le canton de Laval nord-est (gare, Changé...) repasse dans l'escarcelle du député de Laval mais ce dernier perd le canton de Laval nord-ouest (Hilard, Grenoux).

On aboutit donc toujours à des circonscriptions aux formes bizarroïdes : demain, Guillaume Garot s'il est réélu sera toujours le député de Pré en Pail et Marc Bernier (ou plutôt son successeur puisqu'il a indiqué qu'il comptait arrêter en 2012) sera le député d'une partie de Laval.

 

Et si Guillaume Garot n'était le député que de Laval Agglo ?

            Il y aurait bien une solution pour arriver à trois circonscriptions égales sur le plan démographique. La Mayenne compte environ 300 000 habitants. On limiterait la première circonscription (celle de Guillaume Garot) à l'agglomération lavalloise qui compte 100 000 habitants, les deux autres députés se partageant tout le reste du département. (Nord et sud).
            On voit tout de suite les limites d'un tel découpage : tandis que le député de Laval serait l'élu d'un territoire restreint, les députés du Nord et du sud Mayenne auraient certes des territoires de la même importance (100 000 habitants) mais ils devraient parcourir un très vaste territoire pour rencontrer leurs électeurs, assister aux réunions et manifestations, remettre des coupes ; de l'agenda de député ils passeraient à un agenda de ministre ! A moins de faire largement appel à leur suppléant (ce qui ne serait pas forcément une mauvaise chose). Notons quand même que leur territoire serait quand même moins grand que celui des sénateurs, des conseillers régionaux ou bien sur des députés européens.

 

            Avec le régime électoral que nous connaissons (scrutin majoritaire à deux tours), on n’arrivera jamais à un bon système garantissant pour la Mayenne trois circonscriptions démographiquement égales et homogènes quant à leur superficie. Et toute tentative de modification du territoire sera forcément accusée de «charcutage» par l'opposition (de droite ou de gauche). On peut soit se satisfaire de cet état de fait, soit rêver à un autre système comme le système proportionnel. Sans doute ce système peut paraître plus juste (en fait seule une proportionnelle nationale serait vraiment juste) mais il éloigne l'électeur de son député. Et l'on a bien vu, lors des dernières élections européennes, que lorsque le représentant du peuple est trop loin de l'électeur, l'électeur a tendance à s'abstenir.

 

Cet article est le 25ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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