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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 22:45

Sortir de la crise du capitalisme
ou du capitalisme en crise ?

 

Sortir des sentiers battus de la politique est une nécessité dans la période actuelle. Si c’était possible, il y aurait une majorité de citoyens à vouloir reconstruire le monde sur des bases nouvelles. Mais il y a aussi la peur de tout ce qui est nouveau et révolutionnaire.

 

Autrement dit, faut-il sortir de la crise du capitalisme ou du capitalisme en crise ? (Samir Amin, Tribune sur le site de Marianne, 25 juillet : «Marx n’a jamais été aussi utile»).

 

Comparer les privilèges dans la société de l’Ancien Régime et ceux imposés par le capitalisme d’aujourd’hui est pertinent (voir, sur ce blog, L'aveuglement des élites de la finance, comparé à la situation en 1789 - 9 juillet 2009).

 

Le quotidien Le Monde, hier, a donné une large place à la nuit du 4 au 5 août 1789, à commencer par l’édito. « Trois semaines après la révolte parisienne et la prise de la Bastille, l'Assemblée constituante met à bas l'édifice multiséculaire de l'Ancien Régime. En quelques heures de transe collective, ce sont tous les privilèges de l'aristocratie, de l'Eglise et des provinces qui sont abolis. Et remplacés par le principe - révolutionnaire, au sens strict du terme - de l'égalité de tous devant la loi ». Lire 1789-2009.

 

D’autres articles (Le Monde, 3 août) apportent un éclairage intéressant :

 

"Notre société est aussi sclérosée qu'à la fin de l'Ancien Régime"

 

Professeur de philosophie à l'université de Poitiers, Patrick Savidan est également président de l'Observatoire des inégalités et directeur de la rédaction de la revue Raison publique. Il est l'auteur de Repenser l'égalité des chances (Grasset, 2007). Propos recueillis par Thomas Wieder.

« En 1789 déjà, certains faisaient valoir que l'aristocratie ne représentait qu'à peine 1 % de la population, et qu'il ne fallait pas aiguiser la jalousie du peuple à l'égard de ses élites naturelles. L'exigence d'égalité et de justice fiscale était pourtant nécessaire, incontournable. Elle l'est toujours aujourd'hui."

« C'est l'une des scènes fondatrices sur lesquelles s'est construite l'identité de la France contemporaine. Dans la nuit du 4 au 5 août 1789, l'Assemblée constituante renversait une organisation sociale plusieurs fois centenaire, bâtie sur un enchevêtrement de coutumes et de statuts, pour lui substituer un ordre nouveau, régi par le principe de l'égalité de tous devant la loi.

Cette nuit-là, rappellent les manuels scolaires, "les privilèges ont été abolis". Trois semaines après la prise de la Bastille, l'Ancien Régime s'effondrait. Moment inouï qui, deux cent vingt ans plus tard, imprègne encore profondément l'imaginaire politique des Français (…) » Jérôme Gautheret et Thomas Wieder.

 

"Une nouvelle nuit du 4 août est nécessaire"


Thomas Piketty
, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, a publié "Les Hauts revenus en France au XXe siècle : inégalités et redistribution" (Hachette, "Pluriel", 2006). Entretien.

« "Comme en 1789, la question des "privilèges" se pose avec une gravité particulière dans le domaine fiscal. La nuit du 4 août, en effet, a débouché sur une révolution fiscale fondée sur le principe de l'universalité de l'impôt (…) ».


Cet article est le 24ème paru sur ce blog dans la catégorie
République Parlement.

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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 21:32

 

Les ciseaux de Pasqua ont été réutilisés par le pouvoir

 

Le porteur des ciseaux a déjà sévi en 1986, lors du précédent redécoupage réalisé sous la responsabilité de Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur. Cette fois-ci, Alain Marleix a fait le travail en tant que secrétaire d’Etat à l’Intérieur. Si l’on en juge par les réactions des partis de gauche, notamment du PS, ce spécialiste des élections a été efficace, dans le sens des intérêts de l’UMP.

 

Encore faut-il relativiser, car ce sont les électeurs qui décident de leur vote, même quand le ministre a donné un coup de pouce en faveur de son camp. Ce qui est sûr, c’est que ce redécoupage s’imposait en raison de l’évolution démographique des circonscriptions électorales. Répond-il à des critères objectifs d’impartialité politique et de bon sens ? C’est beaucoup moins sûr, comme on peut le voir dans l’article, ci-après, concernant la Mayenne (Ouest-France, Arnaud Bélier, 30 juillet).

 

Je suis concerné directement, étant électeur à Saint-Berthevin et ayant été candidat à chaque fois depuis 1993 dans la première circonscription de la Mayenne, celle de Laval*. Le canton de Saint-Berthevin est transféré dans la 2ème circonscription, celle de Château-Gontier (Sud Mayenne), et, plus surprenant, le canton Laval Nord-Ouest aussi.

 

C’est Robert Buron qui était à l’origine du curieux découpage de la 1ère circonscription (rattachement de Villaines-la-Juhel, dont il était maire, à Laval, le chef-lieu - dont il sera d’ailleurs le maire, à la fin de sa vie, de 1971 à 1973).

Le redécoupage électoral favorise l'UMP à Laval

Les électeurs de quatre cantons voteront dans une autre circonscription aux législatives de 2012.

Quoi de neuf ?

Le redécoupage de la carte électorale a été présenté hier en conseil des ministres. Un grand chambardement en vue des élections législatives de 2012 : 67 départements gagnent ou perdent un député. La Mayenne conserve ses trois députés. Rien de nouveau a priori.


Oui mais...

Quatre cantons déménagent tout de même. Loiron (15 communes) passe de la deuxième à la troisième circonscription ; Saint-Berthevin (7 communes) de la première à la deuxième circonscription ; Laval Nord-Est de la troisième à la première circonscription ; et Laval Nord-Ouest de la première à la deuxième circonscription.


Et alors ?

Le dernier coup de ciseau électoral datait de 1986. Charles Pasqua avait dessiné cette curiosité : une première circonscription qui court de Laval à Pré-en-Pail. L'objectif était d'intégrer des électeurs ruraux, censés voter à droite, pour empêcher Laval, de basculer à gauche. On avait alors parlé de tripatouillage électoral. Guillaume Garot, le député-maire socialiste de Laval, entonne à nouveau le refrain : « Ce redécoupage n'est pas respectueux des citoyens. Il n'est pas digne de notre démocratie. »


Que disent les chiffres ?

Si manoeuvre électorale il y a, elle ne saute guère aux yeux en ce qui concerne le transfert du canton de Loiron, de la deuxième à la troisième circonscription, les deux étant tenues par l'UMP. Idem pour celui de Saint-Berthevin de la première à la deuxième circonscription. Au deuxième tour des législatives de 2007, François d'Aubert (UMP) était arrivé en tête dans les sept communes du canton. On ne voit guère l'intérêt pour l'UMP, qui cherche à reconquérir la première circonscription, de se priver de ces électeurs.


Et à Laval ?

Au deuxième tour des législatives de 2007, Guillaume Garot était arrivé en tête dans cinq des sept bureaux du canton de Laval Nord-Ouest (Hilard, Grenoux, Bernard Lepecq). Autant d'électeurs dont il sera privé lors du prochain scrutin. À l'inverse, l'UMP Yannick Favennec, élu au premier tour dans la troisième circonscription, l'avait emporté dans trois bureaux sur quatre du canton de Laval Nord-Est... (…)


Revue de presse


Libération
, 29 juillet : Découpage électoral: les ciseaux de la discorde et «Un projet de découpage déséquilibré et partisan»

 

Le Monde, 29 juillet : Le PS dénonce les "manipulations" de la carte électorale

 

Le Figaro, 29 juillet : La nouvelle carte électorale prévue pour 2012


Nouvel Observateur
, 30 juillet : Redécoupage électoral : le PS va saisir les Sages

 

* Législatives 2007 - Mayenne (53)

 

Cet article est le 23ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 18:15

 

La souveraineté reste nationale, qu’on se le dise à Bruxelles !

 

Notre République paie le prix de glissements non démocratiques, qui ont abouti en 50 ans à la dissolution de la France dans une Europe dont le but était l’effacement des nations dans un ensemble supranational, volontairement mal défini, car destiné à être soumis au leadership américain et à la domination du marché mondial.

 

Ce cycle était lié au social libéralisme, qui a imprégné les gouvernants pendant trente ans, de la fin des années 1970 à 2007, année de la crise du capitalisme financier. Celle-ci a eu pour conséquence de redonner de l’oxygène aux Etats, les seuls en mesure de prendre des décisions face à la faillite du système financier mondialisé.

 

Pour le président des USA, « la souveraineté des Etats est la "clé de voûte" de l'ordre international » (voir La diplomatie Obama, entre moralisme et réalisme, Le Monde, 13 juillet).

 

En Europe, quand ils ont été consultés par référendum (France, Pays-Bas, Irlande), les citoyens n’ont pas accepté de ratifier les traités européens qui organisent juridiquement les transferts de souveraineté au bénéfice des institutions européennes.

 

Mais les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de ne pas en tenir compte, en faisant voter la ratification du traité de Lisbonne par la voie parlementaire, et en commandant un second référendum en Irlande. Toutefois, la plus haute juridiction de la République fédérale d’Allemagne a clairement fait savoir que le traité de Lisbonne, tel qu’il a été adopté, va à l’encontre des principes démocratiques (voir Traité de Lisbonne : la leçon allemande de démocratie européenne - 4 juillet 2009).

 

Ce 14 juillet, jour chômé en France (fête nationale), le Parlement européen n’a pas hésité à réunir ses instances à Strasbourg, alors que le 21 juillet, jour chômé en Belgique (fête nationale), il cessera toute activité (voir Le PE boude le 14 juillet, Jean Quatremer). Le symbole vaut son pesant d’euros !

 

Cela ne doit pas gâcher notre plaisir de célébrer la fête de la Nation française (voir Tout savoir sur le 14 juillet - La fête nationale).

 

Voir aussi 14 juillet sur le blog de Xavier Dumoulin et l’article le plus lu sur ce blog : L'origine des trois couleurs du drapeau français, selon Xavier Dumoulin - 30 mars 2007.

 

Les paroles de La Marseillaise et le lien vers des chants révolutionnaires 

1er couplet 

Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L’étendard sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Egorger vos fils et vos compagnes !

 Refrain 

Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons !

 2

Que veut cette horde d’esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! quel outrage
Quels transports il doit exciter !
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclavage !

 3

Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

 4

Tremblez, tyrans et vous perfides
L’opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !

 5

Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Epargnez ces tristes victimes,
A regret s’armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !

 6

Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

 7

Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n’y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre

 

Lire le blog citoyen, socialiste et républicain de Xavier Dumoulin http://sr07.unblog.fr

 

 

Cet article est le 22ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 21:37

 

Une situation complexe par l’histoire et la géographie

 

Ce petit territoire de l’Océan indien, mais situé entre Madagascar et le Mozambique, faisait partie des îles comoriennes (la Grande Comore, Anjouan, Moheli et Mayotte) jusqu’en 1974. A cette date, le référendum d’autodétermination organisé dans l’archipel, sous la présidence de Giscard d’Estaing, donne un résultat baroque : Mayotte opte pour la France et les trois autres îles pour l’indépendance.

 

On apprend beaucoup en lisant l’article paru le 29 mars sur le site Rue89, sous la plume avisée de Pierre Haski (cliquer sur le titre).

 

Pourquoi faire de Mayotte le 101e département français ?

 

Voici la 3ème partie, qui vient après les deux précédentes, intitulées : le poids de l’histoire et le fossé avec les autres îles des Comores.

 

La départementalisation, solution miracle ?

Pourquoi cette départementalisation de Mayotte ? Pour tenir une promesse faite aux Mahorais, répond le gouvernement. Et, de fait, on voit bien que l'ensemble des acteurs politiques de l'île y sont favorables, pour des raisons évidentes : entre la misère et l'incohérence politique des Comores, et la prospérité relative et les institutions républicaines, il n'y a pas photo.

Mais comment gérer les conséquences de cette décision ?

Elle coule dans le bronze le choix contesté de 1975 de séparer l'archipel des Comores, et accentue le décalage régional entre les départements français de La Réunion et de Mayotte, et une région qui se débat dans d'inextricables problèmes de développement et de stabilité politique, comme viennent de le montrer les derniers développements à Madagascar.

Rendre Mayotte aux Comores serait arbitraire et antidémocratique

Aucun homme politique, Mahorais ou métropolitain, n'a de réponse à cette question. Tous savent pourtant qu'elle ne disparaîtra pas comme par enchantement vu le décalage croissant qui va découler de la départementalisation, conduisant à d'inévitables drames et à des politiques de contrôle de moins en moins humaines.

L'alternative, qui serait de « rendre » Mayotte aux Comores contre la volonté des Mahorais serait tout aussi arbitraire et antidémocratique.

Le piège créé par Giscard en 1974 se referme aujourd'hui. Seule une politique régionale cohérente, qui permettrait de codévelopper la région en harmonie et pas en érigeant des murs de Berlin impossibles en haute mer, serait de nature à éviter les tragédies qui s'annoncent. Mais elle n'est pas sur la table, pas même réaliste en l'état.

Au coeur de la crise économique et sociale, il est clair que l'enjeu est minime vu de métropole. On a cependant bien vu récemment avec la Guadeloupe que les « confettis de l'empire », pour reprendre la formule de Jean-Claude Guillebaud, savent se rappeler au bon souvenir de leurs « maîtres » de temps en temps...

En attendant, en l'absence de vrai débat, comme le soulignait Jean-Louis Le Moing, membre d'une mission du PCF revenue très critique d'un voyage à Mayotte : « Les Français vont découvrir que la France s'agrandit lors du JT de 20 heures »... Le sens de l'histoire, décidément, ne sait plus où il en est.

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

 

Départementalisation de Mayotte : les frontières coloniales renforcées ?

Mayotte : les relents néocolonialistes de la départementalisation

La presse de l'Océan indien se déchaîne sur le sort de Mayotte

A Mayotte, dérapages face aux "sans-papiers" comoriens

Tous les articles de Rue89 sur Mayotte

 

 

Pour compléter ces informations :

 

-          L’article de Jérôme Manouchian, paru ce 31 mars (ReSPUBLICA) : 

Mayotte a voté à oui 95,2 % pour devenir le 5ème DOM et le 101ème département français.

C'est un enjeu important pour un territoire qui a un PIB 3 fois inférieur à l'Ile de la réunion, mais 9 fois supérieur au reste des Comores. Ces derniers s'enfoncent dans la misère et la pauvreté en ayant suivi les indépendantistes qui n'ont aucun plan d'avenir en dehors de l'indépendance et de l'obscurantisme.

C'est une bonne nouvelle pour Mayotte qui va leur faire bénéficier de la solidarité nationale. Mais pourquoi avoir prévu un délai de 20 ans pour faire les rattrapages institutionnels et sociaux? Dommage! Tout ce qui peut contribuer à développer les territoires du Sud par des décisions démocratiques est bon à prendre.

Il est à noter également que la départementalisation évitera la mise en place de dispositifs anti-républicains comme la remise en cause du droit du sol pour Mayotte souhaitée par François Baroin, ministre français de l’Outre-mer, en 2005.

 

-          Les articles de Christine Tasin, parus le 29 et le 30 mars, sur son blog :

 

Mayotte 101° département français ? Avec un texte de Gérard Couvert Mayotte, un revers de l’Histoire ?

C'est quoi être Français pour un Mahorais ?



Cet article est le 21ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement
.

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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 17:33

 

Fabius et Emmanuelli parlent de crise politique

 

Quel contraste entre les USA et la France, hier 20 janvier ! La concorde nationale à Washington (voir, sur ce blog Barack Obama, un président qui ouvre aux USA de nouveaux horizons), la discorde parlementaire à Paris.

 

Une situation prérévolutionnaire en France, les députés de gauche ayant osé chanter la Marseillaise à l’Assemblée nationale, ce qui ne s’était jamais vu depuis 1947 ! Il faut dire que les amis du président de la République, de façon plus ou moins habile, sont les vecteurs d’une politique de plus en plus contraignante pour les libertés publiques et démocratiques, ce que notre pays n’avait pas connu depuis 1945.

 

Il est clair que la nouvelle direction du PS est plus combative que l’ancienne. Pour contrer l’offensive de la droite, la gauche a mis en avant ses hommes d’expérience : Jean-Marc Ayrault, président du groupe Socialiste, Radical et Citoyen (SRC) et les deux anciens présidents de l’Assemblée nationale, Laurent Fabius et Henri Emmanuelli (voir la vidéo du Figaro, ce 21 janvier).

 

Le droit d’amendement est protégé par la Constitution de la République française. Le projet de loi organique, qui est présenté au Parlement à la suite de l’adoption (à deux voix de majorité, dont les radicaux de gauche, qui s’en mordent les doigts maintenant) de la réforme constitutionnelle contient dans son article 13 une remise en cause de ce droit d’amendement.   

 

Le souci de compromis de Jean-Marc Ayrault ayant été repoussé sans ménagement par le président de l’Assemblée nationale, les députés de gauche ont quitté l’hémicycle, en chantant La Marseillaise.

 

Voir l’article paru ce jour sur le site de Rue89 (Pascal Riché) :

 

La Marseillaise dans l'hémicycle : où est le scandale ?


Pendant qu'aux Etats-Unis Barack et Michelle Omaba dansaient dans une ambiance de concorde nationale, en France, les députés socialistes exprimaient leur colère en annonçant le boycott des questions d'actualité de mercredi et en chantant La Marseillaise à l'intérieur de l'hémicycle.


A l'intérieur de l'hémicycle ? Les radios, ce mercredi matin, exprimaient un choc: "Du jamais vu depuis 1947 !" "On a atteint les limites de l'inacceptable", fulminait le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, qui parlait de "scandale". Et le chroniqueur d'Europe 1, Claude Askolovitch, accusait Arnaud Montebourg, ce nouveau Robespierre, d'"outrance" pour avoir dénoncé une "poutinisation" du pouvoir sarkozyste.


Cet incident de séance était-il scandaleux ? Qu'on en juge: mardi soir, sans crier gare, le président de la commission des Lois, l'UMP Jean-Luc Warsmann, propose d'abréger l'examen d'un article capital du texte qui encadre le droit d'amendement (l'article 13 qui limite le temps de parole, par groupe parlementaire, pour chaque débat important). Or tous les élus PS inscrits ne se sont pas encore exprimés.


Le débat est pourtant d'importance: la majorité entend lutter contre l'obstruction parlementaire, mais le PS s'oppose à la fixation d'un "temps guillotine". Le sujet, touchant à l'un des rouages de la démocratie, ne vaut-il pas une discussion approfondie? Il vaudrait mieux encore: un consensus gauche-droite.


Plusieurs élus socialistes se regroupent alors au pied du perchoir et crient : "Démocratie ! Démocratie!" Ils entonnent La Marseillaise et demandent la démission du président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Jean-Marc Ayrault annonce que le groupe socialiste, qu'il préside, ne participera pas à la séance des questions au gouvernement du lendemain.
(Voir la vidéo publiée par le groupe socialiste)


Le contraste avec ce qui se passe au même moment de l'autre côté de l'Atlantique ne peut être plus grand. Mais qu'on imagine une situation symétrique au Congrès américain: un des deux partis essaierait, une fois le jour tombé, de boucler abruptement une réforme portant sur des droits de l'opposition... Personne ne se scandaliserait si cette dernière se mettait à ruer dans les brancards.

Les "scandaleux" chanteurs de mardi n'étaient pas des factieux: ce qu'ils exprimaient, par leur coup de sang, c'est avant tout leur attachement à la démocratie.


La Marseillaise à l'Assemblée, c'est certes "du jamais vu" depuis 1947. Mais le fait que l'opposition socialiste se réveille et se montre plus combative peut aussi être considéré comme une évolution plutôt rassurante pour la vie politique, à l'heure où Nicolas Sarkozy affirme qu'il
"écoute sans tenir compte" et qu'il diabolise avec gourmandise l'extrême gauche pour mieux éclipser son opposition parlementaire.

 

Cet article est le 20ème sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 23:11

 

Les élections européennes en ligne de mire de DLR

 

Nicolas Dupont-Aignan a de la constance dans ses idées. En 1999, il créait un club de réflexion « Debout La République » avec des élus RPR opposés au traité d’Amsterdam. Depuis 2007, ce club avait coupé tout lien avec l’UMP. Hier, il s’est transformé en parti politique.

 

Il est vrai que le député de l’Essonne, qui se présente comme « gaulliste et républicain », avait voté Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007 et avait été élu à l’élection législative en l’absence de candidat UMP sur sa circonscription. Mais il est entré très tôt en opposition à la politique du président de la République et de son gouvernement, au point de siéger parmi les non inscrits.

Les élections européennes, qui auront lieu en juin 2009, l’ont conduit à accélérer le pas (voir Nicolas Dupont-Aignan veut créer "la surprise" aux européennes, Le Monde, 24 novembre).

Voir aussi le site du Nouvel Observateur, 23 novembre (cliquer sur le titre) :

 

Dupont-Aignan lance son parti

 

Voici la dernière partie de l’article, sous le titre "Transcender le combat gauche-droite".

Se présentant comme un "gaulliste et un républicain" voulant "transcender le combat "gauche-droite", Nicolas Dupont-Aignan veut lancer DLR dans le combat électoral, en commençant par les européennes de 2009, pour lesquelles il espère pouvoir présenter des listes dans toutes les circonscriptions.
Récusant le qualificatif de "souverainiste", il a exclu toute alliance avec le Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers.
Au départ un simple club fondé en 1999 avec des élus RPR opposés au traité européen d'Amsterdam, DLR table sur 10.000 adhérents à la fin 2008.

 

Récemment, le président de Debout La République avait répondu aux questions posées par le journal en ligne Riposte laïque (voir Dupont-Aignan affirme ses points de convergence avec Chevènement - 23 septembre 2008).

 

En réponse aux militants qui souhaitaient un accord entre le MRC et DLR aux élections européennes, j’avais précisé ma position dans un article paru le 24 septembre 2008 sur ce blog : Européennes : Michel Sorin pour l'alliance républicaine anti-libérale.

Mais j’ai pu constater, hier, lors de la réunion du Conseil national du MRC, que Jean-Pierre Chevènement reste sur une prudente réserve, à ce sujet. Pas de position pour le moment, mais il n’est pas interdit d’y réfléchir.

Cet article est le 19ème paru sur ce blog dans la catégorie République

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 18:24

En commun, une certaine idée de la République …

 

Sur le blog de Jean-Pierre Chevènement, nombreux sont les internautes favorables à un rapprochement MRC-Debout la République, en vue des élections européennes de juin 2009 (voir Jean-Pierre Chevènement invité de France Info lundi 22 septembre à 12h15, commentaire 11, notamment).

 

J’ai moi-même avancé l’idée d’une alliance républicaine, comparable à l’alliance écologique que Les Verts ont décidé de promouvoir.

 

Le Mouvement Républicain et Citoyen n’a pas pris position jusqu’à présent sur les élections européennes. Rien n’interdit d’y réfléchir. A cet égard, l’entretien réalisé par le journal en ligne « Riposte laïque » auprès de Nicolas Dupont-Aignan est fort intéressant (Christine Tasin, 23 septembre 2008).

 

Le maire de Yerres (91), député de l’Essonne et président de Debout la République, présente clairement ses idées, qui s’éloignent radicalement de celles de la majorité actuelle, en particulier sur l’Europe.

 

Le texte est trop long pour être reproduit en entier ici. J’en ai extrait trois questions : son itinéraire politique, ses convergences avec Jean-Pierre Chevènement et sa position sur l’Europe.

 

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République

Riposte Laïque : Nicolas Dupont-Aignan, vous êtes le Président de Debout la République, club que vous avez fondé en 1999, alors rattaché au RPR et que vous avez transformé en parti politique indépendant en 2007. Pourriez-vous expliquer à nos lecteurs pourquoi vous l’avez fondé et pourquoi vous avez quitté l’UMP le 13 janvier 2007 ?

Nicolas DUPONT-AIGNAN : J’ai créé Debout la République en 1999 avec quelques élus du RPR lors de la ratification parlementaire du traité d’Amsterdam, que nous avions combattue ensemble : à cette époque, déjà, il m’avait paru inadmissible d’approuver un pareil traité sans l’approbation directe du suffrage universel, ce qui est hélas devenu depuis un grand classique de la politique européenne des gouvernements de gauche comme de droite.

Ce faisant, nous voulions mettre en garde contre le danger majeur que fait peser la dérive européenne sur la République française, qui pour nous n’est pas un simple symbole ni un habillage incantatoire, mais une exigence morale et politique bien réelle. Au-delà, il nous apparaissait nécessaire de taper du poing sur la table au sein d’un RPR dont la ligne gaulliste - nationale et républicaine - semblait de moins en moins assurée.

La suite, la création de l’UMP où ce qu’il restait de gaullisme s’est dilué dans une droite d’affaire conservatrice et euro-atlantique, ne nous a malheureusement pas donné tort. J’observe d’ailleurs que l’année 1999 a vu le basculement irrémédiable du RPR dans l’européisme béat et cynique : souvenez-vous, Philippe Séguin avait démissionné en pleine campagne européenne parce que le numéro 2 du mouvement, à l’époque Nicolas Sarkozy, avait négocié dans son dos le ralliement du RPR à la charte fédéraliste du PPE, le parti de droite du Parlement européen.

Du fait de mon opposition au traité d’Amsterdam, par souci de cohérence et pour conserver une entière liberté de parole, j’avais à l’époque démissionné de mes fonctions de Secrétaire national chargé des fédérations au RPR. C’est un peu la même chose qui s’est produite en janvier 2007, lorsque j’ai rendu ma carte de l’UMP : voulant promouvoir des convictions qui ne le seraient décidément pas par le candidat de l’UMP, je m’étais résolu à présenter ma candidature à l’élection présidentielle et donc à larguer les amarres. De toute façon, aucune démocratie interne n’avait jamais vu le jour au sein de l’UMP, contrairement aux promesses initiales : pas de courants internes (les fameux « mouvements ») et des élections sans vote personnalisé lors de la désignation, par exemple, du président du parti. Vu l’état de l’UMP aujourd’hui, vous vous imaginez bien que je n’ai aucun regret de l’avoir quitté.

(…) Riposte Laïque : En 2001, vous avez participé à une Tribune du Figaro avec Jean-Pierre Chevènement intitulée : La République est morte, vive la République. Il serait intéressant que nos lecteurs comprennent ce qui peut unir les républicains de gauche et de droite, "les républicains des deux rives".

NDA : Les convergences que j’ai avec Jean-Pierre Chevènement sont en effet nombreuses, plus nombreuses en tout cas que les divergences. Chacun de notre côté, nous travaillons à la réinvention d’une idée nationale assise sur l’Etat qui nous paraît indispensable au redressement du pays.

Sur l’Europe, la politique étrangère, la vocation de la France dans le monde, la définition de la démocratie et de la République, je n’ai pas le sentiment que nos visions soient très éloignées. Mais aussi sur l’action et la place de l’Etat dans la société française, son économie, ses services régaliens, même si bien sûr nous ne saurions tout envisager exactement de la même manière compte tenu des différences que je que viens de mentionner.

Je ne veux pas non plus m’exprimer à sa place et il vous faudrait également lui poser la question, voire organiser un entretien croisé pour en avoir le cœur vraiment net ! Mais pour ma part, ce ne sera pas une bien grande surprise, je ressens bien plus de proximité avec lui qu’avec les libéraux de l’UMP (comme du PS, d’ailleurs). Face au raidissement politique et idéologique de ce qu’il faut bien appeler le condominium du PS et de l’UMP sur la vie politique nationale, je ne serais d’ailleurs pas surpris qu’une recomposition unissant les fameux « républicains des deux rives » finisse par voir le jour. Peut-être par étape, par exemple lors des prochaines élections européennes ? L’avenir le dira…

(…) Riposte Laïque : En 2009 auront lieu les élections européennes. Faire campagne pour une autre Europe a-t-il encore du sens quand on voit comment toute remise en cause est rendue impossible par le système ou bien ne vaudrait-il pas mieux carrément appeler à sortir de l’Europe ?

NDA : Depuis 2005, nous avons changé d’ère historique, une nouvelle génération d’Européens est en train de naître pour qui l’opposition européistes / souverainistes est complètement dépassée. Désormais, n’en déplaise aux autistes de Bruxelles, la normalité et la modernité ont changé de camp ! Notre campagne sera tournée vers la construction de cet avenir, pas vers les querelles du passé. L’immense majorité des Français demeure favorable à l’Europe, mais (et c’est la nouveauté depuis 2005) une Europe qui soit enfin utile.

Ils veulent donc, sans toujours le savoir, une Europe à la fois démocratique, efficace et indépendante de toute sujétion extérieure. Pour rétablir la démocratie, il faudra bien rendre des compétences aux nations et remettre à leur place les organes supranationaux qui décident de tout sans aucune légitimité. L’efficacité commande, elle, de privilégier une « Europe à la carte » où aucun pays ne peut empêcher les autres d’avancer mais n’est pas non plus obligé de faire ce qu’il ne veut pas.

Enfin, il est indispensable de bâtir patiemment des solidarités concrètes entre nations européennes, qui renforceront le sentiment d’appartenance commune, constitueront peu à peu des intérêts communs, bref permettront qu’émerge une identité européenne propre qui ne pourra alors que s’affirmer face aux autres puissances. Je suis convaincu que le « protectionnisme européen » est le meilleur instrument pour y parvenir, car le protectionnisme oblige à la définition d’intérêts communs en même temps qu’il permet de constituer une aire protégée sans laquelle il est impossible de construire quoi que ce soit de sérieux et de positif. C’est cette Europe-là que je défendrai lors des élections européennes de juin 2009.

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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 20:21

Pas de quoi être fier, Monsieur le Président !

 

En 1875, l’amendement Wallon fut adopté par l’Assemblée nationale, à une voix de majorité, consolidant ainsi de manière décisive et durable la République (la troisième, dont la durée de vie aura été de 65 ans).

 

Ce 21 juillet, à Versailles, c’est avec une voix de plus que la majorité requise (3/5èmes) qu’a été adoptée la 24ème révision de la Cinquième République, née en 1958.

 

Inscrits : 906 ; votants : 905 ; exprimés : 896 ; majorité : 538 ; pour : 539 ; contre : 357.

 

C’est donc, en fait, à 2 voix près, que le texte a été adopté. Voir, sur le site de Libération, cet article : La réforme des institutions adoptée à une voix près

 

Le Premier Ministre a défendu cet après-midi, avec ardeur, le projet de loi qui révise 47 articles de la Constitution (environ la moitié des articles), insistant sur l’accroissement des pouvoirs pour les citoyens et des droits pour les parlementaires. Il a souligné que la moitié, environ, des modifications prenaient leurs sources dans des propositions de la gauche.

 

Ensuite, les représentants des groupes de députés et de sénateurs se sont exprimés : Bernard Frimat (PS, Sénat), Jean-Michel Baylet (PRG, Sénat), Henri de Raincourt (UMP, Sénat), Marie-George Buffet (PCF, Assemblée nationale), Arnaud Montebourg (PS, AN), François Sauvadet (Nouveau Centre, AN), Michel Mercier (Centre, Sénat), Guy Fischer (PCF, Sénat), Jean-François Copé (UMP, AN).

 

C’était la première fois qu’un président de la République convoque le Congrès pour une révision de la Constitution sans être sûr, à l’avance du résultat du vote. C’est aussi la première fois que le président du Congrès (le président de l’Assemblée nationale) participe au vote. Sa voix en faveur de la révision n’était pas de trop ! De même que celle de Bernard Debré, fils du rédacteur de la Constitution, qui avait annoncé son intention de voter contre et qui a changé d’avis sous la pression du président de la République. Jack Lang semble être le seul socialiste à avoir voté en faveur de la révision.

 

A noter que les parlementaires MRC, Christian Hutin, député, et François Autain, sénateur, ont voté contre. Les votes sont consultables sur http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo9001.asp

 

Lire sur le site du Monde Réforme des institutions : Sarkozy estime que "c'est la démocratie qui a gagné" dont voici un extrait :

 

« Le texte remanie largement la Constitution actuelle, dont il modifie environ la moitié des articles. Il donne au Parlement plus de moyens de contrôle et d'initiative et instaure la possibilité de référendums d'initiative populaire. Il revient sur un principe datant de 1875, qui interdisait l'enceinte du Parlement au président de la République au nom du principe de la séparation des pouvoirs. Le chef de l'Etat conserve une immunité quasi totale mais ne peut pas effectuer plus de deux mandats consécutifs ».

 

A lire aussi : Révision constitutionnelle : un vote sous pression et Le texte qui va être soumis au Congrès.

 

Le 19 juillet, sur le site de Marianne, Roland Hureaux exprimait de fortes réserves à l’égard de cette révision constitutionnelle. «Il ne faut toucher aux lois que la main tremblante».

 

Lire aussi les articles précédents sur ce thème, parus sur ce blog République institutions.

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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 17:05

Revaloriser les pouvoirs du Parlement ou du Président ?

 

L’échéance approche. Le président de la République a convoqué les Parlementaires nationaux à Versailles lundi afin de voter la révision de la Constitution française, telle qu’elle a été adoptée dans les mêmes termes par l’Assemblée nationale et le Sénat.

 

Il y a du suspense, et comme un arrière goût de IVème République dans les négociations entre l’exécutif et les parlementaires. Le résultat du vote n’est pas acquis, ce qui est une première, car, jusqu’à présent, les présidents ne convoquaient le Congrès qu’une fois acquise la certitude d’obtenir une majorité des 3/5èmes des suffrages exprimés.

 

Normalement, le président n’a pas besoin de la gauche, mais la défection de quelques parlementaires de la majorité présidentielle l’oblige à rechercher l’adhésion de parlementaires de l’opposition. Du côté du PS, du PCF et des Verts, c’est non. Le PRG a dit oui. C’est ce qu’affirme son président, mais certains membres de ce parti ont l’intention de voter non.

 

La gauche est favorable au régime purement parlementaire. Elle a toléré les institutions de la Vème République (parlementarisme rationalisé) mais refuse un surcroît de présidentialisation, proposé par la Commission Balladur. Celui-ci, comme le vice-président de la Commission, Jack Lang, souhaite un régime présidentiel.

 

C’est aussi le cas du président du Mouvement Républicain et Citoyen. Jean-Pierre Chevènement s’est exprimé sur son blog dans un article publié le 2 juillet dernier. Pour lui, c’est « l'évolution de nos institutions depuis un demi-siècle qui doit guider le choix du législateur pour corriger les dérives les plus insupportables ». Voici des extraits de ce texte.

 

Revaloriser les pouvoirs du Parlement

(…) « La réforme des institutions qui procède des travaux de la Commission Balladur ne change pas l'architecture institutionnelle de la Ve République. La tentation de transformer en simple « collaborateur » le Premier ministre a été écartée. Celui-ci reste responsable devant le Parlement. Que le Président de la République puisse venir s'exprimer devant les Chambres réunies en Congrès ne modifie en rien la nature des institutions. La séparation des pouvoirs n'a jamais été un obstacle à leur coopération. Si le Président de la République veut prendre le risque d'être contesté voire chahuté, c'est après tout son affaire. Cette modification, inspirée de la pratique américaine (discours sur l'Etat de l'Union), est mineure.

En revanche les mesures qui redonnent du pouvoir au Parlement ne le sont pas : fixation, à moitié, de l'ordre du jour, limitation du 49-3, discussion sur les textes issus, non de la délibération gouvernementale, mais de celle des Commissions parlementaires, droit de veto, même limité, sur les grandes nominations, tout cela constitue une revalorisation substantielle du pouvoir des Assemblées.

(…) La question peut se poser de savoir si la réforme des institutions projetée ne va pas transférer le débat au sein même de la majorité, et marginaliser encore un peu plus l'opposition. Je ne le crois pas. Celle-ci saura s'emparer des sujets qui font problème. Aussi bien le rythme accéléré de l'alternance (tous les cinq ans) laisse à l'opposition, si elle en est capable, le temps d'élaborer un projet qui réponde aux défis rencontrés. Nous avons besoin d'une démocratie plus vivante et d'un Parlement plus présent au sein des institutions. Les grandes orientations politiques ne perdent jamais rien à être débattues. Pour toutes ces raisons, la réforme dite Balladur me paraît être une avancée globale (…).

 

(…) Dans l'immédiat, mieux vaut, me semble-t-il, accepter les évolutions qui au moins permettront au débat républicain de se fortifier, en attendant des jours meilleurs. Je comprends l'argument de ceux qui ne veulent pas « donner une victoire à M. Sarkozy ». Mais, outre que cette victoire « optique » pourrait bien se transformer en victoire à la Pyrrhus, il ne me semble pas qu'une opposition systématique, mécanique, et quasi pavlovienne, soit ce qui serve le mieux la cause d'une gauche républicaine, attachée à l'intérêt public plutôt qu'à ses intérêts de boutique (…) ».

 

Voir les actes du colloque de la Fondation Res Publica "Peut-on se rapprocher d'un régime présidentiel" (5 novembre 2007), et tous les articles sur le thème "institutions" sur ce blog.

Voir aussi les articles République institutions parus sur ce blog.
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15 juillet 2008 2 15 /07 /juillet /2008 17:12

La souveraineté populaire au cœur de la politique

 

Un nouveau mouvement, très opposé au néolibéralisme, a pris place depuis quelques mois parmi les associations politiques de gauche. Son porte-parole est Jacques Nikinoff, ancien président d’ATTAC.

Le Mouvement politique d’éducation populaire (M'PEP) s’affirme clairement en faveur d’une sortie de l’Union européenne, si celle-ci reste telle qu’elle est, fanatique du libre-échange et insensible à la volonté des peuples (Une pétition pour faire bouger l’Europe ou sortir de l’Union européenne !).

La prise de position du M’PEP après le vote irlandais est significative de sa volonté de clarifier les positions politiques vis-à-vis de la question européenne. Voici un extrait du texte Quel sens politique donner au "NON" irlandais ?

« En ce qui le concerne, le M’PEP considère que le résultat du référendum irlandais ne traduit aucune perspective politique autour de laquelle la gauche française ou européenne pourrait se rassembler. La grande diversité des motivations du vote « NON » ne permet pas de porter un jugement global sur ce scrutin, hormis une forte et juste exigence de souveraineté nationale et populaire des Irlandais.

Cette diversité des motivations du vote en faveur du « NON », recouvrant parfois de fortes contradictions, doit être analysée objectivement. C’est pour n’avoir pas procédé à une telle analyse des contradictions du « NON » français en 2005, que la gauche de gauche, pour une part, a connu le naufrage des deux années qui ont suivi. En 2005 comme aujourd’hui, il est inexact, si on s’intéresse aux faits, de dire ou de laisser entendre que le contenu de ces deux votes « NON » - et même trois avec le vote néerlandais - était seulement antilibéral comme le font le PCF et la LCR ».

A l’occasion du 14 juillet, le M’PEP a publié un long texte d’éducation populaire, dont voici le début :

14 juillet 1789 : Le peuple devient souverain

Alors que nous fêtons le 14 Juillet, il parait utile de faire un peu d’éducation populaire sur la signification de cet évènement.

C’est ce jour-là que la souveraineté populaire et nationale émergent, lorsque la « Révolution bourgeoise à soutien populaire » se réalise pour les conquérir. Pourtant, ces deux principes politiques fondamentaux sont aujourd’hui combattus avec la plus extrême vigueur par la propagande néolibérale.

C’est ainsi que prôner la souveraineté – populaire, nationale ou alimentaire - expose immédiatement à l’accusation de « souverainisme », notion au demeurant mal définie, mais dont on sent qu’elle n’est pas un compliment. De la même manière, invoquer le peuple serait une preuve de « populisme », alors qu’évoquer la nation serait un témoignage de « nationalisme ».

PLACER LA SOUVERAINTE DES PEUPLES AU CENTRE DU DEBAT POLITIQUE

La notion de souveraineté, pour bien être comprise, peut être expliquée à partir de l’exemple de la « souveraineté alimentaire ». Celle-ci a été développée par Via Campesina, l’organisation paysanne mondiale, et portée au débat public à l’occasion du Sommet mondial de l’alimentation en 1996. Cette idée présente une alternative aux politiques néolibérales. Depuis, ce concept est devenu un thème majeur du débat agricole international, y compris dans les instances des Nations unies.

La souveraineté alimentaire désigne le droit des populations et de leurs Etats à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping vis-à-vis des pays tiers. Elle vise à donner la priorité à la production agricole locale pour nourrir la population, l’accès des paysan(ne)s et des sans-terres à la terre, à l’eau, aux semences, au crédit. D’où la nécessité de réformes agraires, de la lutte contre les Organismes génétiquement modifiés (OGM), pour le libre accès aux semences, et de garder l’eau comme un bien public à répartir durablement.

Cliquez ici pour poursuivre la lecture

Les « liens utiles » que l’on trouve sur le site du M’PEP

AGAUREPS-Prométhée
Bellaciao
Comité Valmy
Fondation Res-Publica
Le site art/société : Horschamp.org
Le planning familial
Le Syndicat de la Médecine Générale
L’UFAL
Mémoire des luttes
Observatoire du communautarisme
Pour un protectionnisme européen

Le Grand Soir
Le Monde diplomatique
Raisons d’agir
Utopie critique

MARS - Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale
MRC - Mouvement Républicain et Citoyen
PCF - Parti Communiste Français
PRS - Pour la République Sociale

Collectif LBO
Collectif "pas touche au livret A"
Collectif national contre les franchises, pour l’accès aux soins partout et pour tous et pour une sécurité sociale solidaire
Convergence nationale des collectifs de défence et de développement des services publics

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