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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Congrès MRC 2015 : le débat aura lieu sur l'orientation du Mouvement

La motion Maupouet-Sorin vise à mieux valoriser le logiciel Chevènement

 

Le congrès du Mouvement Républicain et Citoyen aura lieu les 13 et 14 juin 2015 à Paris-Bercy. Le but est de renouveler les orientations, la stratégie et les moyens du MRC, en même temps que les responsables à tous les niveaux, qui seront élus pour deux ans.

Les militants avaient jusqu'au 27 mars pour faire remonter au niveau national des contributions au débat, qui seront ensuite transmises aux adhérents. Lors du Conseil national du 12 avril, la répartition entre contributions et motions sera effectuée. Celles-ci, qui devront être signées par, au moins, dix membres du Conseil national, seront soumises au vote des adhérents, lequel déterminera la composition du Conseil national, qui est, en quelque sorte, le parlement du MRC. Le président est élu lors du congrès. Il demande au congrès de voter en faveur de l'équipe de direction qu'il propose (le secrétariat national).

Jean-Luc Laurent, Georges Sarre, Jean-Pierre Chevènement, puis Jean-Luc Laurent, se sont succédé à la tête du Mouvement depuis qu'il a pris le relais du Mouvement des Citoyens, en janvier 2003, après l'épisode du Pôle républicain pendant la campagne de l'élection présidentielle en 2002.

Ce congrès devra prendre position sur la stratégie à adopter en vue de l'élection présidentielle de 2017, le précédent congrès ayant validé l'accord signé avec le PS avant les élections de 2012.

 

Plusieurs textes ont été transmis à la direction nationale. Le secrétariat national fera le tri lors de sa prochaine réunion, mercredi 1er avril. Voici le texte porté par deux membres du Conseil national, Serge Maupouet (Charente-Maritime) et Michel Sorin (Mayenne). Ceux-ci veulent provoquer une mutation du MRC, afin de le rendre visible et réellement influent dans le paysage politique national. Pour cela, ils veulent prendre appui sur le logiciel républicain, résultat de 50 ans d'action politique de Jean-Pierre Chevènement, et en faire un outil politique entre les mains des citoyens.

 

Motion présentée par Serge MAUPOUET et Michel SORIN, membres du Conseil national

 

Voir (27 mars 2015, blog MRC 53) la 1ère partie : Congrès 2015 MRC : le débat s'organise autour de textes d'orientation. Voici la suite.

 

La question de la laïcité et de la République - les deux étant indissociables - se pose avec encore plus d'acuité depuis le début de l'année. Les leçons des évènements de janvier 2015 doivent être tirées. Voir Congrès MRC 2015 : la France citoyenne en marche depuis le 11 janvier

 

Nous devons prendre en compte les leçons des attentats de janvier 2015 à Paris, comme l'a fort bien indiqué Jean-Pierre Chevènement lors du colloque organisé par le Comité laïcité et République le 14 mars 2015. Crise de la laïcité, crise de la République, crise de la démocratie. Relevons le défi. Voir Nous sommes confrontés à une immense crise de la démocratie

 

« L'idéal laïc doit nous aider à relever le défi. La laïcité, c'est la croyance en la raison naturelle et en la capacité des citoyens à s'entendre sur une idée du bien commun dans un espace public soustrait à l'empire des dogmes (...).

La crise de la démocratie est plus sensible encore dans une République laïque comme la nôtre. Le triomphe d’idéologies obscurantistes résulte de l’abandon ou de la méconnaissance de la laïcité comme condition de validité de la formation d’une volonté générale, d’un bien commun à tous les hommes. 
C’est cette idée d’un bien commun qu’il faut relever. J’ai dit « un bien commun à tous les hommes » et non à une partie des hommes, par exemple à l’Occident. Il faut rejeter l’occidentalisme et penser un avenir de progrès pour tous, y compris le monde arabo-musulman qu’il faut réconcilier avec la modernité (Palestine, Iran). Mais cette modernité, avons-nous su la rendre aimable ? Poser la question c’est y répondre : la modernité du capital financier mondialisé suscite partout un immense rejet. C’est une autre modernité qu’il faut faire aimer (…). 

 

Il faut aussi expliquer la République et la laïcité, redonner sens au combat républicain - inséparable du combat pour la justice - en France et dans le monde. Ce qui unit doit être plus fort que ce qui divise. Relever l’Ecole de la République n’est pas possible si on ne relève pas la République elle-même (...) »

 

Le MRC est l'héritier de cinquante ans de militantisme socialiste et républicain autour des idées de Jean-Pierre Chevènement. Un parcours parsemé de succès et d'échecs, une ligne politique constante et un logiciel républicain qui s'est affirmé au cours du temps et dont la validité est confirmée par les évènements.

Nous disposons d'une mine documentaire avec les écrits de Jean-Pierre Chevènement depuis le CERES jusqu'au MRC, en passant par le Mouvement des Citoyens. Voir Congrès MRC 2015 : les livres de Chevènement, source d'inspiration

 

En 1969-1971, le CERES avait contribué à changer profondément la nature du Parti socialiste, ce qui ouvrait la voie au rassemblement de la gauche, préalable à la conquête du pouvoir.

 

En 2015-2017, le rôle du MRC est de rendre possible l'alternative républicaine et citoyenne par le rassemblement politique de la gauche, à tous les niveaux institutionnels, de la commune à la nation :

- autour du concept de nation citoyenne, fondateur de la République en 1792,

- autour de la souveraineté nationale et populaire, à redéfinir en récusant l'idéologie néolibérale et sa créature institutionnelle européenne,

- autour des idées qui ont permis au Conseil national de la Résistance de forger le compromis politique du redressement national à la Libération,

- autour du lien entre politique et économie productive à tous les niveaux institutionnels territoriaux.

 

La mission historique du MRC est d'amorcer le rassemblement des citoyens pour construire une alternative sociale et républicaine à la politique libérale en vigueur depuis 1983. Le congrès 2015 doit être décisif sur ce point. Sans attendre le mois de juin, le MRC pourrait soutenir l'idée - qui a été lancée par Le Monde Diplomatique - d'organiser des manifestions autour du 10ème anniversaire du refus du peuple français de ratifier le traité constitutionnel européen. Le NON républicain et le NON antilibéral auraient ainsi l'occasion de se rapprocher en vue de préparer ensemble un projet social et républicain, en rupture avec les politiques néolibérales.

 

Le rôle du MRC est de confronter le logiciel Chevènement au vécu des citoyens et d'inventer avec eux le projet social républicain adapté à notre temps et à notre pays.

 

Les idées politiques que Jean-Pierre Chevènement porte depuis cinquante ans sont le logiciel du MRC. Il doit être mis à la disposition des citoyens par l'intermédiaire des militants dans les départements, animateurs de groupes locaux de citoyens et, à partir de là, s'enclenchera une dynamique militante. Le logiciel peut être enrichi à la demande des groupes, si les arguments qu'ils avancent sont pertinents.

N'oublions pas les concepts que nous avions forgés dans les années 1970 : le mouvement d'en bas à relier au mouvement d'en haut, l'autogestion de l'entreprise. Réactualisons, innovons, accueillons les idées nouvelles, par exemple la revalorisation du travail du salarié, producteur de richesse économique et sociale, dont la qualification doit être reconnue et protégée. C'est le travail qui permet de produire la valeur économique correspondant au salaire, mais aussi la valeur sociale sous forme de cotisation. C'est ainsi que l'économie et le social sont étroitement liés. C'est le développement de l'économie qui conditionne la protection sociale.

 

Sous l'emprise du capitalisme financier, l'emploi enferme la valeur économique dans une logique marchande et devient une variable d'ajustement des dividendes pour les actionnaires.

 

La République doit faire de l'emploi, notamment dans l'économie productive, de la qualification professionnelle, de la qualité de l'instruction et d'une formation initiale ambitieuse pour tous, l'objectif n° 1.

 

Le MRC doit prendre l'initiative d'organiser le dialogue entre les citoyens et les professionnels par secteur d'activité afin de favoriser la démocratie économique et l'efficacité des secteurs productifs.

Il faut aussi réfléchir aux conséquences sociales du développement accéléré de l'économie numérique dans les secteurs des communications, de l'énergie et des transports. Ce peut être le moyen d'affaiblir le capitalisme financier et d'aller vers une économie plus citoyenne.

Le Mouvement Républicain et Citoyen est devant une responsabilité historique.

 

Ce congrès clôt une longue période de 50 ans de vie politique active de Jean-Pierre Chevènement. Il va continuer à être présent mais différemment. Nul doute que ses analyses politiques seront toujours aussi appréciées. Mais il ne sera plus en première ligne. Il avait espéré que le Temps des Citoyens viendrait dans les années qui ont suivi la création du Mouvement des Citoyens, en 1993. Il a tout fait pour mettre la citoyenneté et la République en avant lors de la campagne de l'élection présidentielle de 2002. Ce n'était pas encore l'heure. Celle-ci est peut-être venue. C'est le moment de donner un coup de jeune à notre Mouvement et de le relancer.

Lors de notre congrès 2010, nous avions conclu notre contribution par ces quelques mots qui restent valables aujourd'hui (voir Congrès MRC : l'intervention de Michel Sorin).

« Au moment où les faits nous donnent raison, notre priorité doit être de rassembler et d'organiser nos forces, afin de donner du souffle à notre combat politique. Il nous manque un peu de confiance en nous, en notre capacité militante de convaincre. Donnons-nous les moyens collectifs d’être nous-mêmes, sans complexes, le parti de rassemblement de la gauche républicaine.  

Sortons de l’isolement en multipliant les contacts avec les autres forces progressistes, qu’elles soient politiques, syndicales et associatives.  Attaquons-nous aussi à l’isolement des militants en mettant en œuvre la dialectique entre le mouvement d’en haut et le mouvement d’en bas. Organisons des déplacements de « mousquetaires » nationaux dans les départements, Jean-Pierre Chevènement montrant l’exemple. 

Valorisons mieux les capacités militantes, en les sollicitant, pour utiliser Internet et d’autres moyens de communication.  Faisons davantage confiance aux militants dans les régions et les départements. Ne sous-estimons pas, au niveau de la direction nationale, le rôle politique déterminant de la coordination, de l’animation et du développement des fédérations départementales. La formation des militants et des élus nécessite une structuration au niveau national et des relais dans les régions.  

Pratiquons la démocratie interne, en faisant vivre le bureau national élu par les régions et les départements. Avec le Conseil national, qui est réuni trois ou quatre fois par an, le Bureau est l’instance « parlementaire » chargée de contrôler l’exécutif, c’est-à-dire la direction (le secrétariat national). Concrètement, rassemblons dans l’action tous les militants de toutes les fédérations, par le dialogue et le souci de dépasser les clivages anciens. »

 

Revenons à Jean Jaurès, qui a su rassembler les socialistes au début du XXème siècle en s'appuyant sur la République. Ce serait un bon moyen de renforcer les fondations historiques du Mouvement au niveau des militants et de favoriser le rassemblement des citoyens autour d'un projet social républicain se substituant au social libéralisme qui est aux commandes de notre pays et qui a échoué.

Le congrès du MRC, à Paris-Bercy, doit être le moment de mettre en valeur l'apport politique de Jean-Pierre Chevènement ces 50 dernières années et d'adopter un projet politique ambitieux et rassembleur, ouvrant enfin des perspectives sociales et républicaines crédibles et porteuses d'avenir pour notre pays.

 

Serge Maupouet et Ricardo Mella (Charente-Maritime) - Gérard Beillard et Michel Sorin (Mayenne)

 

Cet article est le 153ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national

Serge Maupouet et Michel Sorin, le 8 juin 2011 à Surgères (17)., lors d'une réunion sur le thème de l'agriculture et de l'alimentation. Voir l'article Agriculture et alimentation : intervention de Michel Sorin à Surgères (17)

Serge Maupouet et Michel Sorin, le 8 juin 2011 à Surgères (17)., lors d'une réunion sur le thème de l'agriculture et de l'alimentation. Voir l'article Agriculture et alimentation : intervention de Michel Sorin à Surgères (17)

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