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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Congrès MRC 2015 : les livres de Chevènement, source d'inspiration

Jean-Pierre Chevènement, le 23 septembre 2014, lors d'un colloque de la Fondation Res Publica

Jean-Pierre Chevènement, le 23 septembre 2014, lors d'un colloque de la Fondation Res Publica

La contribution Maupouet-Sorin s'inspire des idées de Jean-Pierre Chevènement

 

Gérard Beillard, Serge Maupouet et Michel Sorin ont préparé une contribution qui pourra être intégrée dans une motion d'orientation, dans le cadre du congrès du Mouvement Républicain et Citoyen, qui aura lieu les 13 et 14 juin 2015 à Paris-Bercy. Voici la partie de cette contribution qui reprend des extraits de quelques livres de Jean-Pierre Chevènement.

 

Une orientation politique puisée dans les livres de Jean-Pierre Chevènement :

 

- « La France est-elle finie?» (Fayard, 2011, dernière page): devenir un modèle républicain.

 

«  Il n'y a pas d'avenir pour la France en dehors d'une réappropriation de son destin par la jeunesse. Emportée aujourd'hui par des vents contraires, la France va se trouver bientôt placée devant une alternative historique :

- Soit elle accepte de sortir de l'Histoire pour se fondre dans un magma sans tête, à la remorque d'une Allemagne incertaine (…),

- Soit elle devient, après une longue éclipse, une nation libre et consciente d'elle-même, choix selon moi beaucoup plus raisonnable dans un monde qui reste fait de nations. Bref, elle continue son histoire, sans renoncer jamais à la maîtriser. Elle choisit d'être un modèle républicain pour les autres nations, et l'âme d'une Europe « résiliente ». Convainquons-nous d'une chose : il n'y aura pas « d'Europe européenne » sans la France. Prix de nos efforts, elle viendra par surcroît ! »

 

- « Le Temps des Citoyens » (Editions du Rocher, 1993, page 350) : Le sens de l'Histoire.

 

« Face au désordre du monde et à la désagrégation qui menace notre société, l'exigence de la citoyenneté est la meilleure réponse que chacun peut apporter à la barbarie.

 

Qu'est-ce que la citoyenneté ? C'est, bien sûr, l'exigence d'une participation active et responsable aux décisions qui vous touchent au plus près. C'est aussi le sens de l'universel (…).

Au coeur de la citoyenneté, je mets l'invention en commun de l'avenir : ce que j'ai appelé un nouveau modèle de développement, un pacte social renouvelé, une nouvelle ère républicaine, une Europe européenne. L'articulation des fins et des moyens. Et, pour cela, on doit se poser la question de la France, notre responsabilité commune. Pour lui ouvrir une autre voie, des choix difficiles seront nécessaires.

Nos gouvernements successifs, par faiblesse, se sont donné trop d'objectifs contradictoires, qu'ils appellent « contraintes ». Il n'est que temps de hiérarchiser nos priorités : l'emploi doit devenir l'objectif auquel tous les autres doivent être subordonnés. C'est cela que nos concitoyens attendent et peuvent comprendre. Et c'est ainsi que la France reprendra confiance en elle-même (…)

 

La France a besoin de se retrouver pour repartir de l'avant. Le nationalisme professe la supériorité d'une nation sur les autres. Le patriotisme veut que la nation tende à l'exemplarité. C'est une tout autre démarche. Si les citoyens le veulent, la France ne sera pas seulement, au passé, « notre patrie ». En relevant les défis de notre temps, elle restera notre avenir.

Et si c'était cela, le « sens de l'Histoire » : faire advenir, à partir de la France, le temps des citoyens »

 

- « Défis républicains » (Fayard, 2004, page 19) : Revenir à Jaurès.

 

« Au lendemain des grandes catastrophes qui avaient marqué le XXème siècle, on pouvait se demander si le moment n'était pas venu de reprendre la marche en avant, non pas en répétant le passé, mais en inventant une voie originale au coeur même du monde développé. N'était-il pas temps de refermer la parenthèse ouverte par Lénine contre Marx, avec la révolution d'Octobre, que Gramsci avait justement qualifiée de « révolution contre le Capital » ? Bref, de revenir à Jaurès ? Simplement, il fallait penser ce renversement de perspective qui ne pouvait être seulement un « retour aux sources ». Cette tâche grandiose ne convoquait-elle pas notre jeunesse ?

C'est en 1967 que, pour nous faire les dents, Alain Gomez, Didier Motchane et moi-même publiâmes un petit pamphlet, « L'Enarchie ou les Mandarins de la société bourgeoise », critique de l'élitisme benêt et exhortation à reprendre le vieux combat républicain pour l'égalité, contre la bien-pensance installée. Pierre Viansson-Ponté n'avait pas encore écrit dans Le Monde « La France s'ennuie » (avril 1968), mais il y avait déjà dans l'air comme une odeur de poudre ».

 

« Défis républicains » (page 166) : Le cri de Jaurès en 1912.

 

« Dans le chaos grandissant, de l'Irak à l'Afghanistan, le cri de Jaurès en 1912 - « Le capitalisme porte en son sein la guerre comme la nuée porte l'orage » - apparaît toujours aussi prémonitoire. L'actualité des idées de la Révolution française, celle de la souveraineté des peuples, resurgira donc inévitablement (…).

L'horizon historique est-il le triomphe durable du capitalisme financier globalisé, à l'enseigne d'un empire universel, toujours plus coercitif et perfectionné ou, au contraire, une crise profonde dont l'humanité ne sortira qu'après avoir entièrement redéfini les règles du jeu de l'économie mondiale, pour forger un nouveau modèle de développement répondant aux vrais besoins des peuples ? »

 

- « Défis républicains » (page 19) : La question sociale.

 

« Depuis le début des années soixante, on pouvait à nouveau se poser la « question sociale » dans les sociétés développées, et d'abord en Europe : non pas seulement la question d'un partage plus équitable, mais surtout celle du pouvoir, bref, de ce qu'on appelle la démocratie, et cela dans toute la société.

Dans la triade mondiale - Etats-Unis, Japon, Europe - celle-ci, désormais reconstruite et à nouveau prospère, pouvait aspirer à être autre chose que la succursale et la pâle réplique des Etats-Unis.

 

Telle était l'intuition fondatrice du CERES (Centre d'études, de recherches et d'éducation socialistes) que je créai avec quelques amis après avoir adhéré, à la fin de 1964, au vieux Parti socialiste. C'était à nouveau en Europe, et d'abord en France, qu'il pouvait peut-être se passer quelque chose. Nous ne rêvions de rien de moins que de changer le monde à travers ce qu'André Gorz appelait des « réformes révolutionnaires ». Cette prétention de la jeunesse nous guiderait dans l'âge adulte ».

 

- « Le Temps des Citoyens » (page 132) : D'abord l'emploi.

 

« Le Mouvement des Citoyens s'enracine dans l'idée qu'on peut changer le cours des choses, qu'il y a une pluralité de possibles, que la volonté humaine n'est pas désarmée, que les hommes ont collectivement la liberté d'influer sur leur destin, qu'ils ne sont pas le simple reflet d'évolutions qui les dépassent. Qu'est-ce qu'être citoyen aujourd'hui ? C'est d'abord refuser la fatalité du chômage (…).

Il n'y a pas aujourd'hui de réponse purement économique au problème de l'emploi. La réponse que nous devons trouver est une réponse éminemment politique, qui implique une prise de conscience de la société, un travail de la société sur elle-même et par conséquent l'intervention d'une citoyenneté active, l'intervention de la démocratie même ».

 

- « Le Temps des Citoyens » (page 192) : L'exigence de citoyenneté.

 

«  Le Mouvement des Citoyens ne prendra son envol que s'il apporte une réponse convaincante aux questions que les gens se posent et d'abord à celle de l'emploi. Pour cela, il faut repartir de l'exigence de citoyenneté. La question sociale et la question nationale ne peuvent plus se laisser dissocier. C'est en effet dans le creuset de la nation que se forme pour l'essentiel le lien social et que se forge la volonté politique. Il nous faut inventer une conception dynamique de la France comme refus de l'exclusion, projet de citoyenneté active, volonté d'intégration, rêve d'universel (…)

 

(page 195) : «  Il faut refaire des citoyens. Aucune refondation républicaine ne pourra faire l'économie d'un immense effort d'éducation laïque, d'éducation à la liberté. Le Mouvement des Citoyens est un levier dans le débat démocratique d'où nous voulons faire surgir un nouvel acteur politique (…) ».

 

Cet article est le 196ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT

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S
Je souhaite avoir le texte de votre motion,pour pouvoir éventuellement la signer.<br /> Salut et Fraternité <br /> Jean Siry MRC63
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