Les trois motions s'accordent sur la communication défaillante du MRC
A la suite de la mise en ligne des informations sur le congrès MRC 2015, publiées sur le blog du MRC 53, un citoyen se présentant comme un sympathisant du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) a pris l'initiative de proposer ses idées aux signataires de la motion 3 « Le Courage d'Avancer ».
Dans le cadre des relations que nous avons établies, il a rédigé un résumé des trois motions, qui peut être utile à toutes celles et ceux qui ne liront pas l'ensemble des textes, sans prétendre à l'objectivité.
Rappel : Voir (21 mai) : Congrès MRC 2015 : les adhérents votent pour l'une des trois motions
- Motion 1 : « La gauche républicaine - Résister, transmettre, inventer », présentée par Jean-Luc Laurent et le Secrétariat national élargi,
- Motion 2 : « Notre chemin », présentée par Claude Nicolet, Marie-Françoise Bechtel et Christine Meyer,
- Motion 3 : « Le courage d’avancer », présentée par Hugo Prod’homme, Jean-Pierre Lettron et Michel Sorin.
Résumé de la motion 1
1) Le constat : Cycle néolibéral depuis 30 ans.
La gauche, emmenée par F. Hollande ne s’est jamais montrée à la hauteur et doit assumer son échec. Jamais les inégalités n’ont semblé si fortes, entre pays comme au sein de chacun d’eux.
- Jusqu’au-boutisme technocratique, démocratie bafouée. Dix ans après le déni majeur du référendum, notre industrie s’est en grande partie évaporée, chômage de masse (5,3 millions demandeurs d’emploi).
- Recul net des services publics, sous injonction européenne, perte de confiance dans l’impôt et dans l’école.
Une source d’espoir : la mobilisation historique du 11 janvier 2015.
François Hollande a été élu sur le rejet de son prédécesseur et sur la promesse de réenchanter le rêve français.
Causes de l’échec des trois premières années de François Hollande : orientation économique erronée, valeurs trahies, renoncement à gouverner, à choisir et à faire acte d’autorité.
Réforme « Macron » : catalogue de « réformes structurelles » destiné à la Commission européenne.
L'électorat ouvrier, ainsi que les jeunes de plus en plus précarisés, ont déserté la gauche. La gauche dans son ensemble est sanctionnée, que ses composantes soient membres ou non de la majorité.
Dans un tel contexte, le MRC ne doit pas se dérober devant ses responsabilités.
Nos désaccords ont été vus et entendus, jusqu’au plus retentissant et symbolique d’entre eux : nous n’avons pas accordé notre confiance au gouvernement Valls II à l’occasion de l’opération de « clarification de ligne politique » menée à la rentrée 2014. La stratégie d’influence n’a pas porté ses fruits. Toutefois, Rien ne serait pire que l’isolement.
Les Français, peuple politique, veulent être la souveraineté nationale, budgétaire, économique, culturelle.
2) L’avenir :
Seules deux options sont possibles : présenter notre propre candidature à l'élection présidentielle ou soutenir une candidature alternative à gauche.
Il faut chercher également des moyens originaux de faire campagne (par les réseaux sociaux, d’autres formes de meeting, une communication tournée vers Internet, etc.) pour sortir des sentiers battus et renouer un lien avec les citoyens.
2017 sera sans aucun doute l’occasion d’interroger la pratique politique qui suscite aujourd’hui déception et rejet.
Une candidature présente en outre l’intérêt majeur de fournir une tribune à notre discours sans être contraints à la concession.
Elections présidentielle et législatives de 2017 : une présence à ces scrutins est donc
indispensable pour créer une dynamique autour de notre projet.
Nous ne serons audibles par les Français qu’en leur proposant des solutions concrètes et actuelles aux problèmes de notre société : la « République en vrai » passe par cela.
Résumé de la motion 2
1) Le constat :
Réformes de structures » voulues par un gouvernement néo-libéral pour complaire à Bruxelles et à Berlin. Comme le peuple n’accepte pas que sa souveraineté soit bafouée, il se rappelle au bon souvenir de ceux qui l’ont trahi et le font souffrir.
Concernant la Grèce, tout semble indiquer que cette alliance repose sur une volonté politique structurante qui pose comme préalable stratégique que la reconquête de la souveraineté nationale grecque et de la dignité du peuple est intrinsèquement liée à la possibilité pour ce même peuple de reprendre le chemin du progrès social.
Est-il possible aujourd’hui de réunir les conditions politiques indispensables à la réussite d’un tel rassemblement d’intérêt national qui soit en capacité de proposer un projet pour la France ?
2) L’avenir :
Nous ne pouvons pas savoir si des primaires seront organisées à gauche. C’est une perspective qui dépend de la volonté de François Hollande de se présenter. Si des primaires devaient être organisées, la présence du MRC y aurait toute sa justification et il serait opportun de s’y préparer.
Nous devons également nous interroger sur la nature de notre relation avec le peuple. Cette question est également déterminante dans la mesure où il nous faut apporter des réponses aux questions que se posent nos concitoyens sur leur vie quotidienne.
A l’image du Rassemblement qui a présidé à l’élaboration du programme du Conseil National de la Résistance, il doit être sans exclusive républicaine. Il s’adresse certes à la gauche, mais pas uniquement. Il doit aller au-delà, sur des bases républicaines, sociales, patriotiques et
internationalistes. Nous devons donc rencontrer et ouvrir un large débat, devant les Français avec celles et ceux qui seraient d’accords pour entamer la discussion sur ces bases politiques, sans préjuger de son résultat immédiat. Il faut donc, à partir de la France et de la République que nous acceptions d’analyser et discuter pour rouvrir la porte de l’avenir et ainsi nous permettrons au pays de reprendre sa marche en avant.
Il faut éviter de planer dans une stratégie du futur sans mettre les pieds dans la glaise du réel. Notre mouvement a perdu beaucoup de militants. Un travail patient de reconquête est nécessaire.
Il est tout à fait inutile d’espérer élargir notre audience et notre champ d’action si nous n’avons plus ou quasiment plus comme aujourd’hui ni cadres, ni militants ni structure active dans la capitale. Cette reconquête du terrain perdu a aussi un aspect interne : créer enfin le réseau interactif sans lequel les échanges entre le national et les fédérations ou entre celles-ci restent enfermés dans un modèle très formel.
Le second volet est celui d’une communication plus professionnalisée car notre défaut d’audience là où le Front National est entendu est un problème préoccupant.
Résumé de la motion 3
1) Le constat :
Les citoyens ne sont plus émancipés, solidaires, mais réduits à leur condition sociale, à leur communauté, à leur confession. L'idée de les réunir autour d'un projet commun s'est perdue, tandis que se banalisent la haine, l'envie, la stigmatisation et la discrimination.
Le système politique s'est davantage préoccupé de lui-même, dans un souci carriériste de ses membres. Les dividendes versés aux actionnaires se maintiennent à un haut niveau alors que les investissements baissent. Le capitalisme financier néolibéral est à l'origine des divisions et des frustrations qui traversent la société.
La France n'est plus souveraine. Elle est sous la tutelle d'une « ruche » de technocrates, qui n'a aucune conscience des conditions de vie des citoyens, et aucun respect de la souveraineté des peuples.
Le MRC manque de visibilité : sa position au sein de la majorité et son alliance avec le Parti socialiste ont brouillé notre position sur l’échiquier politique.
Le MRC n'est pas suffisamment efficace en matière de communication. Nous restons largement inconnus du grand public.
2) L’avenir :
Notre réponse doit être de reconstruire, à la fois, la défense des salariés en tant que citoyens au travail et la défense des entreprises contre leur spoliation par des actionnaires n'ayant aucun souci de l'intérêt général et de l'importance de l'économie réelle dans la vie d'un pays.
Le mouvement d'en bas à relier au mouvement d'en haut, l'autogestion de l'entreprise.
Une réflexion doit être engagée avec les citoyens sur nos valeurs, la République et la démocratie.
Retrouver l'esprit des agoras, redonner la parole au peuple est incontournable pour faire renaître un véritable mouvement de citoyens et c'est la condition sine qua non pour éviter que notre pays s'enlise dans l'impasse post-démocratique.
Il revient au MRC, et plus largement aux républicains, d'agir pour redonner la parole et le
pouvoir aux citoyens.
La stratégie d'influence n'a de sens que si elle s'appuie sur les citoyens, afin d'établir un rapport de forces favorable au mouvement.
C'est pourquoi l'action du MRC se doit d'avoir comme feuille de route la constitution de comités citoyens, capables de porter à tous les niveaux politiques, une alternative à l'idéologie étouffante de nos élites politiques, économiques et médiatiques.
Réactualisons, innovons, accueillons les idées nouvelles. Les comités citoyens locaux, encouragés par notre parti, ne devront pas être absents en 2017. Nous devons nous réapproprier nos valeurs, et avoir le courage d’avancer.
Nous devons en prendre acte, publiquement et fortement, dès maintenant et refuser toute
alliance avec des partis qui n'ont aucun regard critique sur le tournant libéral de 1983.
Le MRC doit retrouver l’esprit des clubs de réflexions propre à la France, notamment lors de la Révolution de 1789. Notre communication globale doit se montrer plus dynamique.
Cet article est le 163ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national