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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La Grèce se bat pour que sa dignité soit reconnue par ses partenaires

 

Le gouvernement et Syriza veulent faire reconnaître les intérêts du peuple grec

 

Le très mauvais traitement qu'a subi le peuple grec depuis 2010 par l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (la troïka) est mis en évidence par la commission pour la vérité sur la dette grecque, mise en place à l'initiative du Parlement de ce pays. Éric Toussaint (voir Wikipédia) est coordinateur scientifique de cette commission.

Voir (31 mars 2015) : Eric Toussaint : L'audit révélera ce qui s'est réellement passé avec la Grèce ces dernières années

Eric Toussaint est maître de conférence à l’université de Liège, préside le CADTM Belgique et est membre du Conseil scientifique d’ATTAC France.

 

Voici le Communiqué d'Eric Toussaint suite à la rencontre avec le ministre Dimitris Stratoulis (publié le 15 mai 2015) :

Après une visite le vendredi 15 mai au ministère grec des pensions et une rencontre avec le ministre Stratoulis, voici ma déclaration concernant le contenu de notre échange fructueux.

Il est clair qu’il y a une relation directe entre les conditions imposées par la Troïka et l’augmentation de ladette publique depuis 2010. Le comité pour la vérité sur la dette grecque va produire en juin 2015 un rapport préliminaire dans lequel le caractère illégitime et illégal de la dette réclamée à la Grèce sera évalué. Il y a des preuves évidentes de violations de la constitution grecque et des traités internationaux garantissant les droits humains.

Le comité considère qu’il y a une relation directe entre les politiques imposées par les créanciers et l’appauvrissement d’une majorité de la population ainsi que la baisse de 25% du PIB depuis 2010. Par exemple, les fonds de pension publics ont subi d’énormes pertes suite à la restructuration de la dette grecque organisée en 2012 par la Troïka. Celle-ci a imposé une perte de 16 à 17 milliards d’euros par rapport à leur valeur originale de 31 milliards €. Les revenus du système de sécurité sociale ont aussi souffert directement à cause de l’augmentation du chômage et de la réduction des salaires comme conséquence des mesures imposées par la Troïka.

La dette grecque n’est pas soutenable, pas seulement d’un point de vue financier, puisque c’ est clair que la Grèce est par essence incapable de la rembourser, mais elle est aussi insoutenable du point de vue des droits humains. Plusieurs juristes spécialistes en matière de droit international considèrent que la Grèce peut se déclarer en état de nécessité. Selon le droit international, quand un pays est en état de nécessité il a la possibilité de suspendre le remboursement de sa dette de manière unilatérale (sans accumuler des arriérés d’intérêt) en vue de garantir à ses citoyens les droits humains fondamentaux, tels que l’éducation, la santé, la nourriture, des retraites décentes, des emplois,...

L’objectif du rapport préliminaire de la Commission pour la Vérité sur la Dette est de renforcer la position de la Grèce, lui donnant des arguments supplémentaires dans les négociations avec les créanciers. La Commission pour la Vérité sur la Dette aimerait organiser une visite publique avec des journalistes pour permettre au ministre de rendre public la relation directe entre les politiques imposées par la Troïka et les dégradations des conditions de vie de la majorité de la population et spécifiquement pour les pensionnés, qui ont vu leur pension réduite de 40% en moyenne depuis que la Troïka est active en Grèce.
Comme le ministre nous l’a déclaré, 66% des pensionnés reçoivent une retraite mensuelle de moins de 700 euros et 45% des pensionnés reçoivent une retraite inférieure au seuil de pauvreté qui est fixé à 660 euros par mois. 
Je réprouve totalement les nouvelles exigences du 
FMI et de l’Eurogroupe qui veulent imposer de nouvelles réductions des pensions, alors qu’il est clair que les politiques précédentes et actuelles imposées par les créanciers violent le droit des pensionnés à une retraite décente. Les pensions doivent être restaurées.

 

Complément d'informations concernant la situation de la Grèce :

 

- Le colloque de la Fondation Res Publica le 13 avril 2015.

Voir les articles publiés les 24, 25 et 30 avril :

- le blog de Coralie Delaume  L'arène nue. Elle publie chaque semaine la revue de presse grecque, à partir de la Grèce. Voir (10 mai 2015) : L'arène nue: Filikí Etería n°7 - la Grèce vue de Grèce. Voir aussi l'entretien qu'elle a accordé au site de Marianne, ce 17 mai : "L’Europe se désagrège et personne ne sait quel sera le premier domino à tomber" et, notamment, ce qui concerne directement la Grèce :

La crainte de perdre un nouveau pays peut-il amener les institutions européennes à adopter une attitude plus conciliante dans ses négociations avec le gouvernement d’Alexis Tsipras ?
Non, je n'en suis pas convaincue. « Les Européens » pourront tenter de faire des concessions mineures pour se laisser le temps de voir venir. C'est ce que fait d'ailleurs la BCE, contrainte et forcée. Au départ, elle a cru pouvoir faire mettre le gouvernement Tsipras à sa merci en fermant aux banques grecques l'accès au refinancement normal. Du coup, ces banques se refinancement uniquement via l'accès à la liquidité d'urgence (ELA). Mais c'est au tour de la BCE d'être à présent coincée, et elle n'en finit plus de devoir relever le plafond de l'ELA, en attendant mieux.
Il pourrait y avoir éventuellement le déblocage de la dernière tranche de l'actuel plan d’aide, de 7,2 milliards d’euros, ou la négociation d'un troisième plan d'aide à partir de juin. Ou, beaucoup mieux, une restructuration de la dette. Mais là, si la Grèce parvient à obtenir ça, il fait bien voir que ça donnera des idées à d'autres pays. En Espagne par exemple, le parti Podemos de manquerait pas de faire campagne sur l'idée d'obtenir les mêmes concessions que son parti frère Syriza.
En tout cas, il faut bien voir que depuis 2008, les décisions économiques qui sont prises constituent un bricolage. Cela permet d’ « acheter du temps », de faire tenir la zone euro, mais ça ne résout pas les problèmes de structure de celle-ci. Et les problèmes économiques deviennent politiques, avec la montée de l’eurosceptisme dans tous les pays. On sent de nombreuses forces centrifuges à l'œuvre. L’Europe se désagrège, et personne ne sait quel sera le premier domino à tomber…

- Le site de Syriza (17 mai) : GOUVERNEMENT GREC : LE PROGRAMME DE THESSALONIQUE EST EN ORDRE DE MARCHE

Résumé : « Tous les quatre piliers du programme de Thessalonique avancent à pas rapides en dépit des difficultés objectives ». Ceci est souligné par des sources grecques gouvernementales dans une dépêche informelle relative aux actions menées par le gouvernement de SYRIZA pendant les quatre premiers mois de son  mandat. Le nouveau gouvernement grec parachève quatre mois de responsabilités et, pendant ce court intervalle, il présente une œuvre importante dont le rendu fait apparaître l’intensité de l’effort déployé et le haut niveau de coordination.

Cet article est le 63ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne

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