Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par Michel SORIN
Joël Mekhantar : la motion 3 donne du sens à nos engagements républicains
Le congrès 2015 du MRC aura lieu à Paris les 13 et 14 juin. Le Mouvement Républicain et Citoyen a enregistré trois motions (textes d'orientation avec leurs signataires, pour lesquels les adhérents votent lors des congrès locaux), ce qui donne un parfum d'incertitude à ce congrès, pour la première fois depuis la fondation du MRC en 2003.
A la suite de la publication du récapitulatif des articles parus en mai sur le blog du MRC 53, un ancien adhérent, professeur de droit public à l'université de Dijon, a fait savoir son avis personnel sur les motions, à partir du résumé qui en a été fait.
Voir (24 mai) : Congrès MRC 2015 : résumé des motions pour le vote des adhérents
Joël Mekhantar explique pourquoi il voterait pour la motion 3 - voir motion 3 (Prod'homme, Lettron, Sorin) s'il était membre du MRC, à jour de ses cotisations.
J'ai lu avec intérêt les résumés des textes des trois motions présentées au prochain Congrès du MRC et dont un camarade du 71 présent au Mont Beuvray m'a parlé.
Si j'étais un militant à jour de cotisation, je voterais la motion 3 qui est celle qui donne un sens concret à nos engagements républicains. En effet cette motion semble être la seule à reparler du pouvoir des citoyens et non pas de leurs élus (si mal élus).
A défaut de proposer un projet pour démocratiser la République, l'ensemble du système représentatif à tous les niveaux - politique ou syndical, avec des élus sans électeurs - sera de plus en plus discrédité, ou délégitimé.
Pourtant ni au MRC, ni dans le reste des forces de progrès cette nécessité de reparler du pouvoir des citoyens n'apparaît. Certes il y a eu quelques belles tentatives de Montebourg chez les socialistes avec la C6R lorsqu'il s'occupait encore de politique, et chez Mélenchon avec le M6R qui peine à s'affirmer. Mais à ce jour il n'y a rien de lisible. Aussi c'est une bonne chose d'en reparler dans la motion 3.
Je pense que la démocratisation des institutions n'est pas un simple thème de débat qu'il faut par convenance présenter à chaque échéance dans les partis républicains des forces de progrès. C'est le sujet, l'outil qui permettra de traiter des autres sujets. Si les citoyens ne contrôlent pas les institutions, ils se trouveront soumis aux forces de l'argent qui finissent toujours par corrompre ceux qui exercent un pouvoir sans contrôle direct du peuple souverain.
Sur les 92 articles initiaux de la Constitution de 1958 approuvés par le Peuple souverain, à l'exception de 30 articles, plus des deux-tiers des dispositions constitutionnelles ont été abrogés ou modifiés sans les citoyens, voire contre eux ! Comment ne pas voir ce détournement du pouvoir constituant dérivé à des fins d'élaboration d'une Constitution nouvelle à plus des deux-tiers différente de la Constitution d'origine en ayant escamoté le Peuple, passé par pertes et profits d'un régime qui n'est plus vraiment démocratique.
Après on s'étonnera que les gens ne viennent plus voter ! On se souvient du référendum de 2005 : votez braves gens ! Nous avons les moyens constitutionnels de contourner votre vote !
Ne pas démocratiser la République, c'est donner les moyens aux forces d'extrême droite d'être légitimes à se revendiquer du pouvoir du peuple. C'est donner du crédit à ceux qui scandent "Le Pen - Le Peuple". Contre ce danger réel, il ne faut pas avoir honte d'affirmer "La République pour tous, la République par tous, la République partout".
Démocratiser la République pour redonner le pouvoir aux citoyens reste le seul moyen de faire gagner nos idées en faisant reculer celles du libéralisme et du "fascisme tranquille" qui gagnent des voix, élections après élections, en suivant la courbe du chômage. Le progrès électoral des forces des droites résulte moins de l'incapacité du Gouvernement à améliorer la situation économique et sociale du pays que de son incapacité à démocratiser nos institutions pour donner enfin au Peuple souverain le moyen de gouverner.
Il ne s'agit pas de remettre en cause les élus mais de donner aux citoyens, à tous les niveaux de la décision politique (citoyen-constituant, citoyen-législateur, citoyen-délibérant territorial) les moyens de s'approprier des questions qu'ils estiment devoir être tranchées par eux-mêmes. Ce n'est pourtant pas très compliqué, nous avons encore beaucoup à apprendre de nos voisins suisses !
Bonne chance et bon Congrès.
Cet article est le 169ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national
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