Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
L'alternative républicaine au néolibéralisme implique un ancrage à gauche
C'est pendant le congrès du Mouvement Républicain et Citoyen, le 13 juin 2015 à Paris, que les militants ont pris connaissance de la décision de Jean-Pierre Chevènement de s'éloigner du parti qu'il avait fondé en janvier 2003 et qu'il avait présidé de 2008 à 2010, avant d'accepter d'en être le président d'honneur.Cette rupture a été motivée par le désaccord stratégique qui l'a opposé à son successeur, Jean-Luc Laurent, à la direction du MRC.
Pourtant, il est évident que les deux stratégies sont complémentaires : celle du MRC en tant que parti politique appartenant à la gauche républicaine et celle de Jean-Pierre Chevènement en tant qu'homme politique voulant créer des rapprochements d'idées afin de proposer une alternative républicaine aux politiques néolibérales.
L'alternative républicaine implique un ancrage à gauche et une ouverture à toutes celles et ceux pour qui la République est la communauté des citoyens.
Attachons-nous à maintenir les ponts entre les deux stratégies jusqu'à ce qu'elles se rejoignent. Le plus tôt sera le mieux car les deux sont indissociables.
- Le MRC ne peut exister que dans le prolongement des idées portées par Jean-Pierre Chevènement et ses amis depuis la fondation du CERES (Centre d'études, de recherches et d'éducation socialiste, créé en 1964).
- La République moderne n'a de sens et d'avenir que si elle s'appuie sur une double souveraineté, celle du peuple face au capital et celle de la nation citoyenne face à la tentation oligarchique au niveau des institutions européennes.
Voir La France en grand
Notre pays vit une crise historique de longue durée. Cette crise s’est fortement aggravée avec la dérégulation néolibérale, le choix d’une monnaie unique viciée dans son principe même et l’inféodation qui résulte des traités européens de Luxembourg (1987), Maastricht (1992) et Lisbonne (2008). Avec un PNB stagnant depuis 2007, plus de cinq millions de chômeurs toutes catégories confondues, un parti d’extrême-droite à 25 % des voix, notre pays pressent que le gros des secousses est encore à venir.
Pourquoi République Moderne, maintenant ?
On aurait pu espérer que ceux qui mènent la même politique depuis quatre décennies s’avisent d’en changer mais force est de constater qu’ils n’en prennent pas le chemin. L’extrême droite se nourrit de la désespérance du peuple mais ne propose aucune alternative crédible, bien au contraire. Son accession au pouvoir, ruineuse pour l’image de la France dans le monde, nourrirait le « clash des civilisations » que souhaitent les fanatiques et serait un mauvais coup porté à notre pays.
La France mérite autre chose qu’un destin en peau de chagrin. Nous n’acceptons pas de rester enfermés dans l’impasse actuelle. La France, communauté de citoyens, a besoin d’être soudée sur un projet réellement alternatif. C’est ce projet d’alternative républicaine que République Moderne, à travers des rencontres périodiques, se propose de faire surgir. Il s’agit de redresser d’un même mouvement la France et l’Europe. Une Europe que nous voulons réellement européenne, c’est-à-dire indépendante. Une Europe démocratique et donc avec les nations. Une Europe recentrée sur l’essentiel : une monnaie favorisant la croissance et l’emploi, une politique extérieure au service de la paix dans le monde. Nous voulons reprendre le contrôle de la Finance, nous battre contre l’aggravation des inégalités et pour plus de justice sociale, relever le citoyen à travers l’Ecole et reconstruire l’Etat républicain. C’est ainsi que la France, enlisée dans le déclin, ira vers le renouveau.
République Moderne avec qui et pour qui ?
RM s’adresse à tous ceux qui ont une vision exigeante de la République et qui ne se résignent pas à voir une gauche et une droite interchangeables se succéder au pouvoir pour y conduire, pour l’essentiel, la même politique néolibérale et inféodée, faisant ainsi le lit du Front National.
RM s’adresse, au-delà des partis et des clivages politiques obsolètes, à tous ceux, socialistes, communistes, radicaux, gaullistes, démocrates, républicains, femmes et hommes de progrès qui croient que la France, loin d’être finie, a encore un rôle majeur à jouer pour équilibrer l’Europe et donner aux idées républicaines leur portée universelle face aux désordres engendrés par la « globalisation ».
RM s’adresse à toutes les forces vives, tous ceux pour lesquels le mot «patriotisme » a gardé un sens.
Ce projet doit être porté par le « peuple des citoyens », c’est-à-dire la communauté civique qu’est la France républicaine. C’est cette communauté que nous voulons relever à travers un projet d’alternative républicaine à la politique néolibérale. Ce projet s’imposera, à travers l’immense crise qui est encore devant nous, avec le concours de tous ceux qui ne désespèrent pas d’un avenir commun.
République Moderne, au niveau national …
Espace politique original où peuvent se rencontrer des citoyens de tous horizons (chefs d'entreprises, syndicalistes, élus, chercheurs, enseignants, toutes catégories de salariés, hommes et femmes qui souvent s'ignorent), le Club République Moderne est un lieu de réflexion, de discussion, de débat et de proposition.
RM n’exclut pas l’action politique. Elle se réserve, le moment venu, d’apporter son soutien à des candidats aux élections locales ou nationales qui partageraient ses valeurs et ses propositions.
… et régional
RM encourage le développement dans les régions et départements de Comités d’Initiative Citoyenne pour une République moderne. Ces comités sont ouverts à tous ceux qui souhaitent débattre, proposer, agir dans un esprit d’exigence républicaine. Les premiers comités locaux verront le jour en Nord Pas de Calais, Bourgogne, Picardie …
Voir aussi - renouvellement des instances du club "République moderne"
- "Nous sommes passés dans l'allégeance au suzerain américain"
Entretien de Jean-Pierre Chevènement accordé à Marianne, vendredi 10 juillet 2015. Propos recueillis par Anne Rosencher et Alexis Lacroix.
Lu dans la presse (Le Figaro, 15 juin 2015) : Chevènement veut un «mouvement d'idées» allant de Mélenchon à Dupont-Aignan. Extrait.
De Mélenchon à Dupont-Aignan
L'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2002, âgé de 76 ans, veut relancer le cercle République moderne, qu'il a créé en 1983 après sont départ du gouvernement Mauroy. Ancien socialiste, Jean-Pierre Chevènement souhaite désormais se rapprocher de Nicolas Dupont-Aignan, qu'il apprécie pour ses engagements souverainistes. «Il faut créer un mouvement d'idées alternatif qui transcende les sensibilités historiques car on ne sortira pas la France de l'ornière sans cela», assure-t-il ce lundi dans les colonnes du Parisien.
Pour l'ancien ministre de l'Éducation nationale du gouvernement Fabius, le «logiciel» des partis de gouvernement est «périmé». «Je suis partisan d'un dialogue sans exclusivité et sans sectarisme avec tous ceux qui souhaitent une alternative républicaine, de Mélenchon à Dupont-Aignan», annonce-t-il. Le président de Debout la France, lui, se dit «content» qu'«un homme d'État» rompe avec «le socialisme de soumission à Bruxelles». «C'est un point positif pour le combat des patriotes», a-t-il souligné au Scan, tout en se défendant de chercher à le «débaucher». «Je serais content de l'accueillir», euphémise-t-il.
«Il n'en est pas question», a quant à lui opposé Jean-Luc Mélenchon, du Parti de gauche. «Il y a une différence substantielle entre moi, qui suis partisan de la République jusqu'au bout et en tous lieux (...) et la vision de M. Dupont-Aignan qui a une vision beaucoup plus nationaliste», a-t-il expliqué. L'eurodéputé a ensuite nuancé: «M. Chevènement aurait sa place au Front de gauche, pas M. Dupont-Aignan, et le dire, c'est nullement être sectaire. C'est juste partir des faits. Donc, je ne suis pas d'accord pour ces sortes de mélanges qui rendent la situation plus confuse au moment où elle a besoin d'être clarifiée».
Cet article est le 203ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT