Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par Michel SORIN
Europe néolibérale oligarchique contre Europe démocratique du progrès social
La Grèce, depuis l'accession de Syriza aux responsabilités gouvernementales, en janvier 2015, a déjà contribué à la renaissance de la démocratie. Car elle a révélé « le caractère autoritaire et dépolitisant »des institutions européennes.
Voir cet article de Gaël Brustier, paru sur le site Slate.fr le 2 août 2015 Comment la menace du Grexit pousse les gauches à se défaire de leurs automatismes
La crise grecque et la confrontation de la gauche radicale avec la réalité du processus d’intégration européenne l'obligent à un examen de conscience. Extrait.
La question démocratique est au cœur du débat en cours. Elle n’est pas entre les «pro» et les «anti»-européens (ces derniers brillant souvent par leur analyse faussée et erronée): elle est entre l’acceptation d’une évolution dépolitisante et autoritaire de l’UE et la réaffirmation de la souveraineté populaire et du principe démocratique. Il va donc falloir aux gauches l’énergie de se déprendre de quelques automatismes de la pensée relatifs à l’Europe et à sa«construction».
Voir aussi :
- Marianne, 3 août 2015, Jean-Pierre Chevènement : Jean-Pierre Chevènement : « la médecine administrée à la Grèce a échoué »
Dimanche 2 août, Jean-Pierre Chevènement était invité sur iTélé. Après avoir rappelé « l’hypocrisie » sur le dossier des migrants et que « la vraie solution » se trouve dans « le co-développement de l’Afrique », le président de la fondation Res Publica s’est attaqué aux maux de l’Europe et précisément à la mauvaise médecine administrée à la Grèce avant de conclure que « L’euro est une mauvaise monnaie, mal conçue » préconisant un passage « de la monnaie unique à une monnaie commune ».
(…) Interrogé sur le dossier grec, Jean-Pierre Chevènement, là-aussi, n’a pas fait dans la demi-mesure. « De toute évidence, ces 177 % (dette grecque par rapport au PIB), c’est le résultat d’une chute de son PIB de 25 % depuis qu’on a appliqué ces remèdes depuis 2010, et de pointer du doigt les choix des dirigeants européens dans leur gestion de la crise, je vous rappelle que les états se sont substitués aux banques, françaises ou allemandes, qui s’étaient engagées en Grèce. On leur a permis de se dégager et ce sont les contribuables qui ont pris le relais. Mais la médecine administrée à la Grèce a échoué. Donc ils ne pourront pas rembourser. Il faudrait se mettre autour d’une table et définir un sentier de croissance possible. » Mais, l'ancien Ministre de l'Intérieur ne s’arrête pas en si bon chemin et fait part de ses doutes sur la "résolution" du cas grec : « Je crains cependant que l’arbre grec nous cache la forêt de l’Euro. L’Euro est une mauvaise monnaie, mal conçue qui juxtapose des pays très différents. Les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. Il faudrait revoir les règles monétaires européennes. Il faut passer de la monnaie unique à une monnaie commune, c’est à dire une devise que nous aurions en commun qui servirait aux échanges internationaux mais réintroduire des éléments de flexibilité à l’intérieur de l’Europe. »
- Marianne, 3 août 2015, Pierre Khalfa : Après la Grèce, l’affrontement inévitable
Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic, tire les leçons de l'épisode grec. Pour lui, il est clair qu'il "n’y aura pas d’alternative aux politiques néolibérales sans l’ouverture d’une crise politique en Europe". "Prendre des mesures unilatérales, même si elles sont contraires aux traités et aux directives européennes, est la condition pour appliquer un programme de rupture", écrit-il ainsi. Quant à la sortie de l'euro, si elle "ne peut être un projet en soi", "la refuser d’emblée, c’est, comme l’a montré l’exemple de la Grèce, se paralyser soi-même."
(…) C’est dans ce cadre que se pose la question de la sortie de l’euro. Sortir de l’euro a d’abord un coût économique important et, de l’aveu même de ses partisans, ses possibles bénéfices prendraient un certain temps. La sortie a aussi un coût politique. Au-delà même du fait que, dans beaucoup de pays européens, la population reste attachée à l’appartenance à la zone euro, la sortie marquerait un échec de la tentative de refondation de l’Europe sur des bases progressistes. Elle risquerait d’isoler le pays qui la pratiquerait et pourrait aggraver la concurrence entre les pays si elle s’accompagne d’une politique répétée de dévaluations compétitives. Elle ne résout pas par miracle la question des rapports de forces dans l’affrontement avec les politiques néolibérales. C’est pourquoi elle ne peut être un projet en soi. Elle ne peut cependant être a priori exclue. Si un pays décide d’entamer un bras de fer avec les institutions européennes, son résultat pourrait aboutir à cette solution. La refuser d’emblée, c’est, comme l’a montré l’exemple de la Grèce, se paralyser soi-même. La sortie de l’euro ne peut être un projet politique, mais elle peut être le résultat circonstanciel d’une bataille politique. Il faut rompre avec l’austérité et le néolibéralisme, dans la zone euro si possible, en dehors si nécessaire.
- La Tribune, 3 août 2015, Michel Santi : : Grèce : la mort par la dette !
Rappel (29 juillet 2015) : Bernard Cassen tire les enseignements des tribulations de la Grèce
Cet article est le 142ème paru sur ce blog dans la catégorie France et Europe
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