L'école de la République a d'abord besoin de repères et de constance
Le Mouvement Républicain et Citoyen soutient les personnels de l'Education nationale mobilisés contre la mise en œuvre de la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016. Voir, sur le site du ministère : Collège 2016 : tout savoir sur la réforme
Voici le communiqué à ce sujet de Bastien Faudot, porte-parole du MRC.
Cette réforme procède d’une approche démagogique qui accroîtra la ségrégation scolaire à laquelle elle prétend s’attaquer. En supprimant l’apprentissage du latin et du grec, en diluant les savoirs dans des enseignements interdisciplinaires à la carte, en mettant fin aux dispositifs d’excellence que sont les classes bilangue, l’esprit égalitariste et compassionnel de la réforme accentuera le nivellement par le bas des enseignements et dépréciera la qualité de l’école publique.
Derrière les alibis pédagogiques invoqués par le Ministère et en fait dictés par l'OCDE, ce sont les logiques comptables qui conduisent à la fermeture des filières d'excellence.
L'école doit redevenir l'instrument de la méritocratie, en récompensant l'effort, en permettant la promotion par le travail. En fermant ces filières et en engluant les établissements dans les difficultés de leurs territoires, le gouvernement réinstalle une sélection par les revenus. L'école doit apporter aux enfants ce que leur famille ne peut leur offrir.
Ainsi, le renforcement de l’autonomie des collèges, en fait plus de pouvoir concédé aux chefs d'établissement, favorise l’inégalité territoriale et instaure la concurrence des établissements. C’est l’unité de la République qui est menacée.
L’école de la République a d’abord besoin de repères, mais aussi de constance. La frénésie des réformes ne permet aucune continuité ni sérénité dans l’exercice des missions essentielles dévolues à cette institution.
Il est indispensable que la Ministre de l’Éducation Nationale entende enfin les professeurs et revienne sur le processus d’une réforme engagée au pas de charge. Il n’y a pas de déshonneur à enclencher la marche arrière quand on a emprunté une voie sans issue. La précipitation pour faire appliquer cette réforme a provoqué une rentrée brouillonne, les programmes devant s'appliquer en septembre 2016 ne sont toujours pas prêts. Les enfants méritent mieux.
Voir aussi le texte publié le 1er septembre 2015 sur le site du MRC par Fatiha Boudjahlat, secrétaire nationale à l'éducation, sous le titre : Réparer l'école, retrouver l'exigence
Cet article est le 35ème paru sur ce blog dans la catégorie L'école