Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Deux réponses différentes pour la France, avec ou sans sortie de l’euro
Les chiffres du commerce extérieur de la France au premier semestre 2017 marquent une forte dégradation du solde (exportations-importations). La France creuse son déficit pendant que l’Allemagne augmente son excédent, dans des proportions qui donnent le vertige. Ce déséquilibre structurel est, pour une part importante, lié à l’existence de l’euro, monnaie unique pour les deux pays, alors que leurs performances économiques sont divergentes.
Le constat et l’explication sont dans cet article du quotidien Ouest-France (10 août 2017, Jacques Sayagh) : Le Made in France reste cloué au sol
Airbus un peu moins performant, le pétrole un peu plus cher : le commerce extérieur plonge au premier semestre. L'Allemagne, elle, continue de briller sur les marchés étrangers.
Le Made in France ne parvient pas à remonter la pente à l'étranger. Le déficit du commerce extérieur s'est creusé de 8 milliards d'euros entre le premier semestre 2017 et les six derniers mois de 2016.
Les entreprises françaises ont acheté beaucoup plus de produits auprès des autres pays (ou plus cher) qu'elles n'en ont vendus. Et c'est comme ça depuis 2004... « Ce déficit n'est pourtant pas une fatalité, notamment pour la France, qui a une base exportatrice forte, du fait de ses champions nationaux dans l'aéronautique, la navale, le luxe ou l'alimentation », rappelle Sylvain Broyer, responsable de la recherche économique à la banque Natixis.
Mais sa force est aussi sa faiblesse. Et le moindre accroc chez ses stars, comme une performance un peu moins flamboyante d'Airbus au premier semestre, écrase négativement la balance. Sans compter le prix du pétrole qui remonte.
D'abord, un problème de taille de nos petites et moyennes entreprises. « Elles sont souvent trop petites pour exporter », indique Sylvain Broyer. L'économiste s'interroge aussi sur le positionnement de l'industrie française : « La France a des coûts de production élevés par rapport au niveau intermédiaire de la gamme de ses produits. »
De quoi la désavantager par rapport à ses voisins. « L'Espagne est, elle aussi, sur une gamme moyenne, mais à des coûts plus faibles. Quant aux produits allemands, ils sont chers mais de grande qualité », souligne Sylvain Broyer.Si bien que la part des exportations dans la richesse française ne dépasse pas 20 %. C'est moitié moins que l'Allemagne.
Les entreprises, elles aussi, recommencent à investir et achètent leurs machines... à l'étranger. « En France, la croissance contribue à creuser le déficit commercial. Ce n'est pas le cas en Allemagne. » Bilan : quand la France creuse son déficit, l'Allemagne a dégagé un excédent de 257 milliards l'an dernier. Des déséquilibres incompatibles avec une monnaie unique.
D'où l'urgence de l'harmonisation qu'Emmanuel Macron appelle de ses voeux.
Une autre explication est fournie par l’économiste JACQUES SAPIR, sur son blog (11 août 2017) : Le déficit commercial et l’Euro
Les derniers chiffres du commerce extérieur confirment ce que nous savions depuis des années. L’Euro est, pour la France, un piège mortel. L’accroissement récent du déficit commercial avec les autres pays montre bien la nature même de ce piège. Le problème, ici n’est pas conjoncturel. Cela fait plus de 15 ans que le commerce extérieur de la France est régulièrement en déficit. Au-delà d’accidents qui peuvent être liés à la conjoncture, et qui peuvent accroître ou diminuer ce déficit, la question de l’Euro doit donc être posée.
La publication de l’édition 2017 du External Sector Report du FMI a souligné ce problème. Dans ce rapport, les économistes et les statisticiens du FMI calculent, par rapport à la balance courante mais aussi à la balance des capitaux, les écarts du taux de change réel (soit corrigé de l’inflation) entre les pays. On voit que cet écart est aujourd’hui dramatique entre l’Allemagne, dont la monnaie est largement sous-évaluée, et la France l’Italie et l’Espagne. Si l’Euro n’existait pas, les taux de change se seraient modifiés, à la hausse pour l’Allemagne, et à la baisse pour la France bien évidemment. Ces résultats ne sont que la confirmation de ceux du même rapport de l’année précédente. Déjà, le External Sector Report 2016 montrait bien l’ampleur du problème.
L’Euro provoquait un écart de change de 19% à 23% avec l’Allemagne. Ceci s’est aggravé en un an. Si l’on regarde les résultats de l’édition de 2017 de External Sector Report on constate d’ailleurs cette aggravation. L’écart entre la France et l’Allemagne, du à la rigidité de l’Euro, atteint désormais de 24% à 28%.
Il est clair que l’Euro a abouti à un déséquilibre massif au niveau des taux de changes virtuels. Comme l’Euro a supprimé la possibilité de rééquilibrer les niveaux par des dépréciations et des appréciations de taux de change, il ne laisse que deux solutions : la dévaluation interne (ce que le gouvernement tente de faire) ou les transferts budgétaires dont on sait qu’ils sont impossibles politiquement.
On constate aussi que les politiques visant à améliorer la compétitivité de nos entreprises en transférant une partie des charges sociales sur les impôts, ce que fait le CICE, ne fonctionne pas. Ces politiques se traduisent en réalité par des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, cadeaux qui sont immédiatement utilisés pour accroître les dividendes des actionnaires.
On le constate donc à nouveau. La seule solution pour sauvegarder une industrie française et pour réduire le déficit commercial est une sortie de l’Euro. Le plus tôt sera le mieux.
L’option Ouest-France, c’est de faire confiance au président de la République, Emmanuel Macron, pour rechercher un accord avec l’Allemagne et les autres partenaires de la zone euro afin de réduire les déséquilibres économiques au sein de la zone euro.
L’option Sapir, c’est la sortie de l’euro car les autres solutions sont impossibles à réaliser.
Cet article est le 3009ème sur le blog MRC 53 - le 148ème dans la catégorie France et Europe