Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Un projet de transfert à Notre-Dame-des-Landes d’un demi-siècle
Dans un premier article - voir Le point sur le projet de transfert de l'aéroport Nantes-Atlantique - la question du transfert, ou non, de l’aéroport de Nantes-Atlantique a été traitée avec une réponse positive.
Voici maintenant un résumé de ce qui s’est passé depuis presque un siècle concernant l’aéroport de Nantes (Nantes-Atlantique) et depuis un demi-siècle concernant le projet de construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
L’aéroport actuel est localisé au sud-ouest de Nantes sur les communes de Bouguenais et de Saint-Aignan-Grandlieu. Voir historique - Ville & Aéroport.
C’était à l’origine, à partir de 1928, un terrain d’aviation à usage essentiellement militaire. Il accueillit ensuite l’une des usines des établissements de la société Louis Breguet. Pendant la guerre, les Allemands occupèrent le site, s’en servant pour aller bombarder l’Angleterre. Les Alliés le détruisirent partiellement en 1943.
Après la guerre, l’Armée de l’air française reprit possession du terrain, le remit en état pour en faire un aérodrome commercial aménagé, plus grand (300 hectares de plus), sous le nom de Aéroport international Château Bougon jusqu'en 1988, année où il fut nommé Nantes-Atlantique.
Jusqu'à fin 2010, l'aéroport Nantes-Atlantique a été géré par la chambre de commerce et d'industrie de Nantes et de Saint-Nazaire (CCI). Depuis le 1er janvier 2011, le gestionnaire est la société Aéroports du Grand Ouest, qui associe Vinci, la CCI de Nantes et de Saint-Nazaire et ETPO (Entreprise de Travaux Publics de l'Ouest).
L’évolution du transport de passagers est plus rapide que prévu. Près de 5,6 millions en 2017, soit une progression de 14 % par rapport à 2016 (+ 8 % en 2016 par rapport à 2015).
Parallèlement, un projet de nouvel aéroport pour le grand ouest (accueil des longs courriers) apparaît en 1964 dans le cadre des réflexions sur les métropoles d’équilibre, à l’initiative du président Olivier Guichard, qui fut le premier dirigeant de la DATAR. Voir (6 décembre 2012) L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes un projet vieux de 50 ans
La préfecture de Loire-Atlantique recherche un nouveau site en 1965. En 1967, le site de Notre-Dame-des-Landes est identifié comme étant prioritaire en raison de sa situation au nord de Nantes (proximité de la Bretagne).
En 1970, le schéma d’aménagement de l’aire métropolitaine Nantes-Saint-Nazaire est validé en Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire ( CIAT). « Les différentes études concernant le développement des structures aéroportuaires de l’aire métropolitaine Nantes – Saint-Nazaire ont montré la nécessité de prévoir la création d’un nouvel aérodrome, extensible à la catégorie A, afin de pouvoir satisfaire en temps voulu les besoins de la clientèle des avions long-courriers ».
En 1974, les pouvoirs publics décident de créer, par arrêté préfectoral, une Zone d’Aménagement Différé (ZAD) à vocation aéroportuaire de 1 225 ha au bénéfice du département de la Loire-Atlantique qui se porte acquéreur des terrains nécessaires à cet équipement.
La crise pétrolière des années 1970, et l'opposition de l’Association de Défense des Exploitants Concernés par l'Aéroport ADECA, créée en 1972 par des agriculteurs, mettront ce projet en veille pendant 25 ans.
En 1998, le projet est relancé à l’initiative conjointe du maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, et du nouveau président du Conseil régional des Pays de la Loire, François Fillon. Celui-ci convainc son homologue du Conseil régional de Bretagne de soutenir le projet de Notre-Dame-des-Landes contre son propre soutien au projet de Ligne à grande vitesse (LGV) Le Mans-Rennes, très désiré par la Bretagne. Les deux Conseils régionaux sont réunis salle du Triangle à Rennes afin d’officialiser l’accord.
C’est en 2000 que le gouvernement de Lionel Jospin remet le dossier sur la table. Le Comité interministériel du 26 octobre 2000 décide de « réaliser un nouvel aéroport, en remplacement de Nantes-Atlantique, sur le site de Notre-Dame-des-Landes afin de valoriser la dimension internationale et européenne des échanges de l’Ouest Atlantique ».
On entre dans la phase d’études active. En janvier 2002, pour rendre possible le pilotage du projet par l’État, 15 collectivités vont créer le Syndicat Mixte d'Études de l'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : les régions Bretagne et Pays de la Loire, les départements d'Ille-et-Vilaine, de Loire Atlantique, du Maine-et-Loire, de la Mayenne, du Morbihan, de la Sarthe et de Vendée, ainsi que six agglomérations et intercommunalités. Un débat public mené jusqu’en 2003 ne débouche sur aucun consensus.
Le préfet de la région Pays-de-la-Loire reçoit le rapport reconnaissant l'utilité publique de ce projet le 13 avril 2007. La contestation avait repris depuis 2000 mais l’État confirme la validité du rapport d’utilité publique malgré les conclusions du Grenelle de l’Environnement, en 2007, qui excluent la création de zones aéroportuaires nouvelles.
Avis favorable du Conseil d’État en janvier 2008. Puis, le 10 février 2008, parution du décret déclarant d’utilité publique le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le projet est jugé démesuré, inutile et dangereux pour l’environnement, par des militants qui commencent à occuper la ZAD en août 2009 après un « camp action climat ». La ZAD devient une « Zone A Défendre » avec la ferme volonté de s’opposer au projet d’aménagement (la ZAD est faite pour permettre d’acheter les terrains nécessaires à l’opération).
En décembre 2010, Vinci gagne l’appel d’offres pour la conception, le financement, la construction et l’exploitation du futur aéroport sur une période de 55 ans.
Fin 2012, le gouvernement Ayrault suspend l’opération qui visait à déloger les occupants de la ZAD et met en place une « commission du dialogue ». Celle-ci conclut, en avril 2013, à l’utilité du projet, en recommandant une amélioration des compensations environnementales.
Le 30 octobre 2015, la préfecture de Loire-Atlantique annonce la reprise des travaux en 2016 quand le Premier ministre Valls aura donné son feu vert, après rejet des recours environnementaux.
Le 25 janvier 2016, la justice valide l’expulsion des occupants de la ZAD.
Le 26 juin 2016, les électeurs de Loire-Atlantique votent majoritairement (55%) en faveur de la construction du nouvel aéroport, lors d’une consultation décidée par le président Hollande dans des conditions contestées par les opposants au projet.
Le 13 décembre 2017, les trois experts nommés - dans un souci d’ultime médiation avant décision - par le nouveau gouvernement issu des élections, remettent leur rapport après un travail de six mois. Il leur était demandé de faire en sorte qu’existe une alternative au projet de nouvel aéroport. Ils ont donc étudié les conditions dans lesquelles l’aéroport actuel pourrait être maintenu en activité. Et ils concluent que les deux options ont des avantages et des inconvénients, laissant le champ libre aux décideurs politiques. Voir (Ouest-France, 21 décembre 2017) : « Notre-Dame-des-Landes n’est pas l’aéroport du XXIe siècle »
Voici des compléments d’information :
- Projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes | CNDP – Commission nationale du débat public
- Aéroport du Grand Ouest – Wikipédia
Cet article est le 3037ème sur le blog MRC 53 - le 88ème catégorie MRC 53 et Pays de la Loire