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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

En Corse, la nouvelle collectivité territoriale est quasi indépendantiste

 

Les autonomistes veulent obtenir de la République le statut néo-calédonien

 

Après les élections du 10 décembre 2017 à la nouvelle assemblée de Corse, les alliés autonomistes-indépendantistes ont emporté la majorité absolue des sièges, en fait près des deux tiers (41 sur 63).

- Voir (Le M) Elections territoriales en Corse : la coalition nationaliste remporte une large victoire

- Voir aussi Maire Info : Corse : les autonomistes s'imposent largement au second tour des élections locales

- En Corse : https://www.corsenetinfos.corsica/.../18789166-22839082...


 

Quelques observations :

- L’abstention est très forte (47,5%). Près d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé.

A comparer avec le référendum de 2003 (39,5 % d’abstention) qui avait vu une courte majorité (51%) en faveur du non à la réforme institutionnelle (collectivité territoriale unique, remplaçant les deux départements et la région). De nombreux électeurs ont voulu manifester leur mécontentement en refusant d’aller voter.

Comme l’a dit Jean-Pierre Chevènement à Alexandre Devecchio (Le Figaro, 9 décembre 2017, "La République n'a pas de concessions à faire à l'ethnicisme"), « l'Etat français s'est assis sur le référendum de 2003.

Les Corses avaient pourtant rejeté la fusion des deux départements. Ils voulaient garder un découpage territorial qui les rapprochait de la France continentale et n'acceptaient pas d'être transformés en territoire d'Outre-mer bis avec une collectivité unique. Le législateur, sous le précédent Président de la République, a fait fi des résultats de ce référendum ».

- Il y a eu du « dégagisme » qui s’explique par le rejet des clans.

Ce que dit Chevènement. « Il s'agit d'abord d'un rejet des clans qu'ils soient de gauche ou de droite. La gauche dominait le Nord avec la dynastie Giacobbi et Paul Giacobbi sur le destin duquel je ne vais pas épiloguer (ndlr: il a été condamné à trois ans de prison ferme pour détournement de fonds publics). Au Sud et à droite, c'est le clan Rocca Serra qui régnait depuis 1962. Ces clans ont fait l'objet d'un réflexe «dégagiste» qui s'est traduit aux présidentielles par un vote Marine Le Pen. Il faut observer que moins d'un quart des électeurs corses inscrits ont voté pour les listes nationalistes. Le taux d'abstention, qui s'élève à près de 50%, est massif.

Nous allons voir ce que nous verrons, mais moi qui connais les oiseaux, je conseille au gouvernement une grande vigilance. Je ne pense pas qu'on puisse satisfaire la revendication de la co-officialité de la langue corse. Cela voudrait dire une politique d'exclusion à l'égard de tous les continentaux. Je l'ai observé quand j'étais ministre de l'Education nationale lorsque tous les agrégés et certifiés d'origine continentale ont été renvoyés dans leur «douar» d'origine. Je pense qu'on a accordé aux nationalistes tout ce qu'ils demandaient en matière d'aménagement du territoire. Les Corses se plaignent de la spéculation, mais ce sont les élus locaux, soumis aux pressions que nous savons, qui octroient les permis de construire.

En Corse, on n'est pas libre de s'exprimer. Déroger à la doxa ou aux oukases nationalistes, c'est prendre le risque de passer un mauvais quart d'heure. Il faut maintenant tenir compte du résultat de l'élection. Je suis un démocrate, mais je n'augure rien de bon de ce qui suivra. C'est pourquoi j'attends du gouvernement de la République française qu'il reste ferme sur ses principes: la République n'a pas de concessions à faire à l'«ethnicisme». D'autant que ce type de revendication peut se révéler contagieux ».

 

- Il faudrait estimer la part de l’électorat majoritaire qui est réellement indépendantiste.

En dehors du refuge dans l’abstention, une part de l’électorat du FN et de la gauche a pu se résoudre à voter pour la liste de Gilles Simeoni, car celui-ci a démontré beaucoup d’efficacité à rassembler les indécis. Il faut se souvenir que les trois députés autonomistes élus en 2017 (sur les quatre élus corses) ont réussi à influer sur la perception de Jean-Luc Mélenchon à l’égard du mouvement autonomiste.

- Elu sur des valeurs culturelles, le groupe majoritaire va devoir gérer la collectivité.

On peut prévoir qu’il cherchera à compenser ses difficultés de gestion en pratiquant la fuite en avant dans la demande de compétences supplémentaires auprès de la République française. De plus, les élections européennes de 2019 seront l’occasion du retour des débats autour des questions politiques de fond. Bien sûr, celles-ci ont été complètement dissimulées sous le tapis pendant la période électorale qui vient de s’achever.

Le point de vue de Jean-Luc Laurent, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) – 4 décembre 2017 – voir Élection territoriale de Corse 2017 : Contre l’indépendance, la modernité de la citoyenneté et de la République !

Les indépendantistes ont obtenu en 2015 avec François Hollande et la loi NOTRe, la création de la collectivité unique qui avait été refusée par les corses lors d’un référendum organisé par Nicolas Sarkozy en 2003. 
J’ai combattu en 2015 au nom du MRC à l’assemblée nationale cette remise en cause du référendum par un amendement du gouvernement présenté en catimini lors d’une séance de nuit et voté par quelques députés socialistes, radicaux, écologistes et de droite qui étaient dans la confidence avec la présence de Guy Siméoni et Jean-Guy Talamoni dans La tribune du public ... 
C’est ainsi que la démocratie a été bafouée ; comme l’a été le référendum de 2005 en France sur la constitution européenne dont le NON a été piétiné ensuite par le traité de Lisbonne qui a été approuvé par la voie parlementaire. Quand le résultat d’un référendum ne convient pas, on refait le vote en évitant la voie référendaire jusqu’à ce que oui s’en suive ! 
Le caractère unitaire de la France et l’indivisibilité de la République sont maintenant mis en cause par cette élection territoriale. Derrière ce que les nationalistes nous présentent comme un projet d’émancipation et d’autonomie fiscale, législative et réglementaire, l’indépendance est en embuscade. 
Après le scrutin du premier tour, M Jean-Guy Talamoni vient de vendre la mèche en déclarant que « puisque les corses ont voté pour des nationalistes, cela veut dire que pour les corses, la Corse est une nation ». Et il demande à nouveau la reconnaissance du peuple corse qui a été censurée par le conseil constitutionnel en 1991. 
À cette logique d’indépendance qui n’est pas la solution, opposons une autre perspective, celle de la modernité de la citoyenneté. L’Egalité républicaine mérite d’être enfin mise en œuvre. Faire France, c’est le chemin du progrès pour la Corse dans la République.

 

Cet article est le 3031ème sur le blog MRC 53 - le 58ème dans la catégorie Collectivités territoriales

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