Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par Michel SORIN
Remettre l’alimentation et la santé au centre de la politique agricole
Dans son édito de A vrai Lire, n° 11 - la revue du réseau Agiragri des experts comptables - Voir http://lucienbourgeois.wixsite.com/politiquesagricoles/janvierfevrier2018, Lucien Bourgeois, membre de l’Académie d’Agriculture de France et ancien expert économique des Chambres d’agriculture, relie cette crise sanitaire au fait que les produits agricoles ne sont pas comme les autres car, transformés en produits alimentaires, ils peuvent avoir un impact direct sur la santé humaine. Il suggère aux pouvoirs publics de saisir l’opportunité des Etats généraux de l’alimentation pour remettre l’alimentation et la santé au coeur des objectifs de politique agricole.
Etats généraux de l’alimentation : l’aubaine LACTALIS
Le Gouvernement ne pouvait rêver meilleure opportunité que cette crise du lait pour bébés ! Certes, c’est fort regrettable pour les enfants malades et les parents inquiets. Mais cette crise fait apparaître des disfonctionnements dans toute la chaîne alimentaire et montre à l’évidence que les produits agricoles ne sont pas des produits comme les autres. Ils sont ingérés dans notre corps et peuvent, de ce fait, avoir un impact direct sur notre santé. C’est pour cette raison qu’ils ont toujours fait l’objet d’une grande sollicitude par tous les gouvernements soucieux de leur pérennité.
On se moquait des Chinois capables d’aller dans l’espace et incapables d’assurer la sécurité de leur unique bambin par famille. On se réjouit qu’ils en soient à implanter des usines en Bretagne pour combler cette carence.
Le Groupe Lactalis était avant tout un groupe industriel réputé pour sa maîtrise de la fabrication. C’est pour cela que Nestlé s’était associé et lui avait confié la fabrication de ses produits frais en France.
Les grands de la distribution avaient certes mauvaise presse pour leur rapacité commerciale mais ils nous avaient convaincu de leur compétence logistique. Enfin, l’administration française était réputée pour son intransigeance en matière de gestion du principe de précaution. Les éleveurs dont un animal était soupçonné d’être atteint d’ESB en ont un souvenir amer.
Mais dans le cas actuel, le château de cartes s’effondre. Chez Lactalis, l’usine de Craon est située à proximité immédiate du siège social. Il s’agit de marques réputées exportées dans 83 pays dans le monde. Cela prouve que la culture du secret érigée en image de marque par son Président, Emmanuel Besnier, ne fait pas bon ménage avec la transparence indispensable pour la gestion des produits alimentaires. Cela montre aussi que la réduction des effectifs de contrôleurs et le transfert de cette fonction aux entreprises a des limites.
Dans un des précédents éditos d’AVL, nous avions émis le voeu que les Etats généraux de l’alimentation permettent enfin de remettre la politique agricole sur les rails qu’elle n’aurait jamais dû quitter, avec le souci d’une alimentation de qualité, gage de bonne santé de la population. Les discussions actuelles des EGA sont restées très "agricoles". Le manque de vigilance de Lactalis et des circuits de distribution offre "sur un plateau" une occasion historique de changer enfin de paradigme et de remettre l’alimentation et la santé au centre des objectifs de la politique agricole. On observera avec intérêt le texte de la prochaine loi qui sera déposée dans quelques semaines.
Cet article est le 3053 ème sur le blog MRC 53 - le 438ème, catégorie AGRICULTURE et PAC
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