Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Un MRC rassemblé, condition de la refondation républicaine de la gauche
Serge Maupouet et Michel Sorin étaient les initiateurs des rencontres MRC Ouest à Saintes. Voir A Saintes, le 29 septembre 2018, le MRC Ouest a débattu de son avenir
Ils récidivent en proposant une contribution - pouvant se transformer en motion - dans le cadre du congrès du Mouvement Républicain et Citoyen, qui aura lieu à Paris les 1er et 2 décembre 2018.
Rassembler, dynamiser, continuer le MRC pour agir et peser : un impératif pour la refondation républicaine de la gauche
En 2003, la qualité des fondamentaux mis en œuvre par Jean-Pierre Chevènement donnait au Mouvement Républicain et Citoyen deux décennies d’avance ; les faits ont validé nombre des analyses et la pertinence de la ligne politique que le MRC porte indéfectiblement. Notre doctrine sociale et républicaine, notre objectif de Salut public, notre volonté de refondation républicaine et de reconquête par la France de la maîtrise de son destin sont en prises avec les exigences du temps présent. Les constats qui ont conduit à la nécessité de former le Mouvement des Citoyens puis le Mouvement Républicain et Citoyen restent tangibles. Seul le MRC assume pleinement le positionnement politique qui est le sien. Ce positionnement spécifique du MRC le place au cœur des recompositions politiques en cours. Les clivages politiques actuels rendent encore plus nécessaires et pertinentes l’existence et l’action du MRC en tant que parti.
Depuis sa fondation, le MRC n’a jamais organisé de Congrès aussi important que celui de 2018, les 1er et 2 décembre à Paris. Pour mener à bien une stratégie de refondation républicaine de la gauche, deux voies se dessinent.
Une voie, ouverte par la direction sortante de notre Mouvement, propose de s'inscrire dans une alliance à gauche, mais en orientant le MRC vers une existence à court terme, qui ne serait plus conçue que dans l’attente d’un congrès fondateur d’une nouvelle formation politique. Le MRC en serait de fait dévitalisé. En réaction, l’un des participants au séminaire de Direction, le 3 octobre, a déclaré s’opposer à ce que le MRC soit placé sous euthanasie, début 2019, au moment du congrès fondateur d'une telle nouvelle formation politique.
L'autre voie, que nous proposons au Congrès d'ouvrir, doit conduire à ce que la mutation du MRC, engagée depuis 2015, aboutisse à lui donner l'ensemble des caractéristiques et tous les atouts d’un parti politique de plein exercice. Le MRC aurait alors toute capacité à rechercher les rapprochements et alliances nécessaires dans le cadre de le refondation républicaine de la gauche, à participer à un rassemblement des forces progressistes et républicaines, mais en garantissant solidement son identité, sa structure et sa ligne politique. En effet, quelles garanties plus efficaces à la promotion de nos principes fondateurs et à la mise en œuvre de notre projet politique que le maintien de l'identité et de la structure du MRC en tant que parti politique à part entière ? Et ce y compris dans le cadre stratégique de rapprochements ou d'alliances politiques ? S'allier pour se renforcer : oui ! S'allier en risquant sciemment la disparition de notre ligne politique : non !
L’enjeu du Congrès est ainsi clairement souligné. Il s'agit de choisir la voie qui permet d'ouvrir un véritable avenir à la ligne politique que tous les militants portent en héritage.
Le projet qui a été présenté le 3 octobre par la direction comporte plusieurs volets qui correspondent à ce qui était attendu après l’Université de rentrée organisée à Marseille les 7,8 et 9 septembre, avec des membres du PS se reconnaissant de la sensibilité « L’Union & l’Espoir » animée par Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann. Le choix de La France insoumise pour engager des discussions en vue des élections européennes est cohérent avec le rapprochement opéré à Marseille. Mais l’organisation d’un congrès fondateur d’une nouvelle formation politique dès le début de l’année 2019 pour répondre à une demande de nos partenaires de « L’Union & l’Espoir », soumet le MRC à des controverses internes qui risquent de marquer les débats du Congrès. On peut comprendre le besoin ressenti par nos partenaires – s’ils décident de quitter le parti socialiste dans les semaines qui viennent – de créer une structure de remplacement. Mais, dans la mesure où ils affirment vouloir le faire avec le MRC, il ne faut pas agir dans la précipitation. Il convient d'une part de prendre le temps de parler avec nos partenaires, de confronter nos positions et de travailler à l’établissement de convergences dans le cadre de colloques. Il convient d'autre part d'avoir en interne une communication et une attitude qui montrent aux militants qu’ils sont parties prenantes et agissantes d'un mouvement de transformation, ce qui n'est pas le cas du processus tel qu'il est engagé. Il convient enfin de prendre en compte cette évidence que le MRC existe et qu’il peut naturellement accueillir de nouveaux adhérents. Se précipiter, c’est risquer de heurter une grande partie des adhérents du MRC qui redoutent de voir se dissoudre les idées républicaines que Jean-Pierre Chevènement a portées pendant cinquante ans, d’abord à l’intérieur du Parti socialiste (CERES puis Socialisme et République), ensuite à l’extérieur à partir de 1993 (Mouvement des Citoyens puis Mouvement Républicain et Citoyen). Ce risque peut être évité en rassemblant les militants sur des modalités stratégiques largement partagées afin que le MRC sorte renforcé du Congrès. Renforcé pour mieux porter son projet politique.
Le 29 septembre, à Saintes (Charente-Maritime), les militants et responsables du MRC dans les régions de l’ouest de la France (Grande Aquitaine, Pays de la Loire, Normandie), après un débat qui a duré plus de quatre heures, se sont mis d’accord « pour le maintien, la continuation, le développement militant et de l’action du MRC, pour demander au MRC national l’organisation d’un colloque sur l’Europe (...), pour constater la nécessité de contributions thématiques nombreuses pour le Congrès (...), pour demander une formation interne renforcée et décentralisée, dont sur le positionnement concernant la monnaie européenne, pour constater à nouveau la nécessité de concilier le mouvement d’en-haut et le mouvement d’en-bas et d’assurer une animation nationale plus efficiente. » La volonté militante de maintenir et développer le MRC, outil au service d'une ligne politique base de leur engagement, s’exprime clairement et ouvre sur la voie à suivre conduisant à faire du MRC un parti politique à part entière, à réaffirmer la validité de sa ligne politique, à affermir notre confiance dans sa capacité à jouer un rôle en tant que parti acteur des recompositions politiques en cours afin de contribuer à engager la Nation vers un meilleur avenir. Des débats militants peut donc sortir la capacité propulsive nécessaire pour faire du Congrès de décembre un moment fort d'échanges conduisant au rassemblement et à la dynamisation du MRC. Afin de lui donner, et à sa ligne politique, à la fois un débouché politique efficient et une force nouvelle, en achevant sa mutation en parti politique de plein exercice.
Construire ensemble un MRC renforcé parce que rassemblé, dynamisé par une animation militante placée au cœur de son nouvel essor, capable de fédérer autour de ses principes et analyses au lieu de se dissoudre dans d’autres, ayant évidemment la volonté de participer à des rapprochements, des alliances, des rassemblements, lorsque c’est possible et nécessaire, mais sans jamais renoncer à porter les principes et la ligne politique qui font sa raison d’être pour ses militants, ses sympathisants et pour nos concitoyens. Rassembler, dynamiser, continuer le MRC, pour que son projet politique prenne toute sa place, joue tout son rôle dans la refondation de la gauche républicaine, c'est non seulement possible mais encore c'est indispensable.
Le MRC s’est donné pour mission de refonder la gauche républicaine afin de permettre le rassemblement de la gauche dans son ensemble. Ce congrès doit être le moyen de nous unir par un effort, de nous concentrer sur l’essentiel. Le projet qui est présenté par la direction n'est pas à prendre ou à laisser. Il doit être l’occasion de rechercher un compromis dynamique pour nous renforcer, et donner aux principes, aux analyses, à la ligne politique que nous assumons collectivement au MRC les meilleures conditions de réussite.
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