Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par Michel SORIN
Ce mouvement social populaire a contribué au renouveau de la gauche
Un mouvement social est en train de naître en France sur la question des retraites. Le quotidien Ouest-France, dans son édition du 5 janvier 2023, et sous la plume de Thierry Richard, a choisi d'évoquer le mouvement social de mai 1968 à partir du livre d'Erik Neveu "Des soixante-huitards ordinaires » (éditions Gallimard). Voir ci-après.
En ce qui me concerne, j'étais étudiant à Rennes, à l'école d'agronomie, route de Saint-Brieuc, Nous avons essayé de rénover la démarche pédagogique des enseignants. Mai 68 m'a sensibilisé à la politique, m'incitant à lire des publications du CERES (Centre d'études, de recherche et d'éducation socialistes) puis à adhérer au PS, après un contact avec un ami de Robert Buron à Laval (Mayenne).
Ceux qui ont fréquenté la fac de droit de Rennes (Ille-et-Vilaine), dans les années 1980, se souviennent forcément de ses pulls multicolores qui juraient avec le costume-cravate anthracite de ses collègues enseignants. Érik Neveu n’était pas encore le patron de l’établissement – le « doyen ».
Il enseignait le droit constitutionnel et les sciences politiques à des étudiants qui se doutaient qu’il n’avait pas cantonné sa formation à l’étude des codes et des lois.
Vingt ans plus tôt, il avait été un soixante-huitard, militant dans un de ces groupuscules gauchistes qui jouaient au chat et à la souris avec le pouvoir gaulliste. Il était certes trop jeune pour avoir « fait » Mai-68 : il avait alors 16 ans et ne participait que mollement aux activités de la JEC, la jeunesse étudiante chrétienne, dans un lycée privé de Lorient (Morbihan). Mais il s’était rattrapé, devenu étudiant, en allant grossir à Rennes les rangs de la GR, la Gauche révolutionnaire.
Il y a ceux qui ont fait Mai-68. Je suis de la génération qui a été faite par Mai, dit-il. À l’époque, la jeunesse étouffait sous le poids des interdits et de l’autoritarisme. La première fois où j’ai vu des filles dans la même classe que moi, c’est en terminale. Je me souviens encore de leurs noms. À la fac, un prof renvoyait les étudiantes qui venaient passer les oraux en pantalon.
Érik Neveu aura milité dix ans durant, tout au long de la décennie 1970, passant d’un sigle à l’autre : GR, OCF, OCD… Son parcours n’est pas un cas d’espèce. Ma propre trajectoire s’inscrit dans celle de dizaines de milliers de jeunes de ma génération, note l’ancien prof de fac qui a enquêté pendant plusieurs années pour reconstituer l’itinéraire de quelques-uns de ces soixante-huitards ordinaires.
Il en a rencontré soixante-cinq, tous originaires de Bretagne. Fils ou filles d’agriculteurs, d’ouvriers ou de fonctionnaires, qui avaient soif de changer le monde. Leurs témoignages ont nourri le livre d’Érik Neveu, un essai à la fois savant et stimulant qui raconte une autre histoire de Mai-68. À rebours du récit dominant qui tend à réduire cet événement, dixit l’auteur, à un mouvement parisien impliquant cinquante personnes devenues des people.
Des fils de bonne famille assoiffés de pouvoir, les soixante-huitards ? Ben non, désolé, corrige Érik Neveu. C’était plutôt massivement des gamins issus de classes populaires ou moyennes. Ils ont pour beaucoup expérimenté une mobilité sociale ascendante, mais comme tous les gens qui ont fait des études supérieures. Ils ont même plutôt moins réussi que la moyenne de ce point de vue là.
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