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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Congrès MRC 2023 : contribution du MRC Limousin-Poitou-Charentes

Première partie de cette contribution sur la contre-réforme des retraites

 

Le Conseil national du MRC a décidé de réunir un congrès, convoqué pour le samedi 1er avril 2023. Une motion d'orientation est proposée au débat militant. Voir Congrès.
Dans ce cadre, l’Union interdépartementale MRC Limousin-Poitou-Charentes a constitué un groupe de travail et rédigé une contribution aux débats sur la contre-réforme des retraites.

Contribution du MRC Limousin–Poitou-Charentes sur la contre-réforme des retraites

 

Serge Maupouet, qui a coordonné la rédaction de cette contribution, en a autorisé la publication, qui se fera en deux parties. Voici la première partie.

 

Nous croyons utile de rappeler certains principes fondamentaux ou fondateurs de la conception du système de retraites en France, pour étayer les raisons de la lutte du Mouvement Républicain et Citoyen contre l’actuelle prétendue réforme des retraites, prétendue car une réforme est théoriquement un changement pour permettre un progrès. Or, ici, avec ce que le gouvernement propose, il n’y a pas de progrès, il y a des régressions.

 

La retraite par répartition a été obtenue par le monde du travail, à la Libération, dans le prolongement du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) : en mars 1944, ce programme tendait à la réalisation d’un « plan complet de Sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail ». En matière de retraite, ceci exigeait de bâtir une assurance vieillesse et de construire un système garantissant la pérennité de pensions de retraite décentes.

 

Plusieurs principes fondamentaux ou fondateurs sont alors retenus pour cette reconstruction : l’obligation, le modèle assurantiel et la répartition.

Tout d’abord, l’obligation : tous les salariés sont obligatoirement assujettis à l’assurance vieillesse. Il y a ici un contrat social, une exigence de solidarité et une brique nécessaire à l’établissement d’une confiance à long terme dans le système mis en place.

Ensuite, est fait le choix du financement par les bénéficiaires, c’est-à-dire la mise en place d'un modèle assurantiel. Pourquoi ce choix ?

- Parce que la cotisation ouvrière est alors perçue comme un élément essentiel pour asseoir la dignité du travailleur, et placer le système en rupture avec toute idée d’assistanat ou de bienfaisance.

- Ceci est d’ailleurs en pleine cohérence avec le projet d’ensemble de la Sécurité sociale qui ne se limite pas à rechercher l’amélioration des conditions de vie : il s’agit de permettre la fondation d’un « ordre social nouveau » – sur la base d’un idéal républicain de Fraternité et de Justice – au sein duquel les travailleurs seraient détachés de tout « sentiment d'infériorité » par rapport aux classes possédantes. Dans ce projet émancipateur, il est alors crucial que ce soit la cotisation de l’ouvrier, produit de son travail, qui lui ouvre droit à la prestation induite.

- Ce choix vient aussi justifier la gestion de la Sécurité sociale par les représentants des syndicats. Le financement se fait par cotisations professionnelles, de manière bipartite, par les assurés et les employeurs, sans participation de l’État. Aujourd’hui, on peut estimer que 80 % du financement du système social repose toujours sur le travail.

Enfin, est tranchée la question de la capitalisation ou de la répartition, au bénéfice de la répartition :

- Avec un système fondé sur la répartition, il est possible de servir des retraites sans attendre le délai requis par une capitalisation qui devrait s’étendre sur des décennies avant d’ouvrir des droits.

- Même si, à l’époque de la création du système, ce n’est pas encore un argument de ceux qui la mettent en place, la « solidarité générationnelle » s’instaure de fait, et la prise de conscience de son importance est majeure depuis les années 1990 : le système de répartition est un fondement de notre système social.

 

Ces quelques rappels sont utiles pour porter la réflexion au-delà de considérations purement paramétriques, et prendre en compte le fait que la question du financement des retraites c’est plus largement la question du financement de l’État-providence du XXIe siècle, alors que la situation sociale se dégrade. Ainsi, l’espérance de vie ne progresse plus, deux tiers des plus de 60 ans sont au RSA, au chômage ou en-dehors de l’emploi, et trop de seniors liquident leurs pensions alors qu’ils sont déjà en inactivité y compris pour raisons de santé... Même si certains voudraient travailler plus, ils ne le peuvent pas.


Ces rappels des principes fondateurs viennent aussi permettre de relever que le monde du travail subit une offensive néo-libérale sans précédent, offensive qui recherche :  

- la baisse des prélèvements obligatoires et des cotisations sociales des employeurs ;

- la baisse des dépenses publiques ;

- une réduction du champ de la protection sociale ;

- l’accroissement de la rémunération du capital au détriment de la rémunération du travail ;

- l’extension des domaines ouverts au marché, des privatisations (y compris en bradant notre patrimoine national), la réduction voire le démantèlement des services publics ;

- la financiarisation de l’économie.

Cet article est le 3235 ème sur le blog MRC 53 - le 262 ème dans la catégorie MRC national 

Le samedi 11 février 2023 a vu de grandes manifestations contre le projet gouvernemental de contre-réforme des retraites. Ici, à Laval (Mayenne).

Le samedi 11 février 2023 a vu de grandes manifestations contre le projet gouvernemental de contre-réforme des retraites. Ici, à Laval (Mayenne).

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