Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par Michel SORIN
Pourquoi les sénateurs LR veulent supprimer l'Agence Bio ?
La majorité sénatoriale (LR) a adopté un amendement visant à supprimer l'Agence Bio, afin de contribuer à la réduction du déficit budgétaire. Il est probable que cette proposition ne sera pas retenue par la Commission Mixte Paritaire (CMP, 7 députés et 7 sénateurs), qui se réunira jeudi 30 janvier. Mais elle montre bien l'état d'esprit de la droite LR.
Voir (Ouest-France, 19 janvier, Brice Dupont) : Pour faire des économies, l'agence qui promeut l'agriculture biologique menacée de disparition
La décision de supprimer l'Agence bio constitue une attaque directe contre l'agriculture biologique et ses acteurs dans un contexte de crise où l'absence d'organisme dédié risque encore d'affaiblir la structuration, la promotion et la valorisation des produits biologiques en France..
Voir (Radio France, 24 janvier) :
Pourquoi le Sénat et le gouvernement veulent-ils supprimer l'Agence Bio ?
Avec Célia Quilleret Journaliste Environnement à France Inter
Cette attaque en règle contre l’Agence bio vient de la droite du Sénat. Une dizaine de parlementaires ont fait voter tout simplement, sans ménagement, la suppression de cette agence de promotion du bio. C'était dans la nuit de vendredi à samedi.
Le bio est un totem, un symbole, on peut comprendre à la limite que certains sénateurs, peu sensibles aux questions environnementales, s’y attaquent. Mais pour moi la surprise, l’incohérence, viennent du gouvernement.
La ministre de l’agriculture Annie Genevard ne s’y est pas opposée. Pire, elle soutient, dans un avis dit "de sagesse", cette suppression ! Pour elle il ne serait donc pas nécessaire de promouvoir le bio. Quant à Agnès Pannier-Runnacher, ministre de la transition, elle ne s'exprime pas sur le sujet. Elle est trop occupée pour défendre l'Office français de la biodiversité, lui aussi attaqué. Mais si elle est réduite au silence, on ne sait pas ce qu’elle en pense.
Non, d’où l’incohérence. En principe, l’objectif du gouvernement est de doubler les surfaces agricoles en bio. Passer de 10 à 20% des terres d’ici 2030. En Europe, l'objectif est même d'atteindre 25% de surfaces agricoles utiles issues de la bio. Or cette agence aide les agriculteurs, finance la transition; si on la supprime c'est mal parti !
Et puis autre incohérence, lundi la ministre a reçu les agriculteurs bio. Argument d’Annie Genevard : "la France est au bord du gouffre", "à l’aube d’une crise financière majeure". Mais cette agence ne coûte que 2,9 millions d’euros.
"C’est une poussière devant l’Himalaya de la dette" s’étrangle le patron de la fédération nationale de l'agriculture biologique, Philippe Camburet. "Ce n’est même pas un millionième de la dette et on s’en prend à nous", ajoute-t-il.
Dette de 3300 milliards en effet. L’argument ne tient pas une seconde. Le sujet est donc politique. Pour Philippe Camburet, la ministre LR donne ainsi des gages à certains sénateurs de son camp et notamment à Laurent Duplomb, sénateur de Haute-Loire. "C'est le moment Duplomb et la ministre le soutient", déplore l'agriculteur bio.
Or les agriculteurs bio ont besoin de ce pilier pour vivre, trouver des débouchés. Dans les cantines, les restos. Plus de 200.000 emplois en dépendent.
Or "le bio ne reçoit que 0,35% des aides pour 9% des surfaces" s'agace une directrice de recherche au CNRS. Eve Fouilleux est consternée, pour elle, "si on supprime cette agence, on assume qu'on ne veut pas de transition agroécologique".
L'entreprise FEVE, "fermes en vie", qui aide les agriculteurs à se convertir au bio dénonce aussi une "aberration", un écart vertigineux entre ces petites économies de court terme et les milliards de coûts à venir liés à la pollution du sol, de l’eau ou aux effets des pesticides sur la santé. En d'autres termes, s'en prendre au bio, c'est alourdir la dette écologique.
Agir pour l'environnement est une association de mobilisation citoyenne ouvrant pour une planète vivable. Elle a mis une pétition en ligne afin de soutenir l'Agence Bio.
Cet article est le 3437 ème sur le blog MRC 53 - le 502ème, catégorie AGRICULTURE et PAC
Article paru le 26 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/
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