Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
"Convergence Services publics" était à l'initiative de ces tables rondes
Le compte rendu de cette journée est accessible ici : Convergence Services Publics. Patrick Hallinger et Isabelle Mathurin, coprésidents de la Convergence, remettent cette journée dans son contexte. Extrait.
Cette journée du 1er février est celle du lancement de la campagne pour défendre et porter ce formidable conquis social qu’est la sécurité sociale dont nous célébrons cette année le 80ème anniversaire. Elle prend place dans l’appel pour « Un nouvel élan pour les services publics » lancé lors du rassemblement national de Lure de mai 2023.
Le contexte est celui de rendez-vous électoraux prochains qui doivent nous conduire à peser de toute nos forces pour faire valoir nos exigences en matière de services publics pour de réelles alternatives de société. Les politiques ultralibérales à l’œuvre génèrent des phénomènes massifs d’exclusion avec des millions de personnes disposant de moyens de vivre sous le seuil de pauvreté, dépendantes souvent de l’aide alimentaire et même parfois à la recherche d’un toit pour se loger.
L’accès à la santé devient un problème pour tous. Nous avons aussi à faire face aux exigences des plus riches, le club des milliardaires qui intervient directement dans les politiques des gouvernements. Ainsi, un des hommes les plus riches de la planète, Bernard Arnaud, de retour de l’investiture de Trump aux USA, qui fait le chantage à la délocalisation en dénonçant,« une taxe made in France »…
Les services publics sont ce que le humains ont en commun. Ils sont la clé de l’avenir. Eux seuls sont en capacité de répondre aux besoins humains fondamentaux pour tous, la santé, l’école, l’alimentation, comme de faire face aux enjeux fondamentaux que représentent le changement climatique et la marche vers un monde de paix.
Nous en avons vu la démonstration avec le Covid et le rôle qu’a joué la Sécurité sociale. Les fondements de la Sécurité sociale tels qu’énoncés par Ambroise Croizat demeurent de pleine actualité : protéger«les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de familles qu’ils supportent».
Nous avons non seulement à défendre la Sécurité sociale, mais aussi de la développer pour répondre aux nouveaux besoins tels que l’autonomie et de la démocratiser.
Cela suppose des moyens et ceux-ci existent, en s’en prenant aux exonérations de cotisations, en s’attaquant aux revenus financiers des entreprises… Il faut aussi sortir la Sécurité sociale de la gangrène de la finance, avec les profits scandaleux réalisés par l’industrie pharmaceutique, le développement des cliniques privées qui prospèrent sur le dos de l’hôpital public…
Nous appelons à une grande année 2025, à l’offensive pour porter les services publics et la Sécurité sociale. La Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics a d’ores et déjà lancé de nouveaux rendez-vous pour débattre, se mobiliser, comme la semaine des services publics du 22 au 27 avril avec 2 temps forts les 25 et 26 avril à Tours.
De nombreuses initiatives se développent dans de nombreux départements, ainsi le 17 mai dans le Calvados, le 19 mai avec un « Village gaulois de services publics » à Luçon en Vendée.
A Paris, nous organiserons un village des services publics, place Stalingrad, le samedi 31 mai. Pour aider à l’organisation des débats dans les territoires, la Convergence met à disposition un pôle éducation populaire.
Bien évidemment, toutes ces actions, nous les engageons dans notre démarche de convergence, au service du rassemblement des usagers avec leurs associations, des salariés avec leurs organisations syndicales, et les élus et forces politiques qui partagent l’objectif de mettre les services publics au cœur de leur projet de société (...).
Voir le Compte rendu des tables rondes. Extrait.
Samedi 1er février, à l’initiative de la Convergence, une journée de débats autour de la Sécurité sociale* a été organisée. Pour ce faire deux tables rondes : la bataille pour le 100 % Sécu d’une part, et d’autre part la question du financement avec des intervenants venus d’horizons variés (syndicalistes, associatifs, politiques, mutualistes). * Voir Ambroise Croizat
.Une centaine de personnes ont participé aux débats et les interventions ont été nombreuses, notamment un jeune en études d’infirmier, un médecin psychiatre, des usagers, des militant.es (CGT, FSU et Solidaires, etc).
La méconnaissance des principes et de l’Histoire de la protection sociale n’est pas l’apanage de la jeunesse : elle est largement partagée par les générations d’avant. Cette réalité a été soulignée par de nombreux intervenants dans la salle, et pour ce qui concerne les syndiqués, elle a été attribuée à la carence des organisations syndicales dans le traitement de ce sujet.
Au moment où cette question est au centre de la transformation sociale que visent les politiques réactionnaires et libérales, cette insuffisance n’est plus tenable si l’on veut mobiliser nos syndiqués et au-delà.
La bataille pour le 100% Sécu
Le professeur André Grimaldi a particulièrement insisté sur une stratégie offensive (Résumé d’intervention en annexe) « La France est dans une situation particulière : nous avons deux financeurs pour le même soin. L’analyse des politiques libérales de destruction de la protection sociale, et notamment de la Sécurité sociale, est indispensable pour les dénoncer, mais on ne peut se limiter à une posture défensive. La Sécurité sociale est solidaire, égalitaire et moins coûteuse.
L’objectif de Sécu à 100 % n’a de sens qu’avec une attitude offensive qui doit reposer sur la définition et la mise en œuvre d’une stratégie organisant des mobilisations autour d’objectifs définis comme atteignables. Vu la diversité des forces sociales concernées, cette stratégie repose sur des recherches d’alliances. »
Le professeur Grimaldi considère que le statu quo, c’est la privatisation à terme de la Sécu par la diminution du remboursement de ses prestations et le transfert sur les complémentaires. On peut ajouter qu’une réforme comme la PSC est à l’opposé de cette stratégie pour une Sécu à 100 % puisqu’elle renforce la position des complémentaires et la logique de marché, tout en s’opposant au principe de solidarité fondateur de la Sécurité sociale, et en enfermant les assuré.es dans des calculs individuels.
A. Grimaldi présente des propositions à débattre :
« - Le remboursement des prestations de santé par la Sécurité sociale, pas seulement pour les soins « pour ne pas mourir » mais aussi de ce qui relève de la solidarité défini par la démocratie sanitaire
- La suppression des dépassements d’honoraires en combattant l’idée que ce qui coûte cher assure la qualité dees soins
- La suppression du financement par la TVA et débattre de ce qui relève des cotisations et de la CSG
- Quelle gouvernance et quelle régulation du système de santé ? Réponse : par la démocratie sociale telle que constituée en 1945, mais aussi par la démocratie sanitaire à instituer sous différentes formes.
- Que faire des salarié.es des complémentaires, notamment des mutuelles?
- Sortir les complémentaires de la logique du marché et de la concurrence avec un système composé de l’AMO obligatoire et d’une complémentaire qui serait attribuée à la Sécurité sociale et gérée selon les principes de la Sécurité sociale. »
Le débat a permis de souligner que l’objectif de Sécu à 100 % n’a de sens qu’en lien avec une restructuration du système de santé. Pour s’attaquer à ses carences actuelles, notamment à son sous financement, à ses pénuries, à son orientation libérale tournée vers le profit (par exemple la suppression des dépassements d’honoraires a été souvent évoquée), et pour gagner l’égalité dans le droit d’accès aux soins et la démocratie pour définir le champ des pratiques médicales remboursées (...).
Cet article est le 3475 ème sur le blog MRC 53 - le 47ème catégorie Services publics
Article paru le 04 mars 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/