Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par Michel SORIN
Les ministres annoncent une inspection des établissements à but lucratif
L'enseignement supérieur privé a vu son nombre d'étudiants augmenter de 63 % en dix ans. Sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, "les établissements privés ont connu une progression spectaculaire, dopée par des financements publics sans précédents, des réglementations et des dispositifs très favorables au privé et par une austérité imposée aux établissements publics*.
* Voir la contribution d’Hervé Christofol, membre du bureau national du SNESUP-FSU (intervention à Rouen - 16 avril 2024) : Le développement de l'enseignement supérieur privé en France.
Claire Marchal est journaliste et vient de sortir Le Cube chez Flammarion. Ce livre enquête plonge les étudiants dans les méandres du secteur de l’enseignement supérieur privé et les pratiques du leader du secteur : Galileo*.
* Voir Galileo Global Education qui est une multinationale française spécialisée dans l'enseignement supérieur privé, possédant plus de 200 pôles d'éducation et de campus dans le monde et dont le siège est basé à Paris.
Formations hors de prix, qualité des cours pas toujours au rendez-vous… L’autrice raconte à Ouest-France ces « dérives ». Le président du groupe est d’ailleurs convoqué au ministère de L’Éducation pour « s’expliquer » sur ces « graves allégations ».
Chaque année, l’enseignement supérieur privé gagne du terrain. Aujourd’hui, il forme 26 % des étudiants en France. Dans ce secteur, il y a un mastodonte : Galileo. En 2023-2024, le groupe assurait compter dans ses rangs 300 000 étudiants répartis dans 63 établissements et campus implantés dans dix-neuf pays, dont une bonne moitié dans l’hexagone.
Mais pour quelle qualité pédagogique ? La journaliste Claire Marchal a enquêté. Chez Flammarion, elle vient de publier Le Cube, sorti ce mercredi 5 mars.
Dans ce livre, elle dépeint un système très lucratif mais aussi des écoles proposant des conditions d’enseignement pas toujours à la hauteur du prix déboursé par les étudiants. Classes surchargées, professeurs surmenés, élèves déçus, formations hors de prix… Après deux années d’investigation, Claire Marchal dénonce des dérives qui ont visiblement alerté les autorités. Dans la foulée de la sortie du livre, les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Élisabeth Borne et Philippe Baptiste, ont en effet convoqué le président du groupe, sommé de « s’expliquer dans les plus brefs délais » sur de « graves allégations ».
Voir aussi cet article de Marie-Estelle Pech dans Marianne, 11 mars : une enquête interministérielle cible le groupe Galileo
Extrait. Le président de Galileo Global Éducation, Marc-François Mignot Mahon, avait été sommé de « venir au ministère s'expliquer » sur « les graves allégations dont fait l'objet le groupe qu'il dirige », avait auparavant indiqué Philippe Baptiste.
Le livre sort alors que deux propositions de lois ont été déposées pour mieux encadrer le secteur de l’enseignement supérieur privé lucratif. L'une vient du député PS Emmanuel Grégoire et l'autre du député Jean Laussucq (Ensemble pour la République).
Cette rencontre a permis de clarifier en profondeur plusieurs points, s'est félicité dans la foulée Galileo Global Éducation dans un communiqué, assurant sa « volonté de collaborer étroitement avec les pouvoirs publics. » À la suite des « allégations du livre », le groupe a indiqué avoir remis aux ministres différents chiffres. « Depuis 2021, la rentabilité opérationnelle a été divisée par 4, passant de 12,8 % à 3,4 % », assure-t-il, face aux « insinuations de course aux profits ». Le groupe cite aussi les conclusions de son dernier baromètre de qualité indépendant Harris montrant que 77 % des étudiants les « recommandent ».
Dans son livre, Claire Marchal évoque notamment le cas d’Emmanuelle, une ancienne salariée de LISAA, une école de mode à 30 000 euros les trois ans. Cette dernière avait pour principale mission de créer des partenariats avec des entreprises de son réseau, pour y placer ensuite les étudiants en stage ou en apprentissage, dans l’espoir qu’ils y soient embauchés à la suite de leurs études. « Sur le papier, cela ne devait pas être si difficile ! Mais l’école n’a pas une bonne réputation dans le milieu de la mode, donc ma mission s’est avérée bien plus compliquée que prévu (…) Tu as des jeunes qui sont là juste parce qu’ils sont de catégories socioprofessionnelles supérieures, et que la mode, c’est cool, et tout un tas d’élèves qui n’ont pas un rond mais pour qui c’est perdu d’avance. Ça me fait mal au cœur pour les étudiants. L’école leur pompe leur argent. »
À force d’optimiser les coûts de formation et de diminuer le nombre d’heures de cours, la qualité s’en ressent, tout le monde est sous pression, des plus hauts postes de direction aux commerciaux des centres d’appels. « Les étudiants, eux, se sentent considérés tantôt comme des clients, tantôt comme de simples produits de consommation. Leurs parents doivent payer, sans jamais avoir leur mot à dire. Le système capitalise sur leur inquiétude, leur envie d’assurer un avenir à leur progéniture », écrit la journaliste.
(Public Sénat, 11 mars) : Dérives dans l’enseignement supérieur privé
(France Inter, Claire Marchal, 11 mars) : Enquête sur l'enseignement supérieur privé
Cet article est le 3483 ème sur le blog MRC 53 - le 42ème paru dans la catégorie L'école
Article paru le 12 mars 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/
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