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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Face à la Russie, le revirement des USA met l'Europe dans l'embarras

La production d'armes sur le sol européen devient une urgence vitale

 

Le Conseil européen de la défense, réuni le 6 mars 2025 à Bruxelles, s'est prononcé sur les moyens à mobiliser, après avoir évoqué "un défi existentiel pour l'Union européenne".

Voir (Vie publique, 7 mars) : Défense européenne : les conclusions du Conseil européen du 6 mars 2025

Les dirigeants européens se sont réunis le 6 mars 2025 pour un Conseil européen extraordinaire sur la question du soutien à l'Ukraine et de la sécurité européenne. Il s’agissait d’avaliser une série de mesures, présentées par la Commission européenne le 4 mars 2025, visant à augmenter les dépenses de défense à l'échelle de l'Union européenne (UE).

Dans ses conclusions du 6 mars 2025, le Conseil européen réunissant les chefs d'État ou de gouvernement des 27 pays membres de l'UE, a validé les propositions formulées par la Commission européenne pour "réarmer l'Europe". Quant au texte sur l'Ukraine qui a reçu le soutien de 26 des États membres (à l'exception de la Hongrie), il précise notamment que :

  • les négociations devraient conduire à une "paix globale, juste et durable" ;

  • "il ne peut y avoir de négociations sur l'Ukraine sans l'Ukraine" ;

  • "il ne peut y avoir de négociations affectant la sécurité européenne sans la participation de l'Europe" ;

  • "la paix doit respecter l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine".

Quelles étaient les propositions de la Commission européenne ?

Le Conseil a examiné la série de propositions formulées par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le 4 mars dont :

  • une dérogation au Pacte de stabilité et de croissance pour permettre aux États membres de dépenser davantage pour la défense sans être visés par une procédure de déficit excessif. Selon la présidente de la Commission, ce dispositif permettra de dégager une marge de manœuvre budgétaire supplémentaire de 650 milliards d’euros sur une période de quatre ans. Ce chiffre correspond à une augmentation des dépenses de défense de 1,5% du PIB en moyenne par État membre ;

  • un nouvel instrument qui permettra aux États membres d’avoir accès à une facilité de prêt, garanti par le budget européen pouvant aller jusqu’à 150 milliards d’euros pour les dépenses militaires ;

  • l'utilisation du budget européen, par exemple les fonds de cohésion européens, pour des investissements liés à la défense ;

  • l'élargissement du mandat de la Banque européenne d’investissement afin de permettre le financement public et privé des entreprises de la défense. 

Le Conseil favorable à une accélération de la mobilisation des moyens financiers

Ayant à se prononcer sur les moyens à mobiliser dans le contexte actuel d'une perte de soutien du gouvernement américain vis-à-vis de l'Ukraine, le Conseil européen évoque un "défi existentiel pour l’Union européenne".

Le Conseil invite l’UE à "accélérer la mobilisation des instruments et des financements nécessaires afin de renforcer sa sécurité et la protection des citoyens". Cette mobilisation doit se traduire par une "préparation globale en matière de défense" tant industrielle que technologique et par une augmentation considérable des dépenses de sécurité et de défense.

En ce sens, le Conseil attend des propositions de financement de la défense au niveau de l’UE "y compris au moyen de possibilités et mesures incitatives supplémentaires offertes à tous les États membres", et prend note de la proposition de la Commission de la constitution d’un budget de 150 milliards d’euros à cette fin.

Le Conseil invite également à avancer sur les travaux de simplification dans différents domaines – au besoin en passant par une législation "omnibus" – afin de supprimer les entraves à "une montée en puissance rapide de l’industrie de la défense".


 

Voir aussi (Elysée, conférence de presse du président de la République après la réunion) : Conseil européen extraordinaire du 6 mars 2025


 

Et (Alternatives économiques, Eva Moysan, 7 mars, extrait) : Pour se réarmer et soutenir l'Ukraine, l'Europe desserre les cordons de la bourse

Un grand emprunt européen

(...) Une autre proposition revient régulièrement dans le débat depuis un an, celle d’un grand emprunt européen, sur le modèle de celui du plan de relance post-Covid.

Jusqu’ici, les Pays-Bas, des pays nordiques et surtout l’Allemagne, s’y opposaient. Mais Berlin semble se convertir à la dépense et à l’endettement. Le probable futur chancelier, Friedrich Merz, a annoncé le 4 mars vouloir consacrer 100 milliards d’euros par an à la défense allemande en se libérant de la règle constitutionnelle du frein à l’endettement.

« Au-delà des montants, il est important que ces investissements soient cohérents au niveau européen », met en garde Louise Souverbie de l’Iris. En effet, il y a un risque que les financements soient moins efficaces en abondant des programmes qui doublonnent, voire se concurrencent. L’Europe compte par exemple plusieurs modèles de chars d’assaut, contre un seul outre-Atlantique. Fanny Coulomb, économiste à Sciences Po Grenoble, abonde :

« L’un des freins en Europe est la fragmentation des marchés nationaux et de la production. Les économies d’échelle sont donc moins importantes que pour les entreprises qui peuvent produire en plus gros volume, ce qui est le cas aux Etats-Unis. »

Les chercheurs mettent également en garde contre les achats massifs à l’étranger, qui pourraient créer une nouvelle forme de dépendance.

« Il faut produire en Europe, mais cela ne suffit pas. Il est nécessaire que les autorités de conception se situent en Europe pour maîtriser l’ensemble du cycle de l’armement, depuis le développement jusqu’à la maintenance, ainsi que la chaîne d’approvisionnement », insiste Louise Souverbie.

Est-ce le début d’une variante d’un Buy American Act qui favoriserait l’achat de produits militaires made in Europe ? Quoi qu’il en soit et sans doute, quoi qu’il en coûte, « nous allons de l’avant de façon décisive vers une Europe de la défense forte et plus souveraine », a déclaré Antonio Costa, le président du Conseil européen. Les mots sont là, reste à les traduire en actes.


 

Cet article est le 3480 ème sur le blog MRC 53 - le 167ème, catégorie France et Europe

Article paru le 09 mars 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Conseil européen 6 mars 2025 - Réunis autour du président du Conseil européen, António Costa (au centre, de face), et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (de dos, en blanc), les dirigeants des Etats membres de l'UE ont approuvé le plan de 800 milliards d'euros destiné à muscler la défense du continent

Conseil européen 6 mars 2025 - Réunis autour du président du Conseil européen, António Costa (au centre, de face), et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (de dos, en blanc), les dirigeants des Etats membres de l'UE ont approuvé le plan de 800 milliards d'euros destiné à muscler la défense du continent

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