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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La gauche et les agriculteurs : leur parler de leur métier, de production

Le rôle de la gauche, c'est d'abord de soigner, avant de convertir à un changement de système

Les colères agricoles avaient eu lieu en France en janvier 2024. Voir (MRC, 31 janvier 2024) : Colères agricoles : le MRC soutient les mouvements de protestation

Une enquête Bono-Purseigle avait été réalisée auprès de 1258 exploitants agricoles en mars-avril 2024. Voir les résultats de cette étude sociologique* (Sciences Po, 12 novembre 2024) : Agriculture, de quelles colères et attentes es-tu le nom ? et Colère des agriculteurs : l'étude de nos chercheurs.

Retour sur la visio-conférence du Mouvement Agricole Rural et Solidaire avec François Purseigle le 8 avril 2025. Voir (MRC 53, 9 avril) : François Purseigle, très bon observateur des colères des agriculteurs.

Un compte rendu sera mis sur le site de MARS. Dans l'immédiat, afin de nourrir la réflexion, voici quelques extraits de ce qui a été dit par François Purseigle et des participants à la visio-conférence.

Un isolat électoral de plus en plus bigarré, assez nettement à droite, plus que la population rurale et française, pas proche des partis (mais plutôt droite républicaine qu'extrême droite), davantage prêt à participer aux élections européennes. Ceux qui sont proches de la gauche le sont pour des raisons de politique générale, plutôt qu'agricoles.

Les agriculteurs français se répartissent en 3 pôles idéologiques (tripartition) :

- pôle des écologistes sociaux altermondialistes (18 %),

- pôle des libéraux pro-européens et des conservateurs floués (60 %),

- pôle des conservateurs identitaires et agrariens (22 %).

Le 1er pôle n'est pas compris des deux autres. Ils n'échangent pas.

Un ras-le-bol des normes. L'exigence administrative ne correspond pas au vécu des agriculteurs. Le problème est la pertinence économique de la norme.

Les colères agricoles sont parties d'Occitanie, la région la plus en crise au niveau agricole (il n'y a plus de laiterie, ni d'abattoir). Dénonciation d'un abandon (manque de compétences autour des exploitations agricoles).

Les ultras de l'A 64 ne l'étaient pas seulement à cause des revenus. Ils se disaient insatisfaits de la vie qu'ils mènent.

Des attentes différentes selon la tripartition idéologique et la proximité syndicale. Pour certains, ils veulent être soutenus pour changer de modèle. D'autres veulent être à armes égales avec les autres européens en tant que chefs d'entreprise.

Difficulté pour la profession de se parler à elle-même et à parler d'une même voix.

Ce qui peut changer : créer de la valeur dans un contexte de changement climatique (transition agro-écologique).

L'alliance FNSEA-JA ne s'adresse pas qu'aux gros mais c'est difficile pour elle de s'adresser aux bien dotés. Son électorat est compliqué à saisir.

La CP a un discours situé gauche paysanne, tellement situé qu'il n'est pas audible. Elle appelle à changer de modèle, c'est du long terme. Les autres ne parlent que de court terme.

La CR obtient de bons scores dans des départements de gauche. Le vote CR est différent de la carte du vote RN.

Le président de la FNSEA a un discours de reconquête de la production qui ne passe pas bien partout. Il veut parler à ses diverses clientèles, qui sont déstabilisées et ne s'y retrouvent pas.

Le contexte actuel est favorable à des regroupements. Il faut faire face au changement climatique et à la compétition internationale, qui est sans règles.

L'agro-écologie est en difficulté (20 %) face à la FNSEA-CR (80 %).

La gauche devrait parler aux agriculteurs de leur métier, de l'acte de production.

Il n'y a pas de vote CP. Elle ne s'adresse plus aux producteurs. Veut-elle être un syndicat de producteurs ? La CP n'est pas pareille partout. Il y a des clivages, qui rappellent les tensions entre FNSP et Paysans travailleurs. Ils n'en sont pas sortis.

Le rôle de la gauche, c'est d'abord de soigner, avant de convertir à un changement de système.


 

* Dans un article (21 janvier 2025, élections aux Chambres d'agriculture) de la Vie des idées, Blandine Mesnel & François Purseigle ont présenté leurs réflexions issues de cette enquête. Voir L'État face aux colères agricoles.

Extrait. L’agriculture française fait face aujourd’hui à des défis majeurs qui posent des problèmes complexes de priorités en matière de politique publique. Celui tout d’abord de sa participation majeure à la sécurité alimentaire nationale et européenne, qui implique de maintenir une capacité productive désormais mise à mal par les difficultés de cette profession à se renouveler. Le second tient à la place qu’elle peut tenir dans la lutte contre le changement climatique et son adaptation à l’instabilité qui en découle. Enfin, celui de reconnaître une diversité des formes d’organisation sociale et économique de la production agricole.
 

Photo : François Purseigle (site Politis, Julie Poncet)

Cet article est le 3499 ème sur le blog MRC 53 - le 512ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 12 avril 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

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