10 ans du jumelage Saint-Berthevin-Ceuti : les avis des deux signataires

Les jumelages de Saint-Berthevin, union de citoyens

Le 4 avril 2010, au Parc des Expositions de Laval-Saint-Berthevin, avait lieu la cérémonie officielle du 10^ème anniversaire du jumelage entre Ceuti et Saint-Berthevin. Ceuti est une ville (près de 10 000 habitants) proche de Murcia, au sud-est de l’Espagne. Le jumelage date de 1998 (voir Jumelage de Saint-Berthevin avec Ceuti (Espagne) : l'Europe humaine - 4 avril 2010).

Les festivités avaient été reportées de deux ans en raison de la maladie de José Ramon Jara Vera, puis de son décès. Jean Chauvin, président des Comités de jumelage de Saint-Berthevin, en préambule aux cérémonies, a prononcé son éloge - avec une émotion impossible à contenir - montrant que José Ramon était un homme d’une qualité exceptionnelle.

Ensuite, il y eut les allocutions des maires, ceux de 1998, Manuel Hurtado Garcia (photo ci-après, avec Jeannine Gabillet) et Michel Sorin - qui ont donné naissance à ce jumelage, le 4^ème pour Saint-Berthevin – et ceux d’aujourd’hui, Manuel Gonzalez Solano et Yannick Borde, chargés d’en assurer la viabilité. Les présidentes des comités de jumelage, Remedios Carreño et Jeannine Gabillet, puis les représentants des autres communes jumelées avec Saint-Berthevin, notamment Donatella Pontiggia, maire de Caslino d’Erba, se sont exprimés également.

Allocution de Manuel Hurtado Garcia, ancien maire de Ceuti 

Je vais commencer aujourd’hui mon discours, en vous faisant part du sentiment aigre-doux qui m’envahit et c’est précisément ce sentiment qui m’amène ici. AIGRE parce que l’âme, la personne la plus acharnée du côté espagnol pour obtenir que le jumelage Ceuti-St Berthevin devienne une réalité, José Ramon Jara, ne nous accompagne pas aujourd’hui. DOUX parce que aujourd’hui nous sommes ici pour faire en sorte que tous les objectifs, toutes les passions et toutes les idées concernant l’Europe qu’avait José Ramon deviennent réalité.

Manolo Hurtado, ici avec Jeannine Gabillet

L’EUROPE ne se construit pas seulement en promulguant une Constitution européenne. Elle ne se construit pas seulement par les décisions des dirigeants politiques, pour des  intérêts économiques, pour les intérêts de certains états au détriment des autres, ni pour des raisons si importantes soient-elles, même si elles contribuent au développement européen.

Cependant, et sans renier d’aucune façon ce que je viens de dire, ce que nous faisons, ici, aujourd’hui, à St Berthevin est semblable à ce qui se fait, à d’autres moments dans des centaines et des milliers de communes de toute l’Europe. C’est l’union de citoyens qui ont un nom et un visage, c’est l’union de citoyens qui se connaissent mutuellement et comme je l’ai dit auparavant c’est la véritable UNION DE L’EUROPE.

Faisons en sorte, entre tous, que nos enfants, que nos descendants, considèrent l’EUROPE comme une nation. Comme une NATION. SOLIDAIRE de ceux qui ont le plus de difficultés non seulement en Europe mais dans le monde. PACIFIQUE jouant le rôle de contrepoids dans les conflits de guerre du monde entier. UNIE contre les pressions extérieures pour maintenir l’équilibre dans le monde. SOCIALE pour que les intérêts économiques qui motivent l’Europe, apportent aide, protection et par conséquent bien-être. LIBRE où tous les citoyens s’approprieraient le drapeau de la liberté et de la pluralité. EGALITAIRE où le dialogue nord-sud se transformerait en une forme unique de vie sur tout le territoire européen et verrait  triompher un niveau identique de bien-être pour tous les citoyens européens.

Pour terminer  je vous dirai que c’est à cette Europe qu’aspirent tous les européens. C’est à cette EUROPE qu’aujourd’hui, au cours de cette cérémonie et avec la contribution de tous, nous travaillons. Et en vous remerciant tous pour votre attention je conclurai en disant que CETTE EUROPE EST CELLE QUE VOULAIT JOSE RAMON.

Allocution de Michel Sorin, ancien maire de Saint-Berthevin 

Quel bonheur de se retrouver ensemble, ici à Saint-Berthevin, douze ans après la cérémonie de fondation de notre jumelage ! Nous serions encore plus heureux si notre ami José Ramon Jara Vera était parmi nous, car il était l’inspirateur et l’animateur de ce jumelage. Mais nous savons que Remedios Carreño a su le remplacer à la tête du Comité de jumelage. Nous lui en sommes très reconnaissants. Grâce à elle et à Susi, notamment, le jumelage continue comme avant.

  Photo Armelle Gasté

Continuité aussi entre Manuel Hurtado Garcia, le maire fondateur du jumelage, que je suis heureux de retrouver ici, et Manuel Gonzalez Solano, l’actuel maire de Ceuti qui avait fait l’effort, avec Remé et Susi, d’être présent lors des cérémonies du 40^ème anniversaire de jumelage avec Wehingen, l’an dernier. Manuel est jeune mais, ne l’oublions pas, il a participé activement aux grands moments qui ont réuni Ceuti et Saint-Berthevin, et il a organisé les rencontres de jeunes et de sportifs.

José Ramon et les deux Manuel ont été les grands artisans de ce jumelage. Avec beaucoup d’autres, bien sûr, car ils étaient bien entourés. Un grand merci à eux.  

Ce qui me fait plaisir, aussi, c’est la présence de nos amis italiens et allemands.

Donatella Pontiggia, que je salue en tant que nouveau maire de Caslino d’Erba, est accompagnée, notamment, de Laura Camagni, animatrice du jumelage depuis le début en 1995.  

Vous avez remarqué : les femmes ont pris le pouvoir à Caslino d’Erba ! Ce n’est pas le cas à Wehingen, puisque ce sont deux hommes, Werner Haag et Friedrich Zirn, qui nous font le plaisir de partager avec nos amis de Ceuti ces moments d’amitié, eux qui ont beaucoup apporté au jumelage.

Cela peut surprendre que Saint-Berthevin ait quatre jumelages bien vivants : Wehingen (1969), Minehead (1990), Caslino d’Erba (1995) et Ceuti (1998). Les deux premiers, à l’initiative de Bernard Le Godais, maire de 1965 à 1990, et les deux autres, pendant le temps où j’ai été maire, entre 1990 et 2001.  

Les premiers contacts avec Caslino d’Erba avaient été pris par Bernard Le Godais, sous la forme d’échanges musicaux. Mais il a fallu la volonté d’un nouveau maire, Giuseppe Sartorio, bien aidé par Marco et Laura Camagni, notamment, pour que ces échanges se structurent sous la forme d’un jumelage.

Avec l’Espagne, l’idée d’un jumelage remonte à 1992. Grâce à Jeannine Gabillet, à Geneviève Hubert et à Jean Chauvin, notamment, cette idée a fait son chemin.  

Puis ce fut le premier contact établi par Alfred Giner, dont les origines familiales le rapprochaient de Ceuti (Région autonome de Murcie), cette ville candidate à un jumelage.  

Et la suite est connue. Après avoir reçu nos amis en décembre 1996, notre déplacement à Ceuti du 28 février au 3 mars 1997, sous un soleil d’été, est resté gravé dans nos mémoires.  

Ensuite, ce qui m’a le plus marqué, c’est l’accueil que nous avons eu à Ceuti en octobre 1998 pour la naissance de notre jumelage. Souvenir inoubliable ! Bravo Manuel et toute notre gratitude pour ce que tu as fait avec la population de Ceuti pour faire vivre notre jumelage.

Saint-Berthevin est fière de la continuité avec laquelle les municipalités - depuis Bernard Le Godais qui a lancé le mouvement en 1969 - et les comités de jumelage - autour de Jean Chauvin et Geneviève Hubert – ont fait vivre ces quatre jumelages avec des villes situées dans les principaux pays qui nous entourent.                                                                                                          

Ma contribution aura été de vouloir ces jumelages avec Caslino d’Erba et avec Ceuti, car nos pays sont tellement proches, non seulement par la géographie, mais aussi par la langue et par l’histoire. Proches aussi par les intérêts globaux qu’ils ont à défendre dans l’Union européenne.

En revenant de Ceuti, en mars 1997, j’avais rédigé un communiqué de presse, qui se terminait ainsi :

« C’est l’Europe que nous sommes en train de construire, l’Europe des peuples, l’Europe des citoyens, et cette Europe-là, celle que nous voulons, ne se fera pas seulement par l’euro. Elle se fera par les échanges humains et une bonne politique européenne ».  

Les échanges humains, nous les faisons. Ce qui reste à faire, de mon point de vue, c’est une bonne politique européenne. Mais il faut garder l’espoir que les citoyens de nos pays sauront se donner des représentants politiques capables de résoudre les problèmes qui sont posés à l’Europe en ce début du 21^ème siècle.

Cet article est le 54^ème paru sur ce blog dans la catégorie France et Europe.