Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
La crise redonne ses couleurs au modèle républicain
En étant au contact direct des responsables socialistes entre 1997 et 2001 (je participais aux réunions du Conseil national du PS), j’avais constaté l’incapacité de ceux-ci à répondre aux attentes populaires et à se remettre en question. Le parti se figeait dans ses contradictions, s’éloignant des couches les plus populaires de la société française.
Des considérations mayennaises s’ajoutant à ce constat national m’avaient conduit, en décembre 2001, à quitter ce parti dans lequel j’avais exercé des responsabilités depuis 1973. Je ne pouvais plus subir cette machinerie n’embrayant plus sur la réalité du pays. Je le faisais sans plaisir, car je m’étais trop engagé pour ne pas regretter de devoir prendre une telle décision.
Je rejoignais Jean-Pierre Chevènement, qui avait été, dès 1972, à l’origine du mûrissement de mes convictions politiques, lesquelles étaient nées de la réflexion qui a suivi les évènements de mai-juin 1968, puis avaient été stimulées par la démarche de Robert Buron (l’intello catho parisien parachuté en Mayenne en 1946…) vers le socialisme.
Pourquoi ce rappel historique de mon itinéraire ? Parce que, après Jean-Pierre Chevènement, je crois avoir senti venir, de l’intérieur, la déchéance du parti socialiste, dont la presse se fait bruyamment l’écho ces temps-ci (j’y reviendrai).
Nos désaccords, au sein du PS, datent de 1983 (décision de Lionel Jospin et de François Mitterrand d’ouvrir « la parenthèse libérale » en prenant congé du socialisme pour lui substituer l’idéologie européenne libérale).
Avec la crise, dont on n’a vu que le début, le moment est venu de proposer au pays le retour au modèle républicain. Encore faut-il définir ce dont il s’agit. C’est l’objet des réflexions au menu de l’université d’été du Mouvement Républicain et Citoyen, les 5 et 6 septembre 2009, à Toulouse.
Sur le site du MRC, il y a, d'abord, Tout sur l'université d'été du Mouvement Républicain et Citoyen des 6 et 7 sept. 2008 et le programme de celle de 2009, qu’il faut aller chercher dans les pages 6 à 8 du bulletin Citoyens Militants (juillet-août 2009).
Voici ce programme, tel qu’il est inséré dans le bulletin adressé aux militants.
Face à la crise, la désuétude du modèle social-démocrate, l’actualité du modèle républicain
La République repose sur la souveraineté populaire et par conséquent sur le citoyen formé à penser par lui-même et sur une conception de l’intérêt général, résultat du débat public dans un espace laïc où chacun doit se déterminer en fonction de la raison naturelle et d’abord sur ce qu’est l’intérêt du pays.
Il est proposé d’approfondir en quoi elle est le projet qui permet de faire face à la triple crise que nous traversons : crise économique, crise sociale, crise des valeurs.
Accueil et ouverture de l’Université d’été : Thierry Cotelle, Pierre Cohen (Maire de Toulouse), Patrick Quinqueton et Jean-Luc Laurent.
Samedi 5 septembre / matin
Crise économique : quelles réponses en profondeur ?
La régulation financière internationale, la protection légitime des intérêts des classes populaires et la lutte contre le «dumping social », le maintien et le renouvellement du tissu productif, la reconstruction d’un modèle de développement qui ne se résume pas aux intérêts des financiers, imposent de poser sur ces différents registres la question de l’intérêt général.
Quelles sont les propositions républicaines pertinentes susceptibles de créer les conditions d’une sortie de crise positive en termes d’appel à l’intelligence (innovation/industrie), de protection raisonnable des intérêts des pays anciennement industrialisés (clauses dans les échanges), de charte de l’entreprise et le cas échéant d’appropriation publique (nationalisations de fait ou de droit) et d’utilisation rationnelle des ressources rares (biens communs de l’humanité) ?
Comment décliner l’intérêt général aux niveaux national, européen et mondial ? Quel modèle de développement élaborer à l’échelle mondiale ? L’Europe peut-elle ne pas être écrasée entre les Etats-Unis et la Chine ? Quelle place pour l’Afrique ?
Samedi 5 septembre / matin
INTERVENANTS* : JACQUES SAPIR (ÉCONOMISTE), YVES LE HÉNAFF (SECRÉTAIRE NATIONAL DU MRC), GEORGES SARRE (MAIRE ADJOINT DE PARIS). ANIMATEUR : PIERRE DUBREUIL.
Samedi 5 septembre / après-midi
Crise sociale, crise de la justice sociale
La crise sociale est là. Elle est d’abord le produit de la crise économique, même si elle ne s’y réduit pas. Elle est le résultat du dumping social lié au libre échangisme. Les inégalités s’accroissent.
La vague néolibérale, puis la crise, ont déséquilibré la part respective des salaires et de la rente dans la valeur ajoutée. Peut-on limiter les rémunérations les plus élevées ? L’idée d’une politique des revenus a-t-elle encore un sens ? La promotion des services publics n’est pas la défense de l’existant, mais de la place qui leur est assignée dans la vie sociale.
Comment redonner un sens et une réalité au progrès et à la justice sociale, qui ne se limitent pas à la lutte contre les discriminations tant proclamée ? Quelle dynamique sociale appuyer, face au communautarisme et à l’assistanat érigé en système ? Comment lier protection économique et protection sociale ?
INTERVENANTS* : LIEM HOANG NGOC (DÉPUTÉ EUROPÉEN, ÉCONOMISTE), UN SYNDICALISTE D’AIRBUS INDUSTRIE, CHRISTOPHE GUILLUY (GÉOGRAPHE ET SOCIOLOGUE), CHRISTIAN HUTIN (DÉPUTÉ MRC). ANIMATEUR : ETIENNE BUTZBACH, maire de Belfort.
Samedi 5 septembre / Après-midi
Face à la crise des valeurs, une réponse républicaine
L’adjectif « citoyen » est aujourd’hui employé à tort et à travers, mais le nom commun de « citoyens » suppose que les membres de la communauté nationale aient prise sur leur avenir collectif. Cela suppose aussi le débat en raison, et non le consensus. Comment être davantage non pas « citoyens », mais « des citoyens » ? Que signifie aujourd’hui l’idée de progrès ? Comment aborder la question du privé et du public dans une optique républicaine ?
Quels sont les apports et les pièges de la communication électronique dans la création d’un lien entre citoyens qui ne soit pas communautaire ? Comment donner aujourd’hui le sentiment d’une appartenance collective ? Le monde est de plus en plus gouverné par les entreprises et leurs réseaux.
Que peut signifier aujourd’hui « faire de la politique » ?
INTERVENANTS* : PAUL THIBAUD (PHILOSOPHE), JULIEN LANDFRIED (SECRÉTAIRE NATIONAL DU MRC), PATRICK QUINQUETON (SECRÉTAIRE NATIONAL DU MRC). ANIMATEUR : MARIE-FRANÇOISE BECHTEL.
Dimanche 6 septembre / matin
Actualité de la réponse républicaine, désuétude du modèle social-démocrate, mort du modèle social libéral
Débat général en présence de JEAN-FRANÇOIS KAHN, ARNAUD MONTEBOURG, PAUL QUILÈS ET JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT
Cet article est le 36ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.