Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Pour une agriculture économe, autonome, transmissible
Le 21 décembre, au siège du syndicat à Bagnolet, Régis Hochart, porte-parole national de la Confédération paysanne, et Olivier Clément, responsable salarié, ont reçu le Mouvement Républicain et Citoyen, que je représente par délégation quand il s’agit d’évoquer les questions agricoles. Cet article, qui fait suite à celui d’hier (relatant mes rencontres des 20 et 21 décembre à Paris sur le thème de la politique agricole), a été rédigé à partir de mes notes. Il reprend l’exposé de Régis Hochart, qui résumait jeudi les positions de la Confédération paysanne. Les priorités de la Confédération paysanne La Confédération paysanne a un projet, depuis plus de quinze ans (l’agriculture paysanne) et une revendication (le droit au revenu). Elle situe les grands enjeux du 21ème siècle à trois niveaux : les problèmes énergétiques, les questions démographiques et le réchauffement climatique. Pour l’agriculture, cela signifie, en priorité, nourrir les hommes, avec deux questions : Qui arbitre entre l’alimentaire et le non alimentaire (ce ne doit pas être les marchés) ? Quels modes alimentaires (il ne s’agit pas de reproduire, dans le monde, le mode européen) ? Il faut viser une alimentation de qualité, diversifiée, pour tous (pas des niches). Concernant les problèmes énergétiques, il faudra faire face à l’augmentation des prix de l’énergie et à la fin des ressources fossiles. L’agriculture est, à la fois, fortement consommatrice d’énergie (elle devra devenir plus économe) et productrice d’énergie (pour une faible part, et il faut voir quels types d’énergie). Oui à la biomasse. Non à l’éthanol, et plutôt non au diester, car cela ne concerne que l’industrie et les grosses structures (besoins constants en énergie alors que la production agricole est fluctuante). Le diester n’est pas une réponse au revenu agricole. En conséquence, l’agriculture doit rechercher l’autonomie énergétique et vendre localement ses excédents de production énergétique (huiles végétales, notamment). L’agriculture devra être économe, autonome, transmissible. Les productions devront être re-localisées, déconcentrées vers certaines régions, et transformées si possible localement (la vente directe étant une solution parmi d’autres). L’outil coopératif sera privilégié, mais à l’opposé de la démarche industrielle poussant à la concentration. L’agriculture devra s’adapter à la demande des consommateurs, sachant que ceux-ci doivent tenir compte de ce qui est possible en production agricole. La valeur ajoutée est à la base des revenus. Le revenu agricole repose sur un trépied : des prix rémunérateurs, une répartition équitable et maîtrisée des productions, afin de ne pas laisser se développer les inégalités entre paysans. La politique agricole doit intervenir afin de préserver les équilibres (territoires, énergie, emploi). Les échanges commerciaux de produits agricoles doivent être limités au strict nécessaire, ne pas troubler les pays concernés. Il faut appliquer le principe de souveraineté alimentaire. L’organisation mondiale du commerce (OMC), qui vise à libéraliser le commerce, est inadaptée quand il s’agit de traiter les questions agricoles, lesquelles vont bien au-delà du commerce. Il faut parler de régulation et d’arbitre international (à choisir parmi les Organisations existantes, comme l’ONU ou la FAO, ou à créer). En résumé : souveraineté alimentaire, Politique Agricole Commune (PAC) complètement rénovée, maîtrise et répartition des productions. La PAC actuelle ne répond pas aux objectifs qui lui ont été assignés, à commencer par le revenu et l’alimentation. Les aides publiques devraient tenir compte du nombre d’actifs sur l’exploitation, inciter à une autre agriculture avec d’autres pratiques agricoles, et compenser les handicaps territoriaux naturels. La PAC sera renégociée en 2008. Il faut faire basculer 20% du premier pilier (agriculture) sur le second pilier (développement rural) afin de réorienter (vers le social et l’environnemental) et rééquilibrer les aides, en les plafonnant par exploitation et en prenant en compte la totalité de l’exploitation (certains créent des sociétés afin de maximiser les aides publiques). La transparence serait obtenue par la mise en place du registre agricole, prévue dans la loi d’orientation de 1999, mais non mise en œuvre, en raison de l’opposition des organisations majoritaires dans la profession. Le problème de la représentativité n’est pas réglé La question de la représentativité syndicale est posée à nouveau avec la loi d’août 2003 qui a ajouté deux mots aux textes en vigueur. Maintenant, la loi n’oblige à prendre en compte que les syndicats « les plus » représentatifs, ce qui permet de se limiter au tandem FNSEA-JA, qui avait obtenu plus de 50% des suffrages aux dernières élections aux Chambres d’agriculture. L’enjeu des prochaines élections, le 31 janvier 2007, est le maintien, ou non, de cette majorité absolue. Les textes sur la représentativité syndicale devront être revus par la majorité qui sortira des élections politiques 2007.
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog