Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
La gauche, requinquée, pour mieux se refonder Le second tour, hier, n’a pas confirmé la « vague bleue » du 10 juin. Au contraire, les électeurs ont voulu rééquilibrer la représentation nationale et donner à la gauche les moyens de limiter le pouvoir présidentiel. Ce n’est pas, principalement, grâce à une plus grande participation de l’électorat populaire, l’abstention ayant dépassé les 40%. D’ailleurs, on peut constater que les citoyens que j’appelle « occasionnels », parce qu’ils sont peu branchés sur les questions politiques et ne participent aux élections que s’ils en comprennent le sens et l’enjeu, ne se sont pas déplacés les 10 et 17 juin (contrairement aux deux tours de l’élection présidentielle, où la confrontation simple, très médiatisée, entre deux personnalités sortant des sentiers battus, avait stimulé leur « libido » politique…). Celles et ceux qui ont contribué au retour de la gauche hier sont des citoyens à la fois bien intégrés dans la vie politique et aspirant à une démocratie vivante, dans laquelle les valeurs républicaines seront reconnues et correspondant à leurs attentes sociales. En fait, la gauche a pu retourner une situation bien compromise le 10 juin, en prolongeant l’élan de l’élection présidentielle et le rapprochement électoral du 6 mai (entre la gauche et le centre opposé à la droite sarkozienne) qui s‘était porté sur Ségolène Royal. C’est la démocratie qui en a été bénéficiaire, mais la gauche n’en est que réconfortée dans la perspective de ce qui lui reste à faire : un projet alternatif aux politiques libérales menées en France et en Europe, à construire avec et pour le peuple. Le Parti socialiste serait bien avisé de ne pas se laisser griser par les résultats positifs enregistrés hier soir. Il manquait à l’appel, dans les bureaux de vote, un Français sur quatre (si l’on compare avec la participation électorale de l’élection présidentielle). La gauche ne peut pas se passer de l’ensemble de l’électorat populaire, contrairement à ce qu’écrivait Dominique Strauss-Kahn dans son livre en 2001. Elle doit aussi clarifier sa vision de la construction européenne (avec l’accord des peuples et pour maîtriser les effets de la mondialisation) et de la nouvelle croissance nécessaire (écologique et riche en emplois utiles socialement). La gauche nouvelle devra dire la vérité sur les réalités économiques et sociales du pays car les citoyens sont capables de se responsabiliser. Elle devra faire revivre les valeurs fondamentales de la République et de la Nation, redéfinir ce que doit être le rôle des pouvoirs publics et de l’Etat dans le contexte de la domination mondiale d’un capitalisme excessivement soumis aux intérêts immédiats de la finance. Le rapport de forces entre la gauche et la droite est meilleur depuis hier soir. Mais tout reste à faire pour placer la gauche en capacité de faire face à ses responsabilités historiques au service du peuple français.
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