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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Agriculture et alimentation : un débat de qualité à Surgères (17) le 8 juin

Un thème qui divise parfois mais rassemble aussi

 

Sur le thème « Agriculture et question alimentaire », le Mouvement Républicain et Citoyen de Charente-Maritime (MRC 17) et son secrétaire, Serge Maupouet, avaient organisé un débat le 8 juin 2011 à Surgères.

 

Pour consulter les articles précédents concernant cette réunion :

Agriculture et alimentation : intervention de Michel Sorin à Surgères (17) - 27 juin 2011

Débat sur l'agriculture à Surgères 8 juin 2011 - communiqué MRC 17 - 18 juin 2011 

MRC : débat participatif sur l'agriculture le 8 juin 2011 à Surgères (17) - 10 juin 2011 

 

J’ai noté les interventions (en dehors des militants ou sympathisants MRC) de : 

- Jacky Emon (vice-président de la commission transport du Conseil régional Poitou-Charentes, en charge du TER et des transports collectifs),

- Benoît Biteau (président de la commission agriculture et ruralité du Conseil régional, PRG, agriculteur, lauréat 2009 du trophée national de l’agriculture durable),

- Jean-Marie Giraudeau, vice-président du Conseil économique, social et environnemental régional, secrétaire régional CGT Poitou-Charentes,

- Marie-Pierre Brunet, conseillère générale (canton de Surgères, PRG), maire de Saint-Saturnin-du-Bois,

- Michel Lachaize, maire de Germignac, ancien conseiller général, représentant le premier secrétaire du PS 17,

- Joseph Gaborit, agriculteur, ancien conseiller régional, actuel responsable de la commission agricole du PS 17,

- Dominique Cotta, secrétaire générale adjointe du PRG 17, candidate PRG en 2011 sur le canton de Pons, avec le soutien du PS et du MRC,

- Pascal Dupuy, qui était candidat EELV sur le canton de Surgères en mars 2011,

- Paul Lebot, militant socialiste de Surgères,

- Jean Tessier, ancien candidat MDC, qui a fait part de son indignation à l’égard de cette société qui laisse trop de personnes au chômage, durablement.

 

Extraits* résumés des interventions pendant le débat, après l’exposé de Michel Sorin

 

Benoît Biteau : oui à la notion de souveraineté alimentaire. L’agriculture est un sujet de société. Il faut entendre les problèmes de société. L’agriculture capte le carbone (25% des gaz à effet de serre) et, ainsi, contribue à relever le défi climatique. Elle doit redécouvrir les vertus de l’agronomie, comme le fait l’agriculture biologique.

 

Joseph Gaborit : oui, il faut remettre en cause le schéma libéral car il y a un échec de l’ultralibéralisme aux niveaux européen et mondial. La question est posée de choisir le protectionnisme au niveau de l’Europe.

 

Jacky Emon : les citoyens doivent intervenir dans le combat politique, mais comment peuvent-ils s’approprier le débat ? En Poitou-Charentes, l’agriculture est marquée par la disparition de la polyculture et la raréfaction de l’élevage au bénéfice des céréaliers, qui sont des entrepreneurs. Il faut favoriser les circuits courts. Il n’y aura pas de « grand soir ». La gauche doit faire de la pédagogie, dialoguer avec les gens, faire de l’action citoyenne.

 

Paul Lebot : oui à la régulation par l’offre pour toutes les productions, afin que les agriculteurs aient un revenu décent, ce qui est le problème pour les éleveurs. L’interprofession renvoie à un besoin de régulation plus globale pour l’ensemble de l’économie. Il est important de débattre entre citoyens qui ne pensent pas pareil. Les partis doivent écouter les gens de la base, qui sont en difficulté.

 

Jean Tessier : au chômage « je trime, donc je suis » depuis 15 ans. A 63 ans, il me reste 17 trimestres à couvrir. Je fais partie des « indignés ». J’ai fait la marche pour l’emploi des seniors à Strasbourg. Les crises sont multiples (crise alimentaire, crise de l’emploi).

 

Jean-Marie Giraudeau : d’autres crises sont possibles, en dehors de la crise financière. L’agriculture ne doit pas appartenir seulement aux agriculteurs. Il faut une concertation des acteurs, citoyens et consommateurs, au niveau local, afin de débattre des systèmes de production agricole (maïs, irrigation, réserves en eau, viande, céréales, lait).

 

Michel Lachaize a vu le nombre d’agriculteurs divisé par dix dans le sud du département (l’interprofession viticole est dominée par les négociants du Cognac). Il faut rassembler toute la gauche, contre le libéralisme.

 

Pascal Dupuy : il y a eu 50 nouvelles installations en agriculture biologique en 2010 en Charente-Maritime, dont 2 en maraîchage.

 

Benoît Biteau, à propos de sa propre installation en bio, précise qu’il s’est installé sur 180 hectares avec un gérant et deux salariés. Le nombre d’actifs a été multiplié par deux, tout en arrêtant le maïs et l’irrigation. Le modèle bio, c’est d’abord l’agronomie (un retour au bon sens paysan), sans les pesticides. C’est s’engager dans un cercle vertueux au détriment de l’intérêt financier immédiat. Ainsi, en 2009, les aides publiques perçues auraient été supérieures si le maïs (110 ha) avait continué - 70 000 euros, contre 77 000 avec le maïs. Heureusement, la transformation en bio s’est effectuée en bonne entente avec le prédécesseur (le père).

 

Dominique Cotta : les agriculteurs se sont disqualifiés vis-à-vis des consommateurs. Il y a une crise de confiance. Le chômage remet en question le sens du travail.

 

Jacky Emon prolonge les réflexions d’un intervenant en soulignant le manque de volonté politique pour remettre à sa place le pouvoir financier. La logique du profit pousse à l’élimination des petits producteurs. Les normes y contribuent aussi par les coûts induits. Le système fou continue. L’agriculture biologique est le symptôme d’un besoin de réagir en prenant le chemin à l’envers. Il y a une prise de conscience des producteurs et des consommateurs (fraises hors saison, par exemple).

 

Marie-Pierre Brunet se pose en ménagère qui constate que la consommation a changé (offre diversifiée de plats préparés). Il faut y répondre par une agriculture de proximité (les maraîchers bio sont une chance). Dans les chariots des grandes surfaces de vente, il y a beaucoup de produits importés et plus de choses achetées qu’avec les seuls marchés. C’est effrayant de savoir que 40% des produits alimentaires achetés en grandes surfaces seront jetés.

 

Joseph Gaborit évoque la question de l’eau qu’on laisse aller vers la mer. Il faut savoir gérer l’eau en la partageant (par exemple, faire des réserves l’hiver qu’on utilise à la belle saison pour produire du maïs). Les effectifs d’animaux dans les élevages doivent être plafonnés.

 

Dans le cours du débat, je suis intervenu sur plusieurs points : le plafonnement des aides, le protectionnisme européen, les raisons du développement de la culture du maïs. A la fin, je suis revenu sur les enjeux politiques 2012 et la responsabilité de la gauche de présenter un projet alternatif crédible tenant compte de la volonté du peuple français, exprimée lors du référendum européen de 2005, de rompre avec le néolibéralisme.

Par ailleurs (qu’ils ne m’en veuillent pas), je n’ai pas repris ici les interventions des militants et sympathisants MRC.

 

* La retranscription à partir de mes notes est très imparfaite. Je serai réceptif à des compléments et modifications qui me seraient proposés par les auteurs des interventions.

 

Cet article est le 237ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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