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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Agriculture : les propos de Chevènement le 30 nov. 2011 en Mayenne

Capacité d’écoute, propositions simples et cohérentes

 

Entre 15h et 17h30, le 30 novembre 2011, Jean-Pierre Chevènement a été reçu par Hervé et Sylvie Delogé, exploitants agricoles au lieu-dit « Le Bas du Buis » à Commer, près de Mayenne, au nord de Laval (département de la Mayenne - 53, région des Pays de la Loire).

 

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Photo : Jean-Pierre Chevènement avec Sylvie Delogé

 

Après une présentation de l’exploitation (système polyculture-élevage : production bovine - une trentaine de vaches laitières et une vingtaine de vaches allaitantes - et engraissement de porcs charcutiers) et une visite rapide des principaux bâtiments de ferme, le sénateur du Territoire de Belfort, qui était alors candidat à l’élection présidentielle 2012, répondait aux questions des représentants de la presse départementale et régionale (Ouest-France, L’avenir agricole, Le Courrier de la Mayenne, France Bleu Mayenne).

 

Puis il était invité à participer à un débat dans une salle avec des producteurs de lait, ayant des responsabilités dans différentes organisations professionnelles (Association des producteurs de lait indépendants, Organisation des producteurs de lait, Coordination rurale, Confédération paysanne).

 

Synthèse

 

Après la visite de la ferme en Mayenne, communiqué de Chevènement (4 déc. 2011)

 

Les échanges ont fait ressortir la nécessité de mieux réguler le revenu des producteurs en mettant en place une politique des prix rémunérateurs qui leur permette d’obtenir un revenu décent qui ne dépendra pas principalement des subventions.

 

Dans l’optique de la souveraineté alimentaire de l’Europe, Jean-Pierre Chevènement s’est prononcé pour la prolongation du système des quotas laitiers au-delà de 2015. Les aides directes de l’Europe pourraient mieux cibler l’emploi agricole qui doit cesser de baisser ainsi que des objectifs environnementaux. Le rôle directeur des prix permettrait aussi de faire financer la politique agricole autrement que par le canal budgétaire. Les agriculteurs, comme les finances publiques, trouveraient leur compte dans la révision devenue urgente d’une politique agricole commune qui, pour avoir trop déconnecté les revenus des prix, a sombré dans l’incohérence.

 

Interventions de Jean-Pierre Chevènement dans le débat avec les agriculteurs

 

Chevènement très à l'aise avec les agriculteurs à Commer en Mayenne - 30 nov. 2011

 

Jean-Pierre Chevènement souligne que la suppression des quotas laitiers a été obtenue grâce à la France qui s’est abstenue. Les responsables politiques n’ont aucune volonté de réformer le système bureaucratique inefficace de Bruxelles.

 

Jean-Pierre Chevènement constate que personne n’a fait l’effort de repenser la PAC. Il n’y a pas eu de prise de conscience politique. Le système est parti dans une logique absurde et folle. Comment la Commission européenne pourrait-elle porter l’intérêt général ? Elle en est bien incapable. Le système a été mal conçu. La PAC est bien loin de ses concepts d’origine. Il manque la vision large, la prise en compte de la sécurité alimentaire, la maîtrise de l’offre, la limitation des aides à six actifs par exploitation. Il faut revenir à un système de quotas.

 

Jean-Pierre Chevènement rappelle qu’il y aura des élections. La démocratie est dans un état de décomposition avancée. L’information est traitée superficiellement dans les grands médias. Or, c’est là que se forme l’esprit public. Les peuples doivent réagir.

Contrairement à ce qui est souvent dit, je ne suis pas antieuropéen. Je suis pour une autre politique au niveau européen. Il faut proroger le système de quotas laitiers jusqu’en 2017, ce qui laisse le temps nécessaire de la réflexion pour modifier le système et repenser la PAC. Son budget doit être réorienté au service de l’emploi. Il faut prendre en considération les contraintes de la production. Les vaches laitières, c’est un sacerdoce.

 

Jean-Pierre Chevènement note qu’il y a beaucoup à repenser. Il faut rémunérer correctement ceux qui produisent et dont les conditions de production sont difficiles. Il y a des problèmes de revenus. Il faut revenir aux principes de la PAC.

 

Les arguments agricoles de Chevènement, bien reçus par les éleveurs - 2 déc. 2011

 

Chevènement bat campagne en Mayenne (Ouest-France, Alan Le Bloa, 1er déc.)

 

Jean-Pierre Chevènement redit qu'il place sa campagne « au contact des forces productives ». Il prône le revenu, pas l'assistanat. « Le seul moyen d'assurer le revenu des producteurs, c'est de contrôler l'offre. Il faut rendre au prix son rôle directeur. » Opposant au traité de Maastricht en 1992, puis au traité constitutionnel européen en 2005, Jean-Pierre Chevènement critique encore et toujours « l'Europe libérale » et sa « monnaie unique » qu'il oppose à une « monnaie commune » à construire. Il défend la « souveraineté populaire », budgétaire et fiscale.

« Jean-Pierre Chevènement dans l’intimité d’une ferme » (L’avenir agricole, Frédéric Gérard, 2 déc.)

 

« Je suis là pour comprendre ». Le but de cette rencontre ne porte aucun enjeu électoral, assure-t-on : « Je suis venu enrichir ma perception de l’agriculture [au-delà de celle de la FNSEA, indiquera-t-il] pour la répercuter auprès des citoyens », explique ainsi lui-même le candidat à l’élection présidentielle de 2012. Son programme électoral est principalement axé sur la réindustrialisation du pays. Mais « les travailleurs de la terre sont utiles », et l’ancien ministre cherche à comprendre « pourquoi la première agriculture européenne est passée derrière celle de l’Allemagne, voire celle des Pays-Bas ».

 

Des membres de l’Apli mais aussi de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne sont là pour livrer leur analyse : le moins que l’on puisse dire, c’est que Jean-Pierre Chevènement a des arguments qui y font écho. « Il faut se donner plus de temps pour repenser la réforme de la PAC, une politique qui a perdu le sens qu’on lui avait donné autrefois. C’est devenu uniquement une chose très administrative, sans vue générale. On doit mettre en priorité la souveraineté alimentaire. Encadrer l’offre de production. Assurer des prix garantis. Plafonner des aides directes qui doivent avant tout servir l’installation et l’emploi ».

Au-delà de la politique communautaire, « il faut sortir les produits agricoles de l’OMC : les y placer a été une erreur monstrueuse ».

 

Face à des agriculteurs qui témoignent de résultats comptables tendus, et se privent de vacances, Jean-Pierre Chevènement pointe du doigt des dirigeants politiques « perdus face à la complexité de la mécanique bruxelloise ». Plus largement, le candidat du MRC appelle à être « pragmatique avec la construction de l’Europe : le modèle allemand ne peut être apposé à des pays structurés différemment. Qu’y souscrivent ceux qui veulent, et que les autres suivent plus ou moins, selon leur volonté ». En bref, que chacun avance à son rythme en Europe, avec des quotas agricoles pour tous ?



Rencontre entre Chevènement et des producteurs de lait en Mayenne - 9 déc. 2011

Le Courrier de la Mayenne, dans son édition du 8 décembre, a publié ce texte signé Françoise Nouar : Jean-Pierre Chevènement en campagne 



Cet article est le 288ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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