Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Le régime autoritaire, mauvais gestionnaire du pays
L’Algérie n’est pas la Tunisie (voir Tunisie libérée : la révolution de jasmin a débuté dans le monde rural - 18 janvier 2011), encore moins l’Egypte (voir Egypte : la violence face au peuple qui veut tourner la page Moubarak - 3 février 2011).
Et, pourtant, c’est le pays qui a le plus grand potentiel de développement économique en Afrique du Nord. D’abord, parce qu’il produit du pétrole et du gaz, mais aussi parce qu’il a les infrastructures, une jeunesse motivée, une presse relativement libre.
A titre personnel, je l’ai perdu de vue depuis 1973 et un voyage avec des amis qui étaient avec moi à l’Institut de technologie agricole de Mostaganem, de novembre 1970 à février 1972. Nous avions été volontaires pour un service national actif dans le cadre de la Coopération entre l’Algérie et la France.
Je propose de commencer par un petit tour d’horizon de la presse :
Manifestations en Algérie : "Le pays est miné de toute part" (Rue89, Zineb Dryef, 22 janvier 2011)
Révolte en algérie « Ici comme ailleurs, la colère est avant tout sociale (l’Humanité, hassane Zerrouky, 19 février)
L'Algérie, en manque d'opposition (Le Monde, Flora Genoux, 19 février).
Ensuite, je fais appel aux informations en provenance du site de la Mission Agrobiosciences, très pointu sur les questions concernant l’agriculture et la société des pays méditerranéens. Notez que la Mission d’animation des agrobiosciences est un centre public de débats, financé par la Région Midi-Pyrénées et l’Etat (ministère de l’agriculture).
Deux entretiens ont été réalisés fin janvier avec des chercheurs qui connaissent bien l’Algérie.
Un entretien avec Omar Bessaoud :
La société civile algérienne est en colère mais épuisée. Ses élites ont été décapitées
A l’heure où les médias français titrent sur la "contagion tunisienne" en Algérie, la Mission Agrobiosciencesa choisi de recueillir le point de vue de Omar Bessaoud, enseignant-chercheur à l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier dans le domaine des « Sociétés rurales et ingénierie du développement. Né à Tlemcen, travaillant régulièrement en Algérie où il est d’ailleurs membre du Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culture, il en connaît parfaitement les rouages économiques, culturels et politiques. A travers ses propos très libres, si l’on comprend qu’il y a certes un terreau commun à la Tunisie et à l’Algérie sur lequel lève la colère - corruption, autoritarisme, inégalités...-, on appréhende aussi le poids des différences. Où l’islamisme, la stratégie des Etats-Unis et les hydrocarbures dessinent un contexte singulier qui rend difficilement transposable telle quelle une révolution à la tunisienne.
Un entretien avec Slimane Bedrani :
Interviewé fin janvier par la Mission Agrobiosciences sur le climat social en Algérie, à la lumière des révoltes des pays arabes, le chercheur en économie algérien, Slimane Bedrani, affirmait que le calme régnait alors, mais que le pouvoir scrutait d’un œil très attentif la déstabilisation à l’œuvre dans les pays voisins, et qu’il en tirerait certainement des conclusions. Ce qu’il commença à faire sans trop attendre.
Rappelons qu’en début d’année, plusieurs régions d’Algérie ont été le siège d’émeutes provoquées par la flambée des prix des denrées alimentaires (faisant 2 ou 5 morts selon les sources, et plusieurs centaines de blessés), et que le nombre de décès par immolation, depuis la mi-janvier se monte à trois (sans compter les tentatives ratées).
Comme annoncé par Slimane Bedrani, donc, le jeudi 3 février 2011, le président Abdelaziz Bouteflika, conscient de l’affaiblissement du régime, annonçait la prochaine levée de l’état d’urgence, en vigueur dans le pays depuis 1992, la mise en place de plusieurs mesures en faveur des libertés, notamment plus d’ouverture pour l’opposition, en particulier au travers de la radio et de la télévision publiques. Las, la grogne monte.
Le 8 février, le personnel paramédical algérien des hôpitaux publics et des polycliniques se mettait en grève illimitée, sur la base de revendications socioprofessionnelles. Et puis, à venir, ce samedi 12 février, où tous les regards seront suspendus sur Alger. La Coordination nationale pour le changement et la démocratie maintient, en effet, la manifestation pourtant interdite dans la capitale.
Dans cette interview, Slimane Bedrani revient sur la situation tunisienne et explique en quoi le contexte algérien est différent. Surtout, il pointe le déficit de compétences au sommet de l’Etat et le manque d’efficacité dans l’investissement de la rente pétrolière, qui conduit à un retard de développement du pays. Et à des aberrations comme l’embauche de main d’œuvre chinoise pour la construction de logements alors que, selon des rapports du FMI et de l’OCDE, le taux de chômage du pays reste incroyablement élevé (13,8% en 2007) par rapport aux pays en transition et ceux de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena).
Et, pour terminer, une bonne nouvelle !
L’Assemblée générale, le Conseil d’administration de l’Association France-Algérie, réunis le 31 janvier 2011 à Paris, ont porté à la présidence de celle-ci Monsieur Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, sénateur du Territoire de Belfort.
L’Association France-Algérie a été créée à l’initiative du Général de Gaulle en 1963. Elle a pour but le développement des relations amicales et le progrès de la coopération entre Français et Algériens. Son premier Président a été M. Edmond Michelet.
Cet article est le 20ème paru sur ce blog dans la catégorie Afrique.
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