Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par Michel SORIN
La fin des quotas signe l’avenir libéral, inéquitable et destructeur
Avec la disparition des quotas, sans les remplacer par une autre forme de régulation, l’Europe laitière supprime « le dernier maillon de régulation », ce qui inquiète André Pflimlin, auteur du livre « Europe laitière » (Editions La France Agricole, 2010). Voir son intervention lors de la réunion de la Confédération paysanne en Mayenne : André Pflimlin a fait le tour des politiques laitières le 15 janvier à Laval - 26 janvier 2013.
Rémi Hagel, dans l’édition du 15 février 2013 de L'AVENIR AGRICOLE, est revenu sur cette intervention en posant la question « Quel sera le paysage laitier en Europe demain ? Les militants du « European Milk Board » rêvent de fédérer les producteurs européens. Les réalités nationales sont très contrastées ».
Partout, la fin du « dernier maillon »
Europe. Le monde du lait est en mutation, la fin des quotas en vue. A quoi ressemble l’Europe du lait ? André Pflimlin a dressé un panorama dans son livre « Europe laitière ». La perspective d’un avenir plus libéral l’inquiète.
« On est en train de vivre pour le lait ce qu’on a connu pour le porc. Le lait est le dernier maillon de régulation qui nous reste avant que tout ne lâche ». André Pflimlin, ancien de l’Institut de l’élevage, a présenté les différents systèmes européens dans son livre et lors d’une réunion de la Confédération paysanne en Mayenne. 23:30Avant de savoir où on va, il est bon de connaître ce qui existe.
Danemark, le modèle quitte ou double
Sur une surface à peu près équivalente à la Bretagne, le Danemark est passé de 30 000 troupeaux de 30 VL en 1984 à 4 000 troupeaux de 120 VL en 2012. Les prêts sont à très long terme. Les frais financiers représentent 100 à 150 euros par tonne de lait. Ils ont une laiterie unique, Arla Food, qui pèse également 90 % de la collecte en Suède, un tiers en Grande-Bretagne. « Il y a une organisation professionnelle unique qui contrôle tout, le syndicat, l’appro, la coopérative. Ils sont très organisés, très efficaces. C’est dans leur culture : il y a une règle, on l’applique. Pendant la crise en 2009, ils n’étaient pas si catastrophés, ils disaient : « Il ne restera que le tiers supérieur des éleveurs… N’oubliez pas que la commissaire Mariann Fischer Boel était danoise ».
L’Irlande exporte
L’Irlande présente « un système séduisant, à base d’herbe, économe. Les coûts de production sont faibles, mais ce modèle unique est fragile. Toutes les vaches vêlent en février-mars, la variation saisonnière de collecte est énorme. Avec un million de vaches pour 4 millions d’habitants, 70 % de la production part à l’export en beurre-poudre. Les Irlandais ont pour objectif d’augmenter de 50 % d’ici 2020 ».
Allemagne, trois visages
En Allemagne, André Pflimlin décrit trois modèles contrastés. La Bavière ressemble à la Normandie (troupeaux modestes, prairies), avec une diversification (tourisme, circuits courts). Dans le Nord, des fermes familiales spécialisées, performantes, avec des transmissions sans frais ni démantèlement (herbe et maïs). Dans l’Est, ce sont de grosses exploitations (500 à 1 000 VL), sur un modèle américain, reprises par des financiers. « Demain, ils choisiront peut-être de faire des céréales ou du biogaz ».
Avenir libéral
« La production laitière est déjà concentrée. Les 12 nouveaux pays de l’UE ne représentent que 20 % du lait, mais 80 % des élevages. Avec la fin des quotas, cette différence va s’accentuer. Ce sera plus inéquitable et destructeur. Si on retient le modèle danois, il n’est pas question d’emploi. Le paquet Lait est resté sur une logique libérale. Nos ministres ont cautionné. Il y a eu des promesses de soutien aux zones défavorisées, ou de montagne, mais rien de clair. Il manque l’essentiel : la maîtrise des volumes. On nous dit que le marché régulera, mais ce seront les éleveurs qui ajusteront en disparaissant ». Les paysans roumains, par exemple, passeraient à la trappe. Ce ne serait pas le cas avec le modèle bavarois.
A NOTER : Suite à l’article du 18 janvier, André Pflimlin précise que le titre « l’interdiction du labour des prairies permanentes est suicidaire » « prête à contre-sens. Je suis totalement pour l’encouragement des systèmes herbagers ». Les lecteurs de l’article l’auront compris.
Cet article est le 377ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.
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