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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Apli : les statuts d'un Office du lait ont été déposés le 7 mai à Angers

 

Au sein de la filière, renforcer le pouvoir des producteurs de lait

 

Comme ils s’y étaient engagés, les responsables de l’ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE LAITS INDEPENDANTS ont déposé les statuts d’un Office du lait. C’est Paul de Montvalon (Maine-et-Loire) qui en est le président, en attendant des renforts.

 

Antoine Humeau, journaliste à L'AVENIR AGRICOLE, a rencontré Paul de Montvalon, producteur à Denée, près de Chalonnes-sur-Loire (49) - voir l’édition papier du 14 mai.

 

L’Office du lait français (il pourrait en exister dans chaque pays européen) existe, au moins virtuellement. Les statuts de cet outil de régulation du marché du lait ont été déposés le 7 mai par des militants de l’Apli, association dont le siège est à Chalonnes-sur-Loire (Stella Dupont, maire et conseillère générale, est favorable à l’Apli).

L’Office a vocation à se substituer à l’interprofession laitière (Cniel), qui réunit transformateurs (industriels et coopératives) et représentants des producteurs FNSEA (FNPL).

Selon Paul de Montvalon, il s’agit d’éviter « les organisations de producteurs, les transferts de propriété et la contractualisation, prônés par la FNSEA ». Il faut « peser sur l’offre pour l’adapter à la demande, en retrouvant une vraie relation de partenariat entre les acteurs de la filière », car, aujourd’hui, « seuls les industriels commandent », selon Anton Sidler, producteur normand, vice-président de l’Office.

L’Apli veut aussi créer une marque « Fair milk » (lait équitable) dans toute l’Europe. Elle existe déjà en Autriche, aux Pays-Bas et en Allemagne. En France, il faut d’abord créer une structure économique entre transformateurs et distributeurs.

 

Voici le communiqué remis par Paul de Montvalon à la presse.  

 

Statuts de l’Office du lait - communiqué de presse de l’Apli

Fort de l’engagement, en seulement 5 mois, de plus de 20 % des volumes, représentant 12000 producteurs, l’office du lait national se positionne, aujourd’hui, comme l’entité la plus représentative concernant un engagement volontaire non obligatoire de producteurs.
Cette position confirme la volonté des éleveurs laitiers de rompre avec une certaine passivité décisionnaire et un fatalisme destructeur.
Le dépôt officiel des statuts de l’office du lait national, c’est aussi la concrétisation des engagements de l’APLI, portés tout au long de l’année par le président Massol, fidèle à l’esprit de l’association : l’APLI annonce, l’APLI agit. L’APLI dénonce, mais l’APLI propose.

L’office du lait national, riche de ses 5 collèges (producteurs, consommateurs, industriels, distributeurs et élus), se positionne principalement comme une structure plurielle de négociation, d’échanges, de débats pour une transparence totale, une actualisation des rôles de chacun, une modernisation de la notion d’équité grâce à un canevas de mesures économiques, sociales et éthiques.

Pour les producteurs, l’office du lait, dans sa dimension Européenne,  représente la solution alternative aux organisations de producteurs, aux transferts de propriété, à la contractualisation prônée.
L’office national, c’est la conservation de la liberté professionnelle, le maintien du statut de chef d’entreprise indépendant, la marche obligatoire vers la solution globale Européenne,  portée par nos collègues de l’EMB, pour les producteurs et  la filière.

Pour  les consommateurs, maillon à la fois primordial et ignoré de la filière, c’est l’opportunité d’affirmer ses volontés, d’obtenir un véritable rôle de décideur, sans démagogie, dans un climat serein, en intégrant objectivement les problématiques de production.
L’office aura vocation, sans spolier le consommateur, à progresser dans le respect de l’environnement, à assurer la souveraineté alimentaire, à veiller au maintien d’une qualité de produits finis irréprochable, égale à la qualité de matière première lait fournie par les éleveurs.

Industriels et distributeurs, liens incontournables entre producteurs et consommateurs, auront un rôle capital pour établir et valider le canevas de règles gagnant-gagnant proposé, assurant la pérennité des élevages et des entreprises sur l’ensemble du territoire.

Les élus se positionneront simplement et logiquement en garants des valeurs fondamentales de nos démocraties : juste rémunération du travail, sécurité alimentaire, occupation équilibrée des territoires…

La détermination des éleveurs reste sans faille. L’évolution structurelle de l’APLI et des offices en est la preuve. Cette détermination est inébranlable car, outre le fait que la situation actuelle est intenable pour les éleveurs, nous présentons une solution durable. Celle de la rentabilité partagée de la filière, celle du respect des choix sociétaux, celle du maintien d’un tissu rural, celle d’un avenir serein organisé.

Voir aussi Lait : l'Apli dépose les statuts de l'Office national du lait (France Agricole, 7 mai)

 

Depuis la grève des livraisons de lait, en septembre 2009, les producteurs n’ont pas constaté une amélioration significative des prix de vente du lait. Ouest-France a interrogé Didier Gouablin, exploitant agricole, filière lait, et maire dans la région de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine.

 

La crise du lait perdure, un an après rien n'a changé (OF, 10 mai)

 

Vous avez été très présent dans le conflit de 2009. Depuis, quelles sont les avancées ?  

Il s'agirait plutôt de reculs. Le prix moyen du litre de lait est aux alentours de 0,29 € sur les douze derniers mois, en baisse de 18 % par rapport à 2008. C'est une dégringolade, et visiblement il n'y a aucun espoir d'amélioration à moyen terme. Un nouveau problème se profile dans ce sombre horizon, nous serions alignés sur le prix moyen du lait allemand, qui est de 0,24 € le litre, une chute très conséquente.

 

Quels sont les critères qui incombent au producteur ?  

Nous sommes rémunérés sur plusieurs données sanitaires : le nombre de germes, de cellules leucocytaires, les lipolyses, les butyriques. Là encore, la France est défavorisée par rapport à certains pays. Par exemple, pour le nombre de leucocytes contenus dans le lait, nous avons des critères très stricts. Avant notre revenu était constant, il faudra dorénavant s'habituer à avoir de bonnes et de moins bonnes années.

 

Un nouveau conflit est-il envisageable ?  

À titre personnel, je ne suis pas sûr qu'un conflit regroupe le même nombre d'exploitants prêts à se battre. Le dernier conflit a laissé des traces. Cela paraît incroyable, mais des revues spécialisées donnent des renseignements aux agriculteurs en difficultés pour obtenir le Revenu solidarité active (RSA). C'était impensable il y a quelques années. La nature est belle en ce moment avec ces champs colorés, c'est un peu grâce à nous qui sommes les jardiniers de la campagne. Nous nous sentons vraiment laissés pour compte.

 

Cet article est le 182ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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