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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Belgique : un pays écartelé entre flamands au nord et francophones

 

Connaître l’histoire et les racines des tensions actuelles

 

Trêve pascale. Profitons-en pour faire une escapade en Belgique, notre proche voisin, qui voit ses difficultés de coexistence entre Flamands et francophones s’accroître.

Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles, a eu raison de publier le 1er avril sur son blog - Coulisses de Bruxelles - l’article paru dans la revue J&V, un bimestriel destiné notamment aux Français de Belgique.

 

La Belgique de A à Z

 

Vue de France, la Belgique est un petit Royaume pittoresque dont les habitants parlent français avec un drôle d’accent popularisé par Coluche. Outre-Quiévrain, on ne va guère plus loin. Rares sont ceux qui savent qu’une forte majorité des habitants de ce pays est flamande (environ 60 % de ses dix millions d’habitants) et parle le néerlandais (d’où le « drôle d’accent »), qu’il s’agit d’une fédération comptant trois régions fédérées et surtout que les Flamands réclament davantage d’autonomie, voire, pour certains d’entre eux, l’indépendance de leur région.

Certes, depuis les élections législatives de juin 2007 et la longue crise politique qui a suivi, on a davantage parlé dans les médias du monde entier des affrontements « communautaires » locaux, c’est-à-dire de la volonté de la Flandre de disposer d’un territoire propre où tout le parle le néerlandais. Le New-York Times a même consacré, en mai 2008, un long papier à la Belgique, c’est dire, pour dénoncer le « fascisme non violent » qui règnerait dans le nord du pays : « that combination of national pride, rightist politics, language purity and racially tinged opposition to immigration is a classic formula these days in modern Europe, what critics call a kind of nonviolent fascism ». Mais la violence n’étant effectivement que légale et verbale, le Royaume de Belgique sort aussi rapidement qu’il y est entré du radar des médias étrangers. Voici un décryptage pour comprendre la situation de la Belgique, ce « pays en voie d’évaporation » comme le caractérise un diplomate européen. Et pour comprendre les racines des tensions actuelles, il faut faire un peu d’histoire. Voici un petit guide nécessaire à l'usage des Français, mais aussi des Belges qui auraient manqué un épisode.

 

Lire la suite "La Belgique de A à Z" » - extraits.

 

            •    Comment a été fondée la Belgique ? (…)

 

•    Comment sont apparues les revendications flamandes? (…)

 

•    Comment la frontière linguistique s’est-elle transformée en frontière administrative et politique ?

(…) Trois régions, qui sont devenues au fil des ans des États fédérés, voient le jour : la Flandre, qui a placé sa capitale à Bruxelles qui n’est pas juridiquement en territoire flamand, la Wallonie, capitale Namur, et la région de «Bruxelles capitale». Ces régions s'emparent petit à petit des compétences de l'État central qui n'est plus aujourd'hui qu'un ectoplasme gérant, pour l’essentiel, la dette, la sécurité sociale et l’armée. La presse, la justice, le barreau, les partis politiques, les syndicats, les organisations professionnelles ont scissionné, à partir des années 70, les uns après les autres entre Néerlandophones et Francophones. C’est ce qu’on appelle ici le « fédéralisme évolutif » qui, contrairement aux autres fédérations dans le monde, ne cesse de dénouer les liens unissant les entités fédérées. «Le XXe siècle, pour la Belgique, c'est l'histoire d'un délitement qui s'accélère», estime ainsi Marie-Thérèse Bitsch, auteure d’une excellente « Histoire de la Belgique » (éditions complexes).

 

•    BHV, c’est quoi ?

(…) Le CD&V, le parti démocrate-chrétien flamand (V pour Vlaams), d’Yves Leterme, a gagné les élections de juin 2007 sur les promesses d’une nouvelle « réforme de l’Etat » qui donnerait davantage de compétences aux régions fédérées et d’une scission de BHV. Les Francophones ont refusé tout net, ce qui a entrainé la plus longue crise gouvernementale de l’histoire de la Belgique : pour eux, accepter d’en terminer avec le dernier ilot de bilinguisme, c’est rendre possible l’indépendance de la Flandre... Lassés du refus francophone de toutes négociations, les partis flamands ont, pour la première fois de l’histoire de la Belgique, imposé la loi de la majorité (flamande) à la minorité (francophone) en votant en novembre 2007 , à la chambre des députés, cette scission, tous partis confondus (abstention des verts flamands). Mais la Constitution belge organise toute une série de voies de recours qui ne sont toujours pas terminées, deux ans plus tard, si bien que la scission n’est toujours pas effective… Avec le retour d’Yves Leterme au pouvoir, en décembre dernier, à la suite du départ d’Herman van Rompuy, le dossier BHV a été confié à un groupe de vieux « sages » de la politique belge, présidé par Jean-Luc Dehaene, un ancien premier ministre CD&V, qui doit trouver une solution avant les élections de juin 2011. Il faudra attendre le règlement de ce dossier explosif pour qu’une nouvelle « réforme de l’Etat » soit négociée.

 

•    Quel est le rôle du roi des Belges ?

(…) Le roi incarne la Belgique et, à ce titre, il doit être linguistiquement neutre. Mais il n’a quasiment plus aucun pouvoir : il n’a que de l’influence et celle-ci s’exerce surtout lors de la formation du gouvernement, puisqu’il désigne les « informateurs », « formateurs » et autres « défricheurs » chargés de préparer l’émergence d’une coalition gouvernementale à la suite d’une élection législative. Mais, ensuite, il n’a qu’un rôle purement formel : pour l’essentiel, il se borne à jouer le monsieur « bons offices » entre les protagonistes politiques en cas de fortes tensions et à plaider, sans illusions excessives, pour le maintien de la Belgique. Ainsi, le 24 décembre 2009, il a déclaré que la construction européenne « doit servir d’exemple à notre pays. Ici également, la diversité et les divergences de vues entre groupes de population rendent la cohésion parfois difficile ».

 

Voir aussi Belgique : nouvelles tensions entre francophones et Flamands (Le Monde, 1er avril) et, sur le même site, le 3 avril : En Belgique, les indépendantistes flamands progressent dans l'opinion.

Cet article est le 33ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne.
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