Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Une analyse et des propositions hors du capitalisme
Le 19 mai, je n’ai pas regretté de préférer la conférence organisée par le Parti de Gauche à Laval à la réunion du secrétariat national de mon parti, le Mouvement Républicain et Citoyen. Car l’invité, Bernard Friot, enseignant chercheur spécialiste des questions du salariat, des salaires et des retraites, membre du PCF, a su transmettre ses convictions et les résultats de ses recherches.
On pouvait aussi bien quitter la salle dès le début de son exposé en raison de l’irréalisme des propos que manifester beaucoup d’intérêt pour une démarche intellectuelle se situant dans le cadre d’une alternative au système capitaliste.
Bernard Friot a publié en mars 2010 aux éditions La Dispute un ouvrage intitulé « L’enjeu des retraites », qui renouvelle le regard sur le « bonheur du retraité », celui qui bénéficie du « salaire continué » et dont le travail est enfin libéré du capital. Voir L'enjeu des retraites (par Bernard Friot, Carré rouge).
L’introduction a été mise en ligne par l’Institut Européen du Salariat (IES), réseau de chercheurs en sciences sociales attachés à l’analyse sociologique, politique, économique, historique et juridique du salariat (voir Les retraites. Déplacer le débat - Institut Européen du Salariat).
« Le salariat est défini par ses institutions constitutives comme la sécurité sociale, la qualification personnelle, la socialisation du salaire, l’ordre public social, qui l’ont sorti de sa réduction à une relation de subordination. Transposés dans les autres dimensions de la vie en société, ces outils d’émancipation peuvent mener le salariat, né dans le capitalisme, à un dépassement de celui-ci ».
Voir aussi, sur le site retraites-enjeux-débats.org "L'enjeu des retraites" de Bernard Friot et le site Mediapart (Thierry Ternisien) : Retraites, déplacer le débat
J’en viens à ce qu’a dit le 19 mai (du moins, ce que j’ai noté…) le professeur émérite d’économie, Bernard Friot.
Dans un premier temps, il tient à « balayer » les arguments réformateurs (des promoteurs de la réforme des retraites) avant de présenter ses idées.
Nous ne sommes plus en 2003. Chacun peut constater la nocivité du capitalisme. Mais il y a des risques que cela conduise au désespoir et à un recul démocratique. Par rapport aux impasses du capitalisme, la retraite est une solution. Elle constitue une alternative au capitalisme.
Il est navrant de constater que les arguments des réformateurs passent bien dans l’opinion, alors que ce sont des inepties. Les gens sont persuadés, à tort, qu’on ne peut sortir du capitalisme.
Ces deux arguments sont le déficit et la démographie.
- On peut penser qu’en 2050, un actif produira ce que deux produisent aujourd’hui, ce qui résoudra le problème démographique.
- Quant au déficit, 13% du PIB sont affectés aux pensions actuellement. Selon ses calculs, en 2050, il en faudra 15,5%. Ces 40 dernières années, ce pourcentage est passé de 5 à 13%. Les 40 prochaines années, il passera de 13 à 15,5%. Ce n’est pas difficile à financer.
Les premières réformes ont été celles de Séguin, en 1987 : les retraites, qui étaient indexées sur les salaires l’ont été désormais sur les prix. Rocard (Livre blanc) a continué. Bérégovoy avait préparé une réforme que Balladur, en deux mois, s’est empressé de réaliser en 1993. Il faudra revenir sur ces réformes, qui sont autant celles du PS que de la droite.
Il faudra ramener le taux de remplacement (rapport entre la première pension et le dernier salaire net) le plus près possible de 100%. Il était croissant jusqu’aux réformes. Il varie maintenant de 60% (salaires au-dessus de 3000 euros par mois) à 100% (salaires au SMIC), en moyenne 84%. L’alignement se fait du public sur le privé, par le bas. Il faut continuer le salaire dans la pension (salaires à vie - 100% du meilleur salaire). La qualification ne baisse pas.
La seconde partie : à suivre, demain.
Cet article est le 19ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites
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