Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Comment, à la fois, être unitaire et avant-gardiste ?
Bernard Thibault contesté, empêché de recevoir son collègue CFDT lors du congrès de la CGT à Nantes, mais rassuré par les taux d’approbation, entre 76 et 87%, des documents présentés au vote des congressistes : tout cela se retrouve dans la revue de presse, à lire, ci-après.
Avec Christine Meyer, je représentais le MRC le 7 décembre, lors de la première journée du congrès (voir La CGT, en congrès à Nantes, cherche à se renouveler et se rajeunir - 7 décembre 2009).
Bien qu’ayant dû m’absenter pendant une partie du discours de Bernard Thibault, je retiens une apparente sérénité du secrétaire général, sûr de sa réélection, répondant par avance aux contestataires. Il est revenu de ses positions européistes, qu’il prenait dans le but de faire entrer la CGT dans la cour des grands, les syndicats influents au niveau européen.
Maintenant, il s’agit de positionner ce syndicat en leader incontestable en France, à la fois unitaire et résistant, capable le plus souvent de s’allier avec la CFDT et les syndicats dits réformistes, quand il faut assurer des compromis favorables à l’ensemble du monde du travail, capable aussi de rechercher l’alliance avec FSU et Solidaires, sur la base de revendications plus exigeantes et, de ce fait, minoritaires.
Revue de presse
Critiques, frustrations et inquiétudes au congrès de la CGT (Le Monde, Rémi Barroux, 9 déc.)
Bernard Thibault commissaire européen aux ouvriers ? (Marianne, Gérald Andrieu, 9 décembre)
Au congrès de la CGT, Thibault décommande Chérèque (Le Monde, Rémi Barroux, 10 décembre)
Les militants CGT votent à 78,5 % leur nouveau texte d'orientation (Le Monde, 10 décembre)
Bernard Thibault entame un 4e mandat à la tête de la CGT (Le Monde, Rémi Barroux, 11 déc.)
Bernard Thibault réélu secrétaire général de la CGT (l’Humanité, 11 décembre)
Les syndicats en quête d'unité et de stratégie pour 2010 (Le Monde, Michel Noblecourt, 25 déc.)
Voici ce dernier article.
Guetté avec anxiété par l'Elysée, le patronat et les autres syndicats, le 49e congrès de la CGT, du 7 au 11 décembre à Nantes, n'a pas fait vaciller Bernard Thibault de son siège. Même si le secrétaire général de la CGT a été l'un des plus mal élus lors du renouvellement de la commission exécutive, appelée à prendre une importance accrue (il est arrivé en 50e position sur les 54 membres), son bilan a été validé par 77 % des suffrages et les textes adoptés - document d'orientation et résolutions - ont recueilli de 76,3 % à 86,7 % des voix.
Certes M. Thibault a été chahuté par ses divers opposants. Mais s'il a présenté la CGT comme une "force de résistance", sa ligne réformiste a été confortée. L'hypothèque CGT a été levée à l'aube d'une année 2010 qui s'annonce socialement périlleuse. Même si la récession s'éloigne, le taux de chômage risque de frôler les 10 %. Alors que la crise creuse les inégalités, les entreprises s'attendent à une forte poussée des revendications salariales. Pour l'heure, l'atonie du climat social ne laisse pas présager une conflagration générale. Mais le malaise s'installe avec, ici et là, de fortes poussées de fièvre que les syndicats, toujours faibles, peinent souvent à canaliser. Soumis depuis un an à une réforme qui leur impose de franchir le seuil des 10 % pour être représentatifs dans les entreprises, ils vont, plus que jamais, être engagés dans une guerre de tranchées - vitale pour certains.
Les partenaires sociaux sont en crise ou s'interrogent sur leur stratégie. En février, lors de son congrès à Reims, la CFE-CGC jouera son avenir comme organisation catégorielle ou décidera d'élargir son assise au-delà du personnel d'encadrement. En juin 2010, à Tours, François Chérèque va proposer à la CFDT un nouvel aggiornamento. Et le Medef n'échappe pas à la crise, après le départ retentissant de l'industrie agroalimentaire, avec en toile de fond la question de la représentation patronale qu'il ne pourra éluder. Laurence Parisot, candidate à un second mandat à l'été 2010, est fragilisée. Le patronat affiche ses divisions.
A peine le Medef et la CGPME avaient-ils signifié leur refus de négocier sur le dialogue social dans les très petites entreprises (TPE) que l'Union professionnelle artisanale (UPA) s'accordait avec les syndicats pour préparer "une lettre commune à destination du gouvernement", avant que celui-ci présente, au premier trimestre, un projet de loi.
De nombreuses discussions sont déjà inscrites à l'agenda 2010. "Il n'y a pas une semaine sans négociations entre les partenaires sociaux", notait Mme Parisot, le 26 novembre, lors d'un colloque au Sénat. "Les négociations, concertations, délibérations proposées par le Medef se multiplient, répondait M. Thibault, le 11 décembre. Mais les perspectives d'aboutir se font de plus en plus minces." A première vue, le grain à moudre abonde, avec moult sujets sur la table : le droit à la mobilité, le harcèlement au travail, l'égalité professionnelle hommes-femmes, le dialogue social dans les TPE, l'avenir du paritarisme, sans oublier le rendez-vous sur les retraites.
Dans son bulletin Actualité de décembre, l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) critique "la spécificité française d'un Etat interventionniste, toujours méfiant vis-à-vis de la société civile". S'en prenant sans la nommer à la méthode de Nicolas Sarkozy, l'UIMM dénonce ce "jacobinisme centralisateur" qui "a pris une ampleur particulière sous l'effet de trois facteurs cumulatifs : d'abord les engagements électoraux présidentiels incitant à une vague ininterrompue de réformes, puis la crise plaçant les pouvoirs publics au coeur de l'action économique et sociale, enfin une inclination marquée pour des affichages médiatiques répondant aux élans compassionnels de l'opinion". Halte à la "boulimie législative"...
Face à cette boulimie sociale, les syndicats cherchent à retrouver, pour aborder 2010, le Graal de l'unité qui leur a si bien réussi en 2009. Avec de fortes mobilisations à la clef, le G8 syndical - CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU, Solidaires - a tenu jusqu'à l'été. Depuis l'automne, il est au point mort. A défaut de rallier ses partenaires à la grève générale, FO fait désormais bande à part. Le 26 octobre, c'est à sept que la plate-forme revendicative a été actualisée. A minima.
Même s'il a dû décommander in extremis M. Chérèque, à cause de l'accueil que ses opposants lui promettaient, Bernard Thibault a réaffirmé à Nantes son credo unitaire : "La CGT est la première organisation aussi parce qu'elle travaille au défi de l'unité. Le virus le plus dangereux pour les salariés, cela a toujours été la division."
En janvier, le G8 sans FO essaiera de se remettre en selle, à moins que les réformistes tentent, avec la CGT mais sans Solidaires, plus radical, d'unir leurs forces. La pierre d'achoppement en vue s'appelle "retraites". "L'avenir des retraites sera au coeur de l'affrontement social en 2010", a affirmé M. Thibault pour qui ce sera "le marqueur de la volonté de résistance des salariés". Ce sera aussi le marqueur de l'unité. Le rendez-vous sera-t-il maintenu ou renvoyé après 2012 ? Mme Parisot a fait une ouverture en assurant que l'âge de la retraite ne sera pas "le seul paramètre". Mais, avec ou sans le Graal de l'unité, les syndicats sont déjà l'arme au pied.
Cet article est le 67ème paru sur ce blog dans la catégorie Travail Economie.