Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
L’identité nationale et la refondation de la République
Le doute n’est plus permis. Le sénateur du Territoire de Belfort a lancé sa campagne de préparation à la candidature à l’élection présidentielle 2012. Cela ne surprendra pas les lecteurs assidus de ce blog (voir Jean-Pierre Chevènement, l'homme d'Etat français le plus républicain - 31 octobre 2009).
La preuve, on la trouve sur Internet et les nouvelles applications. Julien Landfried, secrétaire national à la communication du MRC, l’affirme sans ambages : L'application iPhone "Jean-Pierre Chevènement": "C'est pour peser sur les élections de 2012".
Bien sûr, il y a d’autres indices qui ne trompent pas. Le président du Mouvement Républicain et Citoyen a laissé Jean-Luc Laurent, secrétaire national à la coordination, gérer les discussions avec le PS pour concrétiser la participation du MRC sur les listes socialistes.
Lui-même prend de la hauteur. Tout en prenant soin de se rapprocher des radicaux de gauche, afin d’approfondir avec le PRG l’identité républicaine (voir Partenaires du PS aux régionales, le PRG et le MRC se rapprochent - 15 décembre 2009). Tiens, tiens… cela nous rapproche de la refondation républicaine prônée par le président du MRC depuis le congrès du Kremlin-Bicêtre en juin 2008.
On peut penser que l’initiative du président Sarkozy de lancer le débat sur l’identité nationale (voir Identité nationale : le débat piégé se retourne contre son promoteur - 13 décembre 2009) a favorisé la décision de s’engager dès maintenant dans le débat central de l’élection présidentielle.
Dans la crise de la globalisation financière qui s’est mise en place depuis le début des années quatre-vingt, la France se trouve « cornerisée ». Nous sommes pris par la logique de la monnaie forte – hier « le franc fort » (1983-1998) et depuis 1999, l’euro. Les Etats-Unis, pour remédier à leurs déficits, laissent se déprécier le dollar : celui-ci valait 1,20 euro en 2000. Il en vaut aujourd’hui 0,65.
Par ailleurs, la globalisation s’est développée à travers l’implantation des multinationales dans les pays à très bas coût salarial et de la complète libéralisation des mouvements de capitaux et de marchandises. La France, et avec elle la zone euro tout entière, est prise en étau entre la concurrence déloyale des pays à très bas coûts, au premier rang desquels la Chine, et la compétitivité retrouvée des pays de la zone dollar.
Dans ces conditions, il n’y aucune chance de pouvoir enrayer les délocalisations industrielles, la montée du chômage et le processus de déclin qui emporte l’Europe, avec en son coeur la zone euro.
La seule issue rationnelle serait que l’Allemagne accepte un gouvernement économique de la zone euro et une politique de change qui permette de rétablir la compétitivité globale de l’économie européenne et une croissance permettant le retour au plein emploi. Mais tel n’est pas le choix de la coalition CDU-CSU-FDP conduite par Mme Merkel.
L’Allemagne estime avoir, grâce à sa spécialisation sur des créneaux à haute valeur ajoutée (biens d’équipements), de longues années devant elle pour s’adapter. Ses choix reflètent aussi sa démographie vieillissante, et enfin la valorisation des actifs qu’elle détient à l’étranger (plus de 500 milliards d’euros).
La France, avec 800 000 naissances par an (contre 600 000 à l’Allemagne) ne peut se satisfaire d’une quasi stagnation de son économie. Dans ces conditions et parce que la zone euro est très hétérogène, il est presque inévitable que de fortes tensions se développent en son sein. L’éclatement de la zone euro ne peut même pas être exclu, si l’Allemagne continue à imposer ses choix.
Un « bras de fer » va donc s’engager avec les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne. C’est pour ne pas sortir broyés de ce « bras de fer » que nous proposons un « programme de salut public ». Pour la France et pour une Europe véritablement « européenne ».
Ce programme repose sur l’idée que la France, communauté de citoyens, a besoin pour exister politiquement, d’être mobilisée sur un projet. C’est ce projet « de salut public » que le MRC propose à la France.
Et en même temps c’est le moyen de « politiser », au bon sens du mot, le débat européen. C’est le moyen de faire reculer la domination de l’aristocratie financière en Europe, de favoriser le camp du progrès en Allemagne, de faire mûrir la conscience, et de faire de la construction d’une République européenne des peuples un projet progressiste.
Ce « Salut public » doit être porté par les couches populaires, celles qui vivent de leur travail mais aussi par le « peuple des citoyens », c’est-à-dire la communauté civique qu’est la France républicaine telle que nous voulons la rebâtir. Ce projet s’imposera, à travers l’immense crise qui est encore devant nous, avec le concours de tous ceux qui ne désespèrent pas d’un avenir commun.
C’est cela le sens de la « refondation républicaine » que nous n’avons cessé d’appeler de nos voeux, à vrai dire depuis que la gauche a ouvert la malheureuse « parenthèse libérale » dont chacun peut voir aujourd’hui où elle nous a conduits.
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Lire la proposition de programme de salut public du MRC dans le dernier numéro de Citoyens Militants.
A noter sur les agendas
Cet article est le 99ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT.