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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Chevènement occupe une position déterminante sur l'euro et l'Europe

Le bébé de Delors (l’euro, né à Maastricht) a été mal conçu

 

La Grèce est proche de la cessation de paiement, ce qui est grave pour les banques créancières, car elles courent le risque de perdre une partie de leurs créances. Mais les institutions européennes ont volé à leur secours en prenant le relais. En contrepartie, elles imposent des conditions qui sont désastreuses pour l’économie et le peuple grecs : dépression, chômage, déficits accrus.

 

Les Grecs ont raison de se révolter, car sans avoir la responsabilité de la situation, ils sont pénalisés dans leur vie quotidienne et ne voient pas d’issue, d’autant moins que leur pays a perdu sa souveraineté. Désormais, c’est l’Union européenne qui paie, donc elle commande.

Le président de l’Eurogroupe (les ministres des finances de la zone euro), Jean-Claude Juncker, l’a déclaré sans ambages. Dans un entretien à l'hebdomadaire Focus, Jean-Claude Juncker, qui plaide pour que l’on stimule l’économie grecque, prévient que "la souveraineté de la Grèce sera énormément restreinte"

 

L’analyste financier, , craint que la divergence des politiques monétaires,  européenne et américaine, ne conduise à la catastrophe. Voir La planche à billets est l’opium des investisseurs (La Chronique Agora, 5 juillet).

 

(…) Au risque de réveiller de mauvais souvenirs, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker compare le futur sort de la Grèce à celui de l'Allemagne de l'Est au lendemain de la réunification qui a débuté en 1990. A la différence près que les Grecs ne se retrouveront pas du jour au lendemain les poches pleines d'une monnaie qui leur donne les moyens de refaire surface économiquement.

M. Junker ajoute que l'agence destinée à mener à bien les 50 milliards d'euros de privatisations instituées par le Parlement grec s'inspire de la Treuhand allemande. Ce système avait supervisé la restructuration et la migration de 14 000 entreprises est-allemandes vers le secteur privé de 1990 à 1994.
Il oublie de rappeler que cet effort s'était accompagné d'un durcissement de la politique monétaire allemande qui avait littéralement asphyxié la croissance chez ses partenaires économiques européens (notamment la France et l'Italie) pendant quatre ans.
Le processus de réunification s'était soldé par un krach obligataire début 1994, lorsque la Fed, fidèle à sa politique de laxisme monétaire -- toujours au nom de la priorité accordée à la croissance suite à la récession de 1991 -- s'était résolue à monter ses taux pour juguler le retour des tensions inflationnistes.
Chaque fois que les politiques monétaires européennes et américaines ont gravement divergé, cela s'est traduit par une catastrophe (1987, 1994, 2007) dans les mois qui ont suivi (…).

Comme Jean-Pierre Chevènement l’a souligné, dimanche 3 juillet, lors du Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen, le Fonds européen est fait pour que les banques engagées en Grèce se sortent d’un mauvais pas. Plus généralement, le Fonds Monétaire International a été inventé pour que les créanciers rentrent dans leurs fonds. La nouvelle directrice générale, comme son prédécesseur, n’y changera rien.

 

Le président d’honneur du MRC ne croit pas qu’une vraie solution soit trouvée dans le cadre du capitalisme financier. Nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle crise. Car il y a un vice de fabrication de l’euro en raison de l’hétérogénéité de la zone euro, les marchés financiers en jouant à leur guise en faisant des écarts de taux d’intérêt (spread), insupportables pour les pays les plus endettés sur les marchés : la Grèce, puis l’Irlande, le Portugal - voir Moody's abaisse la note du Portugal de quatre crans (Le Monde, 5 juillet) - et, ensuite l’Espagne, la Belgique, l’Italie et la France, attendant leur tour. Voir Dettes (Grèce, Irlande, USA ...) : les Etats et les peuples dans la crise - 4 juin 2011.

 

Retour à Philippe Béchade.

(…) Si les agences de notation ne parviennent pas à prononcer formellement une sentence de défaut partiel de la Grèce sur sa dette, il apparaît très facile d'agiter le chiffon rouge sur la dégradation de la note de l'Italie ou de l'Espagne ; et pourquoi ne pas s'en prendre à la Belgique qui se trouve dans l'impossibilité de rétablir ses finances, faute de gouvernement ?
Les euro-fédéralistes comme J.-C. Juncker ou J.-C. Trichet boivent du petit lait. La mise sous tutelle administrative de la Grèce pourrait bien servir de prélude à celle de la Belgique, de l'Italie ou de l'Espagne.
Les populations concernées ont beau se rebiffer -- elles s'indignent déjà de façon très médiatisée -- elles n'ont pas vraiment les moyens d'agir de manière efficace, surtout s'il n'y a aucun gouvernement à sanctionner.
Les anciennes équipes politiques ont été enterrées par les urnes (Irlande, Portugal, Espagne). Les nouvelles ne peuvent qu'invoquer un héritage ingérable et réclamer la mansuétude de leurs créanciers.
Bruxelles qui tient le chéquier peut décider quel mode de soutien elle apporte au moment le plus opportun. C'est-à-dire quand tout semble perdu et que la population -- à bout de nerfs -- se résout à admettre qu'il n'y a pas de plan B, sauf à flanquer 50 ans de construction européenne par terre. Tout ce que nous venons de décrire nous promet de belles convulsions.

Jean-Pierre Chevènement exprime son accord avec la révolte des peuples et propose un plan B si le plan A (révision complète des institutions monétaires européennes) ne pouvait être accepté, notamment par l’Allemagne. Ce plan B, c’est le retour au principe du système monétaire européen, qui a précédé l’instauration de l’euro : monnaie commune pour les échanges internationaux, coiffant les monnaies nationales, ressuscitées, ce qui permettrait la réindustrialisation de l’Europe, ce qui prendra beaucoup de temps.

 

Yves Le Hénaff (secrétaire national MRC) a constaté le désarroi des européistes, fédéralistes européens, lors du colloque Notre Europe à Sciences Po, en présence de Jacques Delors. Ils ont conscience de ne plus contrôler le processus de la construction européenne. Mais ils sont persuadés qu’il faut continuer, car l’Europe se construit à partir de crises. Certains (Jean-Claude Trichet, notamment) en arrivent à préconiser des thèses ouvertement antidémocratiques (transmettre le pouvoir de décision à des instances qui n’ont pas reçu de mandat du peuple, accentuation du pacte de stabilité).

 

Le responsable MRC des questions économiques et financières préconise un changement de l’euro, dans le but de conserver une monnaie européenne stable. Il faut garder les acquis de la construction européenne en respectant la diversité des nations et la démocratie.

 

MRC national 002La position déterminante de Chevènement

 

En France et en Europe, les partis sont défaillants pour organiser un vrai débat politique sur cette question essentielle (consensus français entre la majorité du PS et la majorité de la droite).

L’alternance n’est plus possible réellement et les peuples en sont conscients, ce qui peut déboucher sur la rébellion, comme le printemps des peuples arabes, mais pour des raisons différentes.

En dehors de Mélenchon et de Montebourg, qui font entendre leurs voix timides, Chevènement, qui a un vrai poids politique, est le seul à avoir une position déterminante pour infléchir le débat politique européen.

 

 Cet article est le 139ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT

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