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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Chevènement préoccupé par l'enfermement idéologique de la gauche


La gauche occupe le terrain moral, au lieu du social

 

La gauche n’a pas la confiance du peuple français, parce qu’elle a abandonné le terrain social, lui préférant le sociétal et le moral.
Telle était la Conclusion de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica, au séminaire du 30 novembre 2009, sur le thème Que sont devenues les couches populaires ?


Auparavant, il y avait eu l’intervention de Gaël Brustier, co-auteur avec Jean-Philippe Huelin de « Recherche le peuple désespérément » (éd. Bourin, 2009) :

Le peuple : mutations politiques, histoire électorale, représentations idéologiques
.  

Nous avons voulu réhabiliter la sociologie, notamment la sociologie des milieux populaires, des milieux ruraux, totalement ignorée dans l’espace médiatique, donc politique.

D’un point de vue intellectuel et politique, la période actuelle présente quelques similitudes avec les années pendant lesquelles Jaurès traça quelques solides perspectives républicaines tandis qu’Emile Durkheim jetait les bases de la sociologie française (Lucien Herr y fut pour quelque chose). L’un et l’autre émettaient l’idée que les grandes évolutions humaines, les grandes évolutions sociales étaient à prendre en compte pour bâtir une société nouvelle (…).

 

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Jean-Pierre Chevènement, le 7 septembre 2009 (voir Université d'été MRC à Toulouse : Chevènement appelle à la rupture




Conclusion de Jean-Pierre Chevènement
(extrait).

 

(…) L’accession au pouvoir de la gauche française a été télescopée par l’arrivée au pouvoir, en Angleterre de Madame Thatcher, aux États-Unis de Monsieur Reagan. Elle avait donc à faire avec le mouvement néolibéral - mais aussi néoconservateur - théorisé par Milton Friedman. Il y avait là quelque chose devant quoi elle a reculé, elle a renoncé. Cela s’est fait sans tambour ni trompette. La décision est venue d’en haut et la plupart des dirigeants l’ont ratifiée par leur comportement.

Non seulement la gauche française a renoncé mais elle a fixé les règles du jeu du nouveau cycle qui suivait le cycle long du New deal. Le cycle long du New deal, qui s’est affaissé à partir des années 1970, a été suivi du cycle long du néolibéralisme, qu’on a appelé la mondialisation libérale.

Gaël Brustier a justement distingué la mondialisation tout court, la globalisation, et la mondialisation libérale, qu’on pourrait appeler aussi la globalisation financière (peu importent les mots, l’essentiel est de savoir ce qu’on met derrière). Nous avons besoin de définitions pour produire une pensée articulée.

A partir du moment où la gauche a fait la loi de libéralisation financière, signé l’Acte unique, admis la libéralisation des capitaux, y compris vis-à-vis des pays tiers (ce qui signifie que nous ne pouvons plus nous protéger contre les flux financiers venant des États-Unis ou des paradis fiscaux, d’Abu Dhabi, de Dubaï ou des Îles Caïman), nous sommes entrés dans un monde complètement ouvert. Cette libéralisation financière a précédé la totale libéralisation commerciale issue des accords de Marrakech et de la création de l’OMC.

Cette gauche a rendu les armes sans avoir combattu. Elle a, très vite, trouvé des thèmes de substitution : « SOS racisme » naît dans les années 1984-85 avec l’appui des pouvoirs publics. C’est à ce moment-là que s’est forgée l’idéologie multiculturaliste et soi-disant antiraciste.

 

La gauche, au lieu d’empoigner le problème et de s’adresser au peuple comme à un peuple majeur, un peuple de citoyens, ne fait pas la conversion républicaine qui l’aurait fait glisser de la social-démocratie à une république avancée. A la conversion républicaine, elle préfère des réponses profondément biaisées qui substituent aux problématiques sociales des problématiques sociétales. Aujourd’hui, ses leaders n’ont pas réfléchi à cette question et campent toujours sur une position « morale ». A une opposition sociale on a substitué une opposition morale (…).

Voir aussi : JP Chevènement le 7 février sur LCP, le 9 à Paris (11ème) avec G Sarre - 6 février 2010, et la vidéo intégrale de l'intervention de Jean-Pierre Chevènement le mardi 9 février à Paris
Peut-on sortir du piège dans lequel la Gauche a été enfermée ?

Cet article est le 103ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT.

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