Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Réconcilier le peuple français avec la gauche
Il n’était pas invité. Les médias le boudaient. Les instituts de sondage refusaient de l’inscrire parmi les présidentiables. Le PS, dans sa majorité restée jospinienne, le tenait à distance, continuant contre toute logique d’en faire le principal responsable de l’échec de Jospin en 2002.
Les lignes ont commencé à bouger. Le verrou médiatico-politique a sauté, permettant à Jean-Pierre Chevènement de faire son entrée dans les sondages et dans les rédactions des organes de presse.
La raison ? Le livre de Chevènement, un outil qui peut ouvrir un espace républicain.
Ayant obtenu le prix du livre politique de l’année (voir Evènement : JP Chevènement honoré pour son livre et pour son oeuvre - 3 avril 2011), le sénateur du Territoire de Belfort s’est imposé peu à peu comme étant l’un des rares élus du peuple à résister de manière argumentée aux politiques néolibérales en vigueur à Paris, Berlin et dans les institutions européennes, comme il l’a fait depuis plus de vingt ans.
Cela s’est traduit dans les enquêtes d’opinion. Voir le Sondage Ifop - popularité Chevènement qui montre une progression de bonnes opinions (de 46 à 56%) depuis la précédente étude, réalisée en décembre 2008, ainsi qu’un potentiel électoral non négligeable pour l’élection présidentielle (16% de votes probables pour lui s’il était candidat).
Le PS se divise sur le cas Chevènement
Pour les partisans du pacte DSK- Aubry, cela renforce la nécessité d’aboutir à une «primaire de confirmation» et non pas de confrontation, afin que le candidat finalement désigné n’arrive pas abîmé à la présidentielle.
Les proches de François Hollande y voient eux une «alarme» sur la capacité du PS à rassembler au premier tour. « Il ne faut jamais désespérer Chevènement, qui est un assez bon thermomètre de ce qui se passe à gauche. Il a vocation à soutenir le même candidat que nous. Il ne faut pas lui donner les raisons de ne pas le faire », tacle Michel Sapin, proche du député de Corrèze. Conclusion perfide des «Hollandais» : « Plus DSK semble être candidat, plus Chevènement le sera ». Voir Le «Che», trublion sur le retour (Libération, 5 mai).
Dans une interview accordée à L’Est Républicain, François Hollande, ce 7 mai, en campagne à Besançon en vue de la primaire du PS pour la désignation du candidat socialiste à la présidentielle de 2012, estime qu’il faut prendre le sénateur du Territoire de Belfort «au sérieux». « Oui, je prends au sérieux Jean-Pierre Chevènement. Ce qu’il est, car je n’oublie pas d’où il vient. Ses idées, son attachement à la France, au modèle républicain », estime François Hollande. « Je prends également au sérieux ce que peut être son engagement dans une campagne, il l’a montré en 2002. Et plutôt que de lui faire la morale, je vais essayer de le convaincre. Mais il faut, pour cela, que je sois le candidat des socialistes ».
Chevènement : la France a besoin d’une alternative véritable
Vous allez vous présenter à l’élection présidentielle. Parce que le PS s’est égaré, parce que la « parenthèse libérale » ne s’est jamais refermée ?
Il faut mettre l'esprit public à la hauteur des défis, et en particulier de la crise de l'euro que nous voyons devant nous. Quand je lis M. Sarkozy qui dit que toute sa politique d'austérité est fondée sur le triple A que la France doit conserver dans les notes de Standard & Poors, comment mieux avouer qu'il n'y a plus de souveraineté nationale ? C'est Standard & Poors qui fait la politique de la France aujourd'hui. En 2002, je disais déjà : "ce ne sont pas les marchés financiers qui sont l'horizon de l'humanité, ce sont les peuples et les nations". Je dis toujours la même chose !
Le projet du Parti socialiste n'est pas sans mérite. Il comporte des dispositions avec lesquelles je ne suis pas d'accord : par exemple une allocation d'autonomie à tous les jeunes. Je pense que c'est de l'assistanat. Il vaudrait mieux multiplier les bourses en grande quantité. Le projet socialiste n'est de toute façon pas réalisable dans la logique actuelle ; il faut changer les règles du jeu ! On ne peut pas accepter l'austérité à perpétuité.
Je ne vois pas Dominique Strauss-Kahn faire en France et en Europe une autre politique que celle qu'il impulse à la tête du FMI, où il demande par exemple à la Grèce d'accélérer ses privatisations.
Sur la République, je poserai la question de savoir si on la confond avec une identité rétractée et frileuse ou si on la dissout dans un différentialisme sans rivages. Il faut affirmer l'identité républicaine de la France. Il faut ramener la France sur le devant de la scène en Europe et dans le monde. La France est un pays qui équilibre l'Allemagne.
Concernant le rapport de Terra Nova* : C'est le social-libéralisme dans sa pureté de cristal. C'est une gauche qui oublie le peuple. C'est une stratégie qui a échoué partout, celle qui consiste à additionner les minorités pour qu'elles se substituent aux ouvirers et employés, qui existent toujours et habitent dans les grandes périphéries urbaines, et qui sont effectivement des classes populaires différentes de celles qu'elles étaient dans les années 1960, mais qui n'en existent pas moins. Il faut leur redonner un horizon d'espérance et de promotion.
J'entends ce que dit Terra Nova : "ils se préoccupent de tranquillité, ils veulent l'ordre, donc ils ont viré à l'extrême droite". Non mais c'est ridicule ! Ces aspirations sont tout à fait légitimes et la gauche républicaine que je représente prendra en charge ces aspirations à la tranquillité publique, à un emploi correctement rémunéré, à un emploi pour leurs enfants.
Source : LeFigaro.fr.
Terra Nova a écrit une note ravageuse intitulée « gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? », qui dresse un constat de divorce entre la classe ouvrière et la social-démocratie. Le think tank imagine une nouvelle coalition centrée sur « les valeurs », rassemblant femmes, jeunes, minorités, diplômés.
Cet article est le 10ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012