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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 23:47

Sauver l’élevage laitier français de taille humaine

 

La Confédération paysanne est bien implantée en tant que syndicat agricole représentatif dans toute la France, ce qui lui permet de présenter des listes de candidats aux élections des membres des Chambres d’agriculture, fin janvier 2013, dans tous les départements.

 

Hier, 15 janvier, un meeting était organisé à Laval, en Mayenne, avec la participation d’un membre de la direction nationale, Gérard Durand, en charge des questions d’élevage (voir La Confédération paysanne lance son plan pour sauver l'élevage, Ouest-France, 17 octobre 2012).

 

La salle de la MSA était bien remplie et les intervenants de bon niveau. Programme et intervenants : voir Philippe Collin (Confédération paysanne) déplore le libéralisme effréné - 14 janvier 2013).

 

Animation talentueuse de la réunion par Dominique Morin, éleveur à Fontaine-Couverte, et responsable laitier de la Confédération paysanne de la Mayenne.

 

Jérôme Rousselet (Bierné), homme du théâtre amateur mayennais, a présenté en introduction un texte de très bonne facture qu’il avait composé pour la circonstance.

 

Conf-paysanne-Laval-150113-004-T.jpgClaire Garrot (Pommerieux), candidate en n° 2 sur la liste départementale des « chefs d’exploitation » de la Confédération paysanne, représente les jeunes d’une agriculture paysanne de taille moyenne (EARL avec son mari, 45 hectares, 230 000 litres de lait par an), respectueuse de l’environnement, telle que souhaitée par le syndicat. Claire porte la voix de la Confédération paysanne dans les négociations nationales sur les nitrates. Elle préconise d’anticiper plutôt que subir, l’environnement ne devant pas être un sujet tabou en agriculture. Il faut des mesures cohérentes et efficaces, sous forme incitative, ces mesures en faveur de l’environnement ne devant pas mettre en péril la viabilité des exploitations.

 

André Pflimlin était chargé de présenter le tableau de la production laitière en Europe. Retraité de l’Institut de l’élevage, il est l’auteur du livre « Europe laitière » (Editions France Agricole, novembre 2010). Voir André Pflimlin présente trois avenirs possibles pour l'Europe laitière- 30 juillet 2012.

 

Pour lui, l’Europe laitière, c’est une double impasse : le marché libéral et le modèle de production. Il a présenté les cas danois, irlandais, allemand et roumain (Union européenne) avant d’aborder ceux du Canada, des Etats-Unis d’Amérique et de la Suisse. Des systèmes de production très différents au sein de l’Europe et des modes de gestion de la filière laitière complètement divergents en Europe et en Amérique.

Le système de régulation canadien a fait ses preuves depuis 40 ans. Les USA ont un système très organisé et très stable depuis 1934, l’aide aux grandes fermes étant complétée par l’aide alimentaire à la population la plus démunie. La Suisse a libéralisé son marché laitier et adopté la contractualisation avant la France.

L’Union européenne ne prépare pas de grands changements pour la PAC 2014-2020. Elle reste guidée par l’OMC et le marché mondial. Le contexte mondial ayant profondément changé depuis 2008, la PAC devrait être repensée en profondeur, selon les priorités climat, énergie, emploi.130 Le Parlement européen n’a pas joué son rôle en acceptant de continuer la politique libérale de la Commission européenne et du Conseil des ministres. Il pouvait mettre son veto au « paquet lait »./07 Les professionnels agricoles pèsent de moins en moins face au réseau que s’est constitué la Commission./Juil /2012 17:42

 

Conf-paysanne-Laval-150113-010-T.jpgGérard Durand est producteur de lait en Loire-Atlantique (Sud-Loire). Il a lancé, au niveau de la Confédération paysanne, l’appel Sauvons l'élevage ! concernant l’ensemble de l’élevage en France. Il refuse de voir les producteurs de lait prendre le chemin des producteurs de porcs, qui ne sont plus que 6 000. Il ne veut pas du modèle danois, pas plus que du modèle est-allemand. Il veut d’un modèle à taille humaine, qui préserve les emplois en agriculture et la fourniture de matière première à l’industrie agroalimentaire.

En volailles et en porcs, les industriels sont inquiets car ils craignent de manquer de matière première. Toutes les productions animales sont en diminution. Même en lait, le nombre d’éleveurs baisse considérablement. En 10 ans, ce sont 170 000 exploitations et 200 000 emplois perdus ! L’heure de travail de l’éleveur est payée 3 ou 4 euros de l’heure, quand le céréalier de grande culture est rémunéré à 50 euros de l’heure de travail ! Produire plus pour gagner moins, cela n’est plus possible. Des moyens de production trop gros pour être repris, des conditions de travail de plus en plus difficiles, c’est ce qui explique les arrêts de production, l’élevage étant remplacé par des céréales, et la non installation de jeunes. Si l’on y ajoute les crises et les périodes de sécheresse, on a l’explication de l’abandon de l’élevage.

 

Face à cela, pas de perspectives, pas de vision politique. Il développe ses propositions en 6 points :

1-       La garantie de revenu, et donc de prix, l’acte de produire ne devant plus être la variable d’ajustement. Les élus politiques doivent avoir le courage de le mettre en premier, car indispensable.

2-       La réorientation massive des aides européennes, en faveur des productions d’élevage et des fruits et légumes (revenus en baisse suite aux accords avec le Maroc). La PAC était, à l’origine, un projet visant à l’autosuffisance alimentaire. Les aides financières ont été pensées en 1992 pour compenser les baisses de prix des céréales. Le lobby des céréaliers a réussi à obtenir davantage d’aides, qui s’ajoutent à des revenus élevés en raison de la spéculation sur les marchés mondiaux.

3-       Les conditions de travail et de remplacement des éleveurs doivent être améliorées dans des structures à taille humaine. Ce n’est pas aux éleveurs de financer le fonds de remplacement.

4-       Les contraintes administratives sont à revoir. Les normes s’empilent, le pire étant pour les ovins. En matière d’hygiène, environnement, traçabilité, le plan nitrates, c’est trop.

5-       Le renouvellement des générations, en élevage notamment, ne se fait plus. Seulement 40 % des installations de jeunes se font avec des aides de l’Etat. Beaucoup de jeunes qui s’installent ne sont pas de milieu agricole. Le cadre des aides à l’installation n’est plus adapté. L’agriculture a besoin de tous les âges. Il faut favoriser la reprise d’exploitations et assurer le contrôle des structures (la libéralisation a des conséquences négatives).

6-       L’autonomie des exploitations (alimentation, fourrages) doit être encouragée. De plus en plus, c’est la filière qui décide à la place du producteur. Quand on cultive un hectare de maïs, il faut penser qu’on importe un hectare de soja.

 

Jean Bonsergent (liste des retraités) et Vincent Guillet, porte-parole départemental et n° 3 sur la liste des exploitants en exercice, s’expriment avant l’intervention de Daniel Foucher, tête de liste, qui a siégé depuis 2007 à la Chambre d’agriculture de la Mayenne.

Celui-ci présente les arguments de vote en faveur de la liste de la Confédération paysanne. Les points forts sont la transmission des exploitations, le non gaspillage de l’énergie, la priorité aux éleveurs, avec un lien plus fort au sol, le refus de l’asservissement des producteurs aux transformateurs, la diversité des productions (constatée dans le collège des exploitants), le refus de certains partenariats privilégiés de la Chambre d’agriculture.

Il demande la participation massive au vote (qui se fait par correspondance, entre le 21 et le 31 janvier).

Voir Mayenne (53) - Confédération Paysanne et Elections chambres 2013 - Mayenne - Confédération Paysanne

 

Cet article est le 367ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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