Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
La spéculation financière reste aux postes de commande
Il y avait le feu (voir L'Europe, victime de la spéculation financière, incapable de faire face - 7 mai 2010). Il est éteint, non sans que la Banque Centrale Européenne ne soit contrainte d’utiliser des moyens nouveaux (voir Les marchés soulagés par le plan européen, la BCE intervient massivement - Jean Quatremer, 10 mai).
Mais cet évènement a montré que les marchés financiers mènent le jeu (voir «Il semble que la corbeille gouverne le monde», Laurent Pinsolle, Marianne2, 10 mai). Pour Laurent Pinsolle, nos dirigeants font preuve de lâcheté par rapport à la crise. Dans son blog, il dénonce l'absence de mesures concrètes pour la régulation des marchés financiers.
Les dirigeants en place n’ont pas l’intention de le faire, car ils partagent avec eux l’idéologie néolibérale à la base du capitalisme financier globalisé. Il faut prévoir d’autres attaques spéculatives et se préparer à une alternative politique. Dans la plupart des pays européens, les forces conservatrices et libérales sont fragilisées.
La gravité de la situation implique des solutions à hauteur des enjeux. C’est pourquoi le MRC et Jean-Pierre Chevènement présenteront prochainement le programme de salut public en vue du congrès de juin.
D’abord, les décisions de ces derniers jours …
Jean Quatremer, correspondant de Libération (Coulisses de Bruxelles, 10 mai), plante le décor de La « nuit du 4 août » de la zone euro.
(…) Le « paquet » de mesures adoptées par les ministres des Finances de l’Union, sur instruction du sommet de la zone euro de vendredi soir, est impressionnant : un véritable « fonds monétaire européen » doté de 500 milliards d’euros (plus les 80 milliards d’aides bilatérales à la Grèce) auquel le FMI prêtera main-forte à hauteur de 220 milliards d’euros (plus les 30 milliards déjà débloqués pour Athènes), soit 830 milliards d’euros disponibles pour faire face à d’autres attaques contre la dette souveraine des États membres de la zone euro. Surtout, et c’est sans doute la mesure la plus révolutionnaire de cette folle nuit, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle allait désormais acheter de la dette privée et publique sur le marché secondaire. « Nous sommes dans une situation comparable à la crise bancaire de 2008 », a expliqué Didier Reynders, le ministre des Finances belge : « la plupart des États membres ont compris qu’il fallait une intervention forte » (…).
Au final en quelques heures, les paradigmes sur lesquels l’euro a été fondé ont été profondément modifiés (…)
L'UE s'entend sur un plan de secours de 750 milliards (Le Monde, 10 mai)
… Puis les commentaires.
Un traitement de choc qui ne guérit pas tout (Le Monde, éditorial, 10 mai)
(…) Surtout, ce plan n'offre pas la moindre piste pour remédier aux défauts de structure de l'Union monétaire que la crise a mis en évidence : absence de gouvernance économique et de solidarité budgétaire, écarts de compétitivité entre pays, problèmes de croissance, et donc de solvabilité, à terme, des pays d'Europe du Sud. Le plan d'urgence permettra de faire tomber la fièvre, pas de guérir le malade.
Le plan de sauvetage de l’euro ne résout aucun des problèmes de fond, selon Attac (10 mai)
"Ce plan ne vise qu'à rassurer les marchés, sans résoudre aucun des problèmes de fond posés depuis quinze ans par l'euro et aggravés par la crise financière" (…).
Ni krach financier ni chaos social (Patrick Le Hyaric, édito l’Humanité, 10 mai)
La création, enfin, d’un fonds d’entraide et de solidarité européenne que nous avions souhaitée, marque un tournant important dans l’histoire de la construction européenne. Elle vient tard, malheureusement. Ce qui prouve que le traité de Lisbonne ne rend pas les institutions européennes plus efficaces (…).
La zone euro allait-elle vraiment exploser ? (Rue89, François Krug, 10 mai)
Eco89 passe à la moulinette cinq idées fausses sur le plan de sauvetage européen de 750 milliards d'euros.
Le fonds de stabilisation sauvera la Grèce... mais qu'en sera-t-il des autres ? (Philippe Béchade, La Chronique Agora, 11 mai)
(…) Un diagnostic politique de l'Europe ne permet pas de se rassurer sur sa capacité à redonner confiance aux marchés ! Mme Merkel vient de perdre les élections dans le Land le plus emblématique d'Allemagne (Rhénanie du Nord-Westphalie) pour cause de soutien trop ostensible à la Grèce. L'Angleterre n'a plus de Premier ministre et toujours pas de coalition pour la diriger... La Belgique n'a plus de gouvernement... Et pire que tout, Mme Merkel n'a plus de majorité au Bundesrat : autrement dit, le Parlement pourrait refuser d'honorer les engagements de la chancelière ("de l'argent perdu", estiment 56% des Allemands).
Autrement dit, même si Bruxelles se voit autorisé à lever 750 milliards d'euros, plus de 50% de la population du Vieux Continent n'a plus de gouvernement. C'est un vide politique sans précédent. Les spéculateurs ne pourront manquer de l'exploiter dès que commenceront à ressurgir les premières interrogations sur la croissance des pays qui viennent de passer ce week-end en mode austérité.
Grèce : pourquoi le plan échouera, par Martin Wolf (Le Monde, 10 mai)
A situation désespérée, mesures désespérées. Après plusieurs mois de tergiversations qui auront coûté cher, la zone euro a fini par mettre en place un énorme plan de soutien à la Grèce. En faisant, à la demande insistante de l'Allemagne, appel au Fonds monétaire international (FMI), elle a obtenu des ressources supplémentaires et défini un meilleur plan. Va-t-il pour autant fonctionner ? J'ai, hélas !d'énormes doutes à ce sujet (…).
"On ne peut pas résoudre une crise de dette par plus d'endettement" (Le Monde, 11 mai). Thorsten Polleit est chef économiste de Barclays Capital en Allemagne. Il porte un regard très critique sur le gigantesque paquet de sauvetage monté par les Etats de la zone euro.
Voir aussi Les travaux de la Fondation Res Publica sur la zone euro
Cet article est le 61ème paru sur ce blog dans la catégorie France et Europe.