Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Crise laitière : l'Apli et l'EMB déçus par les travaux des experts de l'UE

 Nouvelle politique européenne dans le secteur du lait ?

 

La grève du lait, en septembre 2009, avait eu pour effet de mobiliser les ministres de l’agriculture au niveau européen. Ils avaient consenti la mise en place d’un groupe d’experts de haut niveau sur le lait, composé de représentants des Etats membres, qui devaient rendre leurs propositions en juin 2010.

Selon les informations communiquées par l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) - voir Rencontre à Bruxelles de Pascal Massol avec le chef UE du lait - 10 février 2010 - le vent n’est pas à l’optimisme.

Pour en savoir plus, après les récentes initiatives de l’Apli - voir Apli : les statuts d'un Office du lait ont été déposés le 7 mai à Angers - 18 mai 2010 – je propose de lire le bulletin de l’EMB (European Milk Board), dont est membre l’Apli. Auparavant, rappelons ce qu’est la philosophie de l’EMB, à partir de cet article publié sur le site de La France Agricole le 26 mars 2010 :

 

Marché européen du lait : l'EMB présente son concept « global » pour l’avenir

 

L'European Milk Board a demandé vendredi, à l'occasion de la conférence de haut niveau sur le lait qui se tenait à Bruxelles, la création d'un « service européen responsable de la configuration du marché du lait ». Selon l'association européenne des producteurs de lait, c'est la seule façon aujourd'hui de mettre d'accord producteurs et industriels sur le prix du lait en Europe, tout en parvenant à une configuration « globale » du marché du lait, équitable, fondée sur des considérations sociétales (intérêts des consommateurs et des producteurs européens).

Dans ce schéma d'avenir exposé par l'EMB dans un communiqué du 26 mars 2010, « les milieux politiques joueront un rôle différent » et « les producteurs de lait assumeront une plus grande responsabilité ». Ils devront être considérés (par l'aval, NDLR) comme « des partenaires à part entière » sur le marché du lait. La quantité de lait produite devra permettre des prix rémunérateurs pour les producteurs, c'est-à-dire qu'il faudra « éviter les surplus, qui sont préjudiciables », détaille l'EMB, dans cette véritable feuille de route pour sauver la production laitière en Europe.

L'EMB insiste sur la nécessité de globaliser le marché européen du lait, la seule façon d'après l'association de provoquer le renforcement des groupements de producteurs, lesquels auraient alors « la possibilité de réguler effectivement eux-mêmes la quantité du lait » (…).

Romuald Schaber, le président de l'EMB, a ainsi déclaré : « Les citoyens européens ont droit à une configuration du marché du lait qui tienne compte de leurs exigences de production durable de lait et non pas des intérêts de quelques laiteries qui travaillent pour les exportations. C'est cela que les groupes d’experts de haut niveau de l'UE doit toujours avoir présent à l'esprit lors de ses travaux ».

 

Dans l’European Milk Board : Bulletin avril, le point est fait des travaux des experts

 

Mais que peut-on véritablement attendre d’une nouvelle politique européenne dans le secteur du lait ? Il n’est pas possible actuellement de donner une réponse définitive à cette question mais une tendance se manifeste nettement si l’on examine le travail des institutions de l’UE de ces derniers mois.

Sous la pression des producteurs laitiers en colère, la Commission européenne avait mis en place un groupe de travail á haut niveau sur le lait (groupe d’experts de haut niveau sur le lait GEHNL) qui est composé de représentants des États membres de l’UE.

Ce groupe a pour mission d’examiner de près les instruments et mesures que pourrait adopter une nouvelle politique laitière et d’élaborer des recommandations. Les résultats finaux seront publiés fin juin.

 

Comme vous le lirez dans ce bulletin, les traits essentiels se laissaient déjà entrevoir lors de la conférence « What future for Milk » qui s’est tenue en mars et où a été présenté le travail effectué jusqu’ici par le GEHNL : a priori, les propositions de ce groupe ne sont pas en mesure d’assurer suffisamment les revenus des producteurs laitiers et une production laitière de haute qualité en Europe.

 

Le problème est déjà dans l’approche que la Commission a donnée pour philosophie au GEHNL. Au départ déjà, le travail d’analyse du groupe a fait l’impasse sur tout ce qui ne correspondait pas à ce mélange de libéralisme et d’interventionnisme de crise que défend la Commission.

Ainsi, dès le début, il n’était pas question d’une régulation souple de la production. Des pays comme le Canada où un tel système fonctionne parfaitement ne font l’objet d’aucune analyse.

Quelle sorte de politique peut découler des propositions du GEHNL ? Cette politique ne prévoit pas pour le marché laitier en soi de système continu qui assure un revenu équitable et évite la surproduction.

Le marché au quotidien se réglerait uniquement par des contrats entre les producteurs et l’industrie et un renforcement de la position des producteurs qui n’a pas encore été défini dans les détails.

Ce n’est qu’en cas de crise qu’un dit filet de sécurité viendrait atténuer les situations extrêmes. Le marché laitier toutefois n’est pas un patient en bonne santé souffrant de temps en temps d’un rhume qu’il soignerait en avalant quelques cachets. Il souffre d’une crise chronique qui ne sera pas résolue tant que ne sera pas mis en place un système durable de régulation souple des quantités.

Des prises de position du monde scientifique, des rapports de la Cour des comptes européennes ou du Comité européen économique et social mettent aussi en évidence l’importance des régulations.

Les producteurs laitiers de l’European Milk Board n’accepteront aucune pseudo-solution de l’UE. C’est ce qui n’a cessé d’être clairement expliqué ces derniers mois aux représentants politiques, et qui ne fera non plus aucun doute à l’avenir.

 

Lors des entretiens tenus avec le Commissaire européen à l'agriculture, Dacian Ciolos, avec des représentants du GEHNL, avec des députés européens et des responsables politiques nationaux, l’EMB a expliqué que sans adaptation de l’offre à la demande, la surproduction et le coût élevé des subventions continueront à poser de gros problèmes à l’UE. 

Pour offrir une véritable perspective au marché laitier, un groupe d’experts de l’EMB travaille en parallèle sur le concept d’une régulation souple de la production. Ce groupe est composé de représentants du monde scientifique et de groupes sociaux issus des secteurs de l'environnement, défense des consommateurs et coopération au développement (…).  

 

Le président de l’EMB, Romuald Schaber, a écrit au groupe d’experts et à son responsable, Jean-Luc Demarty, directeur général de l’agriculture (Commission européenne).
 

(…) Pour nous permettre d'apporter une aide plus concrète à cette recherche de solutions, nous prions le groupe d'experts de haut niveau de répondre aux questions suivantes :
1) Quelles conditions cadres sont en mesure d’assurer que les contrats soient bénéfiques pour les éleveurs et augmentent et stabilisent leurs revenus.
2) Quels instruments envisagez-vous pour renforcer la position des producteurs laitiers dans la chaîne alimentaire et dans les négociations menées avec l
'industrie ? Quel est ici le rapport avec la transparence ?
3) Comment voulez vous assurer que la production de lait corresponde à la demande ?
4) Comment la transparence pourrait aider les producteurs à obtenir un meilleur prix pour leurs produits ?
5) Quelles sont les modifications précises que vous voudriez apporter à la législation européenne sur la concurrence, quelles sont les règles d
'exception que vous prévoyez ? Quels sont les instruments juridiques que vous voudriez employer pour donner aux associations de producteurs plus de poids dans les négociations sur le marché laitier ?
6) Qui profite le plus des instruments d’intervention ? Quels risques découlent pour les producteurs laitiers lorsque de gros volumes de beurre et de lait en poudre sont remis sur le marché ? Et le contribuable, est-il d
'accord pour financer cela ?
7) Quel rôle devrait jouer à l’avenir la Commission européenne dans la politique de l’UE ? (…)

Cet article est le 184ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article