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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Crise laitière : la pression de l'Apli sur la FNSEA commence à payer

L’industrie laitière devient un peu plus raisonnable

 

A l’échéance, hier, de l’ultimatum fixé par les syndicats majoritaires aux transformateurs laitiers, des négociations sur le prix du lait collecté au 3ème trimestre 2010 ont eu lieu à proximité des sièges des grands industriels. Ceux-ci se trouvaient sous la pression des producteurs, mais aussi des pouvoirs publics, ce qui les a ramenés à la raison. Certains ont lâché du lest, Bel d’abord qui a cédé le premier, Lactalis ensuite, qui était pressé par les syndicalistes FDSEA et JA dans les locaux de la Maison des agriculteurs à Laval.

 

Avant de présenter des informations récentes concernant cet évènement, il est bon de se reporter aux articles précédents, qui mettent en évidence la pression exercée par l’ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE LAITS INDEPENDANTS.

 

Rééquilibrer le rapport de forces entre les paysans et les industriels - 7 août 2010

Filière laitière : la FNSEA hausse le ton pour que le lait ne déborde pas - 5 août 2010

Les producteurs de lait de l'Apli mobilisés pour de nouvelles actions - 3 août 2010  

Lu dans la presse

Quel est le juste prix du lait ? (Thibaut Schepman, Terra Economica, Rue89, 9 août)

C'est la crise dans la grande famille du lait. Producteurs, coopératives et industriels ne parviennent pas à s'entendre sur les tarifs à la sortie des fermes. Terra Eco a examiné les propositions des différentes parties.

 

Prix du lait : "la désolation" d’une ferme laitière à Equilly dans la Manche (Marie-Pierre Subtil, Le Monde, 11 août)  

Lait : l'industrie sous la pression des producteurs (Yann Bessoule, Ouest-France, 11 août)

« Les industriels du lait ont un comportement de voyous » (Barbara Leblanc, Usine Nouvelle, 12 août)

Le conflit sur la fixation du prix du lait dépasse les frontières industrielles et prend une tournure politique. Plusieurs députés UMP menacent de proposer en octobre l’instauration d’une taxe sur le chiffre d’affaires des industriels du secteur pour compenser le manque à gagner des producteurs de lait.

 

Lait : le groupe Bel accepte d'augmenter les prix de 10% (Le Progrès, 12 août)

Avec cette décision, les producteurs laitiers obtiennent une première victoire. Le boycott des éleveurs contre certains produits de laiteries se refusant à augmenter les prix du lait est ainsi "suspendu jusqu'à la semaine prochaine".

Lait : les industriels font un pas vers les producteurs (Yann Bessoule, Ouest-France, 13 août)

Moins de contraintes en Allemagne (Coralie Muller, Le Progrès, 12 août)

Les industriels laitiers Bongrain, Lactalis et Bel, affirment refuser d'acter la hausse automatique du prix de production du lait (10 %) afin de ne pas creuser l'écart de compétitivité avec le concurrent allemand. Ils demandent aux éleveurs français de s'adapter plutôt aux réalités d'un marché européen libéralisé. Mais d'abord, pourquoi le prix allemand est-il moins cher ? « Parce qu'en France, il y a plus de règles coûteuses qui encadrent la production laitière », répond Gilles Psalmon, directeur de la Fédération nationale des producteurs laitiers. Sur le plan sanitaire, d'abord. L'Union européenne a fixé des normes minimales auxquels aucun pays membre ne peut déroger. Mais en France, elles sont plus drastiques : les producteurs ont une pénalité financière dès que leur lait contient plus de 50 000 germes et 250 000 cellules par litre, contre respectivement 100 000 et 400 000 au niveau européen. « C'est grâce à cela, que les fromages français sont d'aussi bonne qualité », explique Gilles Psalmon. Afin d'ajuster l'offre à la demande, les producteurs français sont, par ailleurs, soumis à une politique de volumes plus stricte que les Allemands. Enfin, pour assurer la linéarité de la production, la règle de la "saisonnalité" incite les éleveurs français à produire à telle saison, selon leur région. Bref, autant de contraintes qui génèrent des coûts supplémentaires pour les producteurs français… Mais qui représentent des gages de sécurité ; pour les consommateurs comme pour les industriels d'ailleurs…

Prix du lait en France : qui en fait son beurre ? (Coralie Muller, Le Progrès, 12 août) Anniversaire-Maria-90-ans-1-08-10-114.jpg

Trop cher pour les uns ou trop bas pour les autres, le prix du lait ne satisfait presque jamais personne. Du producteur au consommateur, en passant par le transformateur et le distributeur, qui paye quoi au juste ?

Les producteurs achètent la vache

Lorsqu'il produit son lait, un exploitant a deux catégories de charges à payer : les frais de structure (le terrain, le fermage…) ; et les frais opérationnels (les engrais, les produits vétérinaires…). Addition faite, l'éleveur débourse aujourd'hui en moyenne 27 centimes d'euros par litre produit, selon Gilles Psalmon, directeur de la Fédération nationale des producteurs laitiers.

Les transformateurs achètent la matière première

Ce lait est ensuite vendu aux industries laitières, qui vont le transformer. Son tarif est calculé sur la base de 5 indicateurs : la valorisation des produits laitiers, les prix de grande consommation à l'export et en France, les coûts de production du lait, et l'écart de prix avec l'Allemagne. Aujourd'hui, le prix du lait est de 30 centimes d'euros/L. En théorie, il doit augmenter de 10 %, pour suivre la hausse enregistrée sur les cours mondiaux. Pourtant, les trois plus grands industriels s'y refusent toujours. Résultat : avec une marge de 3 centimes/L pour une production moyenne de 300 000 l/an, un exploitant gagne actuellement environ 750 euros par mois, calcule Gilles Psalmon. Les industriels, pour qui le prix de la matière première représente plus de 70 % des coûts totaux de leurs produits, se défendent de pouvoir faire autrement : « Un prix de production encore plus élevé par rapport à celui des Allemands nous exposerait davantage à leurs importations », justifie ainsi Luc Morenon, porte-parole de Lactalis. Les 30 % de charges restant correspondent aux coûts nécessaires à la transformation de la matière première en produit laitier (emballage, logistique, mais aussi innovation). Plus le produit est sophistiqué (tels les desserts lactés), plus la marge brute du transformateur sera grande.

Les distributeurs achètent le produit transformé

Une fois transformé et empaqueté, le produit laitier est vendu à un distributeur, qui va le commercialiser. Ses charges sont essentiellement salariales et fiscales. Depuis 2008, la Loi de Modernisation de l'économie a fait diminuer la pratique des « marges arrières » (rétro commissions des fournisseurs, qui ne peuvent pas être répercutées au consommateur) de 32 à 11 % en 2009, selon le ministère de l'Économie.

Les consommateurs achètent le produit fini

Le prix final incorpore le prix de la matière première, les marges brutes de chacun des acteurs de la filière et le coût de la TVA (5,5 %). Industriels et enseignes modulent leurs marges selon la marque du produit : entre une marque distributeur et une grande marque, la différence, au prix final, est en moyenne de 25-30 %, selon le Conseil économique et social.

 

Cet article est le 193ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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