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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

En 2010, l'Europe sera au régime sec du chômage et de la rigueur


Baverez, le penseur de la droite libérale, plante le décor

 

Sortir de la récession n’est pas sortir de la crise. Qu’on se le dise dans nos vœux 2010 en France et en Europe ! Nicolas Baverez alerte le bon peuple qu’il va devoir souffrir parce que le capitalisme est en péril, étant atteint de six fractures. Le diagnostic, lui, ne souffre pas la discussion. Il vaut mieux en prendre connaissance si l’on veut tirer notre épingle du jeu.

 

Philippe Béchade, analyste financier qui officie pour La Chronique Agora, écrivait, hier, que la conjoncture industrielle continue de se dégrader.


Le climat conjoncturel s
'est de nouveau dégradé en France dans l'industrie en décembre. L'indicateur synthétique du climat des affaires est ressorti à 89, après un score de 90 au mois de novembre et 89 en octobre. Beaucoup de chefs d'entreprises hexagonaux se montrent plus que prudents au sujet de l'année 2010. Les grands groupes multinationaux ont pratiquement gelé tous leurs investissements dans des pays développés d'Europe de l'Ouest et mettent le paquet sur les émergents.

Les PME/PMI constatent que si la mode dans les très grandes entreprises est à l'externalisation (ce qui serait du pain béni en période de croissance), celle-ci se solde surtout par une délocalisation au-delà de nos frontières, vers des pays où le salaire moyen à poste équivalent ne dépasse pas les 400 $ par mois (environ 250 euros). (…)

La chute du Mur de Berlin s'est accompagnée de l'ouverture de la Muraille de Chine. Ce fut l'avènement du règne du "toujours moins" (en termes de coût et de normes sociales), symbolisé par le concept de "walmartisation" du monde. Il s'agit d'une spirale sans fin de salariés très pauvres produisant pour d'autres salariés qui ignorent qu'à force d'acheter moins cher aujourd'hui, ils deviendront eux-mêmes beaucoup plus pauvres demain... et exigeront des prix encore plus bas (…).


Lire l’article
en entier : L'immobilier, faux symbole de la croissance chinoise


Venons-en à Nicolas Baverez, la tête pensante du libéralisme économique, grand défenseur du capitalisme. Il décrit très bien la réalité, vue de son bord politique. Il faut le lire (Le Monde, 21 décembre).


Les fractures du capitalisme, par Nicolas Baverez

 

La sortie de la récession au printemps 2009 n'implique pas la sortie de la crise. Le désendettement du monde développé et la conversion du modèle économique de la mondialisation s'étendront sur dix à quinze ans.
Durant cette transition, l'économie mondiale restera à la merci de chocs majeurs - contre lesquels il n'existe plus d'antidotes compte tenu de la dégradation des finances publiques et des bilans des banques centrales -, mais aussi de poussées protectionnistes ou populistes, comme la récente votation suisse contre les minarets.


La faillite de Dubaï, pivot entre la bulle passée de la dette privée et la bulle future de la dette publique, souligne que la normalisation des politiques économiques devra s'engager dès 2010. A défaut, les séquelles des interventions publiques s'ajouteront aux déséquilibres structurels de la mondialisation pour menacer d'implosion l'économie sous l'effet de
six grandes fractures.


Entre secteurs privé et public
.
Sous l'effet de l'effondrement du crédit, les entreprises ont dû ajuster leurs capacités de production tandis que le recul de la demande restait limité du fait des politiques de relance. D'où une progression des gains de productivité et de la rentabilité du secteur privé, quand les Etats développés se trouvent confrontés à une explosion sans précédent de la dette publique qui dépassera 100 % du produit intérieur brut (PIB) à partir de 2012. Ce sont désormais les Etats qui portent les risques systémiques, non les banques ou les marchés.


Entre le monde développé et les pays émergents
. En raison des impératifs du désendettement, la croissance sera limitée à 1,5 % dans le monde développé au cours de la prochaine décennie, contre 6 % dans les pays émergents et plus de 8 % en Chine. Croissance molle et chômage permanent alimenteront les pressions protectionnistes, surtout si perdurent les dysfonctionnements du marché des changes, et ouvriront de vastes espaces au populisme démagogue.


Au sein du monde développé
. Les Etats-Unis ont effectué un choix clair en faveur de l'inflation pour favoriser une croissance supérieure à 2 %, la décrue du chômage et le désendettement. Le Japon se trouve plus que jamais enfermé dans la déflation. Cumulant vieillissement, surendettement, sous-compétitivité et refus de l'inflation, l'Europe, à l'exception de l'Allemagne, aura du mal à créer de la croissance. D'autant qu'elle s'est dotée de règles monétaires, budgétaires, concurrentielles et environnementales qui en font un espace hostile à la production et à l'innovation.

Les tensions iront croissantes au sein de la zone euro en raison des écarts de productivité et de la crise financière des pays les plus fragiles, le risque souverain grec en est le premier exemple.


Entre les Etats et les marchés
. Le risque de déflation a légitimé l'intervention des Etats et l'idée de leur revanche sur les marchés. Mais ils n'ont remporté qu'une victoire à la Pyrrhus. Ils seront confrontés aux coûts des politiques de relance, d'un nouveau capitalisme d'Etat, du vieillissement démographique, de la réorientation des modèles économiques vers les consommateurs du Sud, la croissance verte et l'économie de la connaissance. Ils seront dépendants comme jamais des banques et des marchés qui les financent.


Entre les Etats et la gouvernance naissante de la mondialisation
. La crise est née du divorce entre la mondialisation accélérée de l'économie et l'absence de mondialisation politique. Sa gestion s'est traduite par une renationalisation des politiques économiques alors que s'esquissait une gouvernance mondiale à travers le G20, la conférence de Copenhague ou les négociations du cycle de Doha. La stabilisation du capitalisme suppose la reconnaissance de principes, d'institutions et de règles planétaires dans un monde composé d'Etats rivaux et hétérogènes.


Entre liberté économique et liberté politique
. Si le capitalisme est indispensable à la liberté politique, il peut prospérer sans elle, comme en Chine ou en Russie. Le XXe siècle fut structuré par la lutte entre démocratie et totalitarisme. Le destin du XXIe siècle pourrait se nouer autour de la compétition entre nations libres et régimes autoritaires pour la direction et la régulation du capitalisme.

   

  Cet article est le 83ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

 

 

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