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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

En conclusion de son livre, Chevènement lance un appel aux jeunes

La France a surtout besoin d’avoir confiance en elle

 

Jour après jour, depuis le 5 janvier, date du lancement de son livre « La France est-elle finie ? » (Commander "La France est-elle finie ?"), Jean-Pierre Chevènement répond aux sollicitations des organes de presse (voir Agenda et médias). A chaque fois, dans des conditions différentes, il montre sa remarquable capacité d’adaptation en répondant vraiment aux questions, avec un sens de la pédagogie qui aurait ravi ses deux parents instituteurs. Voici un échantillon de vidéos que Julien Landfried a mis à la disposition de tous ceux qui ont envie de savoir ce qui est dit dans ces entretiens.

"La gauche pouvait faire un autre choix que celui du capitalisme financier"

Jean-Pierre Chevènement répondait aux questions de Roselyne Febvre dans l'émission "Politiques" sur France24 jeudi 20 janvier.

"Le candidat de la gauche en 2012 doit porter les idées de mon livre "La France est-elle finie?"" Jean-Pierre Chevènement répondait aux questions de Patrick Simonin dans l'émission "L'invité" mardi 18 janvier sur TV5 Monde.

2012, Strauss-Kahn, Dupont-Aignan, protectionnisme, Zemmour: toutes les réponses de Jean-Pierre Chevènement aux lecteurs de Rue89

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Rue89 lundi 17 janvier afin de répondre aux questions des internautes. Lire toutes ses réponses sur le site de Rue89.

"Il faut que la France équilibre le poids de l'Allemagne par une initiative européenne de croissance"

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "En route vers la présidentielle" sur Radio Classique et iTélé lundi 17 janvier. Il répondait aux questions de Guillaume Durand et de Mickaël Darmon.

"Le gouvernement français a été trop long à réagir comme il se devait à la situation en Tunisie"

Jean-Pierre Chevènement était dimanche 16 janvier l'invité d'Aymeric Caron dans son émission "Vous allez en entendre parler".

"La gauche a abandonné le peuple et la droite la nation"

Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'On n'est pas couché sur France 2 samedi 15 janvier. Il répondait aux questions de Laurent Ruquier, Eric Naulleau et Eric Zemmour.

 

Rappel des plus récents articles sur ce blog : Chevènement : donner un nouveau sens à la relation franco-allemande - 19 janvier 2011 et Avec son livre, Chevènement se pose en acteur influent de la France - 13 janvier 2011 (lire l'introduction du livre).

 

Aujourd’hui, j’ai choisi de présenter la conclusion du livre, qui est un appel à la jeunesse. Cela me rappelle un homme que Jean-Pierre a bien connu, car il avait choisi de voter sa motion au congrès du parti socialiste à Epinay-sur-Seine, en 1971 et avait fait le discours de clôture de ce célèbre congrès.

Il s’agit de Robert Buron, ancien ministre et député de la Mayenne, maire de Laval (1971-1973), dont la conclusion de son livre « Par goût de la vie », paru début 1973, était intitulée « Lettre ouverte aux jeunes qui veulent changer le monde ».

 

Université d'été MRC 2010 003 TL’avenir de la jeunesse ne s’écrit pas à Wall Street ni à la City de Londres

 

Subsumer la France dans l’Europe pouvait paraître, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, un choix judicieux : la France était au cœur de l’Europe ; l’Allemagne était divisée ; l’Europe prolongerait la France…

A l’heure de la réunification allemande, le choix d’une monnaie unique ouvrant sur le fédéralisme était gros de contradictions, d’autant plus que l’Europe, déjà économiquement hétérogène, s’élargissait à l’Est…

 

Bâtie à l’apogée et à l’aune du néo-libéralisme, cette Europe-là nous désarme dans la nouvelle configuration du monde. Elle est une camisole de force pour l’initiative. La guerre des monnaies aujourd’hui nous piège. L’euro nous étouffe. En défendant « l’Europe » dans les forums internationaux (G20, FMI, OMC), nous ne savons plus, aujourd’hui, quels intérêts nous défendons. Nous ne savons même plus qui nous sommes !

Que devient dès lors la responsabilité qui est la nôtre vis-à-vis des générations futures ? Abandonner la France pour une chimère serait les trahir. Nos enfants et petits-enfants avaient reçu un héritage fabuleux. On les en a dépossédés sans qu’ils s’en soient même aperçus.

Sur quelles valeurs pourraient-ils s’appuyer demain pour témoigner et lutter face au monde qui vient ? Quels mécanismes de solidarité pourraient-ils faire jouer pour préserver le « vivre ensemble » ? Avec quelles armes pourront-ils encore combattre ?

 

Notre jeunesse ne pourra pas ne pas s’aviser bientôt que la nation est une communauté de destin infiniment plus forte que toute autre.

Certes, la jeunesse comprend la nécessité d’un cercle de solidarités plus vaste, qu’on a pris l’habitude d’appeler « Europe ». Mais la jeunesse n’est pas sotte. L’Europe qu’on lui a léguée ne la protège pas. Elle voudra la reconstruire et lui donner sens. Il est inimaginable qu’un mouvement venu des profondeurs de l’avenir ne la conduise pas à se réapproprier la France pour la libérer des chaînes dont le néo-libéralisme l’a chargée. C’est la jeunesse qui relèvera la France pour en faire l’outil de reconstruction de son propre avenir. Ce sont ces générations sacrifiées à la rentabilité, méconnues dans leurs talents, souvent bafouées dans leur dignité, à qui incombe la responsabilité de continuer notre histoire.

 

La France ne disparaîtra pas au 21ème siècle. Le coup porté à la France en 1940 aurait pu être mortel. « Ce n’est pas seulement la France qui a été vaincue, déclarait alors un idéologue du nazisme, ce sont les idées de 1789 ». Grâce à de Gaulle, le coup n’a pas été fatal. La France et les idées de 1789 ont fini par l’emporter. Elles ont l’avenir devant elles. Les historiens savent qu’on ne peut ainsi effacer un grand peuple de l’Histoire. 

La France connaît, depuis les années trente du siècle dernier, une crise nationale de longue durée. Elle ne se poursuit aujourd’hui que du fait de choix idéologiques opérés au tournant des années 1980-90. La France a les moyens de surmonter cette crise sans se dissoudre. Elle a connu dans son histoire d’autres « passages à vide » : la guerre de Cent Ans, les guerres de religions…

Après un siècle de dépopulation, elle a refait sa substance. Elle sera, dans trente ans, avec soixante-quinze millions d’habitants, l’un des peuples les plus nombreux de l’Europe. Elle a les moyens de prolonger, pour autant qu’elle le veuille, la longue période de paix que lui a assurée la dissuasion nucléaire.

 

La France a surtout besoin de retrouver confiance en elle-même. Elle ne manque pas encore d’autres et solides atouts, au premier rang desquels je mettrai la valeur de son peuple, son modèle républicain, sa tradition d’Etat et de services publics, la nature qui l’a favorisée, son cadre de vie, sa position géopolitique au cœur de l’Europe occidentale, son statut de puissance nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité, une diplomatie à vocation mondiale, une économie et une industrie qui comptent les plus beaux fleurons, une recherche dynamique, porteuse des révolutions scientifiques et technologiques de l’avenir, enfin une langue et une culture répandues dans le monde entier.

 

Regardons autour de nous : a-t-on vu que sur les autres continents, en Chine, en Inde, au Brésil, au Vietnam, en Iran, en Turquie, pour ne pas parler des Etats-Unis, les nations aient renoncé ? Et même celles de plus petite taille comme Israël, Cuba ou encore le Venezuela ? A côté, la France fait encore figure de mastodonte ! Le modèle de la nation ne s’est jamais imposé avec tant de force. Et, parmi toutes les nations, laquelle peut se prévaloir d’un héritage tel que la Révolution de 1789, véritablement fondatrice du monde moderne ? Ce sont l’imagination et la volonté qui manquent le plus dans notre pays.

 

Renoncer à la France serait renoncer à la démocratie, à la capacité pour le peuple français d’être encore un peuple, bref, de demeurer, et d’abord en Europe, l’acteur de son destin. Pour la jeunesse, c’est le choix de la vitalité. Parier sur la France au 21ème siècle c’est aussi aujourd’hui le pari le plus sûr. Encore faut-il en réunir les conditions : retrouver nos marges de liberté, armer ensuite un projet qui, loin de nous isoler, puisse rassembler autour de nous les peuples d’Europe et du monde. Et convaincre.

 

L’heure de vérité ne saurait tarder. Notre jeunesse sait d’instinct que son avenir ne s’écrit pas à Wall Street ni à la City. Elle pressent que son destin va se jouer ici, et que la vraie aventure, pour elle, sera de parier sur la France. Celle-ci ne méritait pas tant d’outrages. Le courage sera de saisir, quand elle se présentera, l’occasion de desserrer l’étau d’un système bloqué. Que la jeunesse se pose en recours pour amener les forces méritant d’être appelées « du pareil au même » à changer de politique ! Ce sera difficile ? Mais il faut compter sur les secousses d’une histoire qui s’est remise en route !

 

Le bateau France est aujourd’hui immobilisé au milieu de l’océan. Il a fait fausse route. On lui a fait prendre la monnaie unique pour un projet. Au carré des officiers, c’est la confusion ! Le moment est venu de redonner un cap au navire. Car, en définitive, le vaisseau France a encore plus d’honneur et d’allure que les bateaux pirates qui rôdent à l’horizon !

 

Il n’y a pas d’avenir pour la France en dehors d’une réappropriation de son destin par la jeunesse. Emportée aujourd’hui par des vents contraires, la France va se trouver bientôt placée devant une alternative historique :

  • Soit elle accepte de sortir, en tant que telle, de l’Histoire pour se fondre dans un magma sans tête, à la remorque d’une Allemagne incertaine, qui, au fond d’elle-même, et peut-être inconsciemment, semble déjà résignée à pareille issue « post-historique ». Bonjour alors les secousses passivement subies !
  • Soit elle redevient, après une longue éclipse, une nation libre et consciente d’elle-même, choix selon moi beaucoup plus raisonnable dans un monde qui reste fait de nations. Bref, elle continue son histoire sans renoncer jamais à vouloir la maîtriser. Elle choisit d’être un modèle républicain pour les autres nations, et l’âme d’une Europe « résiliente ». Convainquons-nous d’une chose : il n’y aura pas « d’Europe européenne » sans la France. Prix de nos efforts, elle viendra par surcroît. 
Cet article est le 117ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT
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